Et voilà !!! Comme je vous l'explique dans ma note postée dans la fic Retrouvailles, je commence désormais une fic centrée uniquement sur Aline et Cooper. Je ferai de mon mieux pour l'écrire en parallèle avec Retrouvailles. C'est le meilleur moyen que j'ai trouvé pour contenter tout le monde : ceux qui préféraient que Retrouvailles soit centré sur Bella et Edward, ceux qui voulaient que Cooper et Aline vivent une histoire d'amour, et ceux qui estimaient que ces deux derniers méritaient d'avoir leur fic à eux… Au tout début, j'avais prévu de commencer à poster cette fiction après l'épilogue de Retrouvailles, mais c'est plus logique ainsi non ^^ ?

Ah, oui, je voulais aussi ajouter que j'essaierai de faire en sorte que ces deux fics puissent être lues indépendamment ; ainsi, si vous en avez marre de Retrouvailles, vous pourrez sans mal arrêter de la lire et vous contenter de celle-ci… Et si Cooper et Aline ne vous intéressent pas, vous n'aurez pas besoin de lire cette fic pour comprendre l'autre !

Merci à celles qui ont reviewé ma note et trouvent cette histoire hypothétiquement intéressante !!! :p

Je fais mon petit paragraphe disclaimer : je suis fière d'annoncer que les personnages principaux de cette fiction ne sortent pas de l'imagination féconde de S. Meyer, mais bel et bien de la mienne ; mais ceci dit, sans elle cette fic n'existerait pas, car l'idée originale, les caractéristiques des vampires, etc etc lui appartiennent !

Oh, j'ai posté un lien sur mon profil pour cette très belle -et très triste- chanson de Cabrel, C'était l'hiver. N'hésitez pas à l'écouter, même plusieurs fois, avant de commencer la lecture, histoire de vous mettre un peu dans l'ambiance… En tous cas moi avant de l'écrire je l'ai écoutée en boucle…

Et maintenant… enjoy !


Cooper POV

Elle disait « j'ai déjà trop marché

Mon cœur est déjà trop lourd de secrets

Trop lourd de peines » .

.

J'étais en alerte.

J'ignore pourquoi.

Ça, c'était ma nature de traqueur. Associée à mon sixième sens.

Il y avait quelque chose qui n'allait pas, quelque part ; et ça me concernait. Plus ou moins directement.

.

Elle disait "je ne continue plus,

Ce qui m'attend, je l'ai déjà vécu.

C'est plus la peine"

.

Pourquoi cette chanson traînait-elle dans ma tête ? Que se passait-il ? Je me sentais mal.

.

Elle disait que vivre était cruel

Elle ne croyait plus au soleil

Ni aux silences des églises

Même mes sourires lui faisaient peur

C'était l'hiver dans le fond de son cœur

.

Bella aurait été là, elle m'aurait dit de me poser. D'écouter ce que me disait mon cœur.

Mon cœur me disait que cette chanson était étrangement liée à mon histoire.

Mais pas à mon passé.

À mon futur.

Je sautai sur mes pieds, affolé.

Il fallait que je trouve qui était « elle ».

.

Elle disait que vivre était cruel

Elle ne croyait plus au soleil

Ni aux silences des églises

Même mes sourires lui faisaient peur

C'était l'hiver dans le fond de son cœur

.

Je sortis de la maison ; instantanément, je me figeai.

Mon odorat surdéveloppé capta des odeurs que même un vampire normal n'aurait pas détecté.

Mais j'étais encore trop loin pour arriver à distinguer le bouquet d'odeurs qui s'offrait à moi. Je commençai à courir, sur quelques kilomètres. Puis m'arrêtai.

Je pouvais les distinguer, les odeurs, maintenant.

Du sang humain. Et un humain. Mais le sang, il n'appartenait pas à l'humain en question. Ça sentait la poudre, aussi.

Et les larmes.

Ça sentait la tristesse.

Je me remis à courir.

Et je la vis. « Elle », c'était Aline. Au bord de la falaise.

