Auteur : Chirurine

Disclaimer : Les personnages, termes, et lieux se rapportant au monde de Harry Potter appartiennent à J.K. Rowling, seule l'intrigue me revient (et j'en suis fière xD)

Genre : Romance/Family (même si ça correspond pas totalement…)

Avertissement : Cette fiction est un slash, soit une fiction traitant de l'homosexualité. Si sa simple évocation et la description de relations sexuelles entres hommes vous rebutes, je vous prierais de cliquer sur la petite croix rouge en haut à droite (vous savez, celle qui vous nargue…). Si vous êtes mineur, ou du moins une personne facilement choquée, que vos parents peuvent entrer à tout moment et vous proposer de lire la fiction qui suit, je vous déconseille de poursuivre la lecture plus loin. EN REVANCHE si vous n'entrez pas dans les catégories citées précédemment, je vous encourage à lire !

Note de l'auteur : Ceci est ma toute première fiction postée… J'en ai écrit des tas, et des tas. Mais je n'ai jamais eu le courage, et même l'envie, de les poster. Je ne sais pas tout à fait pourquoi celle-ci est postée, faut croire que je l'affectionne beaucoup… Je vous demanderais donc d'être indulgents…

Rating du chapitre : T


Chapitre I : délice

Scorpius lisait secrètement dans sa chambre. Ses yeux parcouraient lentement, comme avec délice, les phrases qui s'alignaient sur les pages du livre. C'était… intéressant. Ça oui… Il faut dire que la sexualité entre hommes était un fait qu'il ne s'était jamais autorisé à imaginer. Fils d'un homme secrètement homosexuel, il avait toujours connu l'amour entre même sexe, pourtant cela restait un sujet qu'il s'obligeait à être tabou.

Ce roman moldu dont le titre avait été caché, sans doute pour qu'il ne le trouve pas, avait été dissimulé parmi les ouvrages traitant la psychologie. Et Draco Malfoy, avait longtemps considéré que son fils éprouvait une certaine aversion pour tout ce qui touchait de loin comme de prés ce sujet, surtout lorsqu'il s'agissait de moldus. Malheureusement pour lui, son fils avait choisi l'option étude des moldus à Poudlard, et son professeur leur avait concocté un devoir visant à définir ce même thème.

Le jeune garçon avait sauté sur l'occasion pour rentrer chez lui lors des vacances, chose qu'il ne faisait que pour Noël, et puiser ses informations dans l'une des immenses bibliothèques comptant toute une partie sur les moldus et leur complexe façon de pensée et de se comporter. Et quelle ne fut pas sa surprise, lorsqu'il découvrit alors que la plupart des soi-disant ouvrages scientifiques n'étaient en réalité que des romans moldus et érotiques parlant majoritairement d'homosexualité masculine.

Bien entendu il avait fuit à grandes enjambées, et n'était plus réapparut dans la bibliothèque pendant deux jours. Seulement, rongé par la curiosité, il était revenu et avait attrapé abruptement l'un des romans pour s'installer ensuite dans sa chambre, les joues rosies par l'embarras qu'il ressentait. Et il était clair que les mots qu'il découvrait au fur et à mesure de sa lecture ne le laissaient pas indifférents. Son visage était désormais écarlate, et malgré sa gêne vis à vis de ce qu'il découvrait, il poursuivait avide d'en savoir plus, d'en lire plus.

Aux alentours de 2h du matin, les gémissements et halètements qu'il imaginait, devinrent de plus en plus clairs. Quelque chose en lui se réveilla alors que les images de deux corps dévorés par l'ardeur de la passion s'entrechoquaient l'un contre l'autre. Il imaginait leurs cris alors qu'ils se jetaient des injures, trop honteux d'avoir céder à de telles pulsions encore honnies à l'époque. Il voyait les mains parcourir le corps en sueur de l'autre, les ongles s'enfoncer dans la peau alors que le plaisir devenait trop intense.

Il les vit jouir et s'écrouler sur le sol humide de la forêt où ils s'étaient rencontrés alors qu'ils essayaient tous deux de se fuir, conscients de leur trop anormale attirance. Et tandis que dans sa tête, les gémissements et autres sons sexuels se dissipaient, il percevait encore quelque chose. Plus léger, plus discret que la passion dévorante des deux personnages fictifs, mais bien plus réels. Il se releva et cacha sous son matelas l'ouvrage, puis s'enfouit dans ses couvertures. Il tenta d'oublier tout ce qu'il entendait.

