Prologue
Pourriez-vous répéter s'il-vous-plaît?
Septième année de scolarité dans ce château qu'on pouvait qualifier de féerique. En somme, assez irréaliste pour la moldu qu'elle était lorsqu'elle avait reçu sa lettre d'admission. Imaginez-vous un peu, un jour vous réveiller comme à votre habitude; descendre les escaliers afin de rejoindre la douce odeur de pain au chocolat chaud qui éveillait vos sens ; vous installer à table après avoir échangé un sourire avec vos parents déjà habillés et prêts à sauter dans leur voiture afin de rejoindre leur travail ; vous frotter les yeux une dernière fois afin de les nettoyer des restes de votre nuit et vous étirer à vous en faire presque craquer le dos. Oui, une matinée tout ce qu'il y avait de plus normal et pourtant, un élément nouveau pointait le bout de son nez. C'était timidement, sur le bord de la table, à l'attendre. Il suffit d'un regard pour qu'elle obtienne une explication :
« _ C'est une lettre pour toi ma chérie.
Une lettre pour elle… ? Réellement ?! Son corps fit comme un bond de lapin jusqu'à cette fameuse lettre. Qui pouvait bien lui écrire ? Ce n'était pourtant pas son anniversaire, le nouvel an, Noël ou autre.
Non, elle en était sûre.
Aucune occasion de ce type pouvait justifier cet envoi. Elle prit l'enveloppe dans ses mains et put y voir une belle écriture fine retranscrivant son nom et son adresse. Elle la tourna, et se permit avec une petite appréhension d'en ouvrir le dos. Le bruit du papier se déchirant la tenait au cœur.
Qu'allait-elle y trouver ?
Elle prit une grande inspiration et sortit finalement le papier de son contenant, la dépliant délicatement. Qu'arriverait-il si elle en venait à la déchirer ? Elle se devait de faire attention! Elle retrouva cette même écriture si soignée et se redressa sans s'en rendre compte. Elle se sentait concernée. Toute son attention tournée vers les mots qui lui étaient destinés. Ses yeux suivirent le chemin qu'ils traçaient sur le papier blanc mais le cerveau ne sembla pas suivre le rythme. Elle ne comprenait rien à ce qu'elle lisait. Ce n'était pas faute d'essayer pourtant. Mais c'était si….irréaliste... Elle n'avait jamais postulé pour un collège appelé Poudlard ...Etait-il possible qu'ils se soient trompés ? Pourtant, c'était bien son nom qui se trouvait sur la lettre d'admission. Elle se tourna vers ses parents qui avaient cessé toute activité, la regardant à la dérobé, espérant ainsi deviner ce dont il s'agissait.
_ M'avez-vous inscrite dans un collège sans m'en parler ? Les interrogea-t-elle sérieusement. Son ton ne laissait pas place aux mensonges.
Sa mère parut outrée du peu de confiance que sa fille leur accordait. Malgré son niveau exemplaire dans toutes les matières, ils avaient été très clairs : c'était à elle et elle seule de décider quoi faire de sa vie, et cela commençait avec le choix dans sa scolarité. Ils n'auraient pas osé postuler dans une école sans son consentement.
_ Chérie comment peux-tu nous demander cela ? On avait pourtant été clairs.
_ J'en suis consciente, mais je viens de recevoir une lettre d'admission pour le collège Poudlard . Vous en avez déjà entendu parler ?
Ses parents furent troublés et froncèrent les sourcils. Non….ce nom ne leur disait absolument rien et pourtant, ils en avaient fait des recherches sur tous les établissements possible pour leur enfant. Son père se leva et prit la lettre afin de l'inspecter à son tour, rapidement rejoint par sa femme en un éclair. Ils l'étudièrent sous toutes les coutures. En effet...il y avait de quoi se poser des questions mais qui n'eurent pas le temps d'être plus longtemps posées, que la sonnette à l'entrée retentit. Le patriarche laissa la lettre à son épouse et alla s'enquérir de voir qui attendait à sa porte de si bon matin. Sa première réaction fut de lever immédiatement la tête afin de regarder dans les yeux l'étrangère. Il fallait dire qu'elle n'était pas petite et lui pas si grand non plus. Dans un deuxième temps, sa tête fit un aller-retour de ses yeux à ses pieds, détectant une tenue assez singulière. Était-ce une caméra cachée? Ce fut donc dans un troisième temps, qu'il regarda autour de lui, cherchant de potentielles caméras qui souhaiteraient capturer ce moment vendeur. Un grattement de gorge le ramena vers cette inconnue qui semblait ne pas apprécier son accueil. Il revint littéralement sur Terre.
