Titre : Pierre de résurrection

Auteur : Claire Rogue

Disclamer : Rien n'est à moi, je ne fais qu'emprunter les personnages à la merveilleuse JKR pour jouer un peu, je les lui rendrai à la fin.

Rating : Je ne sais pas trop, pour l'instant K, ensuite M.

Pour les personnages : J'ai mis Harry P. & Severus S., en fait presque tous les personnages présents dans ce chapitre vont avoir un rôle dans mon histoire, mais je ne peux pas tous les mettre. J'ai choisi ceux-là parce qu'avant tout je conçoit cette histoire comme une relation Père/Fils, il n'y aura pas de Slash entre ces personnages.

Résumé : Mon histoire se déroule à la fin de la cinquième année, après les événements du Ministère, Sirius est mort. Dumbledore décide d'envoyer Hermione en vacances avec Harry chez les Dursley pour l'aider à surmonter son chagrin, mais tout ne va pas se passer comme prévu.

Le mot de l'auteur : « Sous le masque de Rogue » est toujours en pause. En fait je poursuivrai l'histoire en juin à la fin des partiels. J'ai eu envie d'essayer une nouvelle histoire. J'ai terminé de recopier le premier chapitre à l'ordi à l'instant et j'ai eu envie de vous le faire lire. J'espère que cette nouvelle histoire va vous plaire et j'attends avec impatience vos impressions. La prochaine publication viendra quand le chapitre sera écrit sur l'ordinateur. A partir du 15 juin, les publications seront plus fréquentes puisque je consacrerai plus de temps à l'écriture. Je voulais dire aussi que dans ce chapitre il y a une multiplication des dialogues, c'est volontaire, je voulais faire participer un peu tous les personnages. Dans les prochains chapitres, il n'y aura pas un tel foisonnement de personnages. J'espère que la quantité de dialogues ne vous posera pas de problème.

Bonne lecture à tous !

Chapitre 1 : King's Cross

Les portes du Poudlard Express venaient de s'ouvrir, Harry tenait dans sa main la cage d'Hedwige. Il descendit du wagon précédé de Ron et d'Hermione qui portait le panier de Pattenrond, à peine avait-il posé le pied à terre que deux bras maternels vinrent l'entourer.

- Harry, mon chéri ! S'écria Molly Weasley.

La réponse d'Harry fut étouffée par le gilet de Madame Weasley.

- Maman, tu vas l'étouffer ! protesta Ron.

Molly Weasley consentit à relâcher son étreinte, elle regarda Harry fixement et leva un sourcil pour montrer son mécontentement.

- Comme tu as grandi cette année, tu dois manger davantage et te reposer pendant les vacances, tu as l'air épuisé, mon petit, grogna-t-elle les poings sur les hanches. Je vais dire deux mots à tes Moldus !

- Laissez tomber, Madame Weasley. Ce n'est vraiment pas la peine, je vais bien, répondit le brun en montrant autant de conviction qu'il le pouvait.

Harry s'écarta d'elle pour serrer la main à Arthur qui se tenait un peu plus loin. Il entendit Hermione qui parlait avec Molly, il ne prêtait pas vraiment attention à ce qu'elles disaient.

- Ne vous tracassez pas, ce n'est pas comme s'il était seul, disait la brune avec un sourire.

- Garde un œil sur lui !

En s'éloignant, il n'entendait plus leur conversation. Monsieur Weasley l'accueillit avec le sourire, il lui présenta timidement ses condoléances pour la mort de Sirius. Harry ne sut pas trop quoi répondre, il était embarrassé qu'on lui rappelle les événements du Ministère, cette honteuse manipulation de Voldemort qui avait conduit à la mort de la seule personne qui se souciait de lui. Il regretta aussitôt cette pensée dès qu'elle lui vint à l'esprit. D'autres personnes se souciaient de lui. Oui, il avait des amis et des amis merveilleusement fidèles. Hermione et Ron étaient plus que des amis, ils étaient comme son frère et sa sœur. Il imaginait souvent que ses parents auraient été comme ceux de Ron s'ils avaient vécu. La fibre maternelle était beaucoup plus présente dans le cœur de Molly Weasley, que dans celui de Pétunia Dursley. Durant toute son enfance, il avait souhaité être traité comme Dudley, il aurait voulu avoir un cadeau pour son anniversaire ou pour Noël. Mais, ce furent les Weasley qui le firent pour la première fois. Il n'oublierait jamais son émerveillement le jour de Noël, lorsque Ron lui avait annoncé qu'il avait reçu des cadeaux. Le bonheur d'enfiler ce pull tricoté rien que pour lui, un pull qui était juste à sa taille.

