Bonjour à tous ! Comme promis, me voilà de retour avec une toute nouvelle fiction. Je ne vous cache pas que cette histoire m'a demandé énormément de temps (d'ailleurs je n'ai toujours pas fini de l'écrire …), et de réflexion, du coup je stresse comme pas possible. C'est la première fois que j'écris autant dans le registre policier et j'ai découvert à quel point c'était un thème compliqué, pour ne pas dire difficile ! J'espère donc que cette histoire vous plaira, et que les personnages resteront à la hauteur de vos attentes, surtout en ce qui concerne nos deux héros préférés.
Comme j'en ai l'habitude, je publierai un chapitre par semaine, le vendredi.
Un grand merci à ma nouvelle bêta Anarchy of the Lightning pour son travail et son dévouement.
Avertissement : Rating M : Je préfère prévenir les âmes sensibles, mais dans cette fiction, il y aura du sang, du sexe, parfois même de la violence ou du vocabulaire familier (pas trop non plus mais bon, ça peut être jugé comme tel, on ne sait jamais).
Musique qui m'a énormément inspiré pour ce chapitre : Nickelback - How You Remind Me
Resumé : Hermione est témoin d'un meurtre sanglant. Dans l'attente de retrouver le meurtrier qui sème le trouble dans la population magique, la justice décide de lui envoyer son meilleur agent pour la protéger…
Chapitre 1 :
Hermione releva ses lunettes au-dessus de sa tête, fatiguée par sa journée de travail qui était décidemment bien longue et pleine de mésaventures. Il y avait des jours comme ça, où rien ne marchait comme on le voulait…
D'un geste pensif, elle s'empara à tâtons de sa tasse de café, mais se rendit vite compte qu'elle était vide, et qu'elle n'avait plus aucun moyen de recharger ses batteries. Même si la magie facilitait la vie, il n'y avait malheureusement aucun sortilège permettant de faire du café à volonté…
Face à ce constat, Hermione soupira comme jamais auparavant. Elle se sentait épuisée.
Depuis qu'elle avait eu ses ASPICS en poche, elle a été promue au sein de la plus grande Banque du Monde Magique. Très vite, elle avait grimpé les échelons, jusqu'à ce qu'elle devienne Directrice de la Banque, dix ans plus tard. On ne pouvait pas dire qu'elle était fainéante –bien au contraire- mais depuis qu'elle dirigeait cette entreprise, elle n'avait plus aucun temps de répit. Fini les weekends passés en famille, terminées les vacances, les soirées tranquilles chez elle, il y avait toujours un élément qui venait perturber ses projets et elle passait amplement plus de temps dans son bureau que dans son appartement. Y avait-il besoin de préciser qu'elle n'avait pas de vie privée ?
Mis à part son histoire avec Ron qui s'était terminée quatre ans auparavant, elle n'avait connu que quelques histoires d'un soir, sans grand intérêt et qui ne la satisfaisait jamais. Elle, qui avait toujours rêvé de fonder une famille, elle commençait à se dire qu'elle finirait vieille fille, et sans amis. Malgré les invitations récurrentes de Ginny à son encontre, elle annulait toujours au dernier moment à cause d'un imprévu professionnel ou d'un coup de téléphone primordial pour ses affaires. Elle aurait tout donné pour se rendre chez Harry et sa petite famille, mais comment faire quand on avait autant de travail sur le dos ?
Hermione soupira une nouvelle fois.
Même si elle adorait son travail, elle commençait à regretter de ne pas prendre plus de temps pour elle et ses amis. Après tout, elle avait à présent vingt-huit ans, et en y réfléchissant davantage elle n'avait pas vécu grand-chose. À côté de tout ce qu'elle avait fait pendant ses années à Poudlard, elle sentait que sa vie prenait un tournant terne et monotone. Cependant … le travail était devenu vital pour elle. Au moins, quand elle se levait le matin, elle avait un but.
