Mes yeux verts mers se perdirent encore une fois dans la contemplation d'un vaste ciel étoilée, fixant simplement une jolie lueur ronde qui émanait du Noir profond. Essayant probablement de me rassurer avant de plonger dans le vide et d'en finir avec tout ce qui me semblait être mon plus grand cauchemar.
Je fermais les yeux, laissant mes longs cheveux châtains se faire emporter par le vent, entendant seulement les battements de mon cœur qui se faisaient de plus en plus lourd.
J'avançais tranquillement un pas, pris une inspiration, et me laissais tomber souriant une dernière au paysage que je préférais sur cette terre. La Lune.
400 ans plus tard.
Je courais. Où plutôt, je sautais de toits en toits, émerveillée par les jolies lumières jaunes qui parsemaient le ciel de toute leurs splendeurs. Ces magnifiques paillettes dorés n'étaient autre que l'œuvre d'un des cinq Gardiens, et je l'enviais tellement, j'aurais tant aimé possédé un pouvoir comme le sien, quelque chose permettant de me rendre utile.
Mais mes pouvoirs ne ferais jamais une tel chose... Jamais je ne pourrais faire de ce monde une magie éternelle dans le cœur des enfants.
Je me dirigeais lentement vers la forêt et m'enfonçais doucement dans le noir complet, avançant mes pieds vers une petite clairière inhabitée, me posant au centre en fermant les yeux, quelques souvenirs en tête.
Flash Back
-Ne veux tu pas exister Naïade ? Si tu t'alliais à moi, on pourrait détruire tout les Gardiens.
-Non, répondis-je directement.
-Pourquoi ? A cause de ton cher Jack ?
Je serrais les points alors que les arbres gorgés d'eau à nos côtés commençait déjà à se mouvementer :
-Je prendrais partie seulement quand je serais certaine du vainqueur.
L'homme face à moi sourit, en secouant la tête de gauche à droite, avant d'attraper ma main et de m'y attribuer un baiser léger :
-J'en conclu donc que tu viendras avec moi.
Fin du Flash Back.
Pitch avait été vaincu, avec justesse si je peux dire, et finalement le fait de rester neutre le plus longtemps possible m'avait sauvé. Mais le seul problème maintenant, c'est que je me retrouvais à nouveau seule, seule à être invisible aux yeux des autres. Je renfermais mes doigts sur l'herbe fraîche au sol qui s'empressa de mourir, retiré de toute eau, la vie disparu trop rapidement dans chaque morceau vert.
Mes yeux couleur mers se levèrent vers le ciel, apercevant une ombre traversant les cieux furtivement, mais assez lentement pour que je puisse discerner le sourire en coin qui le représentait si bien.
Mais lorsqu'il baissa son regard bleuté, j'avais déjà disparu, l'empêchant ainsi d'observer les perles salées qui coulaient sur mes joues, l'empêchant ainsi de voir une très vieille amie.
-Tu me le payeras. Vous me le payerez. Tous sans exception.
Je tournais le regard vers la clairière avant de fixer la Lune argenté :
-T'aurais du me laisser crever, pestais-je durement, je ne voulais pas vivre !
Mais le silence de la Nuit m'assaillit plus qu'autre chose.
-Très bien, mur toi dans le silence. Puisque c'est ce que tu veux, alors je vengerais Pitch, à ma manière.
Je saisis mes cheveux pour les nouer en une queue de cheval haute, les laissant retomber dans le bas de mon dos, avant de fermer les yeux, laissant mon corps se transformer en une vapeur d'eau, s'échappant en une fine pluie sur toute la forêt.
Loin d'ici, dans le froid de la neige éternelle, là où s'étendait un palais au allure de château russe, un vieil homme créait une magnifique poupée de verre avec un regard émerveillé et attendrit.
Il ne s'attendait pas à voir la lueur bleuté rayonné sur sa glace, et surtout, il comprenait qu'une nouvelle menace venait de naître.