Pourtant, il se rendit compte que s'il avait été excité par sa lecture, ce n'était rien comparé à l'état dans lequel le mettait les gémissements qu'il savait appartenir à son père et à un autre homme. Pris d'une pulsion, peut-être autant enivrante que l'était celle décrite dans le livre, il se leva et sortit silencieusement de sa chambre.

Timidement, il s'approcha de la chambre de son père dont la porte n'avait pas été fermée – sans doute avaient-ils été trop emportés pour se soucier de cela. Il distingua plus clairement les halètements et sentit son pantalon de pyjama devenir plus étroit que jamais. Il ferma les yeux, se laissant aller un instant à l'embarras qui s'emparait de lui. Mais cela ne l'empêcha pourtant pas de rapprocher sa tête de l'ouverture et de rouvrir les paupières.

Le spectacle qui se déroulait devant ses yeux dépassait sans aucun doute les images qui l'avaient traversées suite à sa lecture. Si la scène des deux moldus avait été décrite comme passionnée, alors comment qualifier celle de son père et de l'inconnu ? Son père était ce que l'auteur du roman avait appelé dominant, l'autre devait donc être le soumis, ou dominé. Celui qui… recevait. Scorpius se sentit de nouveau rougir face à ses pensées.

Il s'inclina un peu plus pour obtenir un meilleur angle de vue. Son père dévorait avec une avidité qu'il ne lui connaissait pas le pauvre cou de l'homme aux cheveux sombres. Ce dernier la bouche grande ouverte laissait échapper des plaintes au rythme des coups de reins irréguliers que lui faisait subir le blond. Baissant un peu son regard, il découvrit une main pâle – appartenant sans aucun doute à son père – qui entamait des va-et-vient sur le sexe dressé de son amant. Le corps blanc fut illuminé par la lueur pâle de la lune tandis qu'il se courbait pour pénétrer plus profondément l'autre homme qui en gémit d'autant plus.

Leurs deux corps s'emboîtant l'un dans l'autre comme s'ils s'étaient toujours appartenus, furent pris de convulsion. Lorsqu'il les vit rejeter la tête en arrière dans un même mouvement et retenir leur respiration, Scorpius supposa qu'ils se laissaient aller à cette chose nommée orgasme dans le livre. De la même façon qu'il l'avait imaginé précédemment, il vit son père s'écrouler sur le torse qui se soulevait au rythme de leur respiration saccadée. Cependant, au lieu de se rhabiller et de se cracher des insultes comme il était dit dans le roman, ils se serrèrent un peu plus l'un contre l'autre et s'embrassèrent doucement, comme si l'autre représentait la chose la plus précieuse au monde.

O°O°O°O

« Hey, Scorpius, on va voler un peu, tu viens avec nous ? » demanda un de ces camarades de septième année.

L'interpellé releva la tête et regarda un instant celui qui l'avait coupé dans sa lecture au combien intéressante. Le visage glacial, il haussa un sourcil, et sans même qu'il n'ait à dire quoi que ce soit, son vis-à-vis hocha la tête, semblant enfin comprendre, puis s'en alla. Scorpius était de ces garçons qui avaient la conversation facile sans vraiment l'avoir. C'était simple, il parlait, on l'écoutait. Il ne parlait pas, on essayait de le faire parler, et il leur faisait comprendre les choses d'un simple et unique regard.

Replongeant dans sa lecture, il s'adossa confortablement contre l'oreiller qu'il avait collé au mur. Dans ce livre – du même auteur que celui qui avait écrit le roman érotique qui avait tout changé de sa conception des choses alors qu'il n'avait que 12ans – l'écrivain mettait en scène deux hommes mariés découvrant les vices de l'homosexualité indépendamment l'un de l'autre.

Ils étaient collègues et avaient à peu près la même vie, pourtant bien qu'ils se croisaient souvent, rien ne les faisaient se retrouver, pas même l'attirance qu'ils ressentaient l'un envers l'autre. Ainsi, pour passer le temps, ils se payaient des prostitués. Au fil de l'histoire, leur attirance se transformait peu à peu en tendresse, et en amour pour le moment sous-entendu puisqu'ils ne s'en rendaient pas encore compte.

