I.

La boule de latex éclate contre le mur, et un rouge vermeil viens accrocher les briques.

La peinture étend ses bras d'éclabousse de gauche à droite, de haut en bas; Quelques gouttes se séparent de la tâche et…

La boule de latex éclate contre le mur, et un bleu cyan vient tempérer le rouge. Les deux couleurs se livrent une guerre sans merci; C'est à celle qui recouvriras le plus d'espace. Les…

La boule de latex éclate contre le mur. Celle ci est rou…

La boule de latex éclate contre…

La boule de…

Hé bien, ça fait beaucoup de boule de latex.

Sur l'immense mur gris, deux couleurs, nouvelles venues, se livrent une guerre sans merci. Le rouge et le bleu s'affrontent sur tous les fronts; Les plus infimes taches se font gober par des continent de peinture, et des continent de peinture se font mitrailler par d'infimes tâches.

Le soleil, aussi dur que le plat de ma main, tape très fort contre la nuque du monde. La peinture sécherais probablement aussitôt, si elle n'était pas constamment arrosée par d'autres bombes rouges et bleues;

Car ce sont des bombes qui éclatent contre le mur. Des bombes de couleur.

Les tâches s'étendent et on ne vois plus de gris.

A ce moment là, je suis satisfait.

C'est moi qui ai jeté les bombes colorées contre le mur monotone.

Il faut dire que le mur appartient à quelqu'un de tout aussi monotone; Monsieur Kil.

Monsieur Kil est le directeur de mon école. Monsieur Kil serais un homme charmant, si il était charmant; Mais il n'est pas charmant, aussi n'est-il pas charmant. C'est un homme marchant toujours droit d'une façon charmante, mais c'est pour lui une charmante façon de faire marcher les gens.

Je m'appelle Syeck. J'ai 11 ans au début de l'Histoire.

Je m'apprete à conter une histoire dans laquelle des animaux crachent le feu et la glace. Laissons là la vraisemblance, et tout ce que vous connaissez.

Un déluge de mot va s'abattre sur votre échine.

Je fais demi-tour; Je n'ai plus de bombes à peinture, et je crois que le fils de Monsieur Kil m'a vu. Je cours jusqu'à chez moi, apeuré. Je trébuche, bam, le genoux tape le sol et une ecorchure ensanglantée apparaît; Ca m'ennuie, mais pas trop.

Je laisse un peu de mon rouge sur un caillou gris.

Le ciel, bleu, m'implore de pas trop chialer et de bouger mon cul jusqu'à être hors d'atteinte.

Je bouge donc mon cul jusqu'à être hors d'atteinte.

Hors d'atteinte, ce n'est pas chez moi, finalement; J'ai changé d'avis. Le daron est un fils de pute; Il me péterais la gueule si il voyais mon genoux, parce que, oh mon dieu, quel gamin, quel irresponsable je suis, on peut pas me faire confiance, c'est ça hein, on peut pas me faire confiance, si on me lâchait la bride je creverais en quelque jours hein, pas vrai, pas vrai?

Moi je fais parti de ces solitaires, ceux que personne ne regarde en en contemplant la mélancolie; Je suis de ceux qu'on considère bête car brusque, turbulent sans avoir l'avantage d'être mignon, moi je suis juste une pile sur patte, un truc qui ne mérite pas d'estime d'après messieurs les jurés humains; Je suis qu'un sale gamin, parce que je pique le déjeuners des connards qui se permettent de jeter leurs reste et que je m'amuse à faire peur aux roucool. Vraiment, appreciez le style si vous voulez, lecteurs imberbes; Vous n'apprecierez pas l'individu. Sans doute l'individu vous apprecierez pas non plus.

Je viens de la Merdeuse; la terriblement diarrhique Safrania, capitale des viols et des gamins psychodérangés, qui justifie leur melodramatisme formel par d'immenses serenade et par des pouvoirs vaguement psychique, empruntés à des machin de type psy.

Safrania est, depuis la mort du graaaand Red et du géniaaaaal Gold, entièrement sous le joug de la tristement débile Team Rocket.

Comme Kanto en general, et puis aussi Johto, et puis aussi… Ben; a peu près le monde entier.

Et ouais, parfois, il arrive que les méchants gagnent… C'est triste hein? Tant mieux en tout cas. D'après la rumeur, moi, je suis aussi un méchant.

