D'abord, rien ne m'appartient, bablabla. Tout ici est le fruit de mon imagination de fangirl, pardonnez moi d'avance :p

Slash léger et gentillet, qui se déroule dans l'adolescence des deux asgardiens. C'est à la base un mini OS, mais qui sait, je pourrais continuer par la suite...

ooo

Il le regarde. Cela fait des heures qu'il l'observe. Loki baisse les yeux vers l'épais livre qu'il étudie, en écoutant distraitement l'entrainement de son frère en contrebas. Le jeune asgardien blond aux yeux bleus commence à fatiguer; il respire plus fort, peine un peu plus à reprendre son souffle. Pourtant, son maitre d'armes n'est pas prêt de mettre fin à son apprentissage. Le fils d'Odin doit se montrer digne et vaillant au combat. Thor est encore jeune, il a bien le temps de forger son corps et son esprit à la bataille. Il en redemande, même. De son perchoir, Loki entend son frère ricaner, et provoquer son professeur.

Loki n'est pas comme cela. Il n'a jamais aimé la bataille, il préfère la lecture. Le contact des pages rugueuses au bout de ses doigts est pour lui un bien meilleur enseignement de la vie que d'apprendre à porter un marteau, aussi légendaire soit-il. De toute façon, il a conscience de la supériorité physique de son frère. Il sait qu'il ne sera jamais à sa hauteur, qu'il ne vivra que dans son ombre. Jamais Loki ne sera appelé à gouverner. Etudier est donc pour lui la seule échappatoire à son morne quotidien. Et apprendre, il sait faire.

Mais aujourd'hui, quelque chose ne va pas. L'asgardien aux cheveux de jais n'arrive pas à se concentrer.

Loki soupire, étire ses muscles et repose mollement son menton sur la paume de sa main. En contrebas, les entrechocs du gigantesque hast du maitre d'arme et de Mjöllnir résonnent dans la cour du palais.

D'habitude, Loki n'en a cure. Et pourtant, ce jour-là, quelque chose l'obsède. Il n'arrive pas à savoir quoi. Sans cesse, ses yeux verts descendent se poser sur le dos de Thor. Son frère transpire. Loki arrive à distinguer la ligne de sueur qui se forme le long de son échine…

Thor est fort…

Loki déglutit avec peine, et baisse à nouveau les yeux sur son livre. Les runes s'y emmêlent, les mots sont confus. De colère, il jette l'ouvrage au loin, qui retombe en un bruit mat. Il saisit une feuille de papier, un crayon, et commence à griffonner. Ses doigts agiles filent sur la feuille, lui-même regarde ailleurs. Il se rend compte que ses yeux sont encore attirés par Thor. Il n'arrive pas à le lâcher du regard. Cette fois-ci, se sont ses épaules qu'il contemple.

Elles sont fortes. Dures. Elles sont capables de soulever des poids que Loki n'envisagerait même pas. L'asgardien brun lève lentement une main, et de ses longs doigts fins, souligne dans le vide les lignes pures des muscles du bras droit de son frère.

Le cœur de Loki se met soudain à bondir dans sa poitrine. Même s'il ne peut le voir, il sait que le rouge lui monte au visage. Il baisse les yeux sur sa feuille, et se mord la lèvre inférieure à sang.

Il a dessiné le portrait de son frère. Ce n'est bien sûr qu'une esquisse, mais il est parfaitement reconnaissable : ses mèches blondes rebelles, son regard insolent, son sourire en coin. Rageur, Loki déchire le papier en mille petits confettis, qu'il disperse au vent.

Un minuscule morceau atteint l'épaule de Thor. D'un geste nonchalant, il le chasse et salue son frère d'un coup de main, dévoilant ses dents aussi blanches que des nacres. Il lui rend son salut, mais son sourire est figé, sa mâchoire crispée.

Thor reprend son entrainement. Loki est hypnotisé par ses muscles qui roulent sous sa peau, les halètements qu'il laisse échapper.

Loki secoue la tête, et essaye de chasser les pensées qui l'assaillent soudainement.

Il veut poser les mains sur les biceps de son frère. Il veut glisser ses doigts dans sa chevelure dorée. Il veut sentir ses bras vigoureux enserrer ses maigres épaules. Il veut poser ses lèvres sur les siennes…

Il désire Thor.

A cet instant précis, plus rien d'autre ne compte. Le cœur battant, Loki croise les bras sur son bureau, et cache sa tête dans le creux de ses coudes.

Personne ne doit le voir pleurer.