Scorpius souriait rien qu'en imaginant la scène finale dégoulinante de niaiserie. Ils ne baiseraient pas, ça non, ils feraient l'amour et susurreraient leurs sentiments qu'ils éprouvaient depuis le premier regard. Ils annonceraient leur coming-out à leur famille, l'un verrait ses enfants choqués, mais acceptant tout pour leur père qu'ils aimaient tant, et l'autre ferait face à l'indifférence totale de sa femme qui, elle, baisait avec la plupart des collègues de son mari.

Quelque part, il aimait ces fins, puisqu'elles comportaient souvent des scènes de sexes incroyables, peut-être pas aussi passionnantes que celles qu'il pouvait voir en direct, mais il s'en contentait. Cependant, il devait bien avouer que les dénouements délibérément heureux, n'étaient pas ce qu'il préférait. Il aimait les fins compliquées où tout était chamboulé, où l'un des deux hommes tuait son amant et finissait par se suicider. Parfois aussi, il se surprenait à adorer les retournements de situation où les épouses, folles de rage, s'alliaient pour tuer leur moitié respective, dans un crime tout aussi passionnant qu'il était passionnel.

C'était en partie pour cela qu'il avait décidé de mettre son grain de sel dans la vie amoureuse de son père. Il voulait des retournements de situation, des surprises, et pour obtenir des surprises comme il se doit, il devait remettre les rênes à une autre personne. Il ne restait plus qu'à la trouver…

« Scorpius, je m'emmerde » murmura Séléné, la seule fille qu'il respectait réellement, allongée sur le lit d'un des Serpentard.

« Je finis mon chapitre » rétorqua-t-il sans lâcher son livre du regard.

Il sourit intérieurement, il adorait faire patienter les gens. Et il était bien dommage que la jeune femme s'en soit accoutumée, il aimait tellement faire enrager les gens. D'autant plus s'il s'agissait de Séléné. Voir ses yeux si clairs s'illuminer de cette étrange lueur dorée que leur donnait la colère, était quelque chose que Scorpius admirait. Et ce rictus que prenaient ses lèvres si délicieuses lorsqu'elle lui en voulait, c'était tellement…hummm

Ses paupières se fermèrent sans même qu'il ne s'en rende compte, abandonnant ainsi la page 49 de son roman. Son imagination oublia les deux mâles qui s'observaient sans oser se parler, pour se laisser aller aux nuits passées en compagnie de Séléné. Il se souvenait de ces délicates mains douces qui parcouraient avec une douceur indescriptible son torse qui se soulevait rapidement sous son désir grandissant.

Il revoyait, ces longues mèches noires qui caressaient à leur tour sa poitrine imberbe, et ainsi les délectables frissons qui s'étaient répandus en lui. Il sentait ensuite des mains plus grandes, plus masculines, se poser sur son dos. Et alors que le visage blanc, pourvu d'une pureté incertaine, embrassait son front, ses paupières et toutes les autres parties de son visage, une langue dessinait des cercles exquisément excitant sur son dos.

« Scorpius, tu gémis ! » grogna le fruit de ses pensées. « Si tu repenses à ce que je pense, viens plutôt me voir. »

Il rouvrit les yeux, laissant ses souvenirs là où ils étaient, de toute façon il les retrouverait lorsqu'il se coucherait, et fit un peu de place à Séléné. Cette dernière se leva, et ne prit pas la place qu'on lui avait laissée, elle préféra s'asseoir sur le bas-ventre du blond.

« Tu ne bandes pas ? Vu tes gémissements, c'est assez étonnant… »

« Self Control » sourit victorieusement le jeune homme.

Les petites mains passèrent sous le tee-shirt moldu – il était l'un des seuls Serpentard à porter des vêtements moldus, et cela ne le rendait que plus sexy – et caressèrent lentement le torse délicieusement musclé de Scorpius. Elle s'inclina un peu, releva le maillot noir pour accentuer son exploration et déposa ensuite de petits baisers sur la peau pâle. Elle léchait parfois certaines parties qu'elle savait sensibles, et se délectait des soubresauts qu'avait alors sa poitrine.

Jamais un gémissement ne sortait de sa bouche, tant qu'il ne le souhaitait pas. Lorsqu'il imaginait, il gémissait, il adorait montrer aux autres que ses pensées avaient un côté terriblement érotique. En revanche, sa respiration devenait peu à peu plus rapide, plus bruyante aussi. Ses paupières se fermaient pour qu'il se laisse totalement aller aux différentes sensations que lui provoquait Séléné. Elle le connaissait, elle le connaissait tellement qu'elle était capable de lui faire ressentir du plaisir sans même qu'elle ne touche ses parties génitales.

