Bonjour (ou bonsoir) à toi !
Laisse-moi t'introduire cette histoire.
En me retrouvant devant une feuille blanche je me suis demandé sur quel pairing j'allais bien pouvoir écrire pour un prochain OS...
Et puis, prise dans un élan d'inspiration, je me suis retrouvée à écrire de plus en plus de mots jusqu'à me retrouver avec plusieurs chapitres à partager avec toi !
Les publications seront sans doute hebdomadaires et j'espère que cette nouvelle fiction te plaira !
En te souhaitant une bonne lecture,
Phyllida Crane
CAP OU PAS CAP ?
*Le premier gage*
Pansy s'ennuyait.
Elle n'avait jamais aimé les cours d'Histoire de la Magie. Le passé de l'intéressait guère et encore moins quand celui-ci relatait de la sombre période de Voldemort qui lui rappelait étrangement celle d'aujourd'hui.
Après ses BUSE, elle avait décidé d'arrêter cette matière mais sa grand-mère soutenait que l'histoire de ses ancêtres pourrait lui apprendre à connaître la vie actuelle de la communauté des sorciers. Pansy l'avait écouté, elle voulait lui faire plaisir.
Désormais elle s'ennuyait.
Et pour couronner le tout, aucun de ses amis n'avaient pris la peine de suivre cette matière. Alors, seule au milieu de ces cafards de blaireaux jaunes et noirs, elle griffonnait quelques mots sur le parchemin devant elle.
Elle sursauta lorsque le professeur annonça la fin du cours et que les Poufsouffles rangeaient bruyamment leurs affaires. Aucune discrétion ceux-là ! Il faudrait vraiment leur apprendre le savoir-vivre !
Elle regarda sa montre en argent offerte par ses parents lors de son dernier anniversaire : 16h35. Le cours de potions de Drago, Blaise et Théo ne finissait que dans une heure. Pansy soupira, glissa délicatement ses livres dans son sac et décida de se rendre à la bibliothèque pour tuer le temps. Peut-être pourrait-elle s'avancer sur le devoir de métamorphose ?
Elle salua la bibliothécaire d'un large sourire et se posa à une table dans un coin. Elle sortit des parchemins vierges, sa plume, son encrier et son manuel de métamorphose. Sans plus attendre, Pansy rédigea l'introduction d'une traite puis enchaîna sur une longue dissertation qu'elle dû finir au bout de trois pages malgré sa petite écriture, par manque de fourniture.
Après avoir massé sa main et sa nuque, elle reprit sa montre : 17h15. Encore un quart d'heure à patienter, quelle plaie !
Alors qu'elle admirait les énormes grimoires poussiéreux qui ornaient les hautes étagères de la salle, elle en remarqua un dont la reliure dénotait des autres. Intriguée, elle se leva et le prit méticuleusement entre ses doigts. Il avait été lié à la main et à l'intérieur, l'écriture semblait avoir être manuscrite. Quelle idée !
En le feuilletant, elle s'aperçut qu'il traitait de divers sors de magie noire et que de nombreuses pages étaient encore immaculées. Pansy eut alors un sourire en coin. Et si on mettait un peu d'animation dans l'école ?
Elle attrapa sa plume d'un geste vif, la plongea dans l'encre et écrivit, cette-fois ci, avec de grandes boucles pour que personne ne reconnaisse son écriture. A la fin de sa phrase, elle souffla dessus pour que les mots sèchent rapidement et regarda une nouvelle fois ce qu'elle venait d'inscrire dans ce mystérieux livre :
Cap ou pas cap de voler la baguette d'un professeur ?
Toute fière d'elle, Pansy laissa négligemment l'ouvrage sur sa table de travail et partit en direction des cachots pour retrouver ses amis. Elle s'engouffra par le passage du mur pour accéder à la salle commune et découvrit Blaise et Théo, affalés de tout leur long dans les canapés près de la cheminée, où un délicieux feu réchauffait l'atmosphère macabre et froide de la pièce. L'un avait la cravate défaite tandis que l'autre lisait un énième livre.
- Quelle horreur ce cours !, se plaignit Blaise. J'ai loupé quatre-vingt pour cent de la recette ! Au lieu d'une potion de mort-vivant je me suis retrouvé avec un engrais contre les limaces ! Ma mère va me tuer si je ne m'améliore pas.
