Il y avait des punitions bien injustes, et surtout non méritées.

Par exemple celle de devoir nettoyer toute une écurie juste à cause d'une petite dispute... Une dispute soldée d'un règlement de comptes ou quelques coups s'étaient échangés avec les insultes bien choisies qui allaient avec.

Pas de quoi en faire un drame donc. En plus c'en était devenu une habitude avec Jean et Eren qui se supportaient toujours aussi peu et collectionnaient les attaques verbales ainsi que les conflits plus ou moins violents.

Cette fois ils avaient écopé d'une sanction assez désagréable, enfin Jean surtout qui se retrouvait cloîtré dans cette grange à descendre du foin, s'occuper de la litière des chevaux et nourrir ces derniers...

Il n'avait rien contre ces animaux utiles et plutôt sympathiques, mais ces quadrupèdes pourtant bien innocents rappelaient des mauvais souvenirs à Jean. Des souvenirs encore tournés vers son rival. Eren qualifiait souvent Jean avec des surnoms peu flatteurs, à comparer son visage à celui d'un cheval... Brimades peut être assez justes bien que dites avec peu de tact et de gentillesse. Juste des points en plus pour rabaisser son adversaire, en somme.

Et de quoi énerver toujours plus le soldat qui travaillait encore moins de bon cœur, jetant rageusement le foin de part et d'autre. Les brindilles s'écrasaient mollement au sol, comme sa motivation qui tombait à pic.

Si ça continuait il allait y passer la nuit et être mort de fatigue le lendemain... Avec en prime les moqueries de certains dont surtout de la part de Eren qui allait s'en donner à cœur joie.

Et là un miracle pour le sortir dans ce pétrin n'était même plus envisageable.

Heureusement, fidèle à son habitude d'arriver à point nommé pour son ami, une certaine personne allait s'incruster dans ce lieu de travail pour lui rendre une petite visite.

Cette visite surprise allait changer la donne pour le sanctionné qui pensait moisir ici des heures, seul et affamé... Car oui l'heure du repas était passée et l'instructeur avait aussi pris plaisir à le punir de nourriture.
Ce n'était décidément pas son jour.

Néanmoins, son regard s'illuminait en voyant qui venait lui rendre visite. La meilleure personne qu'il pouvait espérer. Et la plus chère à ses yeux.

Marco était venu lui tenir compagnie, l'encourager, lui remonter le moral, et sûrement bien plus encore.

Et surtout il n'était pas venu les mains vides. Pour compenser la sanction de son ami, Marco avait apporté un peu de nourriture qu'il avait réussi à chaparder durant le repas. Enfin, juste un peu de pain.
Facile à voler et à dissimuler, en plus de suffisamment caler l'appétit de celui qui allait en bénéficier.

Jean souriait joyeusement comme si son compagnon lui avait apporté le meilleur repas du monde. Seulement pour lui, Marco prenait toujours de la nourriture en cachette quand son meilleur ami en était privé. Ce qui bien sûr n'était pas une chose rare.

Ainsi Jean guettait à chaque fois le retour de son compagnon qui lui sauvait la mise en lui apportant de quoi manger, et pouvoir ensuite dormir sans mourir affamé.

Le sermonnant un peu pour la forme mais lui autorisant aussi vite à profiter de ce petit en-cas, Marco avait vite cédé en regardant avec satisfaction et tendresse son ami déjà aux anges de pouvoir se rassasier.

Dévorant le pain comme si il s'agissait d'un plat de luxe. Car pour lui c'était toujours un bien au combien précieux quand son complice lui apportait ce genre de chose.

Marco était si gentil. Et même plus que de la simple gentillesse, il était mature, de confiance, et toujours là pour lui...

Cette présence irremplaçable à ses cotés, elle avait été présente assez tôt, dès leurs premiers moments d'amitié et même maintenant où leur relation s'était engagée sur un autre tournant. Une voie un peu différente bien qu'elle restait toujours aussi forte.

Le genre de relation où il n'était pas anormale ou déplacée quand deux personnes se caressent doucement les mains, échangent des petits regards pleins d'émotions avant d'enfin échanger un baiser timide mais sincère.

Même si il s'agissait d'une relation entre deux hommes les sentiments étaient présents et partagés, mais c'était toujours à cacher aux yeux des autres. Et à agir seulement en tant qu'amis pour ne pas s'attirer des problèmes.

