Les vagues frappaient cette ombre immense flottant sur les océans dans un bruit sourd, transportant avec elle ses incroyables habitants. Oui, cette nuit-là, la mer était folle de rage, une simple embarcation n'aurait pas fait long feu au milieu de cette guerre salée. Les résidents de l'immense navire, eux, avaient beaucoup de mal à rester sec, du moins ceux qui se trouvait sur le pont à tenter de dompter un bateau d'au moins 100 fois plus lourd qu'eux, en rajoutant le froid et le vent, la tâche allait être difficile. Ce n'était pas la même chanson pour ceux qui étaient bien au chaud dans un lit douillet. Certains s'occupaient, d'autres ne trouvaient pas le sommeil ou au contraire, étaient déjà bien installés dans les bras de Morphée, puis ils étaient deux. Deux grandes âmes, deux esprits puissants, deux cœurs battants, deux souffles chauds, deux lèvres brillantes, une nuit. Chacun dans les bras de l'autre, à l'abri des regards curieux, du froid, du vent, de la mer et de la réalité. Dans la pièce, flottait un air fruité de pêche et melon, cette somptueuse odeur provenait de ce jeune homme à la chevelure ébène, ses yeux noisettes luisaient de bien être, ses lèvres entrouvertes laissaient échapper des soupirs de plaisirs, son cou était tendu à la merci de n'importe qui, ses bras tentaient de se cramponner tant bien que mal, son torse se courbait à chaque soupir alors que ses jambes s'enroulait autour du corps chaud au-dessus de lui. Son être tout entier était en ébullition, le plaisir envahissant tous ses sens, il n'entendait rien, il n'écoutait rien, il sentait juste ces sulfureuses caresses le consumant. Le monde pouvait s'écrouler, rien ne saurait le délivré de cette parfaite étreinte. Le septième ciel était juste là, devant lui, à sa portée, il allait l'atteindre, c'était sûr. Les baisers brûlants de cet homme allaient le faire fondre. Oui, ce blond, son unique chevelure plaquée sur son grand front, ses yeux mi-clos qui pourtant en disaient long ses lèvres pulpeuses, celles qui donnaient tant de plaisir au ténébreux, s'étiraient légèrement dans un fin sourire de bonheur, l'une de ses mains avait logé derrière la tête du jeune homme alors que l'autre se baladait sur sa cuisse, son corps était installé dans la douce étreinte qu'offraient les jambes de son amant. Son esprit était encore bien présent, le plaisir le submergeait doucement, savourant ce moment de bien être, admirant le corps sous lui, celui qui le rend fou, celui pour qui faire un sacrifice ne serait pas un dilemme, celui qu'il adule jour et nuit. Il le chérissait bien plus que sa propre vie, tellement.
Le blond balançait ses hanches aux sons des soupirs de son amant, ce dernier laissant échapper des gémissements empreints de luxure, susurrant le prénom de son bienfaiteur. Quant à lui, il se sentait touché le ciel, se rapprochant lentement des lèvres rougies de son allumette, les capturant sauvagement comme si sa vie en dépendait. Entamant un ballet endiablé où le bonheur s'installe paisiblement dans les âmes de ces chaleureux propriétaires. Dans un doux recul, brisant ce long baiser, quelques murmures échangés, des mots doux, un chaste baiser pour se rassurer puis s'unir le temps d'une seconde, se sentir vivant. L'ultime moment savouré, les deux corps reposant l'un à côté de l'autre, se fixant intensément, brillaient dans les prunelles noisettes une lueur de plaisir, de joie, de jeu. Celles du blond exprimant la protection, la luxure, le désir, l'émerveillement. Tous deux se regardaient fixement, les yeux remplis d'un amour pur. Tandis que la mer se déchaînait sur le navire de l'homme le plus fort, tandis que ses pirates se faisaient trempés jusqu'à l'os, ils étaient au chaud l'un avec l'autre, le commandant de la 1ere et de la 2nde flotte.
