Bonjour, bonsoir, qu'importe!

On se retrouve pour une nouvelle fic, mais pas n'importe quelle fic mes amis. Ce n'est pas un OS, ni un recueil, non c'est une fic LONGUE, qui est censée durer LONGTEMPS! Incroyable, j'ai trouvé le courage de la poster.

Alors, deux trois petites choses avant de vous laisser commencer à lire:

- Cette fic est humoristique, CEPENDANT, elle traite de sujets comme l'abus d'alcool en soirée, le consentement, et aussi d'autres sujets que je vous laisserai découvrir au fil de l'histoire. Ce sont des sujets qui me tiennent à cœur et qui ne sont malheureusement pas assez abordés à mon goût, ou tout simplement mal maîtrisés... En gros, cette fic à surtout pour but de faire passer des petits messages par-ci par-là. Alors, ne vous inquiétez pas, ce sera des trucs assez subtils et pas forcément très important dans le déroulement de l'histoire (enfin pas toujours) mais... aussi subtils soient-ils, je tenais à les caser ma fic.

- C'est de la romance. Et ceux qui me connaissent savent que je patauge un peu niveau romance. J'ai beau adorer ça, j'ai toujours l'impression d'être bancal, du coup... Si un point vous paraît étrange/bizarre/étonnant/impossible, n'hésitez pas à me le faire savoir!

- Elle n'est pas terminée, TOUTEFOIS, j'ai des chapitres d'avances! Je ferai au mieux pour ne pas la délaisser, mais je vous préviens: les dates de sorties seront complètement aléatoire. Désolée pour ça... (enfin, ça ne change pas de d'habitude vous me direz).

Enfin bref, je crois que le compte est bon. Sur ce, je vous laisse à la lecture!


Comment apprivoiser son Renard

La fête battait son plein dans l'immense maison de la famille Yaoyorozu. Leur deuxième année à l'UA approchait doucement de la fin, et la jeune fille avait voulu marquer le coup en organisant un petit quelque chose pour le début de l'été. Par petit quelque chose, elle entendait bien sûr inviter toute sa classe et faire préparer suffisamment de nourriture et de boissons pour nourrir tout un régiment de soldats affamés. Elle avait beau dire que ce n'était « trois fois rien », ses camarades n'avaient pu s'empêcher de la taquiner sur sa vision des petites choses. Uraraka avait manqué de s'évanouir plusieurs fois en voyant la taille de la maison et la richesse qu'elle dégageait.

Beaucoup de chose avait changé depuis le temps. Maintenant presque tous âgé de 17 ans, l'ensemble de la classe avait autant pris en maturité qu'en stupidité. Forcément, aussi héros soient-ils, l'adolescence pouvait être une phase particulièrement stupide pour certains – ne citons pas Kaminari. Qui disait adolescence disait forcément déboire amoureux. Ils faisaient peut-être parti de l'UA, ça ne les empêchait pas de laisser leurs hormones les travailler pendant leur période scolaire. Ainsi, Sero sortait avec une deuxième année de la filière de Gestion et Communication, Kaminari semblait enchaîner conquête sur conquête, et Todoroki se la jouait toujours « brun ténébreux désintéressé », bien que Toru ne pouvait s'empêcher de cafter à propos d'un certain rapprochement entre lui et Yaoyorozu…

Mais, le plus étonnant de tous était la mise en couple d'Uraraka et Bakugou. Personne, mais personne ne l'avait vu venir, pas même Mina – et pourtant dieu sait qu'elle savait beaucoup de chose. En début d'année, un beau matin, Bakugou avait débarqué en classe en s'exclamant haut et fort que, citons : « Miss Gravity est sa copine et le premier connard qui essayait de s'approcher d'elle se prendrait son poing dans la gueule et ses explosions au cul. »

Simple, clair et concis. Tout le monde avait capté le message, même Mineta qui avait toujours sa fâcheuse tendance d'aller farfouiller dans les vestiaires des filles.

Au final, ils avaient tous fini par s'habituer à ce couple bien qu'assez surprenant, et tous avaient fini par l'admettre : ils allaient tout de même plutôt bien ensemble. Si certains admiraient Uraraka pour sortir avec une véritable bombe humaine – au sens propre comme au sens figuré si on devait juger le regard des filles sur lui – d'autres la félicitaient pour avoir réussi à dompter la véritable bête qu'il pouvait être.