C'est pourquoi les moments qu'ils pouvaient passer seuls étaient précieux, et il fallait savoir en profiter. Bien que les devoirs n'étaient pas non plus à oublier... Et malgré son envie de répondre à la douce embrassade de son amant, Marco se détachait bien vite et horriblement à regret pour continuer le travail forcé de Jean.

Ce dernier n'appréciait d'ailleurs que très peu de s'en souvenir si vite, et il le faisait aussi vite comprendre à son compagnon en montrant sa légendaire mauvaise humeur.

- Ce n'était pas la peine de venir m'aider, Marco.

Jean, toujours aussi fier, et qui ne voulait aussi pas montrer ses faiblesses.
Bien que avec son ami privilégié il pouvait faire tomber quelques barrières. Comme celles de ses sentiments et de sa sensibilité. Enfin, c'était encore un début.

De bonne grâce, le soldat avait laissé son complice l'aider. Surtout que niveau motivation il le surpassait largement.

Marco ne se faisait jamais punir lui, c'était même un élève modèle et toujours à faire de son mieux. L'instructeur devait déjà placer des espoirs en lui bien qu'il ne montrait que peu de satisfaction à son égard. Mais c'était sûrement pour le motiver à se dépasser. Une technique sévère mais qui savait sûrement faire ses preuves vu comment Marco se démenait pour toujours progresser.

À se dépasser et se montrer sérieux. Trop sérieux même parfois, et ça avait le chic pour agacer Jean.

Comme maintenant quand Marco installait consciencieusement le foin dans un box, avec soin et application comme en entraînement. Tellement que Jean n'y résistait pas et pour détourner son ami de ses bons principes de soldat exemplaire, il s'appliquait à réunir une conséquente poignée de foin non pas pour montrer son aide mais pour la lancer sur son compagnon concentré sur sa tâche, de manière à le faire réagir...

Et sa réaction n'avait pas tardé. Puisque après la brève surprise de la part de sa victime, celle ci avait répondu à cette attaque en oubliant de travail à effectuer. Marco avait jeté très loin son sérieux, en jetant aussi sur son ami la litière qu'il venait pourtant soigneusement d'installer.

Pire que des gamins, et sans prendre la peine de le faire à tour de rôle, ils se battaient à coup de poignées de foin.
C'était à celui qui en lançant le plus sur son adversaire et serait le premier à le faire tomber. Chose qui ne serait pas bien compliquée vu la manière dont ils étaient déjà tous les deux hilares, à se lancer le plus de débris de paille possible si bien qu'ils en étaient presque couverts.

Et le coup de grâce servant à les départager arrivait quand, à force de rire, Jean venait de perdre l'équilibre et de tomber sur sa moitié. Ce qui donnait droit à une belle défaite partagée, tous les deux affalés dans les restes de foin, en ayant encore plus sur les vêtements et leurs cheveux.

Le fou rire passé, ils reprenaient un peu de leur sérieux. Marco (bien sûr) en premier qui commençait à retirer les brins de paille sur les cheveux de son ami, en profitant même pour les caresser et les ébouriffer doucement. Jusqu'à ce que ce dernier lui prenne la main et l'embrasse sans plus de cérémonies.

Ou comment passer d'un instant de détente presque enfantine à un moment qui commençait déjà à devenir plus fort. Moins innocent surtout. Plus adulte.

Le regard de Jean avait rejoint celui de Marco qui s'était vite planté dans le sien. Amoureusement, avec toujours ce même trouble présent depuis qu'ils s'étaient rapprochés. Comme si ils se comprenaient mieux, tout en se découvrant d'un œil nouveau et curieux.

Mais cette fois c'était différent, ils étaient seuls et de bonne humeur avec ce petit jeu de combat de foin.

Les petits baisers timides de tout à l'heure étaient bien loin de ceux qui agissaient maintenant. Avides et passionnés, avec la complicité de leurs langues qui se rejoignaient toujours avec la même envie et à présent c'était elles qui étaient très joueuses.

La position devait sûrement y être pour quelque chose aussi. Jean avait finalement et sûrement volontairement accepté sa défaite et laissé Marco se fondre sur lui, pour ainsi mieux conclure ce baiser à la fois très doux mais où il lisait un certain désir de la part de son complice. Se disant même que son meilleur ami était sûrement venu le voir avec une idée en tête en plus de lui tenir simplement compagnie et l'aider.

