Chapitre 1 La terrible découverte

Le 4 Privet Drive, Little Whinging, Surrey était depuis longtemps connu pour être le siège de manifestations plutôt bizarres. Voilà près de trente-sept ans, un des voisins, Mr Dully, avait été réveillé par un bruit affreux, digne de l'explosion d'une bombe. En regardant la rue par sa fenêtre, il avait cru distinguer une moto et trois personnes, dont une dans avec une taille peu commune.

Dix ans plus tard, le plus jeune des enfants, déjà connu pour faire des choses elles aussi étranges, avait disparu pour ne réapparaître que l'été suivant. Son oncle et sa tante avaient expliquaient qu'il allait au collège de St Brutus. Or Mr Duly enseignait à St Brutus et n'y avait jamais vu le garçon. Et c'était ainsi tous les ans.

L'été qui suivit, d'ailleurs, il eut la surprise de voir une voiture volante se balader devant cette fenêtre. L'année suivant, la sœur de son voisin s'était envolée de leur living room. Un an plus tard, il avait cru entendre une autre explosion et il s'était aperçut que le living room de ses voisins était totalement dévasté. L'année d'après, il avait entendu une autre explosion et cette fois il avait vu le gamin et son oncle à la fenêtre, manifestement en train de se disputer. Le soir même il avait surpris les deux gamins, avec Miss Figgs marchant prudemment dans la rue, le plus gros des deux garçons étant totalement endormi. L'année suivante, il avait vu sur le paillasson de ses voisins un vieil homme, pour le moins extravagant ressemblant à l'un de ceux qu'il avait vu la première nuit. L'année qui suivit fut marquée par le phénomène le plus étrange de cette liste. Les Dursley avaient préparé et vidé plusieurs fois leur voiture avant de partir tard dans la nuit. Plus tard il avait surpris le neveu s'envolait sur une moto avec d'autre personnes, toutes plus étranges les unes que les autres.

Le 4 Privet Drive resta ainsi inoccupé une année entière, sans que personne n'y vienne s'installer. Aucune agence immobilière ne sembla s'y intéressée non plus. Finalement, les Dursley revinrent l'été suivant, passablement nerveux et fatigués. Tous avaient grandement maigri. Leur fils finit par aller à l'université, ne revenant que de temps à autres pour les fêtes. Quelques années plus tard, il vint s'installer avec son épouse alors que ses parents finirent par abandonner ce lieu en proie aux évènements mystérieux.

Une petite fille vint rapidement rejoindre Dudley Dursley, et son épouse, Lucy Nielson. Le couple vécut dans une parfaite harmonie, et mêmes s'ils se furent plus rare, des petits évènements bizarres virent les hanter mais aucun d'eux ne sembla s'en offusquer. Malheureusement, Lucy Dursley disparut. La police était venue après l'appel de l'époux, qui avait découvert le corps étendu de la jeune femme. Personne n'avait compris ce qui s'était passé, et on avait conclu à un accident domestique étrange. Dudley et sa fille, Katie, demeurèrent seuls les quelques mois qui suivirent jusqu'à cette soirée chaude du fin de mois de mai.

Ce soir-là, Katie dormait paisiblement dans sa chambre, Dudley portait une attention toute relative à un programme particulièrement stupide à la télévision. Quelqu'un frappa alors à la porte. Le jeune veuf baissa le son puis se leva, se dirigea dans le hall et ouvrit la porte. Un grand homme se tenait devant lui, il avait les cheveux d'un noir jais en bataille, des lunettes rondes, des yeux d'un vert profond et une petite cicatrice en forme d'éclair sur le front et portait une robe sombre.

« Bonsoir Dudley ! commença Harry Potter.

— Ha… Harry ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? s'étonna Dudley, pour le moins déconcerté.

— Eh bien je suis venu te voir. Je suis sincèrement désolé de ne pas être venu plus tôt, j'ai appris la mort de Katie qu'il n'y a quelques jours. Mes plus sincères condoléances.

— Merci, murmura le grand blond.

— J'ai appris que tu vivais toujours seul avec Katie et je voulais prendre des nouvelles. Tiens, prends ça, ajouta le sorcier en tendant un bout de parchemin. C'est mon adresse. Si tu veux me joindre, utilise le hibou de Lucy, si je ne suis pas chez moi, il saura me trouver.

— Je ne l'ai pas gardé, avoua alors Dudley

— Ce n'est pas grave, assura Harry même si la déception pointait dans sa voix. Tu pourras en trouver un en te rendant sur le Chemin de Traverse. Tu te souviens où c'est ?

— Euh… Oui, oui. Merci. Mais pourquoi devrais-je t'appeler ? s'enquit le Moldu. Je pense pouvoir me débrouiller seul avec ma fille.

— Je n'en doute pas, quoi que. Mais laisse-moi entrer. Je dois justement te parler d'un petit détail sur ta fille, » confia le sorcier.

Dudley s'écarta et son cousin entra. La maison n'avait presque pas changé depuis qu'il l'avait quittée, un certain 27 juillet 1997. Seuls des instruments modernes avaient remplacé les anciens et des photos de Katie étaient posées sur les meubles.

« Mouais, ça n'a pas trop changé ici, constata-t-il. Comment va ta fille ?

— Euh… bien. Elle est gentille, douce, agréable. Elle ne pleure pas souvent la nuit. Elle n'a pas encore vraiment compris que… que Lucy était… partie. »

La voix du Moldu se brisa tandis qu'il regagnait le fauteuil qu'il avait quitté. Harry s'installa sur le canapé faisant face sans y avoir été invité.

« Quel âge a-t-elle à présent ? s'intéressa-t-il.

