Bonjour à tous et à toutes. Me revoilà avec une nouvelle traduction (ça faisait très longtemps que je n'avais rien traduit): la fic originale est de Daniella Harwood, comme je l'ai mentionné dans le résumé, et comme je l'ai dit il y a longtemps sur mon profil, j'ai la permission de l'auteur pour faire cette traduction. Il n'est donc pas nécessaire de contacter l'auteur pour la prévenir, elle est au courant. Bonne lecture.
This story is not mine, but as I menttionned in the summary only a translation of the story of Daniella Harwood, who kindly gave me her permission, as I said it a long time ago and in french on my profile. Thank you to not contact the author about that translation, she i perfectly aware of it. And if you prefer read that warning in english, I recommand you to read the story in the original text: s/7822870/1/Marry-In-Haste-Version-1. I wish you a good reading.
« L'on se marie promptement puis l'on s'en repent à loisir » (proverbe du XVIe siècle)
Sharper : Ce tourment nous guette toujours jusqu'aux sommets du plaisir
l'on se marie promptement, puis l'on s'en repend à loisir
Setter : Certains trouvent ces mots déplacés : ils se marient avec plaisir, mais s'en repentent rapidement
(The Old Bachelor, William Congreve, 1693)
chapitre 1 : Les ombres du passé
C'est une vérité universellement reconnue que lorsqu'un homme connu se marie, tous ceux qui le connaissent (et tous ceux qui ne le connaissent pas) éprouvent une curiosité presque insatiable à l'endroit de la nouvelle compagne de sa vie. Quelques soient les sentiments des jeunes mariés à ce sujet, il est bien ancrée dans l'esprit des gens que la jeune épousée leur sera présentée sitôt l'événement annoncé.
Ce fut le cas du Comte de Saffron-Walden. Ayant hérité de son titre à seulement vint-neuf ans, ainsi que de plusieurs domaines à la campagne, d'au moins deux maisons à Londres, et d'aucun parent encombrant à sa charge, toute la bonne société avait entretenu de grands espoirs sur ses perspectives de mariage- c'est-à-dire que chacun espérait que le jeune comte pose les yeux sur l'une de ses filles. Tous voulait qu'il se marie vite et bien, et quand il s'avéra qu'il ne s'en préoccupait guère, tous se dégoûtèrent de lui.
A la place, son choix se porta sur une jeune femme qui était la deuxième fille d'un gentleman qui demeurait à Longbourn dans le Hetfordshire, à proximité de l'un de ses domaine, Stoke House. Ils s'étaient rencontré à l'occasion de l'Assemblée d'Hiver de Meryton à laquelle il avait condescendu à assister, un mois avant qu'il n'hérite de son titre. Bien entendu, le village et tous ses habitants s'étaient répandu en chuchotements à l'idée qu'un vicomte avait assisté à leur assemblée, et quand il choisit d'offrir sa main à la deuxième fille de l'un des gentlemen les plus riches des environs, les bruits ne firent qu'augmenter.
Le futur comte avait passé moins de trois semaines à Meryton avant de retourner à Londres à la mort de son père. Tout le monde à l'exception de la jeune femme attendait son retour, mais tous furent surpris d'apprendre qu'il lui avait offert sa main et qu'elle l'avait accepté.
Deux ans avaient passé. Cette durée n'aurait eu en soi rien de remarquable n'eut été le fait qu'après le retour du jeune couple à Londres, la nouvelle Comtesse de Saffron Walden n'avait été vue en société qu'une fois, lors de sa présentation à la Cour. La Société était sous le choc. Beaucoup s'inquiétaient, certains se vantaient, quelques uns doutaient, mais la plupart se taisaient. Tous se demandaient pourquoi l'on n'avait jamais revu la Comtesse.
On se le demanda encore plus quand, de manière complètement inattendue, le Comte fut retrouvé mort au printemps de l'année 1811. Les circonstances de sa mort s'avérèrent délicieusement scandaleuses. Il avait été éjecté de son char alors qu'il roulait à fond de train sur une route mal entretenue, conformément à la tradition de son club, le club Four-Horses.
La Société attendait désormais avec impatience que la Comtesse fasse son apparition. Dans la mesure où le titre des Saffron-Walden se transmettait par les lignées masculines et féminines, on supposait qu'elle entrerait en Société le plus rapidement possible. Tous attendaient désespérément qu'elle accorde sa main à l'un de leurs fils bien-aimés.