Quoi que, c'était Midoriya qui avait fait une majeure partie du travail en fin de première année, sans qu'ils ne sachent trop comment il avait fait pour le rendre presque sociable. Car oui, étonnamment, Bakugou n'explosait plus pour un oui ou pour un non, et avait même arrêté de vouloir massacrer le pauvre Midoriya à chaque détour de couloir.

Ensuite, il y avait les autres, plus discret. On soupçonnait Tsuyu et Fumikage de se tourner autour, Kouda avait fini par avouer sortir avec une troisième année de la filière héroïque – Mineta en avait fait une syncope – et Mina et Toru semblaient prendre un malin plaisir à faire courir des rumeurs sur tout et n'importe quoi – ou qui – pour s'occuper l'esprit.

Et puis il y avait Kirishima.

Installé sur le canapé du salon de Yaoyorozu, le garçon faisait tourner sa vodka-orange – alcool généreusement ramené par Kaminari, Sero, Ojiro et Mina – d'un air pensif, presque absent. Kirishima considérait avoir un petit problème en la matière de déboire amoureux. En soit, ce n'était pas dérangeant, lui s'en fichait et en était même plutôt content. Et non pas que c'était mal, mais c'était plutôt… dangereux pour lui, si ça venait à se savoir.

Car monsieur, malgré toute la bonne volonté du monde, n'était pas attiré par la gente féminine.

Il s'en était rendu compte après que certains entraînements en présence de Tetsutetsu aient tourné en… une autre forme de sport, peut-être plus intime que celle qu'ils pratiquaient d'habitude. Cela avait duré pendant une bonne partie de leur première année, puis Tetsutetsu avait trouvé chaussure à son pied en la compagnie de Kendo, une fille de sa classe, et ils avaient décidés de tout arrêter. Ils avaient chacun gardé ce petit secret rien que pour eux, estimant que ce n'était pas nécessaire de le faire savoir. En début de deuxième année, Kirishima avait ensuite eu une histoire avec un élève de la filière Générale d'une autre école pendant plusieurs mois. Ils y avaient mis fin tous les deux i mois, déclarant que c'était mieux comme ça. Kirishima était resté en contact avec lui, mais simplement en tant que bon ami, sans plus.

Personne n'était au courant de cette petite « différence », excepté Kaminari qui l'avait poussé à se confier et Bakugou qui l'avait surpris en train d'embrasser son petit ami de l'époque. Tous avaient promis de ne rien dire, comprenant parfaitement le désir de rester silencieux à ce sujet. Surprenamment, aucun des deux n'avaient fait de réflexions désagréables ou de blagues douteuses, et ils s'étaient montré compréhensif à ce sujet. Kaminari lui avait même avoué qu'il s'en doutait un peu. Bakugou, lui, s'en fichait comme de sa première chaussette, mais lui avait tout de même dit qu'il pouvait potentiellement l'aider si besoin.

Enfin, façon Bakugou.

Et si Kirishima y pensait en ce moment même…

« Bah alors, c'est quoi cette tronche que tu tires ? s'amusa Kaminari en s'affalant à côté de lui. Il y a un moucheron dans ton verre ou quoi ? »

Il sourit devant l'approche de son ami.

« Hm, non, je réfléchissais juste à un truc.

- Ouaiii… Tu réfléchissais en dévorant une certaine personne du regard…

- Je dévorais… Quoi ? s'étonna Kirishima en levant un sourcil surpris.

- Mec, je ne suis pas aveugle. Tu es en train de regarder Midoriya comme si c'était un morceau de viande baignant dans de la sauce ! »

Si il y pensait en ce moment même, c'était bien parce qu'il semblait avoir jeté son dévolu sur le charmant Izuku Midoriya.

« Et quel sacré morceau de viande… souffla le garçon en avalant une gorgée de son verre.

- Ah bah bravo, tu le considères juste comme de la viande ? Goujat va !

- Tu me tends des perches aussi ! Et puis tu sais très bien que je ne suis pas comme ça… bougonna t'il un peu vexé.

