Disclaimer : Rien à moi, tout à une autre.

Auteur : Sebarrya (une folle avec un égo surdimensionnée qui se fait aussi appeler Seb').

Note : Ces confessions sont autant les miennes que celles de Draco, cette fiction est un exorcisme, une manière de tourner la page. Bien sûr certains passages seront romancés, tout ne sera pas vrai. Mais l'essence de cette fanfiction m'appartient, elle vient de moi. Ainsi, vous êtes prévenus : bonne lecture.

P.S : ceci est un version recorrigée du premier chapitre, n'hésitez pas à me faire signe si vous voyez encore des fautes.

Confessions

Partie 1 : Incubation

[Amour et souffrance sont intimement liés]

Vous savez, il suffit d'une fois pour y prendre goût. D'une seule dose pour devenir accro. Je ne vous parle pas de n'importe quelle drogue. Je vous parle de la plus dangereuse et licite de toutes. Je vous parle de la passion. Attention pas n'importe laquelle, celle avec un grand P majuscule : la Passion. Je ne vous parle pas de la douce passion, du mièvre amour, où tout va bien, tout est beau, presque métaphysique. Je vous parle de la violente, physique et presque mortelle. Je vous parle de la Passion brute, celle qui vous ronge de l'intérieur. Je vous parle de destruction, de souffrance et aussi étrange que cela puisse paraître de plénitude aussi. La Passion, telle que je vous en parle, est un paradoxe. Elle te tue mais dès la première fois tu comprends que sans elle tu n'étais pas vivant.

Je ne vais pas vous mentir : il vaut mieux ne jamais la connaître. On ne sort pas d'une relation basée sur la Passion. On ne l'oublie pas. Jamais. Elle est notre démon intérieur. Elle nous hante encore des années après son arrêt, souvent brutal et douloureux. Au fond elle ne s'arrête jamais vraiment, elle reste entière et totale dans notre mémoire, dans notre chair. Il suffirait de recroiser la personne qui nous l'a fait découvrir pour rechuter, même si on est marié et qu'on a trois enfants. Tout simplement parce qu'on est accro. Ce n'est ni beau, ni enchanteur. C'est sale, inhumain, terrifiant même parfois. C'est une drogue dure et intemporelle. Il n'y a pas de cure de désintoxication pour cette drogue, elle fait partie de nous et le manque se fera toujours ressentir. La mort est le seul moyen sûr et efficace de s'en défaire.

Je crois qu'il n'y a pas de mots assez forts, qu'il faut le vivre pour comprendre la portée de la chose. La violence que cela engendre. Aucun de mes écrits ne pourra vous faire ressentir ce que j'ai pu ressentir. La Passion ne crée rien. Elle détruit purement et simplement. On n'en sort pas indemne, on ne peut pas. Ca te submerge, sans te laisser une chance de t'en sortir. On méconnaît trop souvent les dangers de la Passion. On la juge inoffensive. Pire, on espère la ressentir un jour. On pense que ça doit être grisant, euphorisant. C'est le cas, en effet. Au début. Mais la suite ... Ce qui se passe après est si terrible qu'on préfère le taire. Crimes passionnels, violences conjugales, ne sont souvent que les conséquences de la Passion. On le tait, on fait semblant de l'ignorer. Parce que la Passion fait rêver.

La Passion, ce n'est pas vraiment de l'amour, ça tient plus de la haine. On ne hait jamais plus qu'au plus fort de la Passion. C'est une rage qui te prend aux tripes. C'est cette haine qui rends la Passion si dangereuse. Paradoxalement, on aime d'autant plus fort quand on hait. Comme si le mélange des deux les exacerbait au possible. La Passion, ça ne s'invente pas. Ca te prend corps et âmes et ça ne te lâchera jamais. C'est un secret, un tabou. Au fond, elle fait peur parce qu'on en ressort avec l'âme en charpie. Mais la cacher ne protège pas, au contraire. Comment se protéger d'un danger qu'on ignore ? On ne peut pas, on saute dans la Passion à pieds joints et avec le sourire, s'il vous plaît. On est naïfs et innocents. On ne le sera plus jamais.

Avez-vous déjà pleurer de bonheur sans pouvoir vous arrêter et sans comprendre pourquoi ? Avez-vous déjà eu envie de quelqu'un au point d'en avoir mal ? Avez-vous déjà cru mourir de ne pouvoir simplement toucher quelqu'un ? Avez-vous déjà ressenti le besoin impérieux de tuer à force de trop aimer ? Et avez-vous déjà ressenti un désir abject au cours d'une strangulation implacable ? Ne répondez pas. Pas tout de suite. Réfléchissez bien, soyez sincère avec vous-même et enfin répondez. Ce n'est pas infaillible, mais il se peut que vous soyez atteins par la Passion en cas de réponse positive. En réalité, c'est ce genre de choses qui nous font taire la Passion. Comment dire à un enfant qu'un jour il pourrait tomber dans une relation basée sur la violence et le désir mêlé et qu'il ne voudra plus s'en passer ?

