Pour ce nouveau post, je vous ai prévu une fiction à caractère… Ah, vous avez vraiment cru que j'allais vous le dire ? Wahahahahah, c'est bien mal me connaître ça ! Je préfère largement vous laisser vous poser des questions dessus plutôt que tout vous raconter. Le titre peut peut-être vous aider… ou pas !
Sur ce, bonne lecture et merci d'avance pour vos reviews qui comme toujours me font très plaisir.
- La reconnaissance d'un auteur lui vient de ses lecteurs -
xxx
See On The Other Side
- chapitre 1 -
Un quartier calme et agréable. Une maison parmi tant d'autres. Une pièce très appréciée pour son petit côté à la fois secret et reposant. Là, dans un lit à l'abri des regards, un homme, une femme. Tous deux enlacés l'un à l'autre. Tous deux ne se souciant guère du futur, de l'avenir. Simplement là, à savourer au mieux l'instant présent. Ne pas penser au reste, à ce qui viendra. Ne pas non plus se replonger dans le passé, ce qui a été. Nous avons vécu le passé, nous vivons le présent et nous vivrons le futur. Nous le subirons, mais pas maintenant. Nous le vivrons, mais nous ne le vivons pas. Plus tard, pas tout de suite. Ils étaient tout bonnement là, comme au commencement de la vie. Au commencement de tout, et de rien. Ne pas penser, juste se laisser aller. N'écoutant pas leur esprit logique, juste leur intuition désireuse. Ignorant leur conscience, non leur cœur. Mais même plongés au plus profond de nos rêves, la réalité refait toujours son apparition. Une apparition brusque, pas toujours plaisante, et où bien sûr le rêve n'a pas sa place. Se détachant délicatement, ils séparèrent leur corps pour la journée. L'un dans les rues de la ville à traquer le moindre petit indice croustillant pour son client. L'autre dans un endroit plus défini à remplir des montagnes de papiers tout en étant alerte à la moindre pseudo catastrophe pouvant surgir à n'importe quel moment.
Depuis maintenant un mois, Lisa Cuddy - directeur administratif et Doyen de la Faculté au Princeton Plainsboro - sortait avec Lucas Douglas, détective plutôt apprécié dans son genre. Elle n'avait pas immédiatement craqué sur lui mais le temps peut être un allié précieux dans cette situation et, en l'occurrence, il l'avait été. Outre le fait qu'il était aimant, c'était surtout son côté stable et protecteur qui lui avait plu avant tout. Ce qu'elle supportait moins bien, c'était les frasques de son diagnosticien. Après être sorti de Mayfield, son comportement envers elle avait changé sans que leurs rapports n'évoluent, du moins pas pour elle. Il semblait vouloir se rapprocher d'elle, se montrant plus déterminé que jamais à foutre son couple en l'air sans pour autant être désireux de la voir souffrir. Elle s'était dit que ça lui passerait, que ce n'était qu'une de ses nouvelles lubies auxquelles il vouait une grande importance avant de s'en désintéresser totalement et de laisser tomber l'affaire, sauf que ça n'avait pas l'air d'être le cas cette fois-ci.
- Tu as le temps pour venir déjeuner avec moi ou tu es trop occupée pour faire une pose ? Lucas venait d'entrer dans son bureau et la fixait d'un regard charmeur et pour le moins plein d'espoir en tentant de masquer une expression indécise.
- Hum, je pense que je peux t'accorder une petite heure. Elle se leva de sa chaise et s'avança vers lui en souriant avant de lui déposer un simple baiser sur les lèvres.
Sortant tous deux du bureau de la directrice, ils ne virent pas plus l'un que l'autre l'homme qui les regardait d'un air méprisant. Cela dit, il n'y avait pas que du mépris dans ce regard là. Une certaine forme de tristesse aussi, peut-être, y résidait.
- Tu viens manger un morceau ? L'oncologue arriva derrière lui et commença à se diriger vers la cafétéria avant que son ami ne décline son offre d'une façon qui ne laissait pas le moindre doute sur le fait que quelque chose clochait.
