Bonjour/Bonsoir à tout le monde! Comme promis, voici la deuxième fic (histoire de prouver que je suis bien "de retour", j'ai comme l'impression de me répéter...enfin)! Cette fois-ci elle est sur deux personnages que j'affectionne particulièrement dans Hetalia: il s'agit de Russia et Lithuania. Ce one-shot est en deux parties: la première est selon le point de vue de Russia et la seconde selon le point de vue de Toris.

En ce qui concerne cette première partie, j'avoue que j'ai eu du mal pour arriver à ce résultat (et encore je n'en suis pas totalement satisfaite). Je voulais donner l'impression que Russia ... "déprime" (sans l'aide de Biélorussie, trop fort!) mais vu le personnage c'est assez difficile. Il est paradoxal: un côté candide et rêveur et un autre côté sadique et cruel. Difficile de tout assembler. Enfin, j'espère y être parvenue. On verra bien!

Sur ce bonne lecture (oui l'histoire originale appartient toujours à monsieur le super mangaka créateur d'Hetalia, si il y a une vente aux enchères j'y participerai).


Il n'aimait pas le grand hiver, il n'aimait pas la neige, il n'aimait pas le froid. Quelque part, il n'aimait pas être Russia. Il aurait aimé être la nation d'un pays du sud, au chaud. Il aurait aimé être au bord de l'eau cristalline, avec de grandes plages aussi dorées que ses chers tournesols.

Ivan Braginski regardait une fois de plus la neige tomber. C'était violent aujourd'hui. Même en collant son nez contre la vitre on ne parvenait pas à voir ce qu'il se passait dehors, c'était blanc. C'était vide. Comme son monde.

Le monde de Russia était semblable au grand hiver, il était mort. Vide de toute âme charitable, et même de souvenir joyeux.

Certes son enfance avait été particulièrement difficile, mais ça n'excusait en rien son manque d'affinité avec ses voisins européens. Russia n'avait tout simplement pas appris à lâcher du leste, et on lui avait tellement cherché des noises qu'il avait fini par être toujours sur ses gardes, même lorsqu'il était le maître incontesté d'une grande partie de la planète. Même lorsque les autres nations le regardaient avec des mines inquiètes, effrayées et soumises, il était sur ses gardes. Le danger venait de n'importe où. Le vent soufflait de partout. Seules ses sœurs savaient le rendre un peu moins méfiant. Ses rares souvenirs heureux, il les partageait avec elles. Après tout ils avaient grandis ensemble. Ils étaient une famille. Comme il aurait voulu les protéger de ce monde sinistre, à jamais. Comme il aurait aimé les garder sous sa coupe pour qu'elles ne connaissent pas la douleur que le devoir de nation apportait au fil des siècles qui passaient. Comme il se sentait seul.

À la fin de son dernier règne, tout le monde était parti. Biélorussie était revenue un temps, puis elle l'avait quitté à son tour. Elle aussi devait avancer, c'était son rôle de nation. Maintenant la grande maison de Russia semblait si vide. Trop silencieuse, trop calme… trop seul.

Russia avait plusieurs obsessions dans la vie : la vodka, échapper à l'union que lui réclamait Biélorussie, les tournesols et se faire des amis. Autant il parvenait à satisfaire les trois premières, autant la dernière lui était presque impossible à réaliser pour lui. Et pourtant comme il désirait ne plus être seul! Il en avait rêvé de ces amis encore inconnus qui l'écouteraient avec plaisir, le regarderaient sans suspicion et pourraient rire avec lui sans craindre de le mettre en colère. Oui, il était colérique. Et ça rendait tout le monde nerveux avec lui, à l'exception de ses sœurs, comme toujours. Mais chacun avait ses défauts, alors pourquoi ne pas accepter les siens? Qu'est-ce qui le rendait si différent des autres pays? Peut-être qu'il s'y prenait mal…tout simplement.

Les yeux violets fixaient encore la neige…le vent soufflait fort.


Que serait le monde avec des amis?

Est-ce que quelqu'un s'inquiète pour moi quelque part? Est-ce que quelqu'un pense à Russia? Non. Evidemment que non. Qui penserait à moi?

Je veux des amis. Mais comment faire? La dernière fois que j'ai proposé à Veneziano de me rejoindre il s'est caché derrière Ludwig en pleurant. Et ce n'est pas mieux avec Francis, il m'en veut toujours pour Napoléon. Mais avais-je le choix? Personne n'a le droit de s'attaquer à Russia sans en subir les conséquences. Wang Yao refuse même de me parler. Peut-être que si je lui demandais déguisé en panda il accepterait de devenir mon ami. Da…je le ferais signer un contrat exclusif et après il serait tout à moi. Mon ami…

Et mes anciens colocataires? Est-ce qu'il leur arrive de penser à moi, autrement qu'en monstre? Le minuscule Ravis, et Eduard qui m'énerve tant à être si calme… et Toris. Il m'avait promis d'être mon ami avant, mais on dirait qu'il a oublié. Il ne veut plus maintenant. Il ne m'apporte même plus de tournesols… même les animaux refusent mon amitié…

Quel est le problème? Il fait trop froid chez moi? Mais pourtant notre été est magnifique…

Peut-être que je pourrais les forcer. Après tout j'ai bien réussi une première fois à les avoir sous ma domination, je pourrais recommencer. Je les inviterai tous chez moi et nous pourrions rester tous ensemble ici. À regarder la neige tomber en hiver, et à rêver de soleil. Tout le monde serait heureux chez moi, il y a tout ce qu'il faut: des couvertures, de la vodka… quand aux récalcitrants je pourrai toujours les dompter. Les meilleures résolutions flanchent toujours face à la douleur physique, j'en sais quelque chose.

Oui. Je pourrais très bien faire ça. Et après nous serions tous heureux.

Pour Alfred, le problème pourrait être réglé aisément, après tout, son bouclier magique n'a jamais été construit. En un clic je pourrais le rayer de la carte et alors nous serions enfin tranquilles chez moi.

Tous heureux.

Heureux.

Mes amis à moi…

J'ai froid. Je vais mettre mes gants. C'est tellement silencieux ici… où ai-je rangé mes gants déjà? Tiens! La chaussure que je cherchais hier, pourquoi est-elle dans le tiroir à nappes? Trop silencieux… et si j'appelais Ukraine et Biélorussie pour qu'elles viennent dîner ici ce soir?…

Il neige encore… on ne voit vraiment rien… je n'aime vraiment pas la neige… ni le froid…ni l'hiver… je me sens seul…

Ah! Je savais bien que j'avais laissé mes gants dans le bain…ah! On gèle ici, j'ai oublié de fermé la fenêtre… l'eau de la baignoire a gelée…


Tout en montant le chauffage à fond, Russia laissait ses pensées enfantines et sadiques fuser dans son esprit, il neigeait toujours. Et Ivan Braginski se posait toujours la même question depuis plusieurs siècles.


Est-ce que je compte pour quelqu'un sur cette Terre?