Mais ce ne fut pas le cas. À la place, la Comtesse quitta Londres, et on ne la revit pas, de même qu'on entendit plus parler d'elle.
Cette femme est-elle obligée de parler aussi fort ? fut la première pensée qui traversa l'esprit de Mr. Fitzwilliam Darcy lorsqu'il arriva à contrecœur à l'assemblée de Meryton dans le Hetfordshire ce soir-là.
La femme en question parlait toujours, ou plutôt se plaignait toujours quand Sir William Lucas, qui avait abordé Darcy et son ami dés leur arrivée le tira – Bingley était beaucoup plus consentant- aux côtés de la dite-dame et des deux femmes plus jeunes qui se tenaient à ses côtés.
« Je me dois vraiment de protester de ce que tu dise vivre confortablement, Lizzie. C'est peut-être Stoke House, mais je pense que le petit salon devrait être plus grand. »
Heureusement, ce fut à ce moment-là que Sir William choisit de l'interrompre.
« Mrs. Bennet, puis-je vous présenter Mr. Bingley ? Il a exprimé le souhait de vous rencontrer, vous et vos filles. »
Que Bingley ait réellement exprimé à haute-voix ce souhait, Darcy (ni son ami d'ailleurs) ne le sut jamais. Tout ce dont Darcy se souvenait, c'était que Bingley avait fixé son regard sur la jeune femme qui, à son sens, souriait trop, et avait dés lors perdu toute conscience de son entourage.
Mrs. Bennet, désormais présentée au nouveau locataire de Netherfield Park, en oublia la taille trop petite du petit salon de Stoke House et se rengorgea.
« Mr. Bingley, quelle joie de vous rencontrer ! Voici Jane, ma fille aînée, et Mary qui est assise juste là. Et Kitty et Lydia, mes deux plus jeunes sont en train de danser. Et bien sûr, voici ma deuxième fille, la Comtesse de Saffron-Walden. »
Si Bingley avait passé outre le discours de Mrs. Bennet pour reporter son regard sur la jeune femme qu'il connaissait désormais comme Jane, l'intérêt de son ami se renouvela tout à coup.
La réputation de Mr. Darcy comme l'homme le plus riche du Derbyshire lui avait assuré la rencontre avec feu le Comte, et comme tout le monde dans la Société, il s'était interrogé sur l'identité de la Comtesse. Et maintenant, il était le premier à poser les yeux sur elle.
Et à en être subjugué. La Comtesse était une beauté. Mr. Darcy se retrouva capturé par ses yeux enchanteurs qui s'accordaient à la perfection à ses cheveux. Cependant, un troisième élément combiné aux deux autres captiva son attention : elle cachait sa vraie personnalité à la société qui l'entourait, en donnant à voir un visage qui présentait toutes les caractéristiques de la joie de la soirée, mais en cachant en réalité ses véritables sentiments sur le sujet.
Darcy avait déjà vu ce regard, et beaucoup trop récemment à son goût. C'était le même regard qu'avait eu sa sœur la première fois qu'elle s'était trouvé en compagnie d'autres personnes que lui après Ramsgate. Darcy s'était juré en voyant ce regard de faire tout ce qui serait en son pouvoir pour rendre à Georgianna le bonheur qu'elle avait auparavant toujours ressenti et exprimé, et maintenant, en regardant la Comtesse de Saffron-Walden, une femme qu'il n'avait jamais rencontré jusqu'à présent, il se surpris à faire la même promesse.
« Et vous, monsieur, aimez-vous autant danser que votre ami ? »
Darcy retourna à regret son attention sur Mrs. Bennet qui le tirait de son enchantement. Un simple regard à son ami lui suffit pour comprendre que celui-ci avait déjà réalisé son premier vœu de la soirée, danser avec un ange nommé Jane. En temps normal, il n'aurait pas acquiescé face à la tentative on ne peut moins subtile de cette mère entremetteuse, mais cette fois-ci, c'était différent.
« Pas autant que lui, mais je me soumet néanmoins à la tradition. Comtesse, si vous n'avez pas d'engagement, me ferez-vous l'honneur de m'accorder la prochaine danse ? »
Elle parut surprise, pensa-t-il, de sa demande, et sa réponse positive, il en était sûr, fut plus mue par le désir de se trouver éloignée quelques instants de sa mère que par le plaisir de danser. Prenant sa main tendue, Darcy la conduisit doucement sur la piste de danse derrière sa sœur et Bingley, mais au dernier moment, il se tourna vers elle et qui proposa :
« Vous déplairait-il de profiter du balcon pour prendre un peu l'air ? Cette pièce est étouffante. »
Après l'avoir escorté dehors, il s'écarta et s'appuya contre la balustrade. Il vit ses épaules se détendre de soulagement et attendit patiemment qu'elle trouve le courage de le rejoindre.
