A new Start
Diclamer :Tout est a J.K Rowling excepté l'idée de l'histoire, je ne reçois donc aucun bénéfice de cette fanfiction si ce n'est...d'avoir des avis sur ce que j'écris et le plaisir d'écrire surtout !
Notes : Prend en compte l'histoire jusqu'au tome 7 mais pas l'épilogue mais résume un peu le tome 7 tout en continuant - en gros un Séquelle -, bref, vous verrez ! ( je ne sais pas comment expliquer ça ! )
TWO SHOT !
C'est mon premier Angst, enfin je le concidère comme ça même si Harry ne me parait pas particulièrement torturés, juste... choqué par la Guerre. (promis, j'arrête de lire du Racine !) J'ai tout de même essayé de respecté un minimum le caractère originel !
Je vous conseille de lire avec la chanson "Corner of Your Heart" de Ingrid Michaelson ( je l'ai écrite en l'écoutant) donc ...un ton plus...mélancolique, vous voyez ? Pas du tout ? *sbim*
PS : Si vous voyez des fautes, n'hésitez pas ! je l'ai relue, mais certaines doivent encore être là ! (le site étant tout en anglais je ne comprends pas comment partir à la recherche d'un(e) bêta-reader !)
On dit qu'il y a des jours avec et des jours sans. Quand on s'appelle comme moi Harry Potter on décompte plus de jours sans que des jours avec. Oh, ce n'est rien de grave, on s'y habitue, on apprend même à vivre comme ça.
C'est juste que parfois quand je relève le nez et que je regarde les gens, c'est un peu plus dur. Ce n'est pas tant que je les hais, mais quelque part, je suis jaloux .Je me tape toutes les misères du monde et eux, ils ne connaissent que le bonheur, les amourettes et les chagrins d'amours. Et moi derrière, je combats le plus grand mages noir de tous les temps, je m'abime le corps et l'esprit à trouver des horcruxes, à assimiler de nouveaux sorts…
Quand leur question existentielle est de savoir s'ils vont se marier par les temps qui courent, la mienne est de devenir toujours plus puissant, de comprendre les chemins sinueux de la vie pour n'avoir qu'une infime chance que la prophétie penche en ma faveur et que peut-être, j'ai bien dis peut-être que tout ça s'arrête un jour. Tout ce merdier dans lequel le monde m'a entrainé sans même m'inviter à boire une tasse de thé pour décompresser avant de foutre le foutoir dans ma petite vie de pacotille.
C'est vrai, après tout, ma vie sur les sept milliards que décompte cette planète, ce n'est rien. Je suis une fourmi dans une immense fourmilière. Mais alors, pourquoi moi et pourquoi pas une autre ? Je me questionnes encore et toujours sans trouver la réponse. Peut-être bien parce qu'elle n'existe pas cette réponse. Ou alors qu'elle n'est pas à ma porté. Je ne suis pas assez important comme fourmi pour savoir.
J'obéis, j'agis, c'est là tout ce qu'on me demande. Certainement pas de comprendre !
Alors je me tiens, là, entre la vie et la mort, avec juste un pathétique but à atteindre. J'ai envie de me rebeller parfois, de dire que les humains ça ne fonctionnent pas comme ça, c'est égoïste alors pourquoi, pourquoi, pourquoi, moi je devrais penser à ces six milliards neuf cent quatre-vingt dix neuf milles neuf cent quatre-vingts dix neuf autres vies ?
Mais la nature m'a trop bien éduqué. On m'a rentré dans la tête que je ne suis rien et que les autres sont tout. On m'a bien manipulé et quelque part même si je le devine, je sais que je pourrais bien me barrer à l'autre bout de la planète dans une caverne six milles pieds sous la mer. Mais j'ai toujours cette petite pensée qui me dit que si je fais ça, je vais devoir vivre seul toute ta vie. De toute façon, tous les autres auront été exterminés. Et je me sens déjà bien assez seul comme ça. Je n'ais pas envie que ça empire je n'ais pas envie que s'il reste une poignée d'humains, ils me montrent du doigt et me désigne comme le coupable du massacre de l'humanité juste parce que j'aurais été aussi égoïste qu'eux.
Quand même, le hasard fait bien les choses : il me donne de gentils amis. Adorables et obéissant comme il faut. Ils me suivent alors même que je risque ma vie. Ils risquent leurs vies aussi. Ils me donnent l'impression de ne plus être la seule fourmi chargée de la survie de la fourmilière. C'est merveilleux, n'est-ce pas ?
