Everyday I love you less and less.
Blabla d'usage :
Auteur : Lymnilia
Rating : T. Pas de lemon prévu, mais bon.
Disclaimer : Tout ce qui n'est pas à JKRowling m'appartient. Je parle bien sûr des personnages originaux rencontrés. Le titre est une chanson des Kaiser Chiefs, le titre de ce prologue appartient aux Pipettes.
Genre : Univers Alternatif, Romance, Slash
Warnings divers : Ceci est un univers alternatif donc sans magie. Ceci est également un slash, ie cette fanfic met en scène des relations homosexuelles. Si ça vous dérange, d'une façon ou d'une autre, rien ne vous oblige à lire.
Pairing : Sirius Black/ Severus Snape (principalement)
Because it's not Love…
L'été touchait lentement à sa fin. Les jours raccourcissaient, le soleil était un peu moins brûlant, l'immense majorité (moins quelques privilégiés) des habitants de Londres étaient rentrés et profitaient des derniers beaux jours pour faire leurs courses en famille, afin de préparer au mieux cet éternel fléau qu'était la rentrée des enfants. Enfants qui savouraient la dernière chance qu'ils avaient de courir dans tous les sens sans être gênés pas les couches de vêtements que les adultes leur collaient sur le dos le reste de l'année.
Cette frénésie de consommation studieuse et ensoleillée laissait bien sûr de marbre la très noble et très ancienne maison des Blacks qui avaient envoyé un domestique acheter ce qui ne pouvait pas être livré. Il était hors de question que l'un de ses membres se compromette avec le petit peuple, fut-ce pour quelques heures.
Sirius et Regulus Black, les fils de la maison, savouraient donc la fin des congés d'été dans une même décontraction ensoleillée, pareillement tranquilles et insouciants mais certainement pas ensemble. La situation était simple : il était impossible qu'ils passent de bonnes vacances qu'ils n'étaient pas à (au moins) cinquante kilomètres l'un de l'autre.
Le plus jeune avait ainsi insisté pour obtenir la grande maison de campagne, le manoir familial, perdu au fin fond du pays de Galles, planté au milieu d'un immense terrain boisé. Entouré de cousin (e) s et autres fils (le) s de la haute société qui seraient tous un jour aussi fortunés les uns que les autres, il passait ses journées à dormir et ses nuits à boire et faire la fête. Selon ses propres mots, il profitait de sa jeunesse.
Sirius avait préféré la molle activité de Londres, qui ne s'arrêtait jamais, même ralentie par la chaleur étouffante et la désertion de ses habitants. Il jouissait seul de la grande maison abandonnée par ses géniteurs, seul avec le majordome et la gouvernante, bien sûr. Seul, abandonné à lui-même, livré à ses propres bons soins. Tranquille. Libre de faire précisément
ce qu'il voulait, avec absolument qui il voulait.
Et celui qu'il voulait n'était pas tant ses bien-aimés maraudeurs que le très fier et très serpentardesquement sexy Severus Snape. Ce qui signifiait qu'il n'était sexy que pour ceux qui le méritaient, ce qui arrangeait bien les affaires du premier-né des Blacks qui n'avait pas tout à fait envie que tout le monde sache à quel point son chéri était attirant et alléchant quand il le voulait bien. Pour Sirius, il le voulait très bien, et très souvent.
Par exemple, quand il était allongé dans l'herbe un peu sèche d'un parc vide, les yeux à moitié fermés et les cheveux en bataille, et bien le jeune Black pouvait dire en toute objectivité que toute sa personne était un appel lancinant à la débauche du corps et de l'esprit. Parce que sous ses airs coincés et frigides, Severus était un joueur de la pire espèce, toujours près à toutes les distractions. Nombreux étaient ceux qui s'étaient fait avoir, et Sirius avouait sans trop faire de difficultés qu'il faisait partie de ses victimes. Mais qui aurait pu deviner que sous son masque de froideur se cachait un enfer brûlant de luxure et de sensualité ?
Le jeune Black, bien que pas beaucoup plus réveillé, devait bien admettre qu'il adorait positivement et littéralement ce garçon apparemment taciturne, et arrogant, et antipathique, et en fait indépendant, et fier, et même timide. Enfin, timide, ça dépendait des circonstances hein.
-Sirius, tu sais, on crevait moins de chaud dans ta chambre, marmonna-t-il, le nez enfoncé dans la terre désespéramment chaude et poussiéreuse. L'interpellé ouvrit difficilement un oeil et le fixa tant bien que mal dans la direction de son petit ami, allongé contre lui.Il dû fournir un effort énorme pour s'insurger contre tant de mauvaise foi, se décollant tant bien que mal du sol.