Elle remonta doucement, happant un mamelon, et alors un gémissement passa outre les lèvres rosées. Elle sourit et entreprit de sucer ce petit morceau de chair si sensible. Enfin, elle le laissa et tandis que ses mains poursuivaient leurs caresses, elle entreprit de lécher les lèvres entrouvertes de cette façon si alléchante qui leur était propre. Elle mordilla la lèvre inférieure et la prit ensuite pleinement dans sa bouche, faisant cette chose dont Scorpius était fou, elle le savait.

Le blond répondit avidement à son baiser, d'une façon presque brutale, il s'en doutait. Il n'avait jamais été du genre patient, surtout en ce qui concerne le sexe. Et Séléné avait la mauvaise manie de vouloir se faire désirer. Alors, il fit ce qui lui sembla logique : retourner la situation.

Il échangea subitement leur rôle, lui se retrouvant au dessus d'elle. Il prit les rennes comme il savait si bien le faire, et passa ses mains sous la robe de la jeune femme. Il adorait lorsqu'elle ne mettait rien en dessous du vêtement, permettant au jeune homme un accès direct à ses sous-vêtements. Ses mains pincèrent la peau d'un blanc pur et s'approprièrent chaque forme, parcourant ainsi les chevilles, les mollets, remontant vers les genoux, puis les cuisses. Désireux de la faire languir comme elle l'avait fait, il fit redescendre ses mains pour leur faire prendre une nouvelle fois le même chemin.

Son regard parcourut son corps, et s'arrêta sur cette poitrine qu'il aimait tant, elle n'était pas spécialement grosse, mais elle était tout simplement magnifique, comme tout le reste de son être. Séléné était de loin la plus belle femme de Poudlard, et peut-être bien la seule femme en dehors des professeurs, cela va sans dire.

« Scorpius… Est-ce que… » elle s'arrêta lorsque une main – vicieuse – vint se poser entre ses jambes. « …mon frère… » un gémissement se fit entendre alors que la main passa sous le vêtement de dentelle noire.

« Ton frère ? » l'incita à poursuivre le blond.

« T'es… vraiment un salop… » dit-elle, haletante.

Son sourire s'agrandit un instant, il glissa sa langue entre les lèvres rouges – contrastant tellement avec la blancheur éclatante de sa peau. Sans faire barrière, il la glissa dans cette bouche si chaude à son contact, et la langue chercha son homologue, s'enfiévrant dans une danse des plus excitantes. Il passa ses mains dans la douce chevelure noire, tandis que la jeune femme retraçait les contours de sa mâchoire de par ses longs doigts blancs.

Ils reprirent ensuite leur respiration, ne se lâchant pas des yeux.

« …pourrait venir » murmura Séléné.

« Quoi ? » demanda Scorpius, ne comprenant pas.

« Mon frère, est-ce qu'il pourrait venir ? » répéta-t-elle après avoir reprit son souffle.

Le jeune homme se sépara de la jeune femme, et s'assit sur le rebord du lit. Prenant sa tête entre ses mains, il réfléchissait. Bien sûr qu'il aimerait qu'il vienne, pourtant à ses côtés, tout s'enflammait, tout ne devenait que désir et plaisir. A ses côtés, il se sentait défaillir, il se sentait fléchir pour ne devenir que ce que demeurait être son père, un homme attiré par un autre.

Un homme qui prenait plaisir entre les bras d'un autre. Un homme qui gémissait au contact d'une seconde érection, et qui n'avait qu'une envie, la prendre dans sa bouche. Sentir le délice du sperme coulant dans sa gorge, sentir ce regard brûlant que seul un homme pouvait donner. Ce n'était pas normal, pas pour lui, il ne devait pas faire cela.

Séléné, consciente de ce qu'elle venait de provoquer, se plaça derrière son amant et enlaça son cou, déposant quelques baisers au creux de sa nuque.

« Ce n'est pas interdit, je sais ce que tu ressens pour lui, je le ressens aussi. Et, lui non plus, ne t'es pas indifférent. Il n'est pas gay, il est simplement… attiré. Cela ne signifie pas forcément être homo. »

« Et ce n'est pas pire que l'inceste » annonça Scorpius.