_ Veuillez m'excuser Madame. Que puis-je faire pour vous ? Lui demanda-t-il chaleureusement.
_ Je viens afin de vous faire part de l'admission de votre fille dans notre établissement, informa la vieille dame aux yeux clairs d'une petite voix pincée.
Son premier réflexe sera automatiquement de s'écarter afin de l'inviter à entrer, ce qu'elle fit après un léger sourire. Elle s'aventura dans le couloir, suivi par le propriétaire qui lui indiquait le séjour. C'est ainsi qu'ils tombèrent sur la mère et la fille qui continuaient à chercher des indices sur cette mystérieuse lettre. Elles se tendirent quelque peu en constatant qu'elles avaient une invitée des plus surprenante. Ils s'installèrent sur les canapés, échangeant des regards quelque peu indécis.
_ Je suis ravie de vous rencontrer miss Granger, débuta-t-elle sincère.
_ De même, répondit poliment la fameuse miss.
_ J'imagine que vous avez de nombreuses questions et je suis là pour y répondre, continua la plus âgée.
_ Tout à fait. Nous n'avons pas postulé pour cette école.
_ Vous y êtes inscrite depuis votre naissance, rectifia l'invitée
_ Ma naissance ?! Vous devez faire erreur sûrement je…
_ Tous sorciers ou sorcières naissant en Angleterre est directement inscrit sur la liste des élèves pour Poudlard.
Cela tomba telle une bombe.
_ Pardon pourriez-vous répéter s'il-vous-plaît ? Vous avez dit sorcier ? Réagirent ses parents.
_ Parfaitement. Votre fille est une sorcière et c'est pour cela que Poudlard lui offre une scolarité sorcière la plus complète qui soit, répondit-elle imperturbable.
_ Excusez-moi Madame…
_ McGonagall, précisa-t-elle compréhensive.
_ Madame McGonagall, je pense qu'il y a erreur sur la question. Notre fille n'est pas une sorcière ou tout ce qui pourrait s'en rapprocher, assura sa mère, prenant en quelque sorte la défense de sa fille devant ces « accusations »
_ Votre fille est aussi sorcière que je le suis, trancha celle qui se déterminait comme étant une sorcière, avant de sortir ce qu'ils associèrent immédiatement à une baguette, et elle fit apparaître une boule de feu dans le creux de sa main, sous les yeux éberlués des personnes présentes dans la pièce.
Elle avait été tenté de se transformer en chat mais elle ne souhaitait pas risquer la crise cardiaque, et se contenta donc de cette simple performance qui devrait suffire à les convaincre.
_ Je peux comprendre vos doutes, reprit-elle en refermant sa main, étouffant ainsi la flamme qui s'éteignit en laissant une traînée de fumée s'enfuir entre ses doigts, mais je suis sûre qu'au fond de vous, vous savez que j'ai raison. Miss Granger a dû comme tout enfant sorcier faire de la magie instinctive, c'est-à-dire faire voler des objets, en faire disparaître voire exploser. Ne vous rappelez-vous jamais d'événements que vous n'avez pas pu expliquer ?
Ils levèrent les yeux au ciel, cachant leur désarroi. Certes, de nombreuses fois ils avaient face à cette situation mais ils avaient préféré faire l'impasse dessus, et se plonger dans un déni simple et efficace. Ils s'étaient concentrés sur ses capacités intellectuelles.
_ C'est un véritable don qu'elle doit entretenir et apprendre à maîtriser. Je serais à ses côtés pour l'y aider, en conclut le professeur avec assurance. »
C'est ainsi que Hermione Granger, meilleure amie du Survivant, de l'Elu, faisant partie du Trio d'or prit connaissance du monde auquel elle appartenait réellement. Nul besoin de raconter sa rentrée, sa rencontre avec ses amis ou ses péripéties liées à Voldemort lors de sa scolarité. Il serait plus judicieux de se concentrer directement sur le moment présent, c'est-à-dire, sa septième année où son monde allait de nouveau être retourné comme lors de la réception de sa lettre.