-C'est toi qui a voulu qu'on sorte, saloperie, grogna-t-il en soulevant une mèche de cheveux noirs qui lui tombait sur les yeux.
-Non, moi j'ai juste suggéré qu'on fasse autre chose que s'envoyer en l'air toute la journée. C'est toi qui en as conclu qu'on devait sortir. Pas ma faute. Et puis tant qu'à sortir, t'aurais pas pu choisir un coin avec de l'ombre ? »
Il grommelait. Il marmonnait. Il se plaignait, et grognait, tout le temps, et rien n'était jamais de sa faute. Et pourtant, Sirius le trouvait… adorable. Et puis c'était toujours drôle de l'entendre râler, il fallait toujours trouver un moyen différent de lui rendre le sourire. Mais attention, Sirius voulait son vrai sourire, pas l'espèce de grimace qu'il montrait au reste du monde.
Cette fois ci, il opta pour l'option Je-laisse-ma-main-se-balader-où-elle-veut-et-tant-mieux-si-elle-a-rien-a-y-faire. Ce qui eut le mérite de déclencher au moins un grognement un peu moins agressif que les autres. Il en profita pour attaquer –un peu malhonnêtement, il l'avouait, mais il restait le fils de ses parents.
-Ça t'a pas tant gêné, ces derniers jours de pas sortir du lit. T'avais plutôt même l'air d'avoir envie d'y rester indéfiniment… » Et si en plus il lui disait ça en mordillant un bout –tout petit hein- d'oreille, en parlant tout tout tout doucement pour être sûr que Sev l'écoute bien attentivement, il était sûr de réussir son effet.
-Ouais, ben aujourd'hui faut croire que non, lui fût-il répondu. Bon, il allait revoir ses certitudes… La logique aurait voulu que ça fonctionne. Or non seulement Sev n'agissait pas de façon logique, mais la logique de Sirius s'appliquait surtout à la gente féminine, à laquelle Severus lui avait prouvé plus d'une fois ne pas appartenir. Mais Sirius était un adolescent sans boutons, et donc plutôt ralenti de la comprenette. Décidant de ne pas entendre les « c'est pas le moment » et autre « c'est pas tout à fait l'endroit », il se colla dans le dos de son rabat joie de petit ami et embrassa sa nuque. Oui, parce qu'en plus d'être décérébré comme tout ado se doit de l'être, Sirius était têtu.
-On reprend les cours dans trois jours… Ça va être dur de le trouver, le moment, et l'endroit encore plus. Oh et puis essaye même pas de me faire croire que subitement, t'as plus envie du tout ? »Severus se retourna. Il avait l'air un peu plus réveillé, d'un seul coup… étrange. Et son regard était très, très noir (ça c'était normal) et très, très mauvais (et ça, c'était flippant)
-Et pourquoi subitement, s'il te plaît ?
-Parce que qui est-ce qui a traumatisé le majordome en me sautant dessus ce matin ?
-C'était y a des heures, faisait moins chaud, on était chez toi, et puis ce vieux pervers était bien content de nous mater avant de jouer les grands pères choqués. Oh et vire ta main de là sale clébard, on va avoir des emmerdes si quelqu'un vient. » Jeu, set et match. Sirius n'avait pas du tout apprécié l'insulte, alors il mordit férocement un bout d'épaule à sa portée, mais il devait bien admettre que Severus avait marqué facilement deux ou trois points d'un coup là. Alors il se contenta de grogner quelque chose comme mouais et ferma les yeux.
Ce fut la voix de Severus qui l'empêcha de s'endormir :
-Tu crois qu'à son âge, on peut encore avoir une vie sexuelle ? » Il fallut quelques secondes à Sirius pour comprendre de quoi il lui parlait…puis il eut une de ses très rares éclairs de génie, qu'il regretta presque aussitôt.
-Pourquoi tu me demande ça, précisément ?
-Pour pas que tu dormes… et puis je me demande pourquoi est-ce vieux pervers éprouve le besoin de nous écouter à chaque fois qu'il sait qu'on est en train de s'envoyer en l'air. » Là, c'était sûr, Sirius ne risquait pas de fermer l'œil avant plusieurs jours.
-Qu'est-ce qui te fait dire ça, marmonna-t-il en essayant de repousser les images mentales qui l'assaillaient.
-Sa façon de nous regarder, et puis, je sais pas… sérieux, tu crois que c'est possible ? » Sirius réprima un bâillement.