C'était grâce à tout cela qu'elle avait surmonté sa rupture avec Ron, qu'elle supportait de voir tous ses amis en couple et avec des enfants. Elle gagnait très bien sa vie, voyageait partout dans le monde et assistait à des centaines de conférences par an. Les gens qui travaillaient pour elle l'aimaient bien, et faisaient le travail tel qu'elle le leur demandait.
Malgré tout, elle réussissait à combler ce vide de vie privée… du moins, elle essayait de s'en persuader.
La jeune femme regarda la pendule accrochée au mur en face d'elle, et sursauta lorsqu'elle se rendit compte qu'il était plus de minuit. Il fallait qu'elle rentre chez elle pour se reposer quelques heures, car le lendemain matin elle avait une réunion très importante de prévue pour son entreprise.
Lasse, elle s'empara de plusieurs dossiers dont elle lirait chez elle avant de se coucher, attrapa sa baguette au passage et sortit de son bureau. Elle aurait pu transplaner directement chez elle, mais ce soir elle avait envie de marcher, pour se détendre l'esprit et prendre un peu l'air frais. Ces derniers jours, elle s'était trouvée bien pâle et elle avait peur de tomber malade à force de perdre la notion du temps. Respirer l'air frais lui ferait toujours du bien.
Malgré le poids de ses dossiers dans son sac à main, Hermione marchait à grand pas sur les trottoirs glissants de Londres. Elle remonta aussi son écharpe jusqu'à son nez tellement le froid était mordant. Ses chaussures à petits talons claquaient lourdement sur le sol et bientôt ses cheveux furent trempés de fines gouttes de pluie. Tous ces petits désagréments lui firent bientôt regretter de ne pas être rentrée directement chez elle. Beaucoup de voitures roulaient à vive allure, et au final il y avait très peu de passants, ce qui ne la réconfortait pas beaucoup. Son travail oblige, elle avait lu dans les journaux sorciers toutes sortes d'histoires de meurtre qui lui fichaient la chair de poule. Depuis la fin de la guerre, très peu d'incidents avaient eu lieu au sein du monde magique, ce dont elle se félicitait chaque jour. Mais depuis quelques mois, un fou furieux s'en prenait à des victimes plus différentes les unes des autres, ce qui laissaient les Auror dans l'embarras car ils n'arrivaient pas à l'arrêter. Le peu de fois où elle avait vu Harry, il lui en avait parlé du bout des lèvres, ne cessant de répéter qu'il travaillait d'arrache-pied pour trouver le meurtrier et les mobiles. Même si elle n'appartenait à aucun groupe de malfaiteurs, elle ne se sentait pas sereine pour autant. Consciente qu'elle tournait à la paranoïa, elle se força à ne pas accélérer le pas et de profiter de la ville ainsi que ses lumières.
Plus elle se rapprochait de son appartement, mieux elle se sentait. Sa respiration reprit son rythme normal, et elle oublia même ses craintes sur ces meurtres. Elle aurait presque rigolé de sa propre bêtise. Elle était Hermione Granger, jamais quelqu'un ne la tuerait ! Elle n'avait jamais rien fait de mal, même dans son entreprise et ce n'était pas demain la veille qu'elle tournerait du mauvais côté.
Lorsqu'au loin elle aperçut son immeuble et ses éclairages, elle se sentit soulagée. Elle n'avait plus qu'une rue à traverser, pour rentrer chez elle et prendre un bon bain chaud. Elle se ferait un thé à la camomille, qui réussissait toujours à la calmer lorsque son esprit était tourmenté, et avec un peu de chance, elle pourrait dormir quelques heures d'affilées. Satisfaite de son programme, son sourire se figea lorsqu'elle entendit soudainement des éclats de voix entre un homme et une femme, non loin de l'endroit où elle se trouvait.
Curieuse, elle tourna la tête vers une ruelle noire, qu'elle n'approcherait pour rien au monde, et se demanda qui avait eu l'idée de se donner rendez-vous dans un lieu pareil. Ne se sentant pas de taille à aller voir ce qui se passait – ça devait encore être un de ces couples qui ne cessait pas de se quereller pour un rien du tout - elle continua sa marche, lorsque soudainement elle entendit :
-Endoloris!