- Si tu plongeais ton nez un peu plus dans un livre plutôt que sous les jupes des filles tu n'aurais pas ce problème, répondit Théo avec désintérêt.
Blaise grommela et s'enfonça un peu plus dans les confortables coussins.
Pansy s'approcha d'eux et, après avoir posé son sac au pied d'un fauteuil libre, s'assit en leur compagnie. Théo releva une nouvelle fois la tête et arbora un sourire amical à son amie.
- Tiens, salut Pansy ! Comment ça a été en cours d'Histoire ?, demanda-t-il.
- Ne m'en parle pas !, se lamenta-t-elle. Les pires deux heures que j'ai jamais vécues !
- Tu dis ça à chaque fois que tu en reviens, railla Blaise.
- J'aimerais bien t'y voir, toi, à suivre un cours qui t'explique encore une fois que tes parents et ceux de tes amis ont choisi le côté des « méchants » pendant la guerre.
Les garçons ne répondirent pas. Ils étaient dans la même situation qu'elle, c'est pour ça qu'ils avaient décidé de ne pas prendre cette option.
Le silence s'installa dans la salle, laissant place au crépitement du feu dans l'âtre et du griffonnement de parchemin de quelques élèves assis aux tables de travail. Pansy observa les flammes se cambrer, onduler, danser. Elle aimait énormément la chaleur d'un foyer, ça la réconfortait, en quelque sorte.
Pourquoi les Serpentards avaient hérité d'une pièce aussi macabre, accessible par les cachots, avec des ossements sur les murs et des vitres embuées derrière lesquelles passaient les créatures marines les plus affreuses qu'elle n'ait jamais vues ? Elle se souvenait qu'en première année, elle avait si peur de s'y rendre qu'elle essayait toujours de traverser les couloirs en compagnie d'autre de ses compagnons de maison et qu'une fois arrivée, elle se réfugiait dans son dortoir pour éviter de croiser les yeux du terrible calmar géant du lac. Quand est-ce que la décoration sera refaite, l'époque a changée, pourquoi pas elle ?
Pansy jeta des coups d'œil autour d'elle mais ne trouva pas de traces de Drago.
- Dites, les garçons, vous ne savez pas où est Drago ?
- Oooh, c'est qu'elle s'intéresse encore à son blondinet !, se moqua Blaise.
- Tais-toi Blaise !, lâcha Pansy, exaspérée. Je l'ai quitté l'année dernière pour une bonne raison, il n'en reste pas moins mon ami, et le tien par la même occasion ! C'est juste que je m'inquiète pour lui. Depuis la rentrée, il se comporte étrangement, il lui arrive parfois de sécher certains cours, ce que l'ancien Drago n'aurait jamais fait…
Théo referma son livre et se redressa dans le canapé.
- Tu n'es pas la seule à te faire du souci pour lui, Pansy. Je l'observe attentivement à chaque fois que je le peux. En cours, dans les couloirs, dans notre chambre,…
- Dans les douches ?, le coupa Blaise, heureux de sa nouvelle blague.
Théo l'ignora et préféra continuer sa discussion avec son amie.
- Je ne pense pas que Drago ait changé aussi radicalement de son plein gré. Il a forcément été « aidé » par quelqu'un, ou quelque chose.
- Les mangemorts n'auraient jamais pu le soumettre au sortilège de l'Imperium, affirma Pansy. Ils ne l'utilisent jamais entre eux ou sur leurs enfants, je sais de quoi je parle, et tu le sais aussi, Théo.
- Peut-être qu'une autre menace le force à être ainsi…
Leur débat prit fin alors que l'intéressé entrait en trombe dans la pièce, et sans même lancer un regard vers ses amis, il retira sa cravate tout en se dirigeant dans son dortoir.
Pansy paraissait désespérée. Où se trouvait son beau Drago, celui pour lequel elle aurait tout fait ? Son Drago à elle qui en quelques mois était passé de magnifique bourreau des cœurs à un spectre muet aux cernes indélébiles. Théo sentit sa détresse et se leva pour déposer un baiser sur son front, ce qui redonna un soupçon de joie dans les yeux de la jeune fille.
- Ne t'en fais pas, lui assura-t-il. Il ira mieux dans quelques temps.
- Je l'espère de tout mon cœur.
- Va lui parler. Tu sais choisir les mots qu'il a besoin d'entendre.
Pansy acquiesça et le regarda s'en aller vers la sortie.