- Je saiiiis, je me moque de toi… ! »

Ils se chamaillèrent comme des gamins pendant quelques minutes, l'un faisant semblant d'être vexé, l'autre cherchant la petite bête histoire de l'emmerder. Mais, Kirishima ne pouvait pas s'empêcher d'être un peu mal à l'aise quant à sa situation. Midoriya était un très bon ami à lui, ils passaient souvent du temps ensemble, mais il ne savait absolument pas si il avait une micro chance avec lui. Avant, tout le monde pensait que le garçon était amoureux d'Uraraka, mais il s'était avéré que les deux ne se considéraient que comme de bons amis, sans plus. Depuis, personne ne savait si Midoriya avait eu des aventures, ou même un intérêt pour qui que ce soit. Il y eut pendant une périodes quelques moqueries gentilles à propos du fait que son admiration pour All Might était particulièrement… intrigante, mais Toru avait rapidement cessé ses boutades quand elle avait vu l'air choqué du pauvre garçon – et aussi sur demande de Iida qui trouvait ses remarques de mauvais goût.

Il avait fini par en rire, avouant que son enthousiasme pouvait effectivement porter à confusion, mais que tout de même « All Might avait l'âge d'être son père, alors… »

Pour Kirishima, Midoriya était un très bon camarade qui l'avait aidé plusieurs fois, sans jamais juger de la situation ou de se moquer de lui. Ainsi, penser à lui de cette façon ressemblait un peu à… de la trahison. Comme si il trahissait l'amitié qu'il lui portait.

« Bon, souffla Kaminari entre deux rires, tu comptes faire quoi pour notre suicidaire préféré ? Lui faire une longue déclaration d'amour ? Ou lui sauter dessus entre deux casiers dans les vestiaires ?

- Tss, ça va pas de me dire ça… le rouspéta t'il en lui frappant l'épaule avec un petit sourire. Mais, en vérité je ne sais pas trop. Je ne sais pas si…

- Si il est gay, ou bi, ou quoi que ce soit d'autre qui pourrait faire en sorte qu'il puisse s'intéresser à toi ?

- Absolument.

- Bah demande lui non ? »

Kirishima lui jeta un regard lourd de sens, lui faisant clairement comprendre qu'il avait dit une connerie.

« Bah quoi, c'est le moyen le plus sûr de le savoir ! s'offusqua le blond.

- Ce n'est pas aussi simple que ça… J'ai peur que ça tombe entre de mauvaise oreille tu vois. Et puis, si jamais ce n'est pas réciproque, et bien… Ça va briser mon amitié lui, tu comprends.

- Pfff, c'est un gentil Midoriya… Jamais il ne te fera des réflexions sur ça, ou il ne voudra jamais changer votre amitié pour une histoire de ce genre. Il est loin d'être con, je le vois vraiment mal t'ignorer ou t'éviter sous prétexte que tu es gay, tenta t'il de le rassurer.

- Que je sois gay, je ne pense pas, mais que je m'intéresse à lui… C'est autre chose. Tiens, regarde, si je te disais que tu me faisais craquer et que j'avais très envie de t'embrasser là maintenant, tu réagirais comment ?

- Je serai incroyablement flatté ! Embrasse moi grand fou. »

Kirishima pouffa et frappa son ami à l'arrière du crâne d'une tape amicale. Il ne le disait pas, mais ce genre de bouffonnerie lui faisait toujours un bien fou. Il se sentait toujours un peu plus apaisé, un peu moins… pervers. Oh, il se fichait un peu de ce que pouvait penser les autres en vérité, mais il savait malheureusement que le hurler sur les toits pouvait être dangereux. Et ça, ça l'attristait beaucoup.

« Je ne suis pas sûr que ta copine apprécie, rit Kirishima.

- Boah, je l'ai quittée hier alors…

- Quoi ? Comment ça ? Tu es resté avec elle à peine 2 semaines !

- Bah… J'ai appris qu'elle n'avait aucune expérience et que c'était ses amies qu'il l'avait forcée à venir me voir pour 'se décoincer'. La pauvre avait l'air totalement flippé, à croire que j'allais la bouffer sur place.

- Et donc tu l'as quittée ? Tu as bien fait.

- Bah je lui ai dit que ça ne servait à rien de se forcer, et que ses amies étaient débiles… Elle avait l'air tellement soulagée de voir que je ne lui en voulais pas, ça m'a brisé le cœur.

- Denki Kaminari, le héros de ces dames… Quelle tristesse quand même, les filles ne devraient pas avoir peur comme ça.

- Qu'est-ce que tu veux, soupira Kaminari en finissant son verre, on vit dans une société de merde… Enfin, ça me change des filles qui me trompent au bout de trois jours !