Ses pas se figèrent net, et toute trace de soulagement s'enfuyèrent de son cœur. Jamais elle n'aurait pensé entendre de nouveau ce sortilège un jour dans sa vie. C'était un maléfice qu'on n'apprenait même plus à l'école, de peur d'enseigner la Magie Noire à des élèves, tels que l'était Voldemort. Consciente que la situation était grave, Hermione mit quelques secondes à se demander quoi faire.
Elle devait appeler les Aurors, faire quelque chose ! Après tout, peut être que la victime était en train de se faire violer, ou tuer …
Au moment même où elle sortit sa baguette d'une des poches de son manteau, elle entendit un cri déchirant. Oubliant toute réflexion, Hermione courut vers la ruelle, se disant qu'il était de son devoir de faire quelque chose. Elle n'était pas ressortie héros de guerre pour rien! Plus elle s'aventurait dans la ruelle, moins la lumière était présente. Une forte odeur d'ordures se dégageait de l'endroit, mais Hermione n'y prit pas garde, craignant ce qu'elle allait voir.
-S'il vous plaît, sanglota une femme.
Hermione commençait à distinguer deux corps. L'un sur le sol, l'autre juste à ses côtés, les mains rivées sur sa gorge.
-Tu le mérites, tu ne crois pas?, demanda l'homme d'une voix grave et autoritaire.
Il appuya sur le bras de la victime qui poussa un autre hurlement déchirant. Cet homme la torturait !
Prête à intervenir, Hermione leva sa baguette pour protéger la femme, mais avant qu'elle n'esquisse le moindre geste, l'homme tua la femme, sans ménagement. Elle n'avait même pas eu le temps de voir l'individu lancer le sortilège, ce qui prouva ses talents de sorcier et sa rapidité incroyable. D'abord trop choquée pour bouger le moindre mouvement, Hermione fut ensuite submergée par une émotion qu'elle pensait avoir oublié : la tristesse et la terreur. Elle ne put s'empêcher de pousser un petit cri de stupeur en voyant le sang s'échapper du crâne de la victime, ce qui n'eut qu'un seul effet : attirer l'attention sur elle. L'homme était encapuchonné, elle n'arrivait pas à voir son visage, mais sans savoir comment, elle perçut une violence incroyable émaner en lui, visiblement frustré d'avoir été pris sur le fait. Oui, cet homme faisait terriblement peur.
-Toi ! gronda t-il dans sa direction.
Au même moment, Hermione se sentit propulsée à plusieurs mètres de l'endroit où elle se trouvait, ne sachant comment il parvenait à être aussi rapide. On ne pouvait pas dire qu'elle était novice en matière de combat, et pourtant il semblait coriace à tous les niveaux. Une douleur aigue l'élança dans son bras, mais elle continuait de tenir fermement sa baguette en main, ce dont son agresseur ne semblait pas s'apercevoir.
-Je rêve…, s'exclama celui-ci en s'approchant tout près d'elle.
Sa voix avait quelque chose de grave, d'envoûtant, mais qui lui fichait tout de même la chair de poule. Malgré sa peur, Hermione essaya de ne pas perdre contenance, jusqu'à ce qu'elle le voie s'approcher d'elle, pas à pas.
-Voilà décidemment quelqu'un que je ne m'attendais pas à voir, c'est mon jour de chance. Une Sang-De-Bourbe digne de ce nom !
Hermione sursauta. Ce mot … cela faisait des années qu'on ne l'avait pas insultée de cette manière.
-Qui êtes-vous ? demanda t-elle d'un ton qui se voulait sévère.
-Tu n'as pas besoin de le savoir, répondit l'homme en s'approchant dangereusement. Par contre moi je sais qui tu es… Hermione Granger. Je m'intéresse à toi depuis de longues années maintenant.
Comme pour approuver ses propos, il appuya fortement sur la blessure d'Hermione, qui ne peut s'empêcher de glapir devant la douleur.
