Des monstres à garder
De long doigts fins se posa doucement sur la porte entre-ouverte et poussa pour l'ouvrir, la fessant grincer dans la manœuvre. Ses pas claquèrent sur le plancher en bois clair, il s'avança vers le lit, captant les ronflements de cette masse qui occupait la moitié du lit, la couverture négligemment étalé sur son dos. Tout en retirant ses chaussures, il observa ces pieds nus qui dépassaient du tissu blanc, il suivit comme il pouvait, de ses yeux un peu fatigué, cette cicatrice qui faisait le tour de son membre, juste au-dessus de son mollet. Il remonta lentement ses pupilles jusqu'à son visage, s'avançant vers le lit pour poser délicatement un genou sur le matelas. Il attarda un peu son regard sur ce début de cicatrice qu'il distinguait et dont il connaissait les courbes par cœur, elle disparaissait derrière la forme de son nez. Il finit de s'allonger, tournant le dos à cet être cher mais il n'attendit pas longtemps avant de sentir celui-ci grogner, gémir, ruminer et bouger, devinant qu'il s'était retourné. Il sentit des bras le saisir pour rencontrer un torse qu'il ne connaissait que trop bien.
- Tu vas dormir un peu ? Lui demanda-t-il, d'une voix encore endormie
- Ouai, j'en aurai besoin pour survivre à ce soir… Lâcha-t-il d'un petit sourire en coin
Il entendit le Marimo rire légèrement et c'est ce qui acheva de lui donner envie de se retourner lui aussi, de voir ce visage, cette cicatrice qu'il n'avait pas fini de contemple, ces yeux, ces lèvres qu'il aimait gouter. Il se retourna, posant à plat ses mains sur le torse à découvert.
- Tu vas porter quoi ?
Il reçut un haussement des épaules, le cuistot de bord n'en savait fichtrement rien.
- De la sauce tomate et des couteaux de cuisine devraient suffire.
Il déclencha un nouveau rire, il sentit d'infime vibration sur son torse, contre ses mains de cuisinier, agréable. Il ferma les yeux.
- Si tu ne joues pas le jeu Luffy et même Chopper vont te retomber dessus.
- Tu triches, t'as même pas besoin de réfléchir à ton costume, t'es un Frankenstein à toi tout seul.
Et quand il entendit un troisième rire, il emmêla ses jambes avec le siennes, sentant des bras qui les rapprochaient un peu plus.
- Àmon avis...
Le Frankenstein passa ses doigts dans sa chevelure, le poussant à enfouir son visage au creux de son cou. Son odeur rassurante le fit soupirer.
- Ton sourcil suffira amplement à les effrayer.
- Je t'emmerde. Souffla-t-il donnant un coup de poing sans conviction dans son abdomen.
Et un quatrième et dernier rire finit de le bercer, ses muscles complètement abandonnés, il déposa un baiser papillon sur la peau chanceuse se trouvant près de ses lèvres et ses doigts habitué aux katanas de démon, emmêler à ses cheveux d'or, voulurent les rapprocher un peu plus mais il ne pouvait se fondre en lui.
- Dormons. Ce soir c'est babysitting…
-END