Mais ils ont peur que je me fasse mal, que je disparaisse, que la fourmilière disparaisse alors à son tour, alors ils choisissent le moindre de mes gestes. J'avais perdu le droit d'avoir un futur décents choisi par mes soins et maintenant j'ai même perdu ma liberté. On me dit comment agir. Fais ci, fais ça. Et moi, je suis devenue tellement fourmi, que j'ais perdue mon identité individuelle dans le merdier de cette bataille sans queue ni tête. Un futile pantin sans aucune famille. Le dernier membre de cette confrérie qui partageait le même sang que moi s'est évanouit en poussière dans un amphithéâtre sordide, sous mes yeux, sans qu'on me laisse l'espoir de faire quoique ce soit.
La solitude m'abime et je finis par le tuer ce foutu mage noir. A force d'écouter, on m'a bien lavé le cerveau ! Lui, il ne m'a jamais poussé à rien. C'est le gouvernement ! C'est la fourmilière toute entière ! Trop peureuse, trop idiote, ils ont joués à pierre papier ciseaux ! C'est vrai que ce dingue souhaitait me tuer, mais pourquoi je ne l'ais pas laissé faire ? Il y aurait eut une autre fourmi désignée. Il y en a toujours une. C'est le miracle de l'évolution !
Mais je le découvre bien trop tard…
Je l'ais abattu, comme on abat un lapin à la carabine. Pan, pan ! Et voilà, c'était fini. En un tout petit peu plus compliqué parce que ce lapin, il avait tout de même de sacrées griffes qui m'ont lacéré le visage et même tout le corps. C'était surtout un mage noir bourré de sorts mortel et de magie noir. Et puis toute sa famille l'y a aidé. Ses petits mangemorts. Mais je l'ais eus. Je les ais eus. Malgré tout. Malgré le pari invraisemblable que la fourmilière avait fait sur moi.
Mais il m'a fallut en payé le prix. Plus de magie. Plus jamais. Je suis devenu incapable de faire le plus petit sort. Plus faible qu'un bébé sorcier. Même avec ma stupide baguette.
J'aimerais être heureux, me sentir soulagé. J'y crois même un moment. Je pense même que je ne suis plus seul. J'imagine être comme tous les autres.
Mais c'est faux.
Je lève les yeux alors et je découvre qu'ils m'ont oublié. Je n'étais rien d'autre qu'une marionnette qu'on pouvait se permettre de perdre. J'ai juste dépassé leurs espérances, j'ai réussis la mission que l'on m'avait attribué.
Voilà, maintenant, adieu on me jette à la poubelle comme un vieux jouet, une épave qui ne mérite pas même un dernier soupir, une dernière larme, une dernière parole.
Tous les autres, toutes ces autres saletés de fourmis égoïstes, ils se marient, ils ont des enfants, ils sourient, ils rient. Ils sont heureux. La vie continue alors que moi je suis à la ramasse.
Sans m'en apercevoir, j'ai perdu ma guerre moi. Je suis furieux. Furieux de m'être fait avoir comme ça. Ma baguette éclate dans ma main comme une bombe. Peut-être étais-je ça. Une bombe à retardement. Une arme mortelle. Qui a déjà tué sa cible. Une arme inoffensive. Juste bonne à mourir.
On m'emmène à Sainte Mangouste. Ils retirent ce qu'ils peuvent. Mais rien n'y fait. Un éclat s'est logé dans mon cœur. Un faux mouvement et il en est finis de leurs héros tragique. De leur tueur idolâtré. Est-ce que ce n'est pas contre l'éthique ? De faire l'éloge d'un meurtrier ?
Je sors. Il pleut dehors. Les gouttes tombent sur mon visage, mes mains et bientôt tout mon corps. Je lève la tête vers le ciel. Après un carnage et tant d'éfforts, voilà à quoi j'ai le droit ? Un peu de pluie comme compassion ? Je suis trempé mais je ne m'en aperçois pas. Je ne bouge même pas. J'ai conscience que des londoniens me regardent avec dégout. Ils ne voient qu'un SDF. Un pauvre homme qui vient de tout perdre. Sa raison d'être et mes valeurs.
« Mon vieux ? »
Je me retourne. C'est Ron. Il a un parapluie et me propose de m'abriter en dessous. Je lui souris tristement. Il ne se rend compte de rien. Un orage a éclaté dans ma vie, bien plus tôt que cela et a asséché mon cœur et même mes yeux. Je n'ai même pas de larmes pour pleurer ce que je viens de perdre. Il aurait fallut m'abriter à ce moment là, quand la foudre a frappé et que je me suis fait foudroyé sans ménagement. Il lui aurait fallut un paratonnerre et non pas un pauvre parapluie en toile. Mes yeux disent tout ça, je le sais, mais lui, ne le vois pas.