- Non ! Criais-je ; mais j'étais trop loin. Elle porta un pistolet à sa tempe.

.

Le vent n'a jamais été plus froid

La pluie plus violente que ce soir-là

Le soir de ses vingt ans

Le soir où elle a éteint le feuDerrière la façade de ses yeux

Dans un éclair blanc

.

Il y eut un éclair.

.

Elle a sûrement rejoint le ciel

Elle brille à côté du soleil

Comme les nouvelles églises

Mais si depuis ce soir-là je pleure

C'est qu'il fait froid dans le fond de mon cœur

.

Mais cet éclair, ce n'était pas un coup de feu.

Je m'étais jeté sur Aline.

Et je la tenais, maintenant, contre moi. Choqué. Comme elle. Elle n'avait rien vu ; mais elle allait vite comprendre.

Que je n'étais pas humain.

Que sinon, ça m'aurait été impossible de l'empêcher de commettre l'irréparable.

Elle n'allait pas briller à côté du soleil, comme dans la chanson. Pas encore. Parce que je ne le voulais pas. Et je ne sais pas pourquoi je ne le voulais pas ; mais il n'en était pas question.

Je baissai la tête vers elle.

Elle était recroquevillée dans mes bras. La tête entre les mains. Elle ne frissonnait pas, non. Elle convulsait carrément. Immédiatement, je la lâchai, et ôtai mon pull. Je le lui mis. Elle portait encore la robe de bal, tâchée de sang, et par-dessus une veste d'hiver néanmoins trop fine pour la fraîcheur de la nuit. Je m'éloignai, la laissant adossée à un rocher, alors que j'allai m'asseoir contre un arbre.

Silencieux, raide, je ne la lâchai pas des yeux. Je sentais la colère m'envahir ; POURQUOI avait-elle fait ça ? Pourquoi avait-elle failli le faire ? De quel droit ?

Je lui en voulais. Démesurément.

Ses tremblements se calmèrent ; bientôt, elle fut complètement immobile. Toujours recroquevillée, toujours la tête dans les mains.

Et elle parla. Très bas. Elle devait croire que je ne pouvais pas l'entendre ; mais je le pouvais.

- C'est toi Cooper ?

Je ne répondis pas tout de suite.

- Oui, c'est moi. Comment m'as-tu reconnu ?

Elle n'avait pas pu me voir.

Elle tressaillit. C'est bien ce que je pensais, elle croyait que je ne l'entendrais pas.

Ou alors, elle vérifiait. Ce fut à mon tour de tressaillir ; avait-ce été un test ? Avait-elle déjà deviné, pour mon ouïe surdéveloppée ? Je ne m'en étais jamais caché à vrai dire ; mais elle n'avait quand même pas pu en saisir l'ampleur.

Elle ne me regardait toujours pas.

- Ton odeur. Je ne suis pas morte, hein.

Ce n'était pas une question.

- Non.

- Pourquoi ?

Ma mâchoire se contracta ; mes yeux lancèrent des éclairs. Elle leva la tête à ce moment, et eut un mouvement de recul.

Puis un air triste. Et enfin désintéressé. Ses yeux me lâchèrent, se perdirent dans le vague.

La surprise m'envahit.

Elle était face à l'un des plus grands prédateurs que la Terre ait jamais porté, celui-ci la regardait comme s'il allait la tuer sur le champ, et elle détournait le regard comme si elle n'en avait rien à foutre ?

Mais c'était quoi, cette fille !

Même pour quelqu'un qui était sur le point de se loger une balle dans le cerveau quelques secondes plus tôt, elle avait des réactions étranges.

- Pourquoi as-tu fait ça ? La questionnai-je d'une voix sèche.

- Pourquoi m'en as-tu empêché ? Me répondit-elle en me fixant d'un regard vide.

Je frissonnai de colère, et me levai d'un bond, gardant tout de même mes distances.

