Les personnes autistes ne souffrent pas seulement d'un déficit de communication rendant les interactions sociales au mieux, compliquées, au pire inexistantes. Ils ont également des troubles sensoriels qui font qu'ils appréhendent le monde qui les entoure de manière particulière.

Ils entendent, voient, perçoivent les choses différemment des personnes dites neurotypiques. Chez ces derniers, les informations sensorielles sont traitées par le système nerveux central qui les classe, les hiérarchise et les analyse sans même qu'ils s'en rendent compte.

Les autistes, eux, ont du mal à traiter ces mêmes informations au quotidien. Ils peuvent être soit hypersensibles soit hyposensibles à une stimulation, extérieure ou interne. Ainsi, un environnement trop agressif ou un changement, même infime, dans leurs habitudes peut rapidement devenir anxiogène voire douloureux pour eux.

Pour gérer ce que les spécialistes appellent ces surcharges sensorielles et se calmer, les autistes développent différentes stratégies. Certains ont un « objet autistique » auquel ils s'accrochent pour se rassurer, d'autres effectuent des gestes stéréotypés et répétitifs. Mais dans certains cas, submergés par leurs émotions, les autistes peuvent faire un black out, n'arrivant plus à gérer le flot d'informations et de sensations qui les submerge et les agresse.

Shaun Murphy n'échappe pas à la règle. Malgré son intelligence hors du commun, sa mémoire photographique et ses compétences professionnelles indéniables, sa perception du monde et des autres est tellement atypique que ses réactions sont à la fois déstabilisantes et touchantes. Non seulement il a des difficultés à interagir avec autrui, ayant beaucoup du mal à décrypter l'implicite dans la parole (ironie, sarcasme) comme dans les gestes (de violence comme d'affection), mais son absence de filtre fait de lui un personnage d'une honnêteté désarmante.

Voici donc mon postulat de départ, écrire 5 petites histoires qui essaient de montrer la perception du monde à travers les 5 sens de Shaun Murphy. Le titre fait référence à la fameuse bulle dans laquelle semble se trouver les autistes; bulle qui les isole mais qui les protège également.

Ce sujet me touche personnellement et je salue la qualité de cette série qui retranscrit de manière remarquable les difficultés des autistes à vivre dans un monde qui n'est pas fait pour eux. La performance de Freddie Highmore est également bluffante et brillante. Même si les troubles autistiques sont atypiques, c'est-à-dire qu'ils varient d'un individu à l'autre, il a su rendre son personnage troublant de réalisme et terriblement touchant.