La jeune femme eut subitement envie de vomir. En plus de la douleur qui lui tiraillait le bras, savoir que cet homme connaissait son identité, lui faisait encore plus peur et la tourmentait plus qu'autre chose. Toutefois, plus par son instinct de survie que par un automatisme, elle actionna du bout de sa baguette magique cachée derrière son dos, le sortilège pour appeler les Aurors en urgence. Avec un peu de chance, ils seraient là dans les secondes qui suivraient… s'ils étaient de bons Auror et non pas des petits nouveaux incompétents, pensa la jeune femme, plus terrorisée que jamais.
Le rire de son agresseur la fit sursauter, et alors qu'il se baissait vers elle, elle fut stupéfaite de voir qu'il lui caressait le visage d'un geste attendrissant, presque compatissant, du revers de la main.
-Tu n'es pas si laide pour ton sang, marmonna t-il à lui même… c'est tellement dommage… Mais tu ne peux pas vivre … oh mais tu n'as pas à t'inquiéter, je ne vais pas te tuer tout de suite … non, avant, tu dois souffrir.
-Ne me touchez pas, ordonna Hermione d'une voix tremblante.
Elle se détestait de ne pas réussir à se contenir, mais son corps refusait de rester tranquille, et bientôt ses tremblements s'accentuèrent.
-À moins bien sûr que je te prenne avec moi, que je te mette en lieu sûr …
Cette fois, le cœur d'Hermione se stoppa net dans sa poitrine. Que voulait-il dire par là ? Allait-elle se faire enlever par ce fou furieux ? Pourquoi ? Qu'allait-elle vivre ?
Lorsqu'elle le vit lever la main sur elle, elle hurla :
-Attendez !
Surpris, il s'arrêta une seconde de trop. Hermione profita de son étonnement pour lui coller un coup de pied dans un endroit sensible, ce qui eut le don de ne faire rien d'autre que de rendre l'assassin encore plus en colère. Il s'effondra quelques secondes seulement sur le sol, pendant qu'Hermione essayait de prendre la fuite en hurlant. Mais avant même qu'elle ne fasse cinquante mètres, elle fut une nouvelle fois propulsée vers l'homme, et sa tête frappa lourdement contre le sol. Des étoiles dansaient devant ses yeux, et elle vit apparaître la tête de l'individu un court instant, sans parvenir à savoir à quoi il ressemblait.
-C'est encore mieux quand ils essaient de se défendre, murmura t-il en ricanant. Ma douce…
Mais alors qu'il s'avançait une nouvelle fois vers elle pour transplaner ensemble, il y eut un léger « pop » qui surprit l'individu et lui fit prendre la fuite. Des éclats de voix résonnèrent dans la tête d'Hermione, et elle aurait été incapable de dire ce qui était en train de se passer autour d'elle. Soudain, une tête inconnue apparut dans sa vision, et Hermione sentit son cœur bondir de soulagement dans sa poitrine. Elle n'allait finalement pas mourir ici!
-Madame, vous m'entendez ? demanda un jeune homme, soucieux.
Hermione aurait aimé lui répondre mais les mots refusaient de sortir de sa bouche. Elle se sentait épuisée, et sa vision ne cessait de se brouiller. Les images autour d'elle étaient floues, et elle n'entendit presque plus rien. Seules les images de son agression ne cessaient de hanter son esprit, repensant sans cesse à ce qu'elle avait entendu.
-Bordel je crois que c'est Granger! Vite, il faut l'amener à Sainte Mangouste …
Après ces quelques mots, Hermione n'entendit plus rien et ce fut le noir complet.
XXXX
Lorsqu'elle reprit peu à peu conscience, Hermione pensait avoir fait le pire cauchemar de sa vie. Toutefois, lorsqu'elle vit le visage inquiet de son meilleur ami Harry apparaître juste au-dessus d'elle, elle comprit que quelque chose n'allait pas. Elle tourna alors légèrement la tête et se rendit compte qu'elle ne se trouvait pas dans sa chambre, mais dans un lieu assez lugubre, et étroit. Une chambre d'hôpital.