La brune se tendit un instant, elle se desserra du blond, et descendit subitement du lit. Elle rajusta sa robe et sa culotte, puis s'approcha de la porte.

« Je sais que ce n'est pas bien, mais c'est comme ça ! Moi au moins, j'assume mes sentiments ! » grogna-t-elle avant de s'enfuir.

« Comment faire fuir une fille qui vous fait chier en une leçon. » murmura-t-il en souriant doucement.

O°O°O°O

Scorpius, tenant la cage de Prestige, sa chouette à lunettes, tenta de trouver un compartiment vide. C'était enfin les vacances d'été, et malheureusement, en cette période, tous les élèves prenaient le train. Et il était bien difficile de trouver des compartiments vides. Finalement, avisant une cabine à peu prés calme, il se décida et installa Prestige sur un siège voisin du sien.

Il soupira et tendit un Miamhibou au volatile qui le dégusta avec toute la grâce qui lui était propre, en remuant délicatement son pelage noir.

« Hum… excuse-moi… » l'appela une petite voix.

Le blond se tourna vers la jeune fille qu'il ne reconnut pas. Elle avait des cheveux mi-longs dotés de boucles brunes aux jolis reflets auburn. Non, il ne l'avait jamais vu, en revanche, celle qui l'accompagnait se prénommait Hope, Hope Lovegood. Cette dernière était une excellente élève, la meilleure de leur promotion, la seule qui le dépassait en Métamorphose, DFCM, Etude des Moldus, mais surtout, en Soins aux créatures magiques.

« Tu… as un très beau hibou. » bafouilla la brune.

« C'est une chouette » rectifia-t-il. « A lunettes. »

Deux filles, aux côtés de Lovegood et de la petite brune, se mirent à glousser alors que leurs joues s'empourpraient. Décidément, Scorpius n'arriverait jamais à comprendre les filles. Avec leurs gloussements débordant de sottises, il n'avait de toute façon pas envie de faire le moindre effort pour mieux interpréter leurs faits et gestes.

« Et bien… euh… elle est très belle. »

« Merci. » dit-il en attrapant La Gazette des Sorciers.

Il l'ouvrit, et se mit à lire la première page. Elle comportait comme toujours un article sur Harry Potter, le célébrissime Sauveur du Monde magique. Son père ne lui disait jamais grand-chose sur lui, il semblait que ce soit un sujet plutôt sensible. Pourtant, sans vraiment savoir pourquoi, l'histoire de ce brun, camarade d'école de son père, l'intéressait.

« Tout ce qui est dit, ne sont que des bêtises ! » grogna subitement la petite brune en lui jetant un regard accusateur. « Tout le monde sait que La Gazette est utilisée par le Ministère comme outil de persuasion. Tu ne devrais pas la lire, si tu tiens à avoir de véritables informations, je te conseille Le chicaneur, ou même Le canard enchanté. »

« Si c'est pour lire les torchons qu'écrit la mère de ta copine, non merci ! »

Loin de s'en formaliser, la jeune Lovegood se mit à rire doucement, et fit un geste de la main, signifiant apparemment qu'elle s'en contrefichait. Elle sortit un exemplaire du dit magazine, et se dissimula derrière, pour n'en ressortir que lorsqu'on lui parlait.

« Euh… Scorpius, c'est ça ? » demanda la jeune fille qui s'était glissée sur un siège voisin. « Je m'appelle Lily, Lily Potter. »

En se présentant, elle lui tendit une petite main menue.

« Potter, dis-tu ? » dit-il sans attraper la main tendue.

« Oui, je suis la fille de Harry Potter. »

« Ce même Harry Potter qui a brisé ma famille ? Tu sais, la famille Malfoy. »

« Eh bien, je ne pense pas qu'il l'ait voulu, mais si c'est le cas, j'en suis désolée. » murmura-t-elle, sincère.

Gryffondor, elle était certainement dans cette stupide maison. Ou peut-être même à Poufsouffle, elle dégoulinait tellement de sincérité que cela ne l'étonnerait pas. Cela lui donnait envie de vomir. Si Potter senior avait été aussi stupide, il pouvait parfaitement comprendre pourquoi son père ne s'étendait pas sur son sujet.

