Ceci était un prompt que j'avais écrit sur le thème Non retour.


La détective de Boston entendit des coups à la porte de son appartement. Elle savait qui était là, elle attendait patiemment qu'on vienne la chercher, tôt ou tard cela allait se produire. Et voilà que son souhait silencieux se réalisa. Posant son verre de tequila sur la table qui l'environnait, elle se leva de son canapé comme une âme sans vie, puis ouvrit la porte, et se mit à soupirer quand elle vit l'invitée.

''Mieux vaux tard que...Maura ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu es la dernière personne à qui je m'attendais voir à cette heure, ou même à mon humble demeure.'' Pesta lasse la brunette ne laissant pas le passage à son amie à son domicile.

''Tu connais parfaitement la raison Jane. Et je sais que tu ne souhaites pas que je m'aventure dans des explications.''

''Dois-je réellement te faire entrer ?'' La brunette se questionna plus elle-même que son invitée, et finalement, elle fit entrer son amie qui ne semblait pas vouloir partir. Isles fut sous le choc en voyant l'appartement de son amie tout comme l'apparence de celle-ci, c'était pire que lorsqu'elle s'était fait tiré dessus, son regard était vide, son apparence désordonnée. Maura ouvrit la lumière et vit les déchets couvrir le sol. Par réflexe, elle allait faire un brin de ménage mais son amie la retient ferment par l'avant bras pour la faire relever de force.

''Ne commence pas à m'ennuyer. Tu n'es pas là pour faire le ménage, alors arrête immédiatement ou je te jette d'ici !''

''Jane…''

''Oh pitié arrête avec les Jane. Tu sais que je ne veux pas que tu sois là ! Aussi tu as conscience que tu auras des problèmes si on savait qu'on s'est vues toutes les deux, je suis au beau milieu d'une affaire de meurtre. De plus, je suis mise à pied depuis plusieurs jours, et l'étau se referme lentement sur moi.'' Coupa abruptement la détective qui se réinstalla sur son canapé et reprit son activité d'auparavant, rester inerte.

''Sincèrement cela fait bien longtemps que mon emploi est devenu secondaire. Et tu es ma priorité principale. Tu m'as sauvé la vie à de nombreuses circonstances. Que ce soit lors de mon accusation de meurtre, les hommes de Doyle, les criminelles qui voulaient s'en prendre à moi, tu as toujours été à mes côtés dans ma vie si chaotique, tu as toujours été là pour moi. Il est normal que je fasse de même.''

''Normale hein ? Sainte Maura va me donner l'absolution. Comme c'est généreux de sa part.'' Ironisa amère la policière.

''Si tu veux, je peux le faire pour te soulager de tout tes tourments, je ne suis pas une nonne mais-''

''Ça suffit ! Viens aux faits !'' Coupa la détective en claquant violemment son verre de vodka sur sa table base, faisant sursauter de peur Isles qui commençait à avoir peur de sa collègue, elle ne l'avait jamais vu dans un tel état de colère. Mais elle savait qu'elle n'allait pas lui faire du mal ''physiquement''.

''Je ne croyais pas que tu étais capable de faire cela Jane… tuer un criminel de sang froid, le rechercher partout et l'exécuter à bout portant. À mon autopsie, j'ai vu qu'il ne pouvait se défendre contre toi. Les traces de brûlure à ses poignets étaient dues aux cordes que tu avais utilisées pour l'attacher. Même si c'était la pire des ordures, tu-'' Déclara affliger Maura en regardant la brunette qui avait le regard froid presque inhumain, ce n'était plus la Jane qu'elle connaissait mais une autre personne. Des larmes commencèrent à s'échapper de sa vision. La détective ne pouvait pas réconforter la légiste, c'était par sa faute que son amie endurait tout ces maux, mais elle ne pouvait en rien changer la situation, c'était bien trop tard. Le mal était déjà fait.

''Je l'ai exécuté, j'ai été un juge, le juré et son bourreau. Et c'est mon tour de payer pour mes crimes.'' Déclara nonchalamment la brunette sans aucune émotion ou remord.

''Tu as fait plus que cela ! Tu l'as traqué comme un animal, tu l'as presque battu à mort et torturé. Les impacts de balle à ses jambes, bras montraient que tu voulais qu'il souffre au maximum, il a perdu une quantité importante de sang. Je peux parfaitement comprendre quand j'ai appris son identité-''

''Non tu ne peux pas, tu ne sais rien de moi et il semblerait que moi-même je ne me connaisse pas. Je croyais ne pas pouvoir franchir certaine limite, que je serais toujours du bon côté de la loi. Je voulais être une parfaite détective malgré que je sois une femme si imparfaite.''