— Elle a cinq ans, pourquoi ?

— Hum… N'as-tu jamais rien remarqué de bizarre ? Des phénomènes inexpliqués lorsque elle ressent une forte émotion, un peu comme moi avant ?

— Pas vraiment, avoua Dudley. Il y a toujours eu des petits trucs bizarres, mais je croyais que c'était dû à Lucy. Cependant le jour des quatre ans de Katie, elle a explosé de joie. Je ne l'avais presque jamais vue aussi joyeuse. J'étais allé chercher la caméra pour filmer le gâteau et Katie serait apparemment tombée de sa chaise, sans la moindre égratignure. Je pensais que c'était une blague, alors j'ai joué le jeu.

« Peu de temps après, Lucy est morte alors qu'elles étaient toutes les deux à la maison et moi chez papa et maman. La police n'a pas encore compris comment Katie a survécu.

— Et bien je suis en mesure de t'y répondre Dudley. Katie est une sorcière qui possède déjà de fabuleux pouvoirs. »

Dudley se leva comme s'il avait reçu une décharge électrique.

« Ma fille une sorcière ? Une… comme toi ? questionna-t-il.

— Oui, une comme moi Dudley, confirma Harry.

— Tu m'avais dit qu'il y avait un risque que ça arrive, se rappela le grand blond.

— En effet. Lucy était une sorcière, et ma mère – ta tante – ce qu'on appelle une Née-moldu. Il y avait de forte chance à ce que Katie fasse également partie de ma Communauté.

— Tu n'es pas là pour me l'enlever, dit ? s'inquiéta Dudley.

— Non, ne t'en fais pas, rassura le sorcier. Je viens ici prendre des nouvelles, c'est tout. Tu dois savoir que Katie est déjà inscrite à Poudlard, mon école. Cependant, elle n'y est pas obligée de s'y rendre. Sa mère n'y est pas aller par exemple.

— Ah bon ? s'étonna le Moldu.

— Non, je n'ai pas trouvé son nom dans les registres. Ce qui m'amène d'ailleurs à te poser une question : est-ce qu'elle s'est déjà présentée sous un autre nom ?

— Que veux-tu dire ?

— Le Ministère a enquêté sur la mort de Lucy, révéla alors Harry. C'est la procédure. Cependant, au cours de l'enquête, il s'est avéré qu'il n'y avait aucune trace de la naissance d'une Lucy Nielson, nulle part. Alors, a-t-elle déjà mentionné un autre nom devant toi ?

— Euh… Harry… C'est très embêtant. Elle est morte accidentellement…et…

— Son nom Dudley, insista le sorcier d'une voix ferme et déterminée.

— Elle s'appelait Ursula…Ursula Gaunt. Elle n'a jamais connu son père ou sa mère. Elle a été dans un orphelinat, » avoua finalement Dudley en tremblant.

Harry, qui s'était levé, s'écroula dans le fauteuil le plus proche. Son intuition avait vu juste. Le meurtrier de Moore et Goodlight avait peut-être voulu lui tendre un piège, mais ses craintes étaient confirmées. C'était une pure coïncidence : la Brigade de réparation des accidents de sorcellerie était venue le voir pour lui faire part de leur découverte sur la non-existence de Lucy Nielson. Aussi, en tant que Directeur du Bureau des Aurors mais aussi parce qu'il s'agissait de sa famille, Harry avait décidé d'y aller seul.

Ursula Gaunt… Elle ne pouvait être la fille que de Morfin Gaunt, l'oncle de Jedusor. Comment… Comment cela pouvait-il être possible ? Dumbledore l'aurait su. Mais il avait lui-même dit qu'il n'avait pas le savoir absolu. Reprenant ses esprits, il continua.

« Écoute bien Dudley. Ta fille dispose d'un pouvoir hors du commun, pour son âge. Je garderais un œil sur elle aussi souvent que nécessaire quand elle sera dans notre monde. Mais surtout, surtout, ne lui révèle jamais le véritable nom de sa mère. »

Le sorcier se leva et jeta un coup d'œil dans les escaliers.

« Qu'est-ce qu'elle fait ?

— Elle dort, répondit le Moldu. Pourquoi ?

— Pour rien. Surtout Dudley n'oublie pas ce que j'ai dit, martela Harry. C'est d'une importance capitale. Si tu lui révèles la moindre chose sur sa mère, nous allons droit à une catastrophe. Je passerai régulièrement voir comment elle se porte. Sur ce je vais prendre congé. »

Harry se dirigea vers la porte, Dudley le raccompagnant.

« Au fait, comment vont tes parents ? s'enquit-il.

— Oh, ils vont bien. Ils habitent actuellement à Bristol. Papa y a implanté une firme de son entreprise. Maman fouine toujours autant chez les voisins.

— Je m'en doutais… Au revoir Dudley, à la prochaine. Si tu as besoin d'aide, préviens-moi. Je passerais le plus souvent possible. Fais attention avec Katie.

— J'y veillerai. Au revoir Harry.

— Ah une dernière chose, tu pourras transmettre un message à ta mère ? quémanda Harry sur le pas de la porte.

— Euh… Oui. Lequel ?

— Dis-lui qu'elle se trompait lourdement sur l'enfant des Rogue, » transmit Harry en fermant la porte derrière lui.

Il sortit du jardin et marcha sur le trottoir, pensant à ce qu'il venait d'apprendre. Ursula Gaunt. Il n'y avait pas trente-six façons de connaître la vérité. Il fallait qu'il le lui demande. Arrivant à Magnolia Road, il s'arrêta. Oui, il devait lui parler et le plus tôt serait le mieux. Il vérifia que personne n'était là, tourna sur lui-même et transplana.

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