Ceux que je croyais connaitre n'existent pas. Si Ron et Hermione ont été un moment mes amis, ils ne le sont plus. Ils ne me connaissent plus, ne me comprennent plus. Je suis devenu quelqu'un d'autre. Ou plutôt non, je ne suis plus justement.
« Ca va, Ron. Tu devrais allé retrouver Hermione. Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi, tout roule »
Comment peut-on mentir si violemment et pourtant avec autant d'aplomb ? Le choipeau avait raison : j'aurais du allé à Serpentard. Personne ne se rend compte de rien. Dumbledore aurait peut-être vu. Mais mon mentor n'est plus et ne peux rien contre ce trou noir dans lequel je m'enlise.
Je ferme les yeux. Je suis tellement fatigué…
Je lève mes lourdes paupières. Où suis-je ? Face contre terre, la boue macule mon visage. Je suis revenue sur le champ de bataille. Sauf que celui-ci à changé. Cette fois-ci c'est le cimetière. Des tombes à l'appel. Des noms gravés dans la pierre, dans le marbre et dont l'on ignore tout. Peut-être même a-t-on oublié qui étaient les habitants de ces lieux. Quelles ont été leur bataille ? Ont-ils aimé ? Quelle histoire peuvent-ils raconter ? J'aimerais les entendre, mais il n'y a que le silence qui bourdonne dans mes oreilles.
Pourquoi est-ce que je ne me souvient même pas d'être venu ici ? De m'être habillé ? D'être rentré chez moi ? Ais-je un chez moi ? Une maison ? Un foyer chaleureux où je peux boire à volonter, pleurer à quantité, rêvé à d'autres mondes parallèles ?
Je suis aussi froid que tous les autres cadavres qui s'entassent, que toutes ces cendres de Mangemorts. On aurait du m'appeler Amemorte non pas Harry Potter. Je les regarde, tous, jeter une fleur ou deux aux tombes de ces autres humains qui ont été massacrés avant que je n'ais réussis. Et tout juste un pauvre sourire à ceux qui ne se remettront jamais des pertes subies. Comme si ce n'était pas des conséquences de la guerre. Comme si ce n'était pas de pots cassés malgré eux.
Vite vite, je les vois qui les oublis, qui condamne cette aile de la fourmilière qui a complètement pourrie.
Combien sont-ils ? Combien sommes-nous ? A ne plus savoir où se situe le bien, où se situe le mal ? Où trouver un refuge, où retrouver tous ces êtres chéris partis trop tôt ? Je regrette tout à coup la folie de ces bonbons au citrons…
Où est mon cœur ? J'ai le vide dans mon corps. J'ai le néant dans mes organes. J'ai le silence mortuaire dans le sang. Voldemort avait raison. On se ressemble lui et moi. Non. On se ressemblait. Nous n'étions rien. Qu'une miette dans le système, dans la machine. Moi aussi j'aimerais devenir immortel, leur montrer à tous que je vaux plus que ça, plus de considération. Mais je suis trop fatigué pour ça. Tellement fatigué...
Je touche ma cicatrice sur le front. L'éclair s'est enfoncé dans ma peau, comme gravé dans mes os. Elle a grossit. De jour en jour, elle s'incruste plus. D'après les médicomages, c'est le trou dans ma magie. Il ne me reste pas longtemps à vivre. Cette cicatrice est entrain de ronger mon énergie vitale à défaut de pouvoir se fracasser contre le mur de magie qui protège tout être. Même les moldus.
Cinq ans. C'est dur de savoir qu'il me reste tant de temps ici. Je soupire.
Alors je comprends malgré moi que je me suis trompé de méchant. La rancœur que je croyais diriger vers ce mage, elle me revient en pleine gueule, comme un boumerang. J'ai entendu dire que cette cochonnerie pouvait vous ronger la raison... Elle me saigne à bloc cette connerie et moi je m'effondre à terre.