''Dis moi que j'ai tort Jane. Dis moi que tu le regrettes, que ce fût de la légitime défense ! Que tu ressens de la culpabilité ! Que ce malade t'avait menacé, qu'il allait te persécuter comme l'avait fait son père Hoyt. J'ai lu des études que les fils de serial-killer pouvaient emprunter la voie de leurs parents. C'était bien lui le boucher de New York ?''

''Oui. Cette pourriture n'a eu ce qu'il ne méritait après tout ce qu'il m'a avoué, ces femmes qu'il a violées et torturées…et je recommencerai de le faire souffrir si j'en avais l'occasion. Tu as vu ce qu'il a fait de ses victimes ? Il arrachait leurs yeux et les mains étaient rongé par de l'acide, quand à leurs bouches étaient cousues avec du fil chirurgical. Un véritable monstre comme son père, je les attire tous un par un.'' Cracha défaite la brune.

''Tu sais que je serai capable de faire n'importe quoi pour toi. Je sais aussi que cet homme avait proféré des menaces à mon encontre, et tu as essayé de me le cacher, c'est pour cette raison que tu as-'' Dit sérieusement la châtaigne qui s'assit sur le canapé, elle enlaça ses doigts dans celle de Rizzoli qui se crispait aussitôt de ce geste.

''Je souhaite que tu fasses ce que tu sais parfaitement faire.'' Coupa la représentante de la loi se retirant de ce geste tendre.

''Mon travail ? Faire une autopsie pour t'incriminer ? Pas question ! Jamais je ne pourrais te trahir de la sorte…pour toi, je pourrais-''

''Non arrête, j'ai merdé et j'accepterais n'importe quelle sanction.'' Coupa Rizzoli en attrapant par les épaules son amie. Maura attrapa de sa main le visage de son amie et caressa affectueusement ses joues.

''Tu sais que si tu vas en prison, tu es morte. Même moi quand j'y étais, j'avais une vie paisible.''

''Je suis capable de me défendre toute seule.''

''Je te dois tellement de chose Jane, sans toi-'' Rajouta Maura.

''Tu t'en porterai mieux. Bien, je ne veux pas de ta pitié. Allez pars ! Je ne veux pas que tu me vois me faire arrêter par la police. Tu verras ma tête à la télévision.''

''Tu n'auras pas l'occasion d'y aller Jane. J'ai supprimé toutes les preuves qui pouvaient t'incriminer.'' La brunette se recula, et observa incrédule son amie qui était grandement sérieuse. Elle savait qu'elle ne pouvait pas mentir, pas sur un sujet aussi sérieux.

''Qu'est-ce que tu as fait !'' Cracha Rizzoli qui crut défaillir.

''Je t'ai protégé comme tu l'aurais fait pour moi. J'ai fait incinérer le corps, ou plutôt, j'ai dû provoquer un incendie dans la morgue. Personne ne me suspectera, j'ai fait attention que personne ne me voit, j'ai mis des gants pour les traces d'ADN et les caméras, je les évitais. Aussi j'ai fait bien attention que tout le monde sache que je suis partie comme d'habitude.'' Énonça la châtaigne alors que la policière de Boston se leva d'un bond de son canapé et attrapa fermement le chemisier de son amie pour la ramener à son champ de vision.

''Non mais tu es complètement folle ! Tu ne sais pas ce que tu encoures ! Au moins dix à vingt ans de prison pour obstruction à la justice, et dissimulation de preuve, aussi tu es complice avec moi. Pourquoi ce sacrifice stupide ? Je croyais que tu étais plus intelligente que cela docteur Isles !''

''Tu allais avoir trente ans de prison Rizzoli. Pour un monstre qui méritait la peine de mort !''

''Et alors ? Ce sera mon absolution.''

''Non, je ne veux pas te perdre, pas toi. Je t'aime Jane.'' A cet instant Maura s'approcha des lèvres de la brunette et les embrassa. Surprise par ce geste, Jane rendit le baiser si affamé. Puis elle s'arrêta quand elle entendit les sirènes des pompiers ainsi que celle de la police, elle repoussa Isles et se précipita vers sa fenêtre et vit les lumières des gyrophares se diriger vers son commissariat.

''…oh non Maura...mais qu'est-ce que tu as fait…on est foutues toutes les deux…pourquoi !'' S'effondra sur ses genoux la brunette.

''J'ai fait ce qu'il y avait à faire, c'est-à-dire te protéger…et je le referai sans hésiter s'il le fallait …'' Déclara la légiste en s'accroupissant pour serrer dans ses bras son amie qui pleurait silencieusement.