-Harry, murmura t-elle d'une petite voix.
-Je suis là, dit-il en lui prenant la main. Ginny voulait venir, mais j'ai pensé que se serait mieux que tu sois … plus tranquille. Au moins pour cette nuit.
-Qu'est-ce qui s'est passé ?, demanda t-elle en regardant l'étendue de sa petite chambre.
-On t'a amené à Sainte Mangouste, mes collègues m'ont annoncé ce qui s'est passé et je suis venu aussitôt. Ron ne devrait plus tarder non plus. Mis à part ton bras et quelques autres blessures, tu n'as rien et tu pourras te remettre vite sur pied. Tu as eu une chance incroyable.
-Mon bras… pourquoi ne l'ont-ils pas guéri? demanda t-elle d'un ton de reproche.
-Je … c'est de la magie noire. Il va falloir du temps avant que ça ne cicatrise, mais tu es hors de danger.
-De la magie noire? répéta Hermione, abasourdie.
Harry baissa la tête puis la regarda avec une telle intensité qu'Hermione sentit la chair de poule lui envahir le bras. Quelque chose n'allait pas, elle le sentait. Au fur et à mesure qu'elle reprenait ses esprits, des bribes de scènes passées dans la ruelle hantaient sa vision. Elle revoyait cet homme, prêt à l'embarquer elle-ne-savait-où pour lui faire elle-ne-savait-quoi…
-Écoute Hermione, je sais qu'après tout ce que tu as vécu tu n'as pas envie de revenir sur le sujet, mais je dois savoir ce qui s'est passé... il faut que tu me donnes le plus de détails possible.
Hermione sentit aussitôt sa respiration s'accélérer. Elle n'avait pas envie de penser une nouvelle fois à son agression. Pourquoi Harry la regardait-il de cette manière ? Pourquoi voulait-il lui parler de son agression alors qu'elle venait tout juste de se réveiller ?
-Harry, tu me fais peur, qu'est ce qui se passe?
-Je t'en prie, dis-moi.
-Non! Je n'ai pas envie de revivre toute ça, tu comprends?!
Des larmes incontrôlées s'échappèrent de ses yeux et Harry s'empressa de lui tendre un mouchoir, le visage désemparé. Une telle douceur s'échappait de son regard, que les larmes d'Hermione redoublèrent d'ardeur. Enfin, quand elle parvint à reprendre le contrôle, elle murmura :
-Je … je rentrais du travail… J'ai énormément de dossier en ce moment et … mon Dieu, ma réunion de demain, il faut absolument que je les prévienne que …
-Je m'en occuperai demain à la première heure, coupa Harry en fronçant les sourcils. Tu es donc rentrée du travail. À quelle heure ? Pourquoi n'as-tu pas transplané directement ?
Hermione comprit que son meilleur ami avait revêtu sa casquette d'Auror, et qu'il ne s'attarderait que sur les choses importantes.
-Aux alentours de minuit passé. J'avais beaucoup de travail comme je te le disais et j'ai préféré marcher plutôt que de me servir de la magie, soupira Hermione. Je n'étais pas sortie de la journée et … Oh pourquoi est-ce que je suis sortie Harry ? J'y ai pensé en plus ! J'ai pensé à cet homme qui tue tous ces pauvres gens ! Mais je … je ne pensais pas …
Hermione étouffa un sanglot. Elle pleurerait plus tard, pour le moment elle devait raconter. Ça lui ferait peut-être du bien d'en parler après tout?
-Juste avant de rentrer chez moi, j'ai entendu une dispute.
-Une dispute ? Tu as entendu ce qu'ils disaient ?
