Prologue d'un récit qui se veut assez long avec Enilroth comme protagoniste principal, entraîné malgré lui dans une organisation peu fréquentable.

The Elder Scrolls ne m'appartiens aucunement, pas plus qu'aucun de ses personnages.

Publication environ une fois par semaine. Bonne lecture!


Le Contrebandier

" Alors comme ça on trafique avec la confrérie noire? C'est du joli ça dis-moi!"

Oh non! Voilà que ça recommence, pensa Enilroth. Je n'ai jamais eu qu'un seul contact avec la confrérie noire, et ces quelques paroles échangées vont me poursuivre toute ma vie, pour peu que celle-ci ne s'achève pas ce soir. Mais qu'ai-je donc fais pour mériter un tel sort!

"Allons, allons, ne prends pas cet air surpris. Tu devrais savoir que rien ne peut échapper à ma surveillance, sur les quais d'Anvil. Cela faisait un moment que j'avais repéré cet assassin. Enfin bref, passons, d'après ce que j'ai pu constater, tu sembles vouloir te reconvertir dans un secteur, disons... Plus lucratif, n'est-ce pas? Ton travail à la forge ne te donne peut-être pas entière satisfaction?

- Oh... S, si, s-s-s-si, Monsieur!" Bégaya difficilement le jeune Bosmer tout en déglutissant bruyamment.

Il aurait voulu leur expliquer, leur dire que tout ceci n'était qu'un malentendu, on lui avait tout simplement demandé de déposer un message, rien de plus, et...

"Ne sois pas si timide! Si tu étais à la Capitale, là, à la rigueur, je comprendrais ta réserve. Mais ici, tu n'as rien à craindre de la garde, cette bande d'incompétents qu'on a envoyé dans cette bourgade éloignée afin qu'ils ne gênent personne, et surtout pas nos petites affaires, vois-tu? Mais je ne t'apprends rien, n'est-ce pas? Après tout, un gars capable de se faire des relations si... Haut-placées, comme toi, doit être sacrément débrouillard et manquer singulièrement de scrupule, et c'est exactement ce que je recherche!"

L'homme s'était rapproché de la seule source de lumière pour le moins tamisée au centre de la salle de stockage de l'entrepôt d'Anvil. Car en effet, c'est là qu'Enilroth s'était rendu - stupidement, pensa t-il - après avoir reçu un courrier pour le moins étrange et, évidemment, anonyme.

Enilroth,
Rends-toi demain soir à l'entrepôt sur les quais.
N'en parle à personne, viens seul.
Déchire cette lettre quand tu l'auras lu.

Une fois sur place, il y fut extrêmement bien reçu, deux gorilles; des marins à priori, vu leur force et leur stature, l'agrippèrent chacun par une épaule, le soulevèrent de terre et l'installèrent sur une chaise au fond de la pièce sus-nommée. Le Bosmer crût alors reconnaître à grand peine la silhouette bouffie de Newheim, dit "le Corpulent"... Mais perçut avec certitude son haleine avinée.

" Donc, je vais te mettre à l'épreuve. Oh, rien de bien méchant, un petit test de compétence, voilà tout. Je veux que tu entres dans le "Clarabella", tu sais, ce rafiot fraîchement amarré au port. Et je veux que tu jettes un oeil sur les marchandises qu'ils y gardent. Tu vérifieras l'état du stock, et si tu constates quelque chose de, disons... Inhabituel, va parler au Capitaine Baszone Patneim. Dis lui de prendre contact avec le chef. Puis fais moi un rapport sur ce que tu auras trouvé là-bas. Simple, non? Pas un mot à quiconque. Cela va sans dire que l'opération est officieuse, et que s'il en transpirait quoi que ce soit aux autorités, je nierai tout en bloc, et tu seras le seul à endosser la responsabilité de cette... Transaction."

Et pour transpirer, Enilroth transpirait. Il n'avait quasiment rien compris à ce qu'on venait de lui ordonner. Sans plus de cérémonie, il fut reconduit à l'entrée du bâtiment avec la même délicatesse qu'il avait été accueillit en arrivant. L'apprenti forgeron resta planté là un long moment, ne sachant trop s'il lui fallait prendre ses jambes à son cou pour fuir Anvil, affronter la garde et son maître, ou bien tenter d'accomplir l'obscure mission du "Corpulent".