- J'avais oublié cette histoire… Elle t'avait trompée avec son ex c'est ça ?

- Avec ses ex ! Le pire c'est qu'elle était fière d'elle quand elle me l'avait avouée. J'ai vraiment pas de chance… Je pense virer ma cuti si je continue à avoir aussi peu de chance avec les femmes ! se plaignit le blond.

- C'est des avances que tu me fais là ? railla Kirishima.

- Hmm… Pas assez de seins, désolé ! »

Ils rirent de bon cœur, puis Kirishima se décida à quitter le canapé pour aller rechercher de quoi boire. Il sourit en voyant Sero en train de faire une danse ridicule sur la table, lançant de temps en temps quelques banderoles de scotch pour faire comme si c'était des cotillons. Encore un qui allait se réveiller avec un sacré mal de crâne le lendemain. Kaminari le rejoint rapidement pour lui servir une grande quantité d'alcool sous le regard consterné de Iida.

« Ne comptez pas sur moi pour vous ramasser demain matin, soupira t'il d'un air fatigué.

- Ne t'inquiète pas ! s'amusa le blond, on le fera très bien tout seul !

- Vous êtes incorrigibles.

- C'est comme ça que tu nous aimes ! »

Iida leva les yeux vers le ciel, mais il ne put empêcher de sourire à cause de l'enthousiasme de son ami. Kaminari avait beau être parfois insupportable, il était tout simplement impossible de ne pas rire avec lui, si bien qu'il parvenait à se faire pardonner de tout et n'importe quoi rien qu'en souriant ou en sortant une vanne.

A part peut-être avec Bakugou, mais ça c'était encore autre chose.

Kirishima ricana en voyant leur délégué lui faire la morale tout en essayant de rester sérieux, quand un quelqu'un attira son attention quelques mètres plus loin. Midoriya tentait de suivre les pas de danse de Mina avec difficulté, sûrement à cause sa maladresse habituel – ou de l'alcool. Décidément, il trouvait son camarade adorable, entre son air concentré pour suivre la jeune fille, et ses joues rouges à cause de l'effort – ou de l'alcool.

Sauf que derrière cet air candide se cachait un type particulièrement retord et malin quand il s'agissait de mettre leurs ennemis en déroute. Et puissant, aussi. Kirishima s'était déjà pris l'un de ses coups de poings pendant un entraînement, et dieu sait ce qui se serait passé si il n'avait pas activé son alter à ce moment là. Il se serait très certainement retrouvé chez Recovery Girl avec le bras en miette. Et d'après ce qu'on avait pu lui raconter, il n'avait même pas été à pleine puissance… Il sourit en se souvenant de la tête qu'avait fait Midoriya en se rendant compte de ce qu'avait pu entraîner son attaque. Le garçon s'était excusé pendant plusieurs jours d'affilés, mortifié à l'idée de l'avoir blessé.

Et ce sans se préoccuper de sa main entorsé par le choc contre son alter de durcissement. Kirishima sourit de plus belle à ce souvenir : Izuku Midoriya était décidément un garçon adorable.

« Ferme la bouche, tu baves. »

Kaminari venait de se rapprocher de lui, les yeux brillants d'une lueur clairement moqueuse.

« Je ne bavais pas ! protesta Kirishima les joues rouges. J'étais perdu dans mes pensées, c'est tout !

- Absolument oui… Et tu pensais à quoi hm ?

- Heu… Oh et puis tu m'emmerdes hein !

- Pas de ma faute si tu le dévore du regard, pouffa le blond.

- Qui dévore qui du regard ? »

Kirishima sursauta, mais fut soulager de voir que ce n'était que Bakugou qui s'avançait vers eux, l'air toujours aussi renfrogné et de mauvaise humeur. La légende voulait qu'il ne se montre joyeux qu'en présence d'Uraraka, et seulement lorsqu'ils étaient seuls. Enfin, ce n'était qu'une légende…

« Oh, ce n'est que toi, souffla t'il de soulagement.

- Que moi ? Que moi ? Tu t'attendais à qui ? grommela Bakugou avec mauvaise humeur.

- Sûrement quelqu'un d'important, renchérit Kaminari à voix basse, sûrement un certain Midoriya.

- Tu te fous de ma gueule.

