Ça fait très (très) longtemps que j'en parle... Voici enfin la traduction de la fic de L.S Wasp centrée sur Merle! Merci à elle d'avoir gentiment accepté que je traduise son histoire. Comme d'habitude, toutes vos reviews seront transmises à l'auteure. Et cette fois-ci, je vais un peu plus l'inciter à vous répondre davantage!
Comme j'ai (beaucoup) d'autres projets en parallèle, je serai bien incapable de fournir un chapitre quotidien comme j'avais pu le faire en son temps pour Dernier sur Terre. A mon avis, le rythme sera plus de l'ordre d'un chapitre hebdomadaire (je vais essayer d'être plus rapide au début, le temps d'entrer dans l'histoire).

Crédits: Il s'agit de la traduction de la fic de L.S. Wasp, Hand for a Hand, PART 1. Les personnages et l'univers de la série The Walking Dead appartiennent à leurs créateurs. Les personnages originaux et l'intrigue appartiennent à L.S. Wasp.

EDIT (23/7/2016): Je n'ai plus aucune nouvelle de L.S. Wasp depuis très longtemps. Je ne suis donc plus en mesure de lui transmettre vos reviews (et donc de vous transmettre ses réponses). Mais, bien sûr, cela ne signifie que je ne suis pas heureuse de lire vos commentaires (bien au contraire), qu'ils concernent l'histoire ou la traduction d'ailleurs!


Main pour main

Chapitre 1

Merle n'avait jamais été aussi effrayé de sa vie entière… pas à cause des rôdeurs eux-mêmes, mais à cause du fait qu'il avait perdu tout contrôle et qu'il était pris au piège comme un animal en cage. Il ne craignait pas de s'attaquer à une armée de rôdeurs, mais être menotté à un tuyau, limitant chacun de ses mouvements, c'était ce qui provoquait la peur qui coulait dans ses veines.

« J'VAIS PAS CREVER ICI… J'VAIS PAS CREVER ICI COMME ÇA, PIGÉ ?... PAS PAR VOS MAINS POURRIES, BANDE DE CREVARDS !… AUCUN D'VOUS N'M'AURA… J'VOUS BUT'RAI TOUS JUSQU'AU DERNIER… TOUS… JE L'JURE ! VOUS ALLEZ VOIR !... VOUS ALLEZ VOIR !... » hurla Merle tandis qu'il luttait pour atteindre la scie à métaux, voyant les mains et les bras en décomposition sortir de la cage d'escalier et tenter de passer la porte qui donnait sur le toit.

Merle lança sa ceinture encore et encore en direction de l'outil jusqu'à ce qu'il soit finalement suffisamment proche pour s'en saisir. Une fois dans sa main, il commença à essayer de scier la chaine, mais il comprit vite que c'était une perte de temps et que la lame était trop émoussée.

« NON ! NON ! NON ! BORDEL DE MERDE ! SALE CONNARD DE FILS DE PUTE… » cria Merle. Découragé et fatigué, il resta assis là à broyer du noir jusqu'à ce que le raffut en haut des escaliers devienne plus bruyant. Merle pouvait voir les rôdeurs lutter tandis qu'ils poussaient et se bousculaient les uns les autres essayant tous de s'immiscer dans l'entrebâillement de la porte qui n'était même pas suffisamment ouverte pour que l'un d'eux la traverse. Il semblait que plus ils luttaient, plus ils devenaient affamés. Merle savait que s'ils trouvaient une solution pour passer la porte avant qu'il ne puisse se libérer, peu importe à quel point il était ingénieux, il ne serait pas de taille à faire face à leur appétit à ce moment-là. Pas alors qu'ils étaient chauffés comme ça.

« TU CROIS QUE ÇA VA M'ARRÊTER ? TU CROIS QUE T'AS PLUS DE VOLONTÉ QUE MOI ? OUAIS, BEN JE VAIS TE MONTRER CE QUE C'EST VRAIMENT, LA VOLONTÉ… » dit Merle alors qu'il enroulait étroitement sa ceinture autour de son avant-bras tout près de son poignet, aussi serré qu'il le pouvait. Puis il se mit à faire ce que la plupart considérerait comme impensable…