En fait ça avait du bon d'être puni dans un lieu si calme pour y demeurer seul et tranquille... Jusqu'à la visite surprise de la bonne personne qui savait parfaitement lui changer les idées. Et qui pourrait profiter de ce moment de calme avec lui surtout.

Il se disputait à présent un second round suite à leur petit combat précédent, mais les attaques étaient légèrement différentes. Plus physiques, brûlantes et à agir sur chaque endroit sensible de leurs corps qui allaient vite se retrouver dénudés.

Marco en faisait rapidement les frais comme Jean ne voulait pas perdre ce coup ci. En ayant vite changé les rôles et fait basculer son compagnon sur le coté, en martyrisant avec une envie très assumée son cou avec des baisers plus fébriles les un que les autres. Des petits baisers assez brefs, pour ne pas lui laisser de marques surtout, mais qui savaient faire leur effet vu comme la chanceuse victime tremblait déjà d'envie.

Les caresses que lui infligeait Jean étaient aussi douces que la paille qui leur servait de lit de fortune cette fois.
Pas le plus pratique mais il ne fallait pas se plaindre quand ils pouvaient bénéficier de la tranquillité qui n'était pas chose courante les soirs au dortoir.

La tentation n'était que plus grande, et impossible à refuser. Ils étaient seuls, et vu l'heure plus personne n'allait venir aux écuries. Comme si ils se rendaient enfin compte de cette occasion qu'ils bénéficiaient, leurs mains devenaient enfin plus entreprenantes.

En profitant de cette position avantageuse pour lui aussi, Marco glissait ses mains le long du dos de son meilleur ami qui laissait échapper un petit soupir de bien être face à ces caresses et au regard insistant de son partenaire.

Il était censé finir son travail, mais Jean avait mieux à faire. Il était là plus que motivé et impatient de taquiner celui qui était gentiment venu lui rendre visite. Confortablement installé sur celui ci de manière à avoir les mains libres, il achevait maladroitement de le déshabiller en même temps que répondre à son baiser.

Ce qui n'était pas une mince affaire quand en plus l'envie lui embrouillait l'esprit. Et l'envie se faisait presque dominer par l'impatience.

Car si Jean détestait effectuer les corvées, pour ce petit travail plaisant il en était au contraire à si vite s'enflammer de motivation et d'envie. Et ouvrir sans grande retenue la chemise de son ami qui priait intérieurement pour qu'aucun boutons aient été arrachés cette fois. Cela serait beaucoup moins une partie de plaisir de rechercher dans toute cette paille

Ses inquiétudes étaient vite repoussées en voyant Jean continuer son petit jeu et tirer doucement avec ses dents sur le harnais qui lui bloquait le passage pour s'occuper convenablement de son torse.
Une chose était sûre, Jean savait très bien comment s'y prendre pour réchauffer l'ambiance et affoler toujours plus le désir de son partenaire.

C'était à se demander si le lieu calme qu'était l'écurie y était pour quelque chose, si cette fois cette étreinte était un peu plus intense et déliée.

Aussi déliée que la langue de Jean qui passait inlassablement sur le torse de son partenaire, c'était sûrement une manière de le remercier de sa visite et de lui avoir apporté à manger.

Mais malgré ces attentions il avait encore faim, une autre sorte de faim, celle qui pouvait brûler le ventre de frustration à cause de certaines envies. Cette agréable chaleur que le jeune homme remarquait aussi présente chez Marco et qui le faisait faire davantage presser son corps contre le sien de manière à ce qu'il se cambre en gémissant.

Ces douces plaintes qui se perdaient dans le calme de la pièce, et qui devenaient plus intenses à mesure que l'intensité de certaines caresses augmentaient. Des attouchements toujours aussi impatients, mais le coté agréable était à l'honneur cette fois.

Son regard décidé et passionné ne lâchant pas celui de Marco qui le lui rendait en plus de frotter doucement ses hanches aux siennes. Il en voulait encore plus lui aussi.

Un subtile message que Jean n'avait pas eu de mal à comprendre et qu'il ne voulait pas perdre de temps pour y répondre déjà que ses mains s'occupait de caresser le ventre de son ami.

Cependant, Jean avait une drôle d'impression. Cette impression désagréable d'être observé, fixement et avec un certain intérêt.
Et ce n'était pas qu'une impression vu comment son sang pourtant brûlant il y a quelques instants venait d'à présent se refroidir. En pensant surtout à la chose qu'il craignait le plus, c'est à dire que quelqu'un apprenne pour leur relation...