THIS IS THEIR LIFE

Chapitre 1

- Sa mort sera un jour considérée comme un grand sacrifice.

Samantha tenait Martouf dans ses bras, mort. Elle pleurait cette perte à chaudes larmes. La journée avait été si éprouvante, elle se sentait vidée, épuisée.

Elle n'était pourtant pas prête à se coucher. En effet, s'en suivit un débriefing auquel assista le Président.

Ce dernier avait déclaré que la perte de Martouf était regrettable. Samantha s'agaça de cette formule politique, mais ne broncha pas. D'ailleurs, même lorsque le Président demanda des explications quant au fait que le Colonel O'neill et le Major Carter avait été soupçonnés d'être des Zatarc, elle n'eu pas le courage de répondre. Jack eu l'air de le comprendre et répondit à sa place.

- Monsieur le Président, il s'avère que nous n'avions pas menti, mais nous avions omis des éléments dans notre narration, et c'est cela qui a faussé le résultat.

- Vous avez omis des éléments ? S'étonna le Président.

Jack marchait sur des œufs, il ne souhaitait pas tout dire au Président. Et s'il devait mentir, il lui fallait le soutient des personnes qui avaient assisté au test, à savoir Teal'c, le Dr Frasier, et Anise. Autant il avait totalement confiance en les deux premiers, autant il se méfiait de la troisième. Même si apparemment il lui plaisait, il ne pensait pas avoir une quelconque influence sur elle.

- Oui, les bracelets que nous portions avaient changé notre comportement, et nous ont quelque peu fait perdre la tête. Il y a une partie, juste après notre réveil, dont nous ne nous souvenions plus, un moment où nous nous sommes déplacés. Voilà.

- D'accord, vous confirmez Anise ? Demanda le Président.

- En effet. Confirma Anise, pour le plus grand soulagement de Sam et Jack.

- Oui, le Major Carter s'en est souvenu alors qu'elle était sous sédatifs. Cela a ravivé sa mémoire. Précisa le Dr Frasier.

- D'accord.

Le Président semblait satisfait. Le Général n'était pas intervenu, et semblait ne pas vouloir s'en mêler. Le débriefing prit fin, et l'accord entre la Terre et la Tok'ra fut signé.

Samantha se dirigea à pas lourds vers ses quartiers. Jack quant à lui, tint à remercier Janet et Teal'c, qui le rassurèrent immédiatement. Puis il passa voir Anise, qui rassemblait ses affaires.

- Alors, vous récupérez votre engin de torture ?

- Oui. Je suis désolée que cela ait failli vous tuer.

- Oh, c'est rien ! Enfin je veux dire… Ca n'est pas arrivé, alors… Je voulais vous remercier de nous avoir couvert Carter et moi devant le Président.

- Je ne suis pas sûre d'avoir compris la situation, mais je vous fais confiance.

- Je vous remercie. C'est un peu compliqué à expliquer.

- Pourquoi ne m'avez-vous pas dit que vous étiez amoureux de Samantha lorsque je vous ai embrassé.

- Euh… C'est compliqué.

- Tout à l'air très compliqué ici.

- Si vous pouviez garder pour vous la raison qui a fait que nous avons été soupçonnés d'être des Zatarcs, ça m'arrangerait.

- D'accord. Je vais partir maintenant. J'espère que nous nous reverrons bientôt.

- Oh oui, moi aussi. J'ai hâte !

Anise, ou plutôt Freya, déposa un baiser sur la joue de Jack, et s'éloigna.

Puis il se demanda s'il devait passer voir Sam. D'un côté il savait qu'il devrait s'éloigner d'elle, mais d'un autre côté il se doutait qu'elle devait avoir besoin de soutient. Mais il était tard et il préféra ne pas déranger la jeune femme.

Il se coucha dans ses quartiers et s'endormi. Il dormait d'un profond sommeil quand il fut réveillé par de petits bruits. Il ouvrit les yeux et découvrit une personne blonde, assise au bord de son lit