Les vagues se brisaient sur les rochers, éclaboussant de plus en plus fort la plage, comme si l'orage commençait à faire battre la mer. Comme si le vent la provoquait. Les jeunes humains se mettaient à prendre conscience du danger que la mer leur envoyait et le drapeau rouge fut levé.
-Maman ? Pourquoi on peut pas aller dans la mer ?
-Parce que c'est dangereux, c'est à cause du vent.
Je me tournais rapidement vers cette femme, lui lançant un regard noir, ce n'était pas le vent ! Et une vague éclata tout prêt d'eux embarquant la serviette de sable et le ballon rouge du gamin.
-Mon ballon !
Le bambin se défit de l'emprise de sa mère et accourut vers la plage, prêt à plonger pour récupérer son bien.
-Mike ! S'écria sa mère.
Une énorme vague s'écrasa sur le gosse, et on pu voir sa tête qui remontait après quelque instinct, mais un autre gouffre d'eau s'apprêtait à l'enfermer.
-Naïade ?
Cette voix me fit l'effet d'un coup de point et mon corps se transforma rapidement en écume de mer pour m'enfuir, alors que la mer se calmait, sauvant ainsi l'enfant d'une noyade certaine.
Jack tournait en rond dans la grande pièce du père Noël sous l'œil inquiet de ses amis.
-C'était elle, je vous dis ! Protesta-t-il, c'était Naïade !
Le marchant de sable, laissa d'innombrables dessins parcourir sa tête, alors que les autres Gardiens se muraient dans un silence plus qu'infernal pour le jeune Esprit de l'Hiver.
-Je crois qu'elle s'apprêtait vraiment à le tuer. Vous auriez vu la colère dans ses yeux...
Sab secoua négativement la tête, alors que le père Noël serrait les points :
-Jack a raison.
Le marchant de sable tourna une nouvelle fois le visage de gauche à droite avec énergie, alors que Nord cherchait quelque chose dans son atelier.
-La lumière de la Lune a fait fondre ma statuette, et c'est impossible dans un tel froid. L'eau est un signe clair, et il ne peut désigner qu'une seule personne. Naïade.
-Je sais que tu l'apprécies Sab, mais il faut regarder la réalité en face, soupira Bunny.
Ma tête se cogna doucement contre un arbre, ma colère m'avait dépassé, et même si je le haïssais, Jack était arrivé juste à temps. Il m'avait sauvé d'une perte d'humanité que je n'aurais certainement pas supporté.
Mais il était temps d'aller prévenir les Gardiens de leur prochain adversaire. Cependant, Je me le suis promis, il y en a un qui vivra. Il est le seul à qui je ne toucherais pas, pour le remercier...
Mon corps se transforma à nouveau, et le grand nuage gris se dirigea vers l'endroit le plus glacial de la planète, et je traversais sans problème le mur des yétis, après tout l'air était composé d'une eau pure, qu'il était facile de transformer.
-Pourquoi refuse-t-il de me croire ?!
Cette voix me fit frissonner, alors que mon corps reprenait sa forme original, me cachant dans le placard le plus proche.
-Ne t'énerves pas Jack, s'opposa la grosse voix du grand russe, Sab est attachée à cette gamine.
-C'est notre ennemie ! Rétorqua-t-il brusquement, et c'est une folle.
Je serrais les points, sentant une énorme colère imminente me dévorer les entrailles.
-Taisez vous.
Les Gardiens se retournèrent vers le Lapin de Pâque pour l'observer alors qu'il se redressait :
-Elle est là.
Je souriais, quel odorat ! J'ouvrais brusquement les portes alors qu'ils pointaient leurs armes sur moi, déjà prêt à m'attaquer au moindre geste que je ferais.
-Bonjour Sab ! Souris-je en le voyant.
Il ne savait pas comment réagir, se contentant de laisser un point d'interrogation se dessiner sur son crâne.
-Que veux tu Naïade ? Plaça sèchement la seule femme du groupe.
-C'est jolie ici, dis-je sérieusement.
-Je te conseille de dégager d'ici immédiatement, rétorqua le Lapin.