- Sérieusement Denki, se désespéra Kirishima, pourquoi est-ce que je te parle déjà ?

- Parce que tu m'aimes ? »

Il leva les yeux au ciel et se détourna pour guetter la réaction de Bakugou. En temps normal, le cendré aurait haussé les épaules et décrété que ce n'était pas son affaire, que Kaminari était une andouille et que Kirishima faisait ce qu'il veut – il n'en avait absolument rien à faire, mais étrangement, il resta silencieux. Il semblait même… surpris. Kirishima savait que son ami et Midoriya avait eu un passé houleux, mais sa réaction restait tout de même inhabituelle.

« Attend, maugréa t'il, tu en pinces pour le nerd ? Sérieusement ?

- On peut dire ça comme ça… » hésita le rouge un peu gêné.

Sur ce coup, Kaminari aurait mieux fait de se taire, songea t'il avec fatigue. Bakugou était bien la dernière personne à devoir être au courant de ce « béguin ». Mais, en même temps, ce dernier était capable de bouder et de se vexer si jamais on ne le mettait pas au courant de ce genre de chose. Kirishima se souvenait qu'il avait été un peu fâché de voir qu'il ne lui faisait pas confiance quant à sa véritable orientation. Il avait dû lui expliquer en long en large et en travers que ce n'était pas une question de confiance, mais plus de sécurité et d'intimité… Bakugou avait beau être une grosse brute imbue d'elle même, il possédait un cœur et une certaine sensibilité – plus due à de la fierté qu'à de l'empathie, en vérité.

Le hic dans cette histoire était que Midoriya était son rival, et donc le principal obstacle quant à la position de héros numéro 1 du Japon – voir du monde, on parlait tout de même de Bakugou. Et… Kirishima se demandait si cette andouille n'allait pas mal le prendre. Le meilleur ami (même si le cendré ne l'avouerait jamais) qui avait des vues sur le rival, c'était… un peu étrange comme situation. Au même titre que lui avait le béguin pour l'un de ses camarades les plus proches, par la même occasion.

Mais peut-être se prenait-il la tête pour rien.

« Meh, bonne chance, tu as clairement choisi le pire connard du monde. »

Oui, il se prenait certainement la tête pour rien.

« Mais il a quand même des chances ! jubila Kaminari les yeux pétillants.

- Qu'est-ce que j'en sais moi ? J'suis pas dans la tête de ce connard ! »

Enfin une réaction normale de la part de leur très cher ami au caractère brûlant. Pas que Kirishima commençait à s'inquiéter, mais… Voir Bakugou autrement que de mauvaise humeur, c'était un poil déconcertant.

« Par contre… Si tu veux vraiment lui faire la cour, tu vas en baver. Il est tellement débile qu'il ne comprendrait pas même si tu te déclarais devant lui.

- Toujours aussi gentil hein, fit Kaminari avec un demi sourire. Moi je ne suis pas d'accord, il est loin d'être aussi naïf le Midoriya. Juste timide. Le truc, c'est de l'apprivoiser !

- De l'apprivoiser ? demanda Kirishima d'un air perplexe. C'est pas un animal de compagnie…

- Non, c'est un renard ! »

Kirishima et Bakugou échangèrent un regard, et le cendré ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel d'un air hautain, pensant sûrement que l'élève avait encore pris un sévère coup de jus sur le crâne. Kirishima savait qu'il avait encore quelque chose derrière la tête, mais il était difficile de deviner ce à quoi il pouvait penser. De plus, il commençait à être légèrement mal à l'aise, et il avait hâte de changer de sujet. Non pas qu'il n'était pas touché par le fait que son ami tente de l'aider dans sa « quête », mais il aurait voulu un peu d'intimité dans cette histoire.

Pourquoi Kaminari devait-il toujours tout deviner aussi facilement ? Il lui en toucherait deux mots plus tard, de même qu'à Bakugou pour mettre les choses au clair. Et puis si ça se trouve, ce n'était qu'un simple béguin passager.

Qui dure depuis plusieurs mois, mais bref.

« Vous ne connaissez pas le Petit Prince ? s'étonna le blond. A un moment de l'histoire, il rencontre un renard qui lui demande de l'apprivoiser pour qu'un lien puisse se former entre eux. Le Petit Prince lui demande à quoi ça sert, et surtout comment faire ! Et le renard explique qu'en étant apprivoisé, ils deviennent uniques l'un pour l'autre ! Que ça sert à créer une amitié, et que la vie est plus belle comme ça.