-Non, et je ne voulais pas intervenir… jusqu'à ce que je l'entende jeter le sortilège Doloris. Cette fois, j'ai pris peur, plus personne ne jette ce maléfice à l'heure actuelle, et j'ai compris que quelques chose n'allait pas. Je n'ai pas eu le temps d'appeler à l'aide, j'ai voulu sauver cette femme, tu comprends ? Ce sorcier, Harry, il était … très puissant. Je n'ai jamais vu quelqu'un tuer si vite, je ne l'ai pratiquement pas vu jeter le maléfice tellement il était rapide ! Il a tué cette femme Harry… il l'a tué, et je n'ai rien pu faire… je n'ai pas agi assez vite !
Encore une fois, des larmes roulèrent sur ses joues, vu la situation. Peut-être que cette femme était mariée, et avait des enfants ? Peut-être était-elle apprécié de ses voisins, sa famille, ses amis …
-Rien n'est de ta faute, murmura Harry en lui caressant les cheveux.
-Quand il s'est rendu compte de ma présence, il s'en est pris à moi… j'ai essayé de gagner du temps mais encore une fois, il semblait surhumain! J'étais terrifiée.
-Est-ce que tu te souviens d'autre chose ? Il ne t'a rien dit ?
-Il me connaissait.
Cette fois, les yeux de Harry se posèrent sur elle si longtemps, qu'elle se demanda ce qu'elle avait pu dire de si grave. Après tout, depuis la guerre, elle était connue par beaucoup de gens.
-Il … m'a dit que … ce n'était pas prévu que je le rencontre aujourd'hui … il … il … il ne voulait pas me tuer ce soir et alors … il a voulu m'enlever, Harry …
-Hermione…
Visiblement prêt à lui dire quelque chose de sérieux, Harry fut cependant stoppé par l'apparition de Ron, qui ouvrit la porte si vite, qu'elle claqua bruyamment contre le mur.
-Par Merlin, Hermione !, s'exclama t-il en s'asseyant lourdement sur le lit. Comment tu vas ? Harry qu'est-ce qui se passe ? Les bureaux sont sans-dessous, tout le monde semble fou ce soir.
Hermione esquissa un petit sourire triste. Vu ses cheveux roux en bataille, il sortait visiblement du lit et n'avait même pas prit la peine de s'habiller. Il portait un pyjama qu'elle lui avait offert il y a des années de cela et elle s'étonnait qu'il n'ait pas pris la peine de le jeter. Il n'avait sans doute pas du l'avouer à sa nouvelle femme …
-On devrait te laisser dormir, s'exclama Harry en se passant la main dans ses cheveux indomptables.
-Hors de question, s'énerva Hermione. Tu n'as pas le droit de me laisser dans le flou, tu semblais vouloir me dire quelque chose, dis-le maintenant!
-Hermione…
-Pas d'états d'âme pour ce soir. Qu'est-ce qui se passe?
-Je ne suis sûr de rien, il faudra attendre demain matin pour que tout soit clair.
-Tu penses qu'elle va devoir être sous protection?, s'enquit le rouquin en écarquillant les yeux.
-Il la connaît, Ron, et il ne voulait pas la tuer mais l'enlever. Je pense qu'elle devait faire partie de sa liste.
Jamais Hermione n'avait vu Ron si choqué de quelque chose.
-Quelle liste ?, demanda t-elle, le cœur serré.
Harry et Ron se jetèrent un coup d'œil qui irrita Hermione au plus haut point. Elle détestait quand ils complotaient de cette manière! Elle ignorait comment, mais ils étaient capables de se parler sans dire un mot, et ce depuis des années.
-Les médias ne sont au courant de rien, on ne voulait pas effrayer la population inutilement, déclara Harry à mi-voix.
-Je ne comprends rien du tout, s'énerva Hermione.
-Cet homme n'est pas un simple sorcier, continua Ron. C'est un combattant, il a un niveau de puissance très, très important. Sa magie est pratiquement inconnue, il utilise fréquemment des sortilèges anciens et méconnus.
-Il est là pour tuer, rien d'autre.
-Mais… tuer qui ?, interrogea Hermione sans rien comprendre.
-Tuer les personnes issues de famille Moldues.
Hermione sentit le rouge lui monter aux joues.
