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Ce promt se déroule lors de la sixième annnée de Scorpius et Rose à Poudlard.
"L'amour n'est pas un sentiment, c'est un art"
Paul Morand
Il l'observe, à la dérobée. Sur le coin de ses lèvres vermeilles, il y a des traces de sucre. Il détaille les traits de son visage. Scorpius commence par ses cheveux, roux, flamboyants, des boucles souples et indisciplinées qui s'échappent toujours de ses chignons, de ses queues de cheval, de ses tresses. Son front, un peu petit. Ses sourcils, bien dessinés, arrondis, qui s'arquent quand elle réfléchit, qui se froncent quand elle est en colère… Ses grands yeux bleus en amande, encadrés par ses cils qu'elle torture de mascara pour les faire paraître encore plus longs qu'ils ne le sont déjà. Son petit nez, tout retroussé. Ses joues rondes. Le tout constellé de tâche de rousseurs, comme si une poudrière de copeau de chocolat était passé au-dessus de son visage pour le marteler de toutes ces petites marques. Et ses lèvres pulpeuses, pleines de sucre…
-Scorpius ! le tire de ses pensées Albus.
-Hum ?
-Tu baves…
Albus ricane. Il adore taquiner son meilleur ami. Mais ce dernier, est déjà replongé dans ses pensées. Il regarde le tableau de Rose, comme il l'appelle. Aujourd'hui, elle est de bonne humeur. Elle discute avec Allénore, sa meilleure amie. Sa cravate bleue et bronze est mal mise, son col de chemise est tout retourné. Il y a des cernes sous ses prunelles. Et ce sucre sur ses lèvres… Mais Rose est la plus belle œuvre de cette pièce. Peut-être parce qu'elle n'a rien de parfait. Peut-être parce que ce sont ses petits défauts qui la rendent encore plus attirante.
Il la regarde reprendre un autre bonbon plein de sucre. Elle en éparpille partout sur sa robe de sorcière et sur ses livres qu'elle époussette. Elle s'approche de son cousin et de Scorpius.
- On ne vous a pas vu ce matin ! commence la rousse.
Allénore s'assoit à sa place habituelle, entre Albus et Scorpius qui s'efforce de ne pas fixer la bouche de Rose. Cette bouche pleine de sucre. Cette bouche sûrement douce. Cette bouche… La bouche douce et sucrée de Rose…
L'aînée des Weasley-Granger raconte sa journée en faisant de grands gestes. Quand il l'écoute, quand il entend le son de sa voix, il se dit que Rose est bien plus qu'un tableau. C'est aussi une musique. Un opéra. Une mélodie, toute une symphonie. Rose, c'est tous les arts du monde en une seule personne. Quand elle passe sa main dans ses cheveux, il a l'odeur de la vanille et de la noisette qui se mélangent à l'air. Ça chatouille ses narines, ça le transporte. Quand elle bouge, on dirait qu'elle danse, qu'elle est libre. Quand elle s'arrête, on dirait une sculpture, parfaite, immobile, figée dans le temps.
- Ça ne va pas Scorpius ? demande la jeune-fille. T'as l'air distrait.
- Si, si…
Elle fronce les sourcils. Elle passe une main dans sa chevelure.
- T'as juste du sucre au coin des lèvres…
- Oh !
A l'aide de ses pouces, elle retire les restes des sucreries qu'elle a dévoré. Scorpius soupire. Un jour, il lui dira… L'amour n'est pas un sentiment. Quand Scorpius regarde Rose, c'est une évidence. C'est un art. Parce qu'il est comme cet artiste un peu perdu, et Rose est sa muse. C'est certain. L'amour n'est pas un sentiment, c'est un art.