- Harry ? Ça va ? demanda Ron.

- Non, bien sûr que non, il ne peut pas aller bien avec tout ce qui s'est passé, répondit son père à la place d'Harry.

- Du côté moldu, Vernon Dursley consultait pour la dixième fois sa montre, Pétunia inspectait les alentours pour observer qu'il n'y avait pas à proximité des personnes qui les connaissaient.

- Maudit gamin ! maugréa Vernon quand un petit groupe de roux sortit du mur.

Harry et Hermione se tenaient au milieu d'eux. Molly fermait la marche, vérifiant qu'ils n'avaient rien laissé tomber et que personne de restait en arrière.

- Ils pourraient au moins mettre des vêtements convenables ! siffla Monsieur Dursley entre ses dents.

Pétunia, en parfait accord avec son époux, prit son air le plus pincé pour montrer sa supériorité, visiblement gênée d'être en présence de tant de personnes anormales. Instinctivement, Dudley mit ses mains sur ses fesses et se cacha derrière son père. Il lui sembla reconnaître les deux grands rouquins qui lui avaient joué un mauvais tour deux ans auparavant. Sa mère rougit en portant son attention sur le couple assez distingué qui était près d'eux. Elle regardait alternativement le petit groupe de sorciers et ce couple qui regardait avec intérêt dans leur direction. L'homme tenait à la main un sac pour offrir une bouteille de vin, la femme aux cheveux broussailleux portait un sac de voyage en plus de son sac à main.

- Hermione ! s'écria la femme en s'avançant vers le groupe de rouquins.

- Maman ! répondit la jeune fille.

Tout l'intérêt que les Dursley avaient pu acquérir en observant ce couple « comme il faut » s'évanouit à l'instant même. Dursley grommela que ces gens pullulaient et qu'ils cachaient bien leur jeu.

Hermione avait abandonné ses bagages et s'était précipitée vers ses parents. Elle les serra dans ses bras, heureuse de les revoir. Harry, au contraire, n'avait aucune envie de retrouver les Dursley, il avait perdu son sourire en franchissant la barrière de la voix 9 ¾. Il se sentait coupable d'entraîner Hermione dans l'enfer de Privet Drive, il craignait qu'ils ne s'en prennent à elle sous prétexte qu'elle était sorcière.

- Eh bien, mon garçon, dépêche-toi un peu, Dudley doit aller à son entraînement de boxe !

Harry distingua sans peine la menace sous-jacente il se dirigea immédiatement vers les parents d'Hermione. Il les salua, le père d'Hermione lui serra chaleureusement la main.

- Nous sommes ravis de te rencontrer, Harry. Mya nous a beaucoup parlé de toi, déclara Madame Granger.

- Nous sommes désolés pour ton parrain, dit Richard, Hermione nous a tout raconté.

- Je suis sincèrement désolé d'avoir mis votre fille en danger, Monsieur. Si je l'avais écoutée, rien ne serait arrivé, murmura Harry. Elle est en danger en restant avec moi cet été...

- Nous ne t'en voulons pas, Harry. Je suis contente qu'Hermione t'aide et que tu ne restes pas tout seul pour les vacances. Je ne connais pas beaucoup votre monde, mais je sais qu'un deuil est difficile à surmonter, qu'on soit sorcier ou moldu. Tu n'as pas à te sentir coupable de la mort de ton parrain.

Harry fixait le sol, il sentit une larme couler le long de sa joue. Il la chassa avec le dos de sa main. Jean Granger sentit son cœur se serrer face à la détresse du garçon, elle l'attira contre elle et le serra dans ses bras. Harry enroula ses bras autour d'elle et posa sa tête contre son épaule. Cela ressemblait aux étreintes de Molly Weasley, qui donnaient l'impression d'oublier tous les problèmes. Il profita quelques instants de cette étreinte et s'éloigna un peu.

- Viens, on va aller voir ton oncle et ta tante, nous avons quelques petites affaires pour eux, proposa-t-elle en montrant le sac avec la bouteille de vin.

Arthur Weasley tentait d'engager la conversation avec Vernon sans grand succès.

