Note de l'Auteur : Nous le savions, les scénaristes de House MD ont le chic pour nous pondre des fins de saison, explosif et parfaitement jouissif. Mais là, nous sommes dans l'obligation de reconnaître qu'ils se sont surpassés ! Impossible pour moi de ne pas tenter d'exploiter le filon ! D'autant plus, qu'il va falloir attendre un certain temps avant la prochaine saison.
Disclaimer : Les personnages et les lieux mentionnés ne m'appartiennent pas et je ne fais que les emprunter à des fins purement distractives.
Spoilers : post 5x24
HOUSE'S MIND
Chapitre 1 : Broken
« Médicaments !!! »
A cette injonction, House se redressa sensiblement sur son fauteuil. S'il tâchait de garder un comportement le plus indifférent possible, le mouvement des ses yeux fiévreux en disant long sur son état de manque avancé. L'infirmière s'avança dans la pièce et déposa son plateau sur la pseudo table de nuit de la petite chambre. Elle amorça alors un demi-tour afin de se placer face à son patient. Patient passablement agité qui se retenait de lui arracher le petit gobelet qu'elle tenait dans sa main.
« Monsieur House… » le salua-t-elle avec un léger sourire.
Comme de coutume, cette simple phrase arracha une grimace à House. Ici plus de « Docteur » House. Bien que le personnel soignant, dans sa majorité, n'était pas sans connaître la réputation du diagnosticien, elle ne semblait n'avoir aucune existence tangible dans cet hôpital si particulier. Il retint néanmoins la pique qui lui venait à l'esprit, de crainte que le laps de temps qui le séparait de sa prise de médicaments ne s'allonge.
Depuis 1 mois qu'il avait franchi volontairement les portes de l'Hopital psychiatrique de Mayfield, il avait eu mille et une occasions de regretter cet éclair de lucidité qui l'avait poussé à admettre qu'il avait un problème. La contrainte des journées organisées à la seconde avait mis son besoin de liberté à rude épreuve. Mais cela ne présentait qu'une bien maigre partie des difficultés qui avaient suivi. En particulier, la séparation forcée de sa tendre et douce Vicodine. Un supplice auquel il frissonnait encore en y repensant. Si l'état de manque dû au médicament avait fini par passer, le souvenir du précieux flacon orange le hantait, lui donnant des sueurs froides.
« Voici votre comprimé de… »
L'infirmière n'eut pas le temps de donner le nom de la pilule. Nom bien peu important aux yeux de House, seul comptait l'effet qu'elle lui prodiguait. La douce béatitude dans laquelle il se retrouvait plonger, la majorité du temps, lui permettait de fermer momentanément la porte à tous ses doutes et toutes ses peurs.
Après lui avoir jeté un dernier regard, l'infirmière reprit son plateau et quitta la chambre après avoir fermé la porte derrière elle. House ne faisant pas parti des patients « potentiellement dangereux », il n'était pas confiné dans sa chambre et pouvait profiter des salles communes à loisir. Privilège dont il ne jouissait que rarement, préférant de loin la solitude de sa chambre aux baragouinements incompréhensibles de ses voisins de couloirs.
House s'extirpa de son fauteuil et se traîna en clopinant jusqu'à la fenêtre dont il écarta les rideaux. Le cadre était agréable, et lorsque House se décidait à sortir de sa chambre, c'était souvent pour aller dans le parc des lieux. Parc qui n'était pas sans en rappeler un autre… Il se surprit à chercher les joggeurs, comme il avait coutume de le faire par le passé. Se rendant compte de l'inutilité de sa recherche, il poussa un soupir avant de s'accouder nonchalamment à la balustrade. Une nouvelle fois, le souvenir de ses discussions avec Wilson l'assaillit.
Il s'en voulut presque de souhaiter que son calmant n'agisse pas plus rapidement. Ce genre de souvenirs ne rendait sa présence ici que plus difficile à supporter.
De plus… il attendait avec impatience de voir disparaître la jeune blonde assise sur le rebord de son lit.. Comme pour faire écho à ses pensées, Amber fit entendre sa voix légèrement nasillarde :
« Ne t'en fais pas. J'attendrais ton réveil… »
Wilson fit claquer la portière de sa voiture. Après l'avoir réveillé, il pivota en direction de la grande porte de la clinique. Son regard sombre semblait fusiller l'établissement, comme s'il jugeait ce dernier responsable de tout ce qui était arrivé à son ami Gregory House. Une attitude parfaitement ridicule qui le fit secouer la tête, navré par son propre comportement. Avec un soupir, il se décida à franchir les quelques marches qui le séparaient de la porte. Levant les yeux sur le nom de l'établissement, il marqua une brève hésitation avant d'appuyer énergiquement sur la sonnerie.
Quelques secondes plus tard, on l'introduisait dans le hall insceptisé de l'hôpital. En attendant qu'on vienne le chercher pour le mener à House, il laissa vagabonder son regard un peu partout, avec curiosité. Mais le cœur n'y était pas. Il redoutait de se retrouver en face de son ami. Durant les premières semaines, les visites avaient été interdites par les responsables de la clinique. House étant en pleine désintoxication, la menace venait de l'extérieur : il suffisait qu'une personne lui procure de la Vicodine pour que les efforts de plusieurs semaines soient réduits à néant.
Enfin, on avait fini par lui téléphoner afin de lui spécifier qu'il pouvait rendre visite à son ami, s'il le désirait. Wilson avait attendu une semaine avant de se décider. A présent dans le hall, il se rendait compte à quel point il lui était difficile d'admettre que House avait perdu la tête. Il ne pouvait s'empêcher de faire le parallèle avec son jeune frère qui se trouvait également dans un établissement du même acabit.
Etait-il maudit ? Comment se faisait-il que des personnes proches de lui aient développé pareils troubles… Il pensait être quelqu'un d'attentif mais il semblait pourtant que quelque chose de majeur lui ait échappé. Et il s'en voulait. Il s'en voulait terriblement…
« Docteur Wilson ? »
La voix le sortit de ses pensées. Un homme à la chevelure grisonnante et au ventre proéminant se tenait devant lui, un sourire professionnel aux lèvres : le chef des infirmiers se souvint brusquement Wilson.
« Si vous voulez bien me suivre, Mr House vous attend dans sa chambre… »