Si aujourd'hui je prends la plume, c'est justement pour vous mettre en garde. Pour vous prévenir contre ce danger dont on ne parle jamais mais qui est tout à fait réel. Pour que vous ne fassiez pas la même erreur que moi. Je crains que de simplement vous prévenir ne soit pas suffisant, c'est pourquoi je ne vous donnerais pas d'avertissements vides de sens. Je vais plutôt vous raconter une histoire, en espérant que vous comprendrez son message. Vous saurez que tout est réel, rien n'est inventé. Je l'ai vécu et aujourd'hui je partage mon expérience avec vous. Je vous confie ce savoir qui peut s'avérer dangereux. Ce récit ne sera pas une partie de plaisir, je vous apparaîtrais certainement comme fou parfois. Et je crois qu'à certains moments, je l'étais vraiment.

Je crois que pour être pertinent, il faut remonter au commencement de cette relation qui a été gangrené par la Passion. J'aimerais d'abord rétablir la vérité sur un fait : la Passion des débuts n'existe pas, il faut des mois pour qu'une relation épanouie soit infectée par la Passion. Il me semble que le mot passion n'est pas approprié pour cette expression, l'euphorie des débuts aurait, à mon sens, mieux convenue. Je ne sais pas si c'est pareil à chaque fois, mais dans mon cas la Passion a mis quelques temps à se développer. Faire l'impasse sur cette période d'incubation me paraît une erreur, trop s'y attarder en serait une aussi. Une sorte de résumé des premiers mois de notre relation me paraît un bon compromis. Maintenant que ces questions sont réglées, il est temps que je commence ce récit.

Cela a commencé avec une légèreté qui m'apparaît incroyable avec le recul. Anciens camarades d'écoles qui nous étions haïs à l'époque, nous nous sommes retrouvés et avec un naturel déconcertant avons choisi d'effacer le passé et d'aller de l'avant. Cela a sûrement été notre première erreur. Une haine, même enfantine, de cette force mais peut s'effacer en si peu de temps. Ainsi, très rapidement, il m'avoua une certaine attirance pour mon être qui s'avera réciproque. Nous avons échangé notre premier baiser sous la pluie, un mois environ après avoir repris contact. Ce fut merveilleux. Ce fut notre seconde erreur. Ensuite nous nous sommes installés dans une relation d'une banalité affligeante. On a laissé nos sentiments s'épanouir. On est allé lentement, à notre rythme.

Chaque facettes que nous découvrions l'un de l'autre nous rapprochaient un peu plus. On se voyait presque tout les jours. On s'envoyait des tonnes de messages. Avec le recul, je dirais qu'on était trop ensemble pour des gens avec un passé aussi lourd. La haine était toujours là, tapie dans l'ombre. On s'est menti à nous-mêmes. On passait des moments empreints de perfections. Peut être trop. Nous étions un couple charmant, sans aucune dimension sexuelle. J'ai une certaine nostalgie de cette époque où tout était plus simple. Une nostalgie qui ne me quittera certainement jamais. On passait des heures ensembles à parler, sourire, rire, s'embrasser. Comment avons-nous pu croire que cela durerait éternellement ? Comment avons-nous pu être aussi naïfs ?

Je crois que trop perdus dans ce bonheur si facile, on en a oublié sa nature éphémère. Enfin je l'ai oublié, pas lui. Après deux mois et demi de pure extase amoureuse, alors que je commençais à croire que le bonheur nous était acquis et que cela ne changerait jamais. Alors que venais l'heure de la concrétisation, sur son propre lit, il m'a quitté. Sans raison précise. Je crois qu'il sentait le changement. Je crois qu'il a pris peur. Il m'a dit des choses dures, qu'il n'était pas amoureux. Il a menti sur ce point. Mais je crois que le plus douloureux c'est qu'il m'a dit que ça n'avait rien à voir avec moi, que j'étais un être exceptionnel. Il n'y a rien de plus blessant que de se faire complimenter alors qu'on est en train de se faire quitter, car cela engendre la question si oppressante : alors pourquoi pars-tu ?

A suivre ...

Voilà, c'est fait * se sent soulager d'un grand poids*. Maintenant c'est à vous, à vous de me dire ce que vous en pensez, ce qui vous a plu, déplu, je vous laisse la parole, moi je vais dormir.

Bisous et à bientôt,

Seb' ( J'ai plus de cigarettes qui m'achétent des Dunhill International ?)