- Où tu vas ?, demanda-t-elle.
- Rendre ce livre à la bibliothèque. Tu viens Blaise ?
Sortant de ses rêveries, Blaise eut un sursaut et, sous le regard insistant de son ami, il grogna, se leva avec peine et traîna des pieds derrière Théo qui disparaissait déjà par l'entrée secrète.
Pansy souffla et prit son courage à deux mains en se dirigeant vers la chambre des garçons. Elle toqua une première fois, mais personne ne répondit. Elle recommença, toujours rien. Elle ouvrit alors doucement la porte et découvrit le jeune homme, assis sur son lit, le visage entièrement enfouis dans ses mains. Pansy s'approcha de lui à pas feutré et s'installa à ses côtés, sans rien dire. Jamais elle ne l'avait vu dans un état pareil ! Qu'avait-il bien pu lui arriver ?
- Drago, est-ce que ça va ?, osa-t-elle demander à voix basse.
- Est-ce que tu crois que ça à l'air d'aller ?, répondit-il sur la défensive.
D'abord choquée par la violence de la réaction de son ami, elle garda son calme et osa une autre tentative.
- Tu sais que tu peux me parler si ça ne va pas ?
Soudainement il se leva et lui faisait face à présent.
- Je ne veux pas te parler, ni à toi, ni à personne d'autre, c'est clair ?!, s'écria-t-il.
La brutalité dont il faisait part ne rappelait en rien à la jeune fille le garçon qu'elle avait connu auparavant. Les larmes lui montèrent aux yeux et elle se leva pour lui faire face, malgré sa petite taille.
- Moi non plus je ne veux pas te parler !, renchérit-elle. Tu es devenu solitaire, insultant, odieux envers nous, tes amis, qui t'avons soutenu envers et contre tout ! Comment oses-tu réagir comme ça ? Tu devrais avoir honte, Drago ! Honte de ton comportement, honte de ce que tu es devenu, honte de toi !
Elle savait qu'elle en avait trop dit lorsqu'elle croisa ses yeux gris, embués eux aussi de larmes. Ils étaient tellement vides de toute expression qu'elle en fut encore plus bouleversée. Elle s'essuya les yeux d'un revers de manche et s'empressa de rejoindre la porte.
Le jeune homme la retint brusquement en l'attirant contre lui. Il la serrait tellement fort qu'elle avait du mal à respirer.
- Drago, laisse-moi !, criait-elle en frappant ses côtes. Lâche-moi, tu me fais mal !
Mais il ne la lâcha pas. Il la garda précieusement contre lui alors qu'un flot de perles roulaient le long de ses joues creuses et pâles. Ses sanglots s'accentuèrent de plus en plus tandis que Pansy le serrait contre elle et le cajolait comme un enfant. Ils s'agenouillèrent sur le parquet de la chambre et la jeune fille caressa les cheveux blonds et fin de son ami. Quel lourd secret gardais-t-il donc enfoui si profondément ?
Sa crise se fit plus légère et sans prévenir, Il déposa ses lèvres sèches sur celles de Pansy. Elle le repoussa subtilement mais il voulait plus. Pansy plongea alors ses yeux dans les siens.
- Drago, nous ne sommes plus ensemble et je refuse de faire quoi que ce soit avec toi alors que tu te trouves dans un tel état, expliqua-t-elle calmement. Regarde-toi, tu as la peau sur les os et tu as la mine affreuse. Couche-toi, s'il te plaît, je vais aller te chercher quelque chose à grignoter dans la cuisine.
- Je n'ai pas faim.
Elle l'aida à se relever, sentant les jambes du jeune homme trembler sous son poids, et le mena jusqu'à son lit où elle le coucha et le berça.
- Merci, murmura-t-il.
Puis il sombra dans un sommeil profond. Pansy resta à ses côtés encore de longues minutes, et sans aller dîner, alla directement se coucher. Heureusement pour elle, ce fut un repos sans rêves, ce qui n'était pas le cas du jeune Serpentard qui, trempé de sueur, remuait dans tous les sens en grognant des mots étranges.
Fin de ce premier chapitre !
Alors ? As-tu envie de connaître la suite des événements ?
Désolée pour les fans de Blaise, il est plutôt présenté comme le rigolo de service, mais rassurez-vous, ça s'améliore avec le temps !
Pense à me laisser une petite review pour partager ton ressenti avec moi ;)
Phyllida Crane