-Je t'ai pas causé sac à puce.
Je fus surprise d'entendre un rire résonné dans la salle et ne pu m'empêcher de croiser un regard bleuté.
-Un problème le nain ?
-Pardon ? S'étonna Jack.
Ce fut autour du grand lièvre de rigoler en tapant du pieds alors que je commençais sérieusement à m'impatienter.
-Je suis venue vous dire que je souhaitais venger Pitch.
Les deux gamins stoppèrent de piailler et le Gardiens du sommeil protesta face à moi, laissant des centaines d'images défiler.
-Je sais, marmonnais-je, mais peux tu me dire qu'est ce que tes amis apportent aux enfants ?
-Nous apportons espoir et émerveillement ! S'énerva brusquement le père Noël.
Je levais les yeux au ciel :
-Cela n'a pas empêché des enfants de perdre espoir et de se suicider. Cela n'a pas empêché des enfants de mourir, cela n'empêchent pas les enfants de perdre la vie dans le froid, noyés, brûlés, assassinés.
Ils me regardèrent doucement, et je savais que d'un côté j'avais raison, mais il est vrai que leur travail n'était pas réellement fait de tel façon qu'ils doivent sauver les enfants. Ils devaient juste les aider à vivre, à vivre dans un monde imaginaire, dans un monde de magie et d'espoir. Avant de se replonger dans une dure réalité, et de devoir apprendre à devenir des adultes.
-Ne t'avises pas de toucher à la vie d'un enfant... marmonna Jack en se plaçant soudainement devant moi, où je te le ferais payé.
Je souris doucement, il n'était pas très grand, devant faire juste une demi tête de plus que moi et il ne me faisait pas peur.
-Tu ne m'arrêteras pas, Jack Frost. Je te rendrais complètement inutile et invisible, et tu n'auras que ce que tu mérites.
-Naïade ! S'exclama Fée en volant vers moi.
Mais je disparu, me transformant en eau et le bel oiseau monta jusqu'au plafond pour surveiller les horizons. Mais ses magnifiques ailes translucides se trouvèrent soudainement remplîtes d'eau et elle s'écrasa au sol, sous l'œil inquiet de ses amis.
-Montres toi ! S'impatienta la Cloche de Pâque.
Je me plaçais juste devant la fenêtre, laissant mon corps redevenir humain alors qu'un boomerang brun fonçais vers moi, mais un grande quantité d'eau apparut devant moi, stoppant l'élan de son arme, et je me contentais de la lui renvoyer, mouillant ainsi et le Lapin, et le père Noël à côté.
Le visage de Jack s'énerva et la température de la pièce descendit rapidement, beaucoup trop vite.
-Jack ne fait pas ça !
Mais c'était trop tard, il m'était devenue impossible de me transformer, de peur de devenir un glaçon, mais je savais que les ailes de Fée et les poils du Lapin venait à devenir gelé.
Et je fis ce que j'avais à faire, ne se préoccupant pas du garçon qui allait me lancer une attaque rapide. Un arc transparent apparut dans ma main et je tirais plusieurs flèches très rapides qui se logèrent dans les ailes de la récolteuse de dents.
Jack parut surpris en rabaissa son arme, regardant les bouts de verre qui gisaient sur le sol, et les larmes qui s'écoulaient sur les belles plumes de l'oiseau.
Je passais par la fenêtre, sautant rapidement et atterrit après plusieurs sauts dans la jolie neige blanche.
-Naïade !
Je me fis projetée au sol et sentis des mains me tenir solidement contre la terre.
-Pourquoi t'as fais ça !
Je contrais ses poignets et le repoussais, le faisant tomber sur le côté en échangeant nos place.
-Je te déteste Jack Frost, murmurais-je, toi et tout les autres.
-Pourquoi ?! S'énerva-t-il en se dégageant me laissant assise dans la neige.
-Tu ne te souviens vraiment pas de moi hein ? Demandais-je en détournant le regard.
Il me regarda avec intensité, avant d'éparpiller soudainement les yeux.
-Naïa ?!