La vie sous la Team Rocket? C'est pas si terrible, en somme. Les dresseurs ça existe plus; Je sais pas si c'est une grande perte, je n'ai pas souvent vu de pokémons. Autrement, on bouffe assez normalement je crois, on vote pas ni rien mais bon qu'importe, on vis une vie tout à fait monotone, comme toutes les vies je pense; On mange, on bois, on pisse, on va voir un film - certes nécrosé de propagande, mais parfois tout de même relativement appreciable - et de temps en temps on draguouille une donzelle. La vie quoi.

Après, la génération de la Défaite (celle de mon père, celle qui a perdu face à la Team Rocket) le vit beaucoup plus mal; Les pokémons leurs manquent, aux pauvres bout de choux. Du coup, ils se vengent sur leurs enfants; Nous sommes comme des pokémons, mais en moins obéissants et sans pouvoir magique. Ha ha.

Moi, je crois que je suis à peu près le dernier être humain du monde à SURvivre; Les autres vivent, je survis.

Survivre, c'est quelque chose; Ce n'est pas simplement se battre pour vivre, c'est SURvivre, vivre au dessus; C'est ressentir, avoir la bave aux lèvres et l'oeil défaillant sous la rage. Il ne s'agit pas juste de se battre; Il faut aussi aimer plus que les autres, rêver plus que les autres; être extrême, ne jamais être sage et gris et terne; Il faut être à la fois plus cruel que Giovanni Sakari et plus joyeux que Gold Grief.


II.

Syeck est parti, maintenant. Quand il m'as vu l'observer depuis la fenêtre, son visage s'est déformé sous la panique, et il est parti.

Il s'est amusé à bombarder le mur de peinture rouge et bleu. Je ne lui en veux pas. Je n'ai jamais aimé le gris.

Je suis Chim. Pas bien plus âgée que Syeck, au début de l'Histoire j'ai 12 ans. Je suis une fille.

Enfin, ça, il n'y a que moi et mon père, qui sommes au courant.

J'ai passé ma vie dans le mensonge. Caché mon sexe aux autres; Personne dois savoir que je suis une femme. Sous les Rockets, les Femmes n'ont pas le droit d'étudier. Mon père, étant professeur, s'est donc refusé à ce que je me déclare. Et ainsi j'étudie.

Mon père fais partie de la Génération de la "Défaite". Il était dresseur, et opposant aux Rockets; Hélas, les Dresseurs se sont fais rouler dessus. La plupart ont été tué, isolé dans des camps; Les autres ont réussi à s'enfuir, à se faire passer pour mort, à falsifier leurs papiers. Mon père fais parti de ceux là.

Il a beaucoup de peine, mon père. Je le comprend… Du coup, il est assez sévère avec ses élèves. Il enseigne l'Histoire; La fausse Histoire, bien sûr, celle que raconte officiellement les Rockets. Celle selon laquelle, deux enfants auraient fait barrage à la Team, des années plus tôt; Red et Gold, des héros que les Rockets auraient finalement défait. Des Héros si puissant qu'à l'âge de Dix ans ils auraient tous les deux pris le trône de leur région respective; Des Héros qui toutefois, alors qu'ils étaient à l'Apogée de leur pouvoir, aurais finit par se faire battre à la loyale par Silver Sakari, l'actuel Empereur des Rockets.

Bien sûr, c'est faux. Si Red et Gold ont bien existé, ils sont mort en se battant l'un l'autre. Ils sont également responsable de la dislocation des Ligues Pokémons, qu'ils ont annihilé, laissant ainsi le champ libre aux Rockets de fonder leur Empire. Mais ça… Peu de gens le savent, peu de gens, même, veulent le savoir. Le savoir c'est s'exposer à la mort. Personne ne veut mourir.

Il y a un décalage, entre moi et mon père. Il a abandonné, et pour survivre, il a même rejoint l'ennemi.

Moi, je ne veux pas Survivre. Je veux vivre, Libre. Vivre c'est autre chose; C'est respirer partout l'odeur des cieux, c'est arpenter le monde avec dans l'oeil une lumière; C'est découvrir le mystère des naissances, c'est autre chose que Survivre. Personne de décent ne devrais vouloir survivre.