J'ai entendu dire qu'avec le temps ça passe, que tout passe. Alors j'attends, patiemment, à même le sol de cette pièce au toit vitré. Les étoiles sont belles. Mais je n'oublie pas où je suis. Une pale réplique de Poudlard. Un autre service de Saint mougouste. Pour ceux qui sont à demi parti à demi encore ici. Pouruqoi continuons les guerres au 21&ème siècle si c'est pour avoir de tel résultat ? J'essaye de me rappeler les cours de Binns à propos des conséquences de toutes les guerres qui ont précédés celle-ci… Celle des Trolls, des Harpies et j'en passe… Mais je n'ai aucun souvenir. On ne parle jamais des morts. Si ce n'est en chiffre. Il y a eut tant millions de morts.
Je n'ose pas imaginer pour les moldus lors de la seconde guerre mondiale, lors de la première vague de Voldemort… 70 millions. Voilà comment on les nomme. Leur seul identité sont des étiquettes : homosexuels, tziganes, juifs… quand la réalités étaient tout autres. Que penseraient-ils de nous tous ces moldus s'ils savaient que les SS étaient en réalités des Mangemorts ? Que les prisonniers politiques traités à peine mieux étaient des cracmols ou des traitres à leurs sangs purs ?
J'ai honte de nous, honte d'avoir un jour fait parti des sorciers. J'aimerais n'être jamais né. Honte que l'ethnocentrisme soit encore présente alors que l'on va rentrer dans le deuxième millénaire. Ou plutôt non... Quelle année sommes nous réellement ? Dire que nous sommes en 1999 signifie que l'humanité n'a d'importance qu'à partir de Jésus alors que soyons réaliste, les romains de l'antiquités et les grecs, même s'ils n'étaient pas justes envers tous, étaient tout autrement… A l'époque, les Trolls, les elfes etc étaient libres…Les dragons n'étaient pas des animaux livrés au marché noirs, ils vivaient protégés dans les hautes montagnes de Roumanie…
Les secondes, les minutes, les heures, les jours, les semaines, les mois s'allongent ici… Je ne sais pas combien de temps il me reste à vivre mais ce n'est pas très important de toute façon. Je suis bien ici, maintenu en vie par une perfusion moldue…
J'en aperçois d'autres, comme moi, qui attendent d'être repêchés, d'être réparé, même si c'est qu'un faux bandage, juste un minimum, un placebo, pour qu'ils puissent commencer à guérir plutôt qu'à grangréner.
Il y a George qui n'est plus que l'ombre de lui-même. Perdu dans le labyrinthe de ceux qui perdent leur seconde moitié. Son sourire n'est plus qu'une facade, son rire dans les souvenirs. Ses cheveux auparavant roux sont devenus gris. Comme si lui aussi avait pris cent ans en quelques minutes. Je le vois inerte, étendu comme un sacrifié sur le sol, les bras grands ouverts vers le ciel. J'essaye de lui parler, mais ma voix n'est plus. J'aimerais lui dire que Fred n'existe plus, qu'il peut l'attendre tant qu'il veut, il ne reviendra pas. Je voudrais qu'il bouge, qu'il réagisse pour que j'ai un espoir d'aller mieux.
Sa mère arrive. Le centre a du l'appeler. Lorsque ça fait plus de 6 mois, ils appelent pour savoir si la famille est d'accord avec le patient qui de toute façon a pratiquement disparu. Même si George est ici celui qui est en meilleur état. Il arrive à suivre les séances organisés par les médicomages. Il a encore un peu de vie dans son corps même si son âme n'y est plus…
Elle le relève et lui caresse les cheveux. Je le vois qui se met à pleurer puis qui reprend du poil de la bête. A cet instant, je comprends que je ne suis plus du tout le Harry Potter du début. Sous ses actions, je vois la vérité, je vois le George mort qui continue de s'agiter par habitude, comme un robot. Ses blagues ne sont que les répétitions de celles d'avant. Plus jamais il n'en inventera. Les farces et attrapes des sorciers facétieux ne vendront plus que les éternels mêmes gadgets. Il livre à tout le monde le même jeu. Lui aussi le choipeau a du vouloir l'envoyer à Serpentard avec son frère… Il ment trop bien. On le croit. Sauf moi. Qui sait. Pourquoi est-ce que je dois savoir ? Je ne veux pas. J'aurais pu croire que ça allait s'améliorer pour moi si je n'avais pas su…mais j'ai su. Je suis Harry Potter. Malgré moi. Malgré moi…
Derrière lui, c'est Malefoy. C'est la première fois que je le vois. J'en avais entendue parler par les médicomages… Il est agenouillé près de ses parents figés dans le néant. Voldemort a assassiné leurs âmes et je sens que bientôt, la fausse justice de cette fourmilière sans foi ni loi va se venger sur lui, il le prendra comme bouc-émissaire de la folie de Voldemort que cette même fourmilière à créer. Alors même que Malefoy était proche de la démence, terrassé par le chantage des deux partis, Mangemort ou Ordre du phénix ? Ordre du phénix ou Mangemorts ? sans cesse, ils ont du le harcelé quand il était apeuré par la promesse de mort de ceux qu'il aimait s'il n'agissait pas.