« Je me passerai de tes excuses qui n'ont pas la moindre signification pour moi. » répliqua-t-il, une moue dégoûtée sur les lèvres. « Maintenant, si tu veux bien m'excuser, je souhaiterais poursuivre ma lecture. »

Déçue, la jeune fille se leva et sortit du compartiment au moment même où une jeune fille aux longs cheveux noirs parfaitement lisses entrait. Lily bouscula la nouvelle venue et s'enfuit. Peu après, Lovegood bientôt suivie de ses deux acolytes tenta de la retrouver.

Scorpius se retrouva seul avec Prestige et la jeune fille aux longs cheveux noirs. Il l'examina d'un œil critique comme s'il ne s'agissait que d'un personnage sortit tout droit d'un tableau. Et elle y ressemblait, ses longs cheveux étaient si fluides qu'ils paraissaient irréels, et le contraste entre la couleur de la chevelure et la blancheur déconcertante de sa peau, ne faisait qu'accentuer cette idée de peinture. Ses prunelles d'un délicieux bleu donnaient l'impression de nager dans un lac, stupide métaphore qui décrivait pourtant à merveille ce qu'il ressentait.

« Tu es Scorpius Malfoy ? » dit-elle de sa délicieuse petite voix froide au léger accent… français ?

« Oui. » répondit-il, ne sachant quoi dire d'autre.

« Ça va te paraître bizarre, mais dorénavant on va vivre ensemble. »

O°O°O°O

« Ok… C'est bon, je suis désolée. » grogna Séléné en s'asseyant à côté de Scorpius.

C'était l'heure du dîner, et tous deux s'étaient ignorés tous le long de l'après-midi. En fait, c'était plutôt la jeune femme qui avait tentée de le fuir, le blond n'avait fait que lire dans son dortoir, chose qui n'avait rien d'anormal en soit.

« Hum, hum » acquiesça-t-il comme s'il n'en avait rien à faire.

De toute façon c'était toujours la même chose. Ils abordaient un seul petit sujet assez tabou, Scorpius s'énervait, la faisait fuir, et le soir même, elle venait s'excuser. Cela n'avait rien de bien compliqué, les faits demeuraient ainsi, et ne changeraient probablement jamais. Et puis, pourquoi les changer lorsque cela marche ?

Il attrapa le plateau en argent qui le narguait méchamment, et en extirpa la plus belle aile de poulet. Il n'était jamais le premier à se servir, pourtant on lui laissait toujours le privilège du meilleur morceau. Pourquoi ? Il l'ignorait. Tout ce qu'il pouvait dire, c'est que parmi les Serpentards, il était respecté, peut-être était-ce dû à son nom… Certainement, d'ailleurs.

Comme à son habitude, il attrapa un second morceau qui lui parut bien, et le posa dans l'assiette encore vide de son amie. Cette dernière passa une main dans les mèches blondes, et dispersa celles qui dissimulaient son regard gris foncé qu'elle aimait tant.

A leur côté, Andrew, le préfet des Serpentards et meilleur ami du blond, s'agita et fit une moue dégoûtée.

« Réellement, tous les deux, vous allez finir par me faire vomir. On dirait des Poufsouffles. »

Séléné plissa les yeux, se rapprocha du blond et glissa sa langue dans la bouche de son "ami"sous les yeux de toute la Grande Salle. Elle passa ses mains sous la robe de Scorpius et ce dernier approfondit un peu plus leur baiser.

Indignée, McGonagall se leva, se jeta un sonorus et leur intima de cesser leur comportement inacceptable. Souriante, la jeune fille se détacha du Serpentard, et fit un léger sourire d'excuse à la directrice.

« Poufsouffles, tu disais ? » demanda-t-elle à Andrew en mordillant sa lèvre déjà rougie.

Pas plus embarrassé que ça, Scorpius coupa un morceau de volaille, le mit dans sa bouche et se lécha les lèvres sous les regards envieux de toutes les filles Serpentardes. De toutes évidence l'échange entre eux deux ne les avaient pas laissées indifférentes.

Le repas se passa sans aucune autre scène sortant de l'ordinaire et tous partirent en direction de leur salle commune où le blond s'assit sur son sofa habituel. Séléné, comme à son habitude, prit la place à sa droite et se mit à réviser leur devoir de métamorphose qu'ils avaient pour le lendemain. Scorpius, lui, était certain de le réussir, il connaissait le sort par cœur et n'avait aucunement besoin de réviser quoi que ce soit.