Merle fit de son mieux pour ne regarder que lorsque c'était nécessaire. Il n'avait jamais été une petite nature, mais ça, ça ne ressemblait certainement à rien de ce qu'il ait déjà vu ou fait auparavant. Peu importait combien de daims il avait tués et disséqués. Se disséquer soi-même sans anti-douleur, sans médecin, juste soi-même, l'adrénaline et une lame dégueulasse, était la chose la plus difficile qu'il ait jamais faite. Une vague de nausée le submergea tandis qu'il commençait à transpirer abondamment. Ne t'arrête pas maintenant… tu peux plus faire marche arrière maintenant, continue… se répétait Merle encore et encore alors qu'il forçait pour couper à travers l'articulation de son poignet. Personne n'a dit que ce serait facile, ne t'arrête pas… continue… t'y es presque…

Mais Merle n'y était pas presque. Il n'était pas encore arrivé à mi-chemin lorsqu'il commença à sentir sa tête tourner et qu'il fut pris de vertiges. Il devait cependant se dépêcher et ne pas s'arrêter, pas d'hésitation, pas de pause. Il devait couper jusqu'au bout ou il ne finirait jamais. Il parvint à faire abstraction des bruits des rôdeurs à la porte. Le cliquetis métallique de la chaine contre le métal de la porte s'évanouit bientôt et tout ce qu'il entendait étaient les cognements de son propre cœur. Il respirait très profondément, alors qu'il coupait, pour essayer de rester calme et de ne pas s'évanouir.

Reste calme… tu te débrouilles bien… se rappela-t-il dans l'espoir de ralentir les battements de son cœur pour qu'il ne perde pas de sang plus rapidement qu'il ne devait déjà en perdre normalement. Il continua à couper, tentant de ne pas se concentrer sur le temps que ça prenait, mais juste sur le fait de le faire. Finalement, il sentit la scie ne plus rencontrer de résistance et il observa, comme au ralenti, sa main sans vie tomber sur le revêtement en béton du toit, et le soulagement de son corps entier qui était soudain libéré.

Merle sourit et se mit à rire hystériquement alors qu'il lâchait la scie et se démenait pour enlever son T-shirt, l'enroulant autour du moignon sanglant de son poignet. Il garda sa ceinture étroitement serrée.

« HAHA ! TU CROYAIS QUE TU M'AURAIS ! TU CROYAIS QU'J'ALLAIS PAS LE FAIRE… PAS VRAI ? SALE ENFOIRÉ ! T'AS VU, HEIN, T'AS VU ? » Merle chancela légèrement et lutta pour conserver l'équilibre. Ses hurlements excitèrent à nouveau les rôdeurs. Merle les regarda et leur fit un doigt d'honneur !

« Allez vous faire foutre ! Sales fils de pute… c'est pas aujourd'hui qu'vous m'aurez ! » dit-il en se retournant et en se dirigeant de l'autre côté du toit, cherchant une issue. Il trouva une autre cage d'escaliers mais, avant de descendre, il retourna en courant jusqu'à la boite à outils et en tira une grosse clé anglaise. Il descendit prudemment les escaliers, incertain de ce qu'il rencontrerait en chemin.

A peu près au milieu des escaliers, il ouvrit doucement une porte à l'un des paliers et pénétra dans une aire de bureaux. Il avança dans le couloir qui s'ouvrit sur une réception où il vit deux rôdeurs errer. Rapidement, l'odeur du sang frais attira leur attention. Merle courut vers eux deux et, de toutes ses forces, il frappa dans l'un, brisant son crâne avec la clé, puis frappa encore et encore. Le second plongea vers lui et il le dégagea d'un coup de pied pour se donner le temps d'en finir avec le premier, après quoi il s'occupa de l'autre tout aussi promptement.

Merle tituba vers le comptoir, se penchant dessus pour reprendre son souffle. « N'abandonne pas maintenant… c'est pas l'moment de se r'poser, pourrait y en avoir d'autres qui arrivent… remue-toi l'cul, Merle… »

Merle regarda son moignon et se rendit compte qu'il saignait abondamment. Il devait arrêter l'hémorragie pour ne pas perdre connaissance et il ne voulait pas non plus attirer les rôdeurs comme un néon qui clignote. Il déboula dans la cuisine et se dirigea vers la cuisinière, mais le bec de gaz ne fonctionnait pas.