- C'est toujours un plaisir de discuter avec des moldus, dit-il d'un ton enjoué.

Vernon émit un grognement sourd en guise de réponse. Il constata que Pétunia était embarrassée elle aussi avec l'épouse de cet énergumène. La tante d'Harry détaillait Molly avec un rictus méprisant qui aurait pu rivaliser avec celui de Rogue. Elle pensait que cette pauvre folle qui lui avait envoyé une lettre couverte de timbres ne valait guère mieux qu'une vulgaire mégère. Il n'y avait qu'à regarder ses vêtements élimés ! Voilà ce que se disait Pétunia Dursley, l'idée qu'elle aussi n'était qu'une simple femme au foyer ne lui traversa pas l'esprit. Pourtant en y réfléchissant bien, Molly Weasley valait sans aucun doute mieux qu'elle. Que faisait Pétunia de sa misérable vie ? Elle faisait en sorte que sa maison reste parfaitement en ordre, elle se pliait à tous les caprices de son mari et de son fils. Elle s'enorgueillissait en racontant avec quelle générosité elle avait accueilli son neveu, un cas social, en lui offrant une famille. Balivernes ! Les Dursley toléraient Harry parce qu'ils n'avaient pas le choix. Ce n'était pas l'envie de se débarrasser de lui qui manquait ! Molly avait réussi partout où elle avait échoué. Avec peu de moyens financiers, elle avait élevé sept enfants, elle les avait gâtés autant que possible, sans en faire des petits monstres comme Dudley. La main sur le cœur, elle avait toujours reçu Harry et Hermione comme s'ils étaient ses propres enfants. Elle était la bonté incarnée. C'était encore avec gentillesse qu'elle s'était approchée de Pétunia pour engager la conversation.

- Prenez soin de ce pauvre petit ! conseilla-t-elle. Son parrain est une grande perte pour lui. Donnez-lui suffisamment à manger, il est trop maigre pour son âge

Pétunia ne répondit pas, outrée que cette femme ose lui donner des ordres. Elle ne voyait pas en quoi la mort de ce meurtrier pouvait être une perte. Vernon était aussi au bord de la crise de nerfs, il tentait d'expliquer à ce fichu rouquin l'utilité d'un aspirateur. Une veine sur sa tempe palpitait.

- C'est quand même formidable l'éclectricité ! s'enthousiasmait Arthur.

Vernon jugea inutile de corriger ce fou qui avait détruit son salon deux ans auparavant. Il remarqua sur le quai les jumeaux qui riaient, il reconnut ceux qui avaient donné un bonbon empoisonné à Dudley et qui étaient responsables de l'évasion de Potter avec la voiture volante qui lui avait valu un séjour à l'hôpital. Il se dit qu'il ferait n'importe quoi pour se débarrasser de Potter et de cette petite idiote qui allaient les importuner. Il serra si fort les poings que les jointures de ses doigts blanchirent. Arthur lui donna une tape dans le dos qui le fit sursauter.

Les moldus sont vraiment ingénieux ! Molly utilise des sorts de nettoyage pour garder le Terrier toujours propre.

Devant l'air ahuri de l'homme moustachu il lui précisa que le Terrier était le nom de leur maison. Vernon fit un bref signe de tête, heureux de voir que la conversation avec cet infect individu était enfin terminée.

Tous deux se rapprochèrent de Molly et Pétunia qui tentaient d'avoir une conversation civilisée à propos de recettes de cuisine. Dudley, terrorisé, restait à l'écart pour ne pas faire encore les frais de ces monstres. Il fallait reconnaître que jusqu'à présent, il n'avait eu que des expériences fâcheuses avec la magie, d'abord la queue de cochon gentiment donnée par Hagrid, le bonbon qui lui avait fait pousser la langue et les Détraqueurs qui l'avaient attaqué l'été précédent, la pire expérience de toute sa vie.

- Bien, nous allons vous laisser, conclut Molly en voyant que les Granger avec Harry venaient vers eux.

- Oui, ce fut un plaisir de vous voir, ajouta Arthur pour rester poli.

Molly s'approcha d'Harry et sortit de sa poche un petit paquet qu'elle agrandit. Elle lui murmura qu'il trouverait des provisions au cas où sa famille ne lui donnerait pas assez à manger.

- Mais je pense que ta tante a compris le message ! ajouta-t-elle en riant.