- … C'est pas un conte pour enfant ? se moqua Bakugou.

- C'est ça, fou toi de moi. Pour enfant, mais aussi pour adulte ! Il y a plein de choses qu'un enfant ne peut pas comprendre dedans. Bref, je continue mon histoire… Et donc le renard explique au Petit Prince comment l'apprivoiser. Qu'il faut qu'il vienne tous les jours, à la même heure pour qu'il s'habitue à sa présence, qu'il s'approche de lui tout en douceur, et tout et tout. Au bout d'un moment, le renard l'attend, et plus le temps passe plus il est heureux de voir le Petit Prince !

- … Denki, ça ne m'aide pas vraiment, remarqua Kirishima. Et puis, c'est très sympa de ta part de vouloir m'aider, mais je pense que je peux gérer ça tout -

- Laisse moi finir, et promis j'arrête de t'embêter !

- … Vas-y.

- Bon, en gros : tu es le Petit Prince, et Midoriya c'est le renard. Il faut que tu passes du temps avec lui, sans te montrer trop collant, des petites affections subtiles… Que tu amènes la chose doucement !

- C'est comme ça que tu dragues ? railla une nouvelle fois Bakugou.

- Nan, moi j'ai juste à leur parler, et hop ! »

Kirishima soupira. L'intention était noble, mais le problème était qu'il était déjà ami avec Midoriya. Et il n'y avait rien de plus dur que de passer de l'amitié à « autre chose », surtout dans son cas et de son attirance pour les hommes. Il y avait beaucoup plus de personne hétérosexuelle que de personne homosexuelle, c'était un fait, mais il y avait aussi le problème d'acceptation. Si il croyait son ex petit copain, beaucoup d'entre eux faisaient fi de leur attirance afin de se ranger dans le rang et pour ne pas avoir de problème avec la société en générale. Oh, il n'était pas vraiment sûr que le lynchage soit présent – les héros et les vilains étaient tellement omniprésents que les yeux n'étaient tournés que vers eux – mais il ne pouvait s'empêcher de se méfier.

« Bon, repris Kaminari, qu'est-ce que tu attends, va le voir !

- Écoute, c'est gentil mais je pense que je -

- Vas-y je te dis ! »

Et il le poussa vers Midoriya, qui discutait à présent en compagnie de Yaoyorozu, Mina et Todoroki. Le visage un peu rouge, Kirishima vint à se demander ce qu'il pouvait bien donner comme excuse pour lui adresser la parole et pour…

Une minute. Depuis quand était-il aussi timide ? Et puis ce n'était pas comme si Midoriya était quelqu'un d'effrayant ou d'intimidant… Il inspira un grand coup sous le regard amusé de Kaminari, et l'air blasé de Bakugou, puis se dirigea vers lui, un petit sourire aux lèvres.

De toute façon, qu'est-ce qui pouvait arriver ?


Kirishima se réveilla difficilement, le cœur au bord des lèvres et le crâne douloureux. Il avait trop bu… Beaucoup trop. Ça lui apprendra à suivre les idées débiles de Sero et de Mineta. En parlant de lui, ce dernier devait être dans un sale état vu la quantité de boisson qu'il avait avalé.

Il bailla un coup, et tenta de se lever sans grand succès. Aoutch, belle gueule de bois. Pourtant, il aurait bien voulu boire un grand verre d'eau. Il se rallongea donc, priant pour que sa nausée passe, quand il senti quelque chose attraper son bras.

Une minute.

Comment était-il arrivé dans ce lit déjà ? Son dernier souvenir remontait à… Quand il jouait avec Sero et Mineta justement. Il se souvint de Midoriya à côté de lui, riant et… Et après, il n'avait que des flashs. Midoriya discutant avec lui, Midoriya buvant avec lui…

Une. Minute.

La boule au ventre, Kirishima tourna la tête, priant pour que ce ne soit pas ce qu'il pense.

Sa prière ne fut pas entendue. A côté de lui, Midoriya dormait paisiblement, serrant son bras comme on serrait une peluche. Et forcément, il devait être en caleçon, tout comme lui.

Et merde.


Dernier blabla:

... Non, pour le coup je n'ai rien à dire uhu.

Ah, si.

Une petite review? (svp)