« Merde !... y' doit bien y avoir un truc. » Merle commença à fouiller les armoires et trouva du combustible en gel et un vieux presse-viande en fonte avec une poignée. Il dénicha des pinces à barbecue et s'en servit pour tenir le presse-viande au-dessus de la flamme des boites de combustible jusqu'à ce qu'il soit brûlant. Il posa le presse-viande sur la cuisinière puis il déroula lentement son T-shirt de son poignet, grognant et geignant à chaque instant, tressaillant de douleur. C'est rien… tu viens juste de couper ta putain d'main… ça c'est une prom'nade de santé… tu peux l'faire… fais-le… et ce s'ra fini…

Merle tâta la poche arrière de son pantalon et en sortit son porte-feuille en cuir. Il poussa le porte-feuille dans sa bouche et mordit de toutes ses forces. Il enroula son T-shirt en sang autour de sa main pour l'empêcher d'être brûlée par le presse-viande en fonte. Il laissa planer sa main au-dessus de la poignée et s'apprêta à la saisir, fermant les yeux, prenant quelques profondes inspirations et expirant lentement par le nez. Il saisit fermement la poignée, alors qu'il mordait le porte-feuille dans sa bouche, et pressa la fonte contre son moignon de toute ses forces et sans hésitation. Merle laissa échapper un cri étouffé et son visage s'empourpra, la veine de son cou pulsait et la sueur perlait sur son front.

Il rejeta la presse en fonte sur le brûloir, des morceaux de chairs brûlées y étaient toujours attachées et de la fumée sortait depuis le bout arrondi de son poignet. Il s'affaissa sur le sol, s'appuyant contre les armoires, maintenant son bras contre son corps tandis qu'il crachait son porte-feuille hors de sa bouche et qu'il essayait de reprendre son souffle. Il se sentit commencer à trembler alors qu'il luttait pour respirer.

« Non… c'est bon… c'est l'moment de se laisser aller… t'as du boulot, Merle… il est temps de se lever et de se casser… » se dit-il en se relevant péniblement, serrant toujours le T-shirt ensanglanté dans sa main. Il ramassa son porte-feuille par terre et il le remit dans sa poche. Il se déplaça vers la fenêtre, la brisant de son poing couvert de son T-shirt et il se hissa à l'extérieur sur l'échelle de secours.

Regardant la ruelle en contre-bas, il ne vit aucun rôdeur vagabonder. Il grimpa par-dessus la balustrade, sur l'échelle, enroulant son bras sans main autour d'un des barreaux et l'agrippant de mieux qu'il le pouvait au niveau du coude. Il actionna le levier avec sa main gauche, laissant tomber le dernier morceau de l'échelle jusque dans la ruelle en-dessous, produisant un son métallique résonnant bruyamment lorsqu'il heurta le sol. Merle savait que c'était risqué de faire du bruit, mais, en même temps, faire les choses lentement était un luxe qu'il ne pouvait pas se permettre en ce moment. Il luttait toujours pour continuer à avancer malgré la perte de sang qu'il avait déjà subie et il devait s'assurer de trouver un lieu sûr, et vite. Il sauta sur la route et se mit à courir silencieusement jusqu'au bout de la ruelle, jetant un œil prudent, arrivé au coin. Il pouvait voir de nombreux rôdeurs errer sans but, inconscients de sa présence. Rapidement, Merle traversa la rue en courant jusqu'à la ruelle suivante, et puis encore la suivante, jusqu'à ce qu'il parvienne à se frayer un chemin jusqu'aux abords de la ville. Merle s'essoufflait à courir vite lorsqu'il leva les yeux et aperçut une vieille camionnette blanche de livraison. Il grimpa dans la cabine, remarquant que les clés étaient sur le contact.

« J'dirais bien que c'est mon jour de chance, mais je crois qu'on a dépassé ce stade-là maintenant… » rigola Merle pour lui-même.

Il tourna la clé, mit maladroitement le moteur en marche de sa main gauche et il se mit en route. Il retourna vers la ville plutôt que de se diriger vers le campement. Il ne désirait rien tant que retourner au camp avec une grande vengeance à l'encontre de ces connards qui l'avaient laissé sur le toit, mais il savait qu'il avait besoin de reprendre des forces. Quand il reviendrait, et il avait bien l'intention de revenir… il ne serait pas le seul à qui il allait manquer une partie du corps.

« Œil pour œil, bande d'enculés… ou main pour main, ça serait plus adapté… »