Pourtant, alors que Scorpius s'amusait à gêner Séléné dans ses révisions, en chatouillant de son souffle le délicieux petit cou de la jeune femme, le moment de calme, de révisions ou de détente, fut troublé par l'arrivée d'un Serpentard que l'héritier Malfoy n'appréciait guère. Ce dernier, s'approcha d'Andrew – assis dans le fauteuil le plus proche du blond – et prit place à ses côtés.

« J'ai entendu dire que Potter n'était pas aussi clean qu'il ne le paraît… » chuchota une voix.

« Sérieux ? Raconte ! » s'exclama Andrew, les yeux brillants.

Séléné regarda Scorpius, et tous deux hochèrent la tête avant de tendre l'oreille.

« Il paraîtrait que monsieur aurait été aperçu dans un quartier réputé pour ses prostitués, prostitués de gente masculine… » souffla le Serpentard en regardant de droite à gauche. « Il semblerait même qu'on les aurait vu transplanner on ne sait où. »

Subitement, le blond se leva, jeta un regard hautain aux deux idiots qui répandaient ces stupides rumeurs. D'un pas rapide, il sortit de la grande salle, il parcourut quelques mètres et sortit rapidement du château. Il avait besoin de prendre l'air. Ça ne pouvait tout simplement pas être vrai. Harry Potter, ne pouvait pas faire une telle chose, il était un modèle pour tout le monde, quelqu'un d'incroyablement juste. Quelqu'un qui était tout à fait incapable de faire souffrir ceux qu'il aimait le plus au monde… N'est-ce pas ?

« Scorpius ! » haleta Séléné. « Il ne faut pas que tu crois ces sottises, des tas de rumeurs se répandent autour de lui. Jamais il ne ferait une telle chose, tu le sais bien ! Dis-moi que tu le sais ! »

« Je le sais… »

Oui, bien sûr qu'il le savait. Mais une autre personne ne le savait peut-être pas. Peut-être que cette fameuse personne se laissait aller dans l'alcool, dans l'espoir d'oublier un instant Harry Potter qui l'avait apparemment trompée.

« Tu ne comprends pas, Séléné. Tu ne comprends pas ce qu'il représente… » gémit Scorpius en attrapant sa tête pour cacher les larmes qui coulaient sur ses joues. « Il est tout pour lui ! »

O°O°O°O

Scorpius était allongé sur son lit quand une main vint caresser ses cheveux. Il sourit, et ouvrit ses paupières pour apercevoir le délicieux visage de Séléné. Cela faisait maintenant prés d'un mois qu'ils vivaient ensembles, et il n'avait jamais passé d'aussi belles vacances. La jeune fille était d'une douceur inespérée, et comblait le manque de maternité qu'il avait toujours ressenti. C'était simple comme une présence féminine dans le manoir pouvait réchauffer son atmosphère froide. Les murs blancs semblaient se réchauffer en la présence de cette enfant semblant descendre du ciel.

Ses sourires même s'ils étaient rares réchauffaient amplement le cœur du jeune garçon. Il se demandait comment jusqu'à maintenant il avait pu vivre. Comment il avait pu rester seul avec son père, car bien qu'il l'aimait, il n'était pas quelqu'un de vraiment drôle. Il n'était pas quelqu'un qui donnait de l'affection sans compter, bien au contraire, chaque petit geste tendre semblait lui coûter bien des efforts.

« Ton père veut te présenter quelqu'un. » murmura la jeune fille de son joli accent français qu'il adorait tant.

Il se releva doucement, et frotta ses yeux. Il avait d'abord cru que c'était la beauté froide de cette fille qui l'avait éblouie, mais il commençait à redescendre sur Terre et à se dire, que finalement il s'agissait de la lumière.

« Il est déjà 10h » dit-elle en lui tendant un jean et un pull en soie grise.

Séléné avait un goût inestimable en ce qui concernait la mode, et chaque matin elle apprêtait ses vêtements de façon à ce qu'ils soient parfaitement assortis, et à ce qu'ils s'accommodent avec le teint pâle du jeune garçon. Ce dernier ne s'en plaignait pas, et d'ailleurs cela semblait réjouir son père qui s'était toujours désolé du manque de goût vestimentaire de son fils.

Il enfila le pull, et alors qu'il mettait son jean, la jeune fille commença à coiffer ses adorables cheveux aussi blonds que ceux de son père. Bien qu'ils aient le même âge, il avait l'impression de se retrouver face à une grande sœur. Et au lieu de s'énerver, il préférait profiter.