- De quel droit t'apprêtais-tu à te tuer ? As-tu pensé aux autres ? À ceux qui t'aiment ? À ce qu'ils pourraient ressentir ? As-tu pensé à ceux qui meurent, chaque jour, alors qu'ils aimeraient vivre ? Ou es-tu trop égoïste pour t'en soucier ?

J'avais débité ma tirade d'une voix vibrante d'émotion, et de rage.

Mais elle ne me regardait pas avec peur.

Non, c'est avec fureur qu'elle me fixait.

Elle se leva à son tour, et s'approcha de moi. Je me raidis, immobile.

- Et toi, de quel droit me juges-tu ? Tu ne connais pas ma vie ! Si j'ai pensé à ceux qui m'aiment ? Le seul être qui m'ait aimé, à savoir mon père, il est mort, ok ? Et tu me parles des autres, qui auraient aimé vivre ? Ils n'en ont jamais rien eu à foutre de moi, je ne vois pas pourquoi j'aurai dû penser à eux ! Chacun sa merde, ok ?

Elle se détourna, les yeux remplis de larmes.

Décontenancé, je la regardai.

- Ce sang, sur toi… à qui est-il ? Demandai-je, radouci.

Elle haussa les épaules, puis une crise de larmes la secoua, et elle serra les poings.

- Aline, murmurai-je.

- C'est pas le mien, ça te va ?

Ça, je le savais. Mais je ne crois pas qu'il aurait été bon que je le lui dise.

D'un coup, je la vis fermer les yeux. Elle se détendit. En fait, se laissa aller, plutôt. Ses épaules étaient légèrement voûtées. Elle croisa les bras sur son ventre.

- Tu n'es pas tout à fait humain, hein ? Fit-elle d'une voix lasse.

J'hésitai à nier.

- Pourquoi dis-tu ça ? Fis-je en me déplaçant. J'étais désormais dans son dos. Je ne voulais pas qu'elle puisse lire mes expressions ; je voulais d'abord mesurer ce qu'elle savait sur moi. Elle ne bougeait pas.

- Tu n'étais pas là. Pas à côté de moi. Tu n'as pas pu intervenir. Tu t'es téléporté, ou je ne sais pas, mais tu n'as pas eu le temps de courir jusqu'à moi.

- Détrompes-toi. J'ai couru.

Elle réfléchit un instant.

- Très vite alors. Très, très vite.

Je ne répondis pas à ça. Que répondre ? Bella non plus n'avait pas crû Edward un siècle plus tôt.

- Tu es froid. Glacé. Et pourtant, tu m'as passé ton pull. Tu portes un tee-shirt, et tu ne frissonnes même pas.

Pas de réponse.

- Tu m'as entendu. Tout à l'heure, quand j'ai parlé très bas. D'ailleurs, j'ai l'impression que tu discutes parfois avec tes frères et sœurs. Sans son.

- Deuxième erreur. Je ne communique pas sans son.

- Ils sont comme toi, alors, murmura-t-elle.

Je restai immobile un instant ; puis me rapprochai, jusqu'à ce que mon torse frôle son dos.

- Tu es attirant, comme la mort, continua-t-elle, d'une voix très basse.

Elle se tût.

- Que crois-tu que je suis, Aline ? Murmurai-je, d'une voix dangereuse.

Elle sembla réfléchir un instant.

- J'aurais dit la Mort. Mais c'est impossible. Parce que je suis encore là.

Je réfléchis quelques instants.

- La Mort. Ce n'est pourtant pas si éloigné de la vérité, fis-je, pensif.

Elle garda le silence.

- Je veux mourir, Cooper.

Je restai immobile le temps que ses mots m'imprègnent ; puis mes bras vinrent entourer sa taille, et ma bouche trouva son cou. Je la sentis se raidir, avoir un geste de recul, puis elle se figea. Sa carotide pulsait contre mes lèvres. Et j'avais envie, oh ! Dieu, que j'avais envie d'y planter mes dents. La soif me brûlait la gorge. Mais, surpassant tous ces désirs de sang… Le désir, suprême, de la voir vivre exerçait sur moi un contrôle qui me surprenait.