-Mais enfin, s'écria t-elle, la guerre n'existe plus! Voldemort est mort, enterré, et les Mangemorts sont tous entrain de pourrir à Azkaban!
Elle stoppa net ses propos, se rappelant soudain les paroles de son agresseur.
-Il m'a traité de Sang de Bourbe… il a mentionné mon sang mais ça ne veut rien dire, pas vrai ? C'est impossible…ça … je suis sure que ce n'est pas grave.
Harry et Ron se jetèrent une nouvelle fois un regard en biais.
-La seule chose qui relie les victimes depuis le début, c'est leur statut, apprit gravement Harry. Ce sont tous des sorciers ayant des parents Moldus. Pour le reste, ils ne se connaissent pas, ils ne font pas partie du même milieu, ce sont des hommes, des femmes, parfois même des mendiants !
- Plus les mois passent, plus il accélère et tue des gens.
-Cette nuit, c'est une cousine de Kingsley qui a été tué.
-Il monte en puissance, il veut se faire connaitre.
-Et tu devais sans doute être son trophée, termina Harry. Je pense que vu ce qui s'est passé cette nuit, tu dois sûrement continuer à l'être.
-Qu'est-ce que tu veux dire?
-Tu es la seule à lui avoir échappée. T'attraper et te tuer sera encore plus excitant pour lui. D'autant plus que tu fais partie des héros de guerre…
-Merlin…, murmura Hermione.
-Ce ne sont que des suppositions, je ne suis sûr de rien, relança Harry, comme pour la rassurer.
-Tu es le meilleur Auror de Londres, et tu connais cette enquête mieux que personne, murmura Hermione avec lourdeur. À mon avis tu ne te trompes pas. Tout me paraît logique … n'est-ce pas ?
-Jamais on ne le laissera te faire du mal, s'énerva Ron. Jamais !
-Même si c'est vrai Ron, je ne veux pas me cacher le reste de mon existence parce qu'un fou furieux croit que je ne devrais pas être une sorcière!
-Je savais que tu réagirais de cette manière, marmonna Harry.
-Mais enfin comment veux-tu que je réagisse ? J'ai une vie ! Un travail ! Des obligations ! Je refuse d'être à la merci des Aurors !
-Ton témoignage va nous aider !
-En quoi ? Je ne me souviens pratiquement plus de rien, et encore moins de son visage ! J'ai tellement paniqué...
-On récupérera tes souvenirs, on travaillera encore plus que d'habitude et on le trouvera ! Il est seul, n'a aucun complice et un jour ou l'autre il commettra une erreur, comme tout le monde.
-Tu ne comprends pas …
-Je n'ai pas tué Voldemort pour rien! Toutes les victimes de cette guerre ont été suffisantes à mes yeux, sans que ça ne recommence ! Je ne veux pas voir mes deux enfants subir la même chose que nous !
-Donc tu me demandes de me sacrifier …
-On veut te sauver la vie!
-Et si tu n'arrives pas à le retrouver ?, s'énerva Hermione. Si rien ne se passe comme tu me le dis ? Tu vas m'enfermer dans une boite le restant de ma vie ?
-Je te jure que je ferai tout pour que cette affaire se termine. Ça fait plus de six mois que je travaille là-dessus.
-Six mois ?, s'étonna Hermione. Ça ne fait pourtant pas longtemps que cette histoire fait les gros titres dans les journaux…
-Je te l'ai dit, au début on a passé ça sous silence.
Hermione se mordit la lèvre, soucieuse. Cette histoire était pire que ce qu'elle avait imaginé. En y réfléchissant, bien évidemment qu'elle ne pourrait pas reprendre son quotidien comme si de rien n'était ! Un tueur était à ses trousses et visiblement il n'était pas prêt de s'arrêter, bien au contraire.
-Bien sûr, tout reste à voir. Tant que Kingsley et le chef des Auror ne nous auront pas convoqués, on n'en saura pas plus. Ils viendront te voir sans doute demain pour te mettre au courant de la situation.
-Et évidemment je n'aurai pas mon mot à dire, râla Hermione.