- Je vous remercie, monsieur, commença-t-elle lorsqu'elle se fut à son tour appuyée à la balustrade.
- Ce n'est rien, je vous assure, répondit Darcy. Vous paraissiez en avoir besoin.
- Je reconnais que c'est vrai, acquiesça la Comtesse. Vous êtes très perspicace.
- Pas tant que cela, se défendit Darcy. Ma sœur a souvent l'air ainsi lorsqu'elle se trouve en société. Elle est assez timide, et étant son seul compagnon permanent, j'essaye toujours de la réconforter. Il est vrai que je suis moi-même prompt à mettre en place la même stratégie de défense.
Il se tut un instant et se tourna vers elle.
- Mon expression cependant, si j'en crois ma sœur, donne l'impression du contraire : on me prêterait une attitude offensive, ajouta-t-il.
Elle gloussa.
- Effectivement, vous êtes très effrayant.
- Que voulez-vous, il faut bien repousser les entremetteuses !
- Pas tout le temps !
- Vous seriez surprise, répliqua-t-il avec un sourire.
Il se retourna pour reprendre sa pose d'origine.
- Nous pouvons rester ici aussi longtemps que vous le désirez.
- Malheureusement non, répondit-elle. Ma mère va remarquer ma disparition, même si j'aurai souhaité que Jane soit le centre de l'attention ce soir.
Elle soupira.
- Je souhaiterais ne pas être venu.
- J'espère que vous ne souhaitez cela qu'à moitié !
- Qu'à moitié, c'est vrai.
Elle lui sourit. C'était un vrai sourire, et Darcy eut conscience du grand honneur qu'elle lui faisait.
- Je dois avouer, répondit-il avec honnêteté, que je ressentais le même sentiment jusqu'à vous rencontrer.
Elle rougit. À travers les rideaux, ils entendirent l'orchestre entamer une série de notes, et elle lui tendit la main.
- Il me semble vous avoir promis cette danse, monsieur.
Darcy prit sa main, et fut irrémédiablement perdu.
Ce fut une compagnie partagée et indifférente qui rentra à Netherfield ce soir-là.
- Grand Dieu, quelle soirée épouvantable ! S'écria Caroline Bingley alors qu'ils entraient.
Darcy leva vaguement les yeux au ciel et rendit à sa sœur l'étreinte affectueuse qu'elle lui avait donné à son arrivée.
- était-ce vraiment si affreux ? Demanda Georgianna.
- Non, du moins pas en ce qui nous concerne, Bingley et moi. En fait, je doute qu'il ait seulement remarqué que nous étions à un bal.
- C'est un ange ! Déclara Bingley au même moment, confirmant les dires de son ami. N'est-ce pas que c'est un ange, Darcy ?
- Je suppose que vous voulez parler de Miss Bennet ?
- Miss Jane Bennet, s'extasia Bingley. N'est-ce pas un nom parfait ?
Il entra en dansant dans le petit salon, suivie par Georgianna et Darcy, qui, au grand amusement de sa sœur, précisa :
- Tu seras surprise d'apprendre qu'il n'a rien bu de la soirée.
- Alors Mr. Darcy, les interrompit impoliment Caroline lorsqu'ils se furent assis, qui était cette femme que vous avez honoré de votre compagnie tout le long de la soirée ?
- La Comtesse de Saffron-Walden, répondit Darcy avant d'ajouter à l'intention de sa sœur, laquelle aimerait beaucoup te rencontrer.
- Est-ce qu'elle m'appréciera ? Demanda timidement Georgianna.
- Bien évidemment, ma chérie.
- Je ne comprend pas pourquoi les gens s'agglutinent autour d'elle, continua Caroline à la cantonade. Elle aurait dû rester chez elle pour faire le deuil de son mari.
- Caroline, tu sais bien que le deuil ne va avec rien, la reprit sa sœur Mrs. Hurst, qui savait que Caroline ne se plaignait que parce que Mr. Darcy avait dansé trois fois avec la Comtesse et avec personne d'autre.
Darcy leva à nouveau les yeux aux ciel et ne répondit pas.