Je me surprends à vouloir être quelqu'un d'autre, quelqu'un de courageux qui serait capable d'aller leur dire ça d'une voix claire et forte. Capable de frapper du poing sur la table et d'ébranler cette hiérarchie et ces préjugés qui régissent ces cinq milliards d'humains-fourmi qui restent sur cette Terre.
Ma gorge se noue. Je ne veux plus être là, à sentir la puanteur de cette société pourrie de l'intérieur. De ces ministres qui ne savent plus quoi faire et qui condamnent à l'aveugle, qui cris sans raison, qui ne sais reconstruire de nouvelles galeries pour les éloigner de cette aile de la fourmilière qui rappelle trop à tous la légère peur dans laquelle il vivait.
La colère m'envahit. J'aimerais les frapper tous. Leur enfoncer ma baguette à travers leurs cœur et leur dire que ce n'est qu'un millionième de la souffrance de ceux comme Fred, comme Malefoy, que ce n'est qu'un milliardième de l'Injustice que j'ai vécu et que je continue de vivre.
Je me relève tant bien que mal. Je m'appuis sur de stupides béquilles qui semblent être en carton. Qui ne supportent pas mon poids. Les médicomages sont en ébullition. Je les ignore et leur interdit de même m'effleurer.
Hermione arrive, éssouflé. Elle a du être dérangé en plein travail. Transplané et venir ici de tout urgence. Je n'arrive même pas à être désolé de l'empêcher de vivre sa vie normalement. Qu'est-ce que j'y peux moi, si c'est elle qu'ils contactent ? Je n'ai jamais demandé quoique ce soit !
« Mais qu'est-ce qu'il y a Harry ? Je ne te reconnais plus ! Pourquoi n'es-tu pas heureux ? Pourquoi est-ce que tu ne créé pas ce futur dont tu avais rêvé ? «
Mais je ne l'entends pas. Ce ne sont que des babillages incessant et fatiguant qui me parviennent. Je la chasse comme une mouche. Un instant, elle est contrariée, puis elle répare à sa petite vie, son petit ménage et son histoire d'amour avec Ron. Je sens le goût de la bile dans ma bouche mais ne bouge pas. Ca ne changerait rien même si je la cracherais. Tout autant en reviendrait.
Qu'est-ce qui cloche avec moi ? Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à aller bien alors que j'ai tout pour être heureux ? Alors que j'ai enfin la paix ? Que je n'ai plus aucune obligation ?
Une infirmière arrive. Elle m'attrape et me pose sur un brancard. Je n'aperçois que sa chevelure rousse et moi je me dis que c'est la plus belle couleur que j'ai vu depuis cette fin de guerre. En faite, c'est même la seule couleur que j'ai vu depuis. Est-ce que mes yeux ont été touchés dans la bataille ? Peut-être que je ne peux plus que voir en noir et blanc. Un monde manichéen. Est-ce que ce n'est pas comme ça que les autres voient ? Tout blanc ou tout noir ? Tout gentil ou tout méchant ?
Je regarde son visage tellement rempli de vie et j'imagine que ce serait bien si je pouvais vivre avec, même juste à coté, que ca devrait pouvoir te suffire à aller mieux, à reprendre des forces. Que toute cette vie, toutes ces étincelles dans ces yeux devraient pouvoir me réveiller, me transformer et me métamorphoser comme tous les autres. Et elle accepte. Elle m'accepte, moi, à coté d'elle ! Peut-être même va-t-elle réussir à faire naitre une étincelle dans le creux de mon ventre ? Je l'espère, secrètement.
Mais la vérité, c'est qu'il n'y a que mon image à ses cotés. Je suis un fantôme. Mon corps a disparu. Je suis devenu immatériel. Je la suis, comme un chien suit son maître. J'espère, j'y mets toutes mes forces. Je l'entends rêver d'enfants et je lui en promets. Je ne sais pas pourquoi vraiment. Mais si ça lui fait plaisir…c'est que je ne plus si inutile, que ça, non ? C'est un bon début pour aller mieux. Même juste…juste un bon début pour se créer une vie.