Harry la suivit auprès des jumeaux, Ron et Ginny. Il donna à contre-coeur la cage d'Hedwige à Ron. Il caressa encore une fois sa chouette qui hulula en retour. Le rouquin lui promit qu'il s'occuperait d'elle, elle lui porterait aussi son cadeau d'anniversaire quand il rentrerait de Roumanie.

- J'espère qu'ils ne seront pas trop horribles avec toi, dit Ron.

- Mon vieux, si tu as besoin de quelque chose tu sais où nous trouver, on ne part pas en Roumanie.

- Tiens, prends quelques pastilles à Gerbe ! s'écria Georges.

- Georges ! le réprimanda sa mère.

Harry éclata de rire, suivi de Ron, il leur souhaita de bonnes vacances. Il suivit son oncle et sa tante qui se dirigeaient vers la sortie de la gare. Ils étaient en pleine conversation avec les parents d'Hermione.

- Alors vous êtes dentistes tous les deux ? Demanda Pétunia.

- Oui, nous avons un cabinet à Londres, pendant le mois de juillet, nous avons plusieurs congrès. Ce soir nous partons à Paris, puis aux Etats-Unis.

Pétunia souffla d'admiration, elle pensa aussi que cela devait être très difficile pour eux d'avoir leur fille unique aussi bizarre.

- Je ne vous cache pas que lorsque sa directrice de maison est venue à la maison nous expliquer que notre petite Mya était différente, nous avons eu un choc. Mais nous sommes très fiers d'elle, bien sûr nous ne pouvons pas la voir autant qu'avant. C'est le plus dur.

La tante d'Harry masqua une grimace de dégoût, cela lui rappelait sa sœur. Quand Lily avait reçu sa lettre d'admission à Poudlard, ses parents étaient tellement fiers d'elle. Elle l'avait détestée depuis ce jour-là, il n'y en avait plus que pour elle. Elle regarda la sorcière qui avait les mêmes cheveux broussailleux que sa mère et sentit une pointe de jalousie poindre dans son cœur. Elle aussi aurait voulu être une sorcière, mais refusait de l'admettre, surtout devant son mari qui détestait tout ce qui n'était pas rationnel.

- C'est vraiment gentil de votre part de la recevoir pendant les vacances, déclara-t-elle avec gentillesse.

- Ce n'est pas comme si on avait le choix, grogna Pétunia d'une voix inintelligible.

Vernon observait scrupuleusement l'étiquette de la bouteille qu'il venait de recevoir, il soupira d'aise car elle devait coûter très cher. Ils arrivèrent bientôt au parking de la gare, le père d'Hermione prit sa valise pour aider Harry mettre les bagages dans le coffre quand il entendit le gros bonhomme moustachu vitupérer :

- Potter, tu n'as pas honte ! C'est à toi de charger les bagages ! Et ne casse rien !

- Oui, tout de suite, oncle Vernon.

- Laissez, je vais l'aider.

Vernon ne s'occupa pas davantage des Granger, il s'installa au volant de la voiture sans dire au revoir au couple. Pétunia et Dudley s'empressèrent de monter dans la voiture. La mère d'Hermione embrassa Harry et serra dans ses bras sa fille.

- Tu vas me manquer, ma chérie ! Il me tarde le mois prochain !

- Tu vas me manquer aussi, maman.

Elle donna à sa fille le second sac qu'elle portait. Hermione serra encore une fois ses parents dans ses bras et monta dans la voiture. Il commençait à pleuvoir. Elle se retourna et fit des signes de la main à ses parents qui devenaient de plus en plus petits. Quand elle ne les vit plus, serrés l'un contre l'autre, elle s'assit correctement. Elle était serrée entre Harry et Dudley qui prenait beaucoup de place. Elle les regarda avec attention : Dudley n'en menait pas large effrayé d'avoir deux sorciers à côté de lui, Harry semblait perdu dans ses pensées. Elle nota qu'il semblait plus maigre que d'habitude, ses pommettes marquaient un angle saillant, il avait des cernes sous les yeux. A l'avant du véhicule, on ne parlait pas non plus, Vernon et Pétunia gardaient leurs commentaires pour plus tard. Harry soupira doucement en pensant que les vacances ne seraient pas comme d'habitude, mais il n'imaginait pas à quel point elles seraient différentes.

A suivre...