-Ben lui en tout cas, s'il en a une, c'est par procuration. »Severus le regarda du coin de l'œil, l'air vaguement dégoûté, lui donna un coup de coude qui eût pour avantage de le faire retomber sur le dos et s'allongea sur lui… sûrement sa meilleure idée de l'après-midi.
-Arrête, ou je vais imaginer ce vieux machin collé à la porte et ça va me couper définitivement toute envie., lui glissa-t-il en défaisant les rares boutons encore fermés de sa chemise.
-Je croyais que justement, t'avais pas envie de toute façon, demanda Sirius en essayant de lui voler un baiser. Faute de mieux, il décida de s'occuper de son cou, où il s'appliqua à laisser une marque d'une taille raisonnable. Severus bascula la tête sur le côté pour lui laisser plus de place, ses longs cheveux noirs se répandant sur le sol.
-Je dois bien admettre que pour un néandertal de Gryffondor, t'as de bons arguments.
-Je te retourne le compliment, espèce de serpent graisseux. » Il récolta un coup sur le crâne et réagit juste assez vite pour empêcher son petit ami de se relever.
-Ton petit pote Potter n'a aucun imagination pour ce qui est des insultes. D'ailleurs, j'espère que cette année vous allez vous calmer sur vos blagues débiles ? » Sev avait cette capacité affolante à faire baisser la température rien qu'au ton de sa voix. Il était magique ce mec, parfois. Rarement, mais parfois.
-Que veux-tu, il essaye encore et toujours d'impressionner Evans. Et avant que tu me demande, je l'accompagne pour l'empêcher d'aller trop loin. Je sais bien qu'il est un peu con, parfois…
-Erreur, il est toujours très con, le coupa Severus en essayent avec un peu moins de virulence de se dégager.
-Si tu veux, concéda Sirius. Il est con…bon très con, ok, mais il le fait pas exprès. Je t'assure, c'est pas sa faute !
Severus grogna, Sirius soupira et un chien passa dans l'allée. Heureusement qu'ils étaient dissimulés par deux énormes buissons absolument pas taillés.
-Je vais tout faire pour essayer de le calmer, promit-il.
Severus renifla, Sirius soupira et une voix d'enfant appela un chien, sûrement celui qui venait de passer.
-Je te le jure, continua-t-il en espérant être convaincant. Oui, James avait des accès de connerie assez énorme, comme lui, comme n'importe qui, et c'était pas forcément contrôlable ! Mais ça n'empêcha pas Severus de hausser un sourcil, Sirius de les froncer et deux gamins de passer à toute vitesse devant eux -enfin derrière le buisson. Exaspéré, Sirius finit par prendre son visage entre ses mains pour le forcer au moins à voir son air sincère. Parce que oui, il était sincère.
-Je vais tout faire pour qu'il te foute un peu la paix cette année. Fais moi confiance. »
-Un peu ? sourit Severus en arrêtant d'essayer de le repousser.
-Ouais, ben, c'est James hein, je suis pas magicien, je donne pas dans le miracle moi. » Severus sourit plus franchement –de ce grand sourire que Sirius aimait voir- et l'embrassa du bout des lèvres. Il avait fini par gagner contre la mauvaise humeur de son matheux favori !
Alors il se foutait bien de la voix du gamin qui disait que « regarde maman, les deux messieurs ils font l'amour » et de la mère qui embarquait sa progéniture en poussant de hauts cris sur la jeunesse perdue et sur ces maudits hippies qui menaçaient ses chers enfants. Aucun des deux n'était hippie et ils se foutaient bien de ses morveux, mais ils n'allaient peut-être pas lui dire tout de suite. Non, c'était beaucoup plus intéressant de se regarder dans le blanc des yeux en picorant des baisers sur les lèvres de l'autre.
On était quand même bien dans ce parc, quand il était enfin vide… d'accord, la terre sèche, c'était pas forcément très confortable, mais avoir le soleil sur le visage, un petit souffle de vent pour rafraîchir l'atmosphère, le parfum de Sev qui lui parvenait un peu aux narines quand il inspirait assez fort, leurs cheveux qui se mélangeaient sur son visage… Rien qui ne donne envie de retourner en cours étudier les maths, l'histoire et la littérature, enfermé dans un château certes sans courant d'air, mais tout de même perdu au fond de l'Ecosse. Là, il avait plutôt envie que la rentrée n'arrive jamais.
…/….Bon, il est deux heures du mat', m'en vais me pieuter moi.