Tout a coup, on se souvient de moi, on me convie avec elle partout, à des milliers de banquets, on me dit qu'on va bien ensemble, que nous sommes touchants, que c'est tellement beau un amour si pur et qu'une histoire si merveilleuse devrait être apprise à toutes les générations. Je ne sais de quoi ils parlent mais je suis ici et là-bas, nulle part, je m'évapore dans l'air ambiant comme de la vapeur d'eau. Doucement mais surement, mes molécules de moi-même rejoignent le ciel. Moi qui rêvais tout petit de voir tout de tout là-haut !
Elle tire sur ma manche et me dis de rester. Reste ! Reste ! Mais moi je n'entends rien à part ce silence merveilleux qui m'attire tout là-bas, loin d'elle. Je lui dis adieu. J'ai compris que son étincelle de vie, le roux de sa chevelure de feux ne deviendra jamais tiens. Je suis en noir et blanc et elle en couleur. Mes cheveux couleur néant à jamais. Je ne sais pas quand je l'ai compris, mais je l'accepte facilement.
Les nuages m'emmènent à l'autre bout de la planète et me déposent sur un coin de plage. Je respire l'odeur de la mer et des coquillages. J'apprends à être l'enfant qu'on ne m'a pas laissé être. J'écris dans le sable et je profites du vent froid sur mes blessures encore chauffées à blanc. Je les pense avec le sel de mer pour quelles s'aseptisent. Plus tard, elles cicatriseront peut-être.
Je m'achète une petite maison perdue entre deux coins de ciel, cachée entre deux champs de blé qui l'été prennent la couleur de l'or. Ici, j'ai trouvé ma place et mon petit coin de paradis.
Le proverbe dit qu'on ne vit pas que d'amour et d'eau fraiche. Je ne sais pas ce qu'est l'amour mais l'eau fraiche du petit lac au fond de ta maison ne me suffit plus. Ici, on ne me connait pas alors j'abandonne mon nom pour ouvrir une boutique de fleur dans la petite commune d'à coté sous le nom de Mathew Rogers.
Je vis au rythme des habitants. Selon les mariages et les décès de vieillesses. Moi qui n'ai jamais senti mon cœur battre pour une personne, je conseille des jeunes amoureux pour le bouquet de leur déclaration d'amour. Le soir, je m'assois à la terrasse d'un vieux bar à deux pâtés de maison.
Un café à la main, je regarde les moldus vivre leur vie, un léger sourire sur le coin des lèvres. Ici, tout est reposant, même les bagarres qui n'ont rien à voir avec celles que j'avais avec Malefoy dans le temps. C'est idiot cette expression : « dans le temps », comme si j'avais vécus le pire alors que je n'ai pas vingt-cinq ans.
En regardant le ciel, je remonte le fil de ma mémoire et je retrouve cet adolescent qui avait un tel pouvoir sur moi. Je me surprends à ressentir du manque de ces remarques blessantes et de ces poings qui frappaient si fort. Lentement, j'apprends à le connaitre à travers ces souvenirs que j'ai de lui et je me rends compte à quel point j'étais idiot de le croire prétentieux avec son masque de froideur. Il ne faisait que protéger les autres de soi-même. Se protéger lui-même de l'inquiétude des autres. Il s'assurait de garder sa liberté.
Je comprends que si un jour j'ai vécu, c'était grâce à lui, grâce à ses colères qui me prouvaient que j'existais, que tout le monde ne m'avait pas désigné, que je n'étais pas une fourmi quelconque. J'étais la fourmi qui le faisait sortir de ses gonds. Qui savait deviner ses points faibles et viser juste dessus.
Un jour, j'étais quelqu'un. Pendant même plusieurs moment. Dès qu'il apparaissait. Voilà je peux le dire.
Je me souviens avec mélancolie de nos batailles enfantines. De nos propos badins. De cette lutte pour savoir qui était le meilleur, qui était le plus respecté. La vérité était tout autre. Si nous étions les meilleurs, nous n'étions pas respectés, ils ne faisaient qu'attendre que nous jouions réellement nos rôles. Celui du sauveur, celui du bouc-émissaire.
Maintenant il n'y a plus de jours avec. Mais plus de jours sans non plus. Maintenant c'est une succession de jours où je me contente de survivre, d'exister, à défaut de pouvoir avoir le bonheur et de ne plus être malheureux et lasse aussi. Est-ce que je peux de nouveau être quelqu'un ? Même sans Malefoy ?
Alors, votre avis ? Je poste le seconde chapitre disons...samedi !