Fin prêt, il jeta un dernier coup d'œil critique à son reflet, et sourit avant de remercier la brune.

« Et… c'est quelqu'un d'important ? » demanda-t-il, tout de même un peu stressé.

Chaque fois que son père lui présentait quelqu'un il s'agissait d'une personne extrêmement important. Des politiciens, des grands mages, et des maîtres de potion venus de tous les pays défilaient au manoir. Et cela avait le don d'agacer Scorpius qui ne comprenait strictement rien aux conversations qu'ils entamaient. De toute façon, il n'avait jamais eu l'envie de comprendre.

« On peut dire ça comme ça… »

Elle déposa un délicieux petit baiser sur son front, et le poussa vers la porte. Tous deux descendirent les escaliers, et lorsqu'ils arrivèrent dans le salon, le blond put voir son père une tasse à la main assit sur l'un des trois canapés de la salle. Il porta la tasse à sa bouche, ne les ayant apparemment pas remarqués, et bientôt la porte de la cuisine adjacente s'ouvrit pour laisser entrer, un jeune homme à la tignasse noire et aux yeux verts.

Scorpius le regarda en fronçant les sourcils, puis ses joues se colorèrent d'une délicieuse teinte rosée. Il baissa les yeux se souvenant d'une nuit où il avait surprit son père et un inconnu. Cette même nuit-là où il avait lu l'un des nombreux livres de la collection personnelle de son père. Visiblement, l'inconnu n'était pas si inconnu que cela…

« Je suis Harry. » se présenta le brun en lui tendant la main. « Ton père n'a pas cessé de me parler de toi. » dit-il en lui faisant un petit sourire craquant.

Il lui tendit ensuite une tasse de chocolat chaud.

« Ton père m'a dit que tu ne prenais que ça au petit déjeuner. » annonça t-il non sans oublier le petit sourire aimable et rassurant.

Le jeune blond hocha doucement la tête, et prit subitement la tasse avant de s'asseoir à côté de son père. Il savait qu'à un moment où un autre ce dernier parlerait, il lui annoncerait ce qu'il savait déjà, mais aussi ce qu'il ne savait pas encore. Et il attendait surtout cette dernière partie. Car Scorpius avait bien reconnut ce brun, il ne s'agissait pas que d'un amant, ça non ! Son père semblait avoir une liaison avec Harry Potter ! Rien que ça !

« Hum… Harry, tu veux bien nous laisser une minute s'il te plait. Tu n'as qu'à prendre Séléné avec toi, ça fait un moment que vous ne vous êtes pas vu. » dit Draco en regardant sa tasse.

Le brun fit un dernier sourire plus crispé au garçon, attrapa la délicate main de la jeune fille restée silencieuse, et s'en alla.

« Ecoutes, mon garçon… Tu ne dois pas tout comprendre, et ce que je vais te dire ne sera certainement pas facile à accepter. Enfin de toute façon, il fallait bien que je te le dise un jour ou l'autre. Alors voilà, Harry et moi… nous sommes… en quelque sorte ensembles. Et… enfin… ça fait un petit moment, ce n'est pas tout récent. Et si je ne te l'ai pas dit, c'est par ce qu'il est connu, mais surtout par ce qu'il a une famille qu'il aime autant que moi je t'aime. »

Un silence suivit alors que le jeune garçon essayait d'assimiler tout ce qu'il venait d'apprendre. Ils étaient amants, et ce depuis longtemps, des mois voire des années. Mais le pire était que "Harry"avait apparemment une famille, une famille qu'il aimait et qui l'aimait. Une famille qu'il ne laisserait sûrement pas.

« Et… » murmura Scorpius. « Tu… enfin… tu es amoureux ? »

Il sentit son père se tendre à ses côtés, et attendit quelques minutes, le temps de laisser son masque se recomposer.

« Je ne sais pas. » avoua t-il sur un ton inhabituellement sincère. « Je n'en ai aucune idée. Mais, je suis heureux, je pense. »

« C'est Harry Potter, n'est-ce pas ? »

« Oui, mais pour moi, il n'est rien de plus que Harry. » fit Draco un sourire infime se dessinant sur ses lèvres.


Merci d'avoir lu, je tenterais de finir le second chapitre le plus vite possible.

En espérant que le chapitre vous aura plût xD
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Bisoux :)