Trois quarts d'heures plus tard, perché sur le balcon qui donnait sur l'entrée de l'hôpital, il vit Cuddy revenir avec son impertinent petit ami qui la tenait par la taille. D'un air de dédain, il se détourna de ce spectacle et rentra dans l'ascenseur en ayant presque un soupçon d'admiration pour cet individu qui se montrait en public avec la femme qui n'était pas uniquement aimée d'un seul homme.
Le soir venu, alors qu'il l'attendait à sa voiture, il entendit ses talons dont les claquements résonnaient dans le parking souterrain. Surprise de le voir posté à côté de son véhicule, elle soupira et décida de ne pas vouloir savoir les raisons de sa présence à cet instant.
- Vous comptez aller le retrouver, n'est-ce pas ? Son regard accrocha le sien, bien malgré elle. Sans lui répondre quoi que ce soit, elle ouvrit la portière et balança son sac sur le siège passager.
- Cuddy, vous...
- Foutez-moi la paix, House ! Elle s'engouffra dans l'habitacle de sa Lexus et s'y enferma sans ménagement. Ignorant son regard posé sur elle sans parler de sa présence, elle mit le contact et démarra avant de s'éloigner au fond vers la sortie.
Il avait l'habitude de ses rejets et autres actions de ce genre qu'elle lui envoyait en pleine face, mais cela était différent maintenant. En fait, c'était différent depuis le jour où elle avait pris la décision d'adopter un enfant et lorsque Rachel lui avait permis de concrétiser cela, tout avait changé. Pas seulement entre eux mais dans son comportement aussi. Il la sentait moins réceptive à ses remarques, tout comme elle semblait de plus en plus indifférente à tout ce qu'il pouvait bien tenter. Insensible. C'était ça, elle devenait insensible à ce qui l'avait autrefois mise dans tout ses états.
Il enfourcha sa moto et rentra chez lui. Pas loin de deux heures plus tard, le sol de l'appartement était devenu le cimetière des bouteilles vides. Voilà que le whisky allait devenir son nouveau démon... Allongé sur le canapé comme le plus pitoyable des êtres, il bascula dans l'inconscience. A moins que ce ne fût son subconscient qui voulut continuer la soirée pour lui... Ou pas.
Dans l'obscurité de la nuit, sa seule amie était la lune qui était d'un éclat pur et quasi limpide dans ce ciel d'encre qui n'avait plus rien d'un tableau astral. Les seuls astres qu'il pouvait représenter toutefois étaient sans aucun doute les plus sombres et les plus énigmatiques qu'il n'eut à exposer un jour. Au cœur de la ville jonchée de brume d'une impression lugubre, le motard sur sa moto ressemblait plus à une ombre fantomatique qu'à un homme sur un engin fait de métal. Il roulait toujours plus vite, grillant plusieurs feux sur son passage dans une insouciance pratiquement digne de celle d'un enfant. S'éloignant du centre ville en se rapprochant plus de sa périphérie, il entrait désormais dans un quartier résidentiel qu'il avait toujours qualifié de trop banal et très tralala. Les maisons ne se ressemblaient pas mais, vu dans le prolongement de la rue parfaitement droite, on pouvait s'y méprendre. Le tigre métallique ne grondait plus dans cette partie de la ville. Il avançait plus lentement, ronronnant et sur ses gardes comme s'il redoutait quelque chose ou qu'il cherchait à se faire discret. Peut-être les deux en fait. Et ce qu'il redoutait était malheureusement présent. Les yeux ne savent pas mentir face à une observation de faits, sauf s'il s'agit d'une hallucination mais dans ce cas-là ce ne sont pas les yeux qui se font traîtres mais le cerveau. Quant au fait de se faire discret, il ne savait pas s'il avait passé le test avec succès ou non mais il décampa dans les deux minutes qui suivirent.
C'est le dernier épisode de cette étrange vision qui le fit sursauter d'effroi et lui permit de voir qu'il était plus de minuit. Il regarda autour de lui d'un air hagard avant de se frotter la tête et d'aller se coucher une bonne fois pour toute en manquant de s'étaler trois fois sur le plancher de la pièce.
TBC
