Bonjour à vous tous! Je suis très fière de vous présenter cette histoire qui, croyez moi, a été difficile à écrire. Parce que Tolkien ne donne presque aucune précision à ce sujet, beaucoup de versions sont possibles et il est bien difficile de choisir laquelle est la plus probable. Mais je n'aurais jamais réussit sans aide. C'est pourquoi je tiens à remercier les forums des sites Barrow-Downs et Lord of the Rings Fanatics Plaza pour avoir répondu à mes innombrables questions et m'avoir aidé à aller le plus près possible de la vérité. Merci aussi à shirebound qui m'a inconsciemment donné l'idée de cette histoire.

Pour revenir à vous, chers/chères lecteurs/lectrices, j'apprécierais énormément si vous pouviez me laisser une review en passant; me dire si vous n'êtes pas d'accord à propos de quelque chose que j'ai écrit, me dire ce que vous n'avez pas aimé, me dire si vous l'auriez vu différemment, etc. Bon, assez de babillage, place au chapitre. Bonne lecture!

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Un combat perdu

Chapitre 1er

16 octobre 3018

Une fine pluie tombait du ciel, les nuages déversant leur eau depuis maintenant la veille. On pouvait entendre le bruit des sabots de Bill dans les flaques et celui du trottinement pas-si-silencieux des Hobbits épuisés. Ceux-ci marchaient chaque jour jusqu'au bout de leur force, car la situation de Frodon devenait de plus en plus désespérée. Aucune parole sensée ne sortait plus de sa bouche et c'était avec peine qu'il restait sur Bill. Mais les Hobbits gardaient un peu d'espoir d'atteindre Fondcombe en temps; Grand-Pas n'avait pas l'air de penser qu'ils étaient trop tard et cela les rassurait.

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La journée était passée de moitié. Sam se retourna pour voir si Frodon tenait bon. Il était plus pâle que jamais, les yeux mi-clos et la tête ballottant à chaque pas du poney. Voir son maître dans cet état rendait Sam malade d'inquiétude. Il ne saurait se le pardonner si M.Frodon ne survivait pas à sa blessure. Sam regarda au ciel, imaginant son maître à nouveau souriant et sans soucis, et lui-même s'occupant de son jardin comme s'ils n'avaient jamais entendu parler de l'Anneau. Oh Eru, faites qu'il guérisse. À ce moment, Sam entendit un grand son provenant d'en arrière. Il se retourna pour trouver M.Frodon, face contre terre à côté du poney. Il poussa un cri, alarmé, et courra à son maître.

"Grand-Pas!" appela-t-il, et celui-ci vint s'agenouiller au dessus de Frodon, Merry et Pippin sur ses talons. L'Homme tourna le Hobbit inconscient sur le dos.

"Il s'est évanouit. Il est en train de faiblir. . .signe qu'il faut faire vite. Je vais le porter. Venez, vite!"

Il prit Frodon dans ses bras et les trois Hobbits (sans oublier le poney) lui emboîtèrent le pas, plus anxieux que jamais. Aucun ne dit un mot pour le restant de la journée, voyant que le Rôdeur réfléchissait avec une expression perplexe au visage.

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Le soir venu, ils s'installèrent dans une petite grotte formée dans un mur de roc. Frodon ne s'était pas éveillé mais Grand-Pas n'en semblait pas surpris. Il le déposa par terre et se retourna pour trouver Merry, Pippin et Sam qui le regardaient intensément, attendant des explications. Le Rôdeur soupira.

"S'il vous plaît, Grand-Pas," commença Merry. "Nous voulons savoir ce qui se passe avec Frodon. En tant que ses compagnons, nous avons le droit de comprendre."

L'Homme s'assit sur le sol et fit signe aux Hobbits de faire de même, ce qu'ils firent.

"J'aurais préféré ne jamais devoir vous dire ceci," dit Grand-Pas après un long silence. "L'heure est grave. Frodon lutte contre l'Ombre depuis maintenant dix jours, preuve d'une grande force. Mais il a perdu le combat. Quand il se réveillera, il ne sera plus le Frodon que vous connaissez, mais un serviteur de Sauron avec comme seul but lui apporter l'Anneau."

Ici, il marqua une pause, laissant le temps aux Hobbits d'avaler ses paroles. Ils semblaient tous frappés par l'affreuse nouvelle.