-Ils feront tout pour te rendre la chose facile, au contraire, répondit Ron. Tu restes le seul témoin vivant à avoir vu son visage. Pour les autres, on n'a rien du tout, puisqu'ils ont tous étés tués.
-Je n'arrive pas à y croire, murmura Hermione. Si j'accepte d'être protégée, qu'est-ce que je devrai faire ? Comment est-ce que je vais vivre ?
-Tu habiteras dans un nouvel endroit, surveillé et protégé par toutes sortes de magie. Des hommes et des femmes parfaitement entrainés te protègeront, quoiqu'il leur en coûte. Le chef de leur équipe restera avec toi pratiquement tout le temps, pour te poser toutes sortes de question, pour t'apprendre quelques techniques de combat basique, pour te protéger …
-Je ne vais pas pouvoir, sanglota Hermione. Rester sans rien faire … ne pas être utile … Je ne pourrai voir personne ?
-ça va être difficile mais on fera tout notre possible, mentit Harry.
-Il faut que tu acceptes la protection maximale. Promets-le nous, implora Ron.
Hermione renifla, ne sachant que faire. Malgré tous ses aprioris, elle savait qu'elle n'avait pas le choix, et que si elle voulait continuer à vivre elle devait les écouter. Entre deux sanglots, elle acquiesça de la tête… et se maudit aussitôt.
XXXX
Harry attendit patiemment qu'elle s'endorme. Par chance, les médecins lui avaient administré quelques gouttes de potion d'Endormissement, et très vite Hermione se détendit et dormit profondément. Une fois certain qu'elle était plongée dans un sommeil sans rêve, il se tourna vers Ron, les traits crispés.
-On n'aurait pas dû lui mentir, murmura Ron.
-C'est pour son bien, répondit Harry, nerveux. Sinon, elle n'aurait jamais accepté, et Merlin sait ce qu'elle aurait fait comme bêtise.
-Tu sais qui travaille sur cette enquête depuis le début, répliqua Ron, tu ne pourras pas lui cacher bien longtemps que … que cet homme va être avec elle vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Je l'ai vu dans les bureaux, et il sortait d'une entrevue avec Kingsley. Il n'avait pas l'air ravi de la situation... Il était tellement furieux qu'il m'en en fichu la chair de poule. La dernière fois que je l'ai aussi en colère, c'est quand tu l'as ramené dans nos bureaux après sa sortie à Azkaban ...
-Il n'a pas le choix et il le sait très bien.
-Il déteste Hermione! Est-ce que tu crois sincèrement qu'il va la protéger comme il le devrait ?
-S'il ne le fait pas, il met sa vie en jeu, répondit gravement Harry.
Ron soupira bruyamment et se passa la main dans ses cheveux roux.
-Non mais franchement, finit-il par dire, qui aurait parié sur le fait que Drago Malefoy protégerait un jour Hermione ?
XXXX
Voilà pour ce premier chapitre qui introduit l'intrigue principale. Que pensez-vous de ce début ? Le personnage d'Hermione vous plait ? Comment avez-vous trouvé l'agression ? A votre avis, que va-t-il se passer dans la suite ? Comment imaginez-vous Drago ? Avez-vous des idées de départ sur ce fameux assassin ? :P
Dans le chapitre 2, je vous promets : du Drago (beaucoup de Drago :P), une séance de confession, de nouveaux personnages, des cris… et encore plein d'autres choses !
Merci à ceux qui m'ont lu ! N'hésitez pas à me donner votre avis, et à la semaine prochaine !
PS : D'habitude, je ne mendie jamais de reviews, je trouve ça indécent. Or, j'ai remarqué depuis un certain temps une baisse de commentaires assez conséquentes et je trouve que c'est tout aussi impoli de lire des fictions sans laisser un avis, quel qu'il soit.
Ecrire est une de mes passions, mais ça demande beaucoup de temps et je pense que la moindre des choses est de laisser un avis, surtout si la fiction vous plait.
Sur ces bonnes paroles, je vous dis à la semaine prochaine !