Elle était plaquée contre moi, et je savais qu'elle voulait s'enfuir. Elle paniquait. J'entendais son cœur. Elle voulait se débattre. Pourquoi se débattre, si elle tenait tant à mourir ?

- Pourquoi veux-tu mourir, Aline ?

Elle se crispa, désormais incapable de faire le moindre mouvement ; je suppose que ses lèvres étaient pincées. Je sentais qu'elle ne voulait rien lâcher, rien me dire ; mais soudain, ses lèvres se desserrèrent. Elle me répondit.

Sans doute dans le but de me convaincre de l'achever.

- Parce que je viens de tuer mon beau-père. Parce que ma mère m'en veut, pour ça. Parce que du coup, je n'aurai plus d'avenir. Parce que je n'ai aucun ami, aucune famille pour me retenir. Parce que personne n'a besoin de moi.

Ses mots s'insinuèrent dans chaque fibre de mon être ; me parlèrent.

- Eh bien, Aline, troisième erreur. J'ai besoin de toi. Je ne veux pas que tu meures.

- Pourquoi ? Demanda-t-elle après un long silence.

- Parce que tu es ma nouvelle raison d'exister, Aline. Parce que je veux te faire retrouver le sourire.

Elle ferma les yeux, et des larmes se mirent à rouler sur ses joues. Je m'écartai d'elle, et la tournai de sorte à ce qu'elle me fasse face. J'essuyai ses larmes. Elle plongea son regard dans le mien.

- Qu'es-tu ?

Je soutins son regard, et lui répondis d'une voix calme.

- Un vampire, ma belle. Un tueur au sang froid. Un être mort, mais pas tout à fait.

Elle continua à me fixer, l'air fermé, pas du tout effrayée. Me croyait-elle ? J'avisai un lapin, un peu plus loin. Sans vraiment réfléchir, je me jetai sur lui, et le bus jusqu'à la dernière goutte ; quand je me retournai, je vis qu'Aline me regardait, l'air toujours aussi calme.

- Je t'avais cru, fit-elle. Pas besoin de me le prouver.

Comment pouvait-elle être aussi calme ? Ce n'était pas possible. Je venais de lui annoncer que j'étais le pire prédateur qui soit, je venais de tuer devant ses yeux, en quelques secondes, un petit animal innocent, et elle, elle gardait son calme !

Je déposai la dépouille de la pauvre bête, et lui fit un sourire dangereux.

- Ce n'était nullement pour te prouver quoique ce soit, chère amie. Mais pour m'empêcher de te vider, toi.

Elle ne tressaillit même pas.

- Je n'aurai pourtant rien contre.

- Je vois bien ça, marmonnai-je. Je vais te proposer un marché, Aline.

Elle haussa un sourcil.

- Je t'offre l'opportunité de recommencer ta vie. Ailleurs. Où tu veux. Avec moi. J'aurai pour unique but de te prouver que ta vie n'est pas foutue. Je te redonnerai le sourire. Je t'offrirai un avenir. Et toi, pendant un an, tout ce que tu auras à faire, c'est vivre. Dans un an, jour pour jour, je te laisserai un choix. Soit je te tuerai, soit je te laisserai vivre.

Je me tus, et l'observai. Elle semblait méditer.

- Pourquoi accepterai-je ? Fit-elle enfin. Je veux mourir. C'est tout.

Je souris.

- Parce que de toutes façons je ne te laisserai pas te tuer.

- N'est-ce pas un peu contradictoire, pour un être qui se définit comme dangereux ? Un tueur au sang froid… me cita-t-elle.

Je ne répondis rien.

Elle soupira, son regard dérivant vers l'horizon.

- D'accord. Tu as un an, Cooper. À partir de maintenant.

J'hochai la tête. J'ignorais si j'avais réellement remporté cette bataille ; au fond, je ne le saurai que dans un an. Je ramassai le pistolet qu'Aline tenait quand j'étais arrivé.

- Direction la villa Cullen, fis-je simplement.