"Il n'y aura aucun retour en arrière, une fois le changement fait," poursuivit le Rôdeur. "C'est pourquoi nous devrons voyager plus vite demain matin. Pour l'instant, faites ce que je vous dit. Sam, prend l'Anneau et met le en sûreté dans un de nos sacs; ne me dit même pas lequel. Il ne faudrait surtout pas que Frodon l'aie à portée de main une fois réveillé. Évite tout contact direct avec l'Anneau. Pippin, va chercher un drap que nous avons de trop et place le à côté de Frodon. En passant dans le monde des Nazguls, il va devenir invisible à nos yeux, comme lorsqu'il mettait l'Anneau, mais de façon permanente. Il faudra l'enrouler dans le drap dès qu'il commencera à disparaître pour pouvoir savoir où il se trouve. Merry, va chercher de la corde et attache lui les pieds et les mains, on ne prend pas de chance, il pourrait vouloir nous combattre vu que nous le gardons prisonnier. Attache le bien fort. Allez-y!"

Les Hobbits se sentaient pris dans un cauchemar. Les yeux embués de larmes, ils accomplirent la volonté de Grand-Pas; après quoi ils revinrent à lui.

"Bien," dit l'Homme. "Maintenant, rappelez-vous toujours de ceci : n'écoutez pas ce que Frodon vous dira de faire; ce n'est pas le vrai Frodon qui vous parlera."

Les Hobbits acquiescèrent.

"Allez dormir, mes amis," poursuivit-il. "Je prends la garde cette nuit."

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Aragorn fumait sa pipe, le menton sur les genoux. Il regarda les Hobbits qui dormaient seulement depuis quelques minutes. Jusqu'alors, ils n'avaient put trouver le repos car ils avaient enfin réalisé le drame de la situation. Aragorn avait entendu leurs sanglots sans savoir s'ils venaient d'un seul ou des trois Hobbits à la fois.

Maintenant qu'ils dormaient tous, Aragorn ne retint pas ses larmes. Il avait toujours dut cacher ses inquiétudes et ses émotions pour ne pas inquiéter les Hobbits. Mais maintenant, il laissa place aux pleurs. Il ne pouvait plus ignorer le sentiment qu'il les avait laissés tomber. Frodon leur était perdu. Il était pire que mort. Brave Frodon. Il avait résisté dix jours, mais en vain. Dix jours de douleur et de tourments qu'il avait endurés, espérant atteindre Fondcombe. Porter l'Anneau lui avait coûté sa liberté. Aragorn savait ce qu'il devait faire pour abréger les souffrances du Hobbit, mais il n'en avait pas le courage. Il aurait préféré que quelqu'un d'autre eut à le faire. Et les Hobbits ne comprendraient pas que c'est ce qui est le mieux pour Frodon. Plus tard, se dit-il. Plus tard.

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En se réveillant, Sam vit qu'il ne pleuvait plus. On pouvait voir le bleu du ciel au travers des nombreux nuages. Mais cela ne changea nullement son humeur. Tout pour lui était noir depuis la veille. Ils n'avaient pas réussi à sauver son maître. Pauvre M.Frodon. Tout ça était la faute de ce maudit Anneau. Sam en bouillait de rage juste à y penser. Même s'il savait que Frodon serait parti pour toujours, il refusait d'y croire entièrement. Un simple bout de couteau, même celui d'un Cavalier Noir, ne pouvait changer complètement la personnalité de quelqu'un. Il resterait toujours du bien en son maître. Il fallait juste l'aider à le faire sortir. Sam gardait espoir.

Les trois Hobbits et Grand-Pas eurent un déjeuner froid dans la grotte, après quoi le Rôdeur partit pour étudier le relief de la région. Les Hobbits rampèrent alors à l'endroit où Frodon était allongé. Pippin déroula la partie du drap qui entourait la tête de son cousin. Apparemment, Grand-Pas avait jugé la nuit dernière qu'il était temps de prendre cette précaution. Le drap enlevé, même si Grand-Pas leur en avait averti, ils virent quelque chose à quoi ils ne s'étaient pas attendu. Frodon était là, certes, mais pas de manière complète. On pouvait voir le sol de roc sous sa tête à travers celle-ci. Les traits du Hobbit étaient encore visibles mais à peine. Si on oubliait sa transparence, il avait tout simplement l'air endormi. Frodon était en train de les quitter. Cette vue apporta des larmes aux yeux de Merry et de Pippin. Il n'y avait plus aucun moyen de nier la réalité. Ils s'éloignèrent, voir leur cousin dans cet état leur étant intolérable. Sam resta au chevet de son maître. Ce dernier disparaissait à vue d'œil. Mais Sam ne perdait toujours pas espoir. Il saurait ramener M.Frodon.

C'est à ce moment que Frodon Sacquet s'effaça de ce monde pour ne plus jamais pouvoir être revu, sauf par ceux portant l'Anneau Unique à leur doigt. Samsagace fut le seul témoin de son départ.

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Quelques temps après, Grand-Pas revint.

"Nous devons retourner vers le sud," leur annonça-t-il. "Il nous faut descendre et trouver le Gué de Bruinen."

Ils se remirent alors en route, Grand-Pas portant Frodon. Même si la hâte ne pouvait sauver le Hobbit, l'Anneau ne serait pas en sécurité tant qu'ils n'avaient pas atteint Fondcombe.

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Ils avaient marché quelques heures pour ensuite s'arrêter vers le milieu de la journée. Sam en profita pour cuisiner le dîner pendant que Grand-Pas abreuvait Bill. Merry et Pippin, qui étaient assis près du feu, aperçurent soudain que Frodon bougeait. Ils se précipitèrent à ses côtés. Ses mouvements avaient atteint une vivacité étonnante et son bras gauche n'était apparemment plus paralysé. Il se débattait avec une grande force. Il poussa des cris inhumains qui donnèrent des frissons à Merry et à Pippin. Sam et Grand-Pas regardaient la scène de loin.

"Détache-moi, sale Semi-Homme!!!" cria Frodon de la même voix puissante et étrange. Il frappa de ses mains attachées la tête de Pippin. Ce dernier, étourdi, fut guidé par Merry hors portée de leur cousin. Sam les rejoignit.

"Est-ce que ça va, M.Pippin?" demanda-t-il.

"Ne t'inquiète pas, Sam," répondit Merry. "Il a la tête dure."

À ce moment, Grand-Pas arriva. Il tâta le cuir chevelu de Pippin, qui repoussa sa main lorsqu'elle toucha une ecchymose naissante.

"Vous survivrez, Peregrin," lui assura-t-il. "Vous n'aurez qu'un petite bosse pendant quelques jours."

Il retourna ensuite son attention à Frodon, qui protestait encore en criant de sa voix immonde.

"Que ferons-nous de lui?" dit Sam.

"Il faut l'attacher de manière à ce qu'il ne puisse pas nous nuire. Il faut le bâillonner aussi, il nous localiserait trop facilement," expliqua le Rôdeur.

"Pourquoi ne pas juste l'assommer?" questionna froidement Merry. Le fait que Frodon ait frappé Pippin lui avait montré à quel point il n'était plus lui-même.

"Merry," dit Grand-Pas en soupirant et en s'agenouillant devant son interlocuteur pour lui parler face à face. "Enfoui sous ce démon vie encore votre cousin. Il est prisonnier du contrôle de Sauron et il en souffre terriblement. Mais il ne peut pas le combattre. Si vous, Meriadoc, êtes capable de l'assommer, allez y, je ne vous en empêche pas."

Merry ne dit rien et baissa les yeux.

"Soyez forts, mes amis," dit Grand-Pas, s'adressant à tous. "Nous devons continuer notre route jusqu'à Fondcombe car, ne l'oubliez pas, nous sommes traqués par les Cavaliers Noirs. Venez."

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Au soir, ils s'arrêtèrent au sommet d'une colline dont la montée avait épuisé les Hobbits. Grand-Pas était aussi très fatigué à cause des protestations physiques de Frodon. Le garder en place s'était avéré très demandant.

Ils avaient fait un petit feu tant la nuit était froide. On avait attaché Frodon à un vieux pin près de leur camp. On pouvait encore entendre ses cris assourdis mais ils s'étaient calmés. Sam avait pris la garde cette nuit là. Il s'était assis à côté de Frodon car, même si son maître n'était plus lui-même, Sam ne renonçait pas à ses devoirs de serviteur. Il constata avec contentement que tout le monde dormait, mettant à part lui, Sam, et Frodon.

"Il n'y a plus que vous et moi, M.Frodon," dit-il, s'adressant principalement à lui-même. "Les autres sont tous partis là où il n'y a plus de problèmes ou d'inquiétudes. "Le sommeil est un cadeau que l'on offre à soi-même." disait l'Ancien. Mais quand. . ."

Mais il ne finit pas sa phrase, croyant avoir entendu la voix de son maître. En écoutant attentivement, il comprit que la voix venait de la forme enroulée d'un drap à ses côtés. De Frodon. Ce n'était plus la voix bizarre et inhumaine qui en sortait habituellement mais celle du maître du doux temps de la Comté. Sam enleva son bâillon, sachant que c'était un peu risqué. Fallait-il croire ce qu'il dirait? Grand-Pas les avait averti à ce sujet mais il ne parlait peut-être pas d'un situation comme celle-ci, aussi incroyable qu'elle puisse être.

"Sam! Je t'en supplie!" dit la voix de son maître, suppliante. "Détache-moi! Ils arrivent! Je t'en conjure, Sam! Détache-moi!"

À suivre. . . . . .

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C'est ici que tout se décide. J'ai choisi de faire deux suites possibles à ce chapitre. C'est pourquoi la fic n'aura que deux autres chapitres (les deux possibilités, si vous n'aviez pas fait le lien). S'il vous plaît, laissez moi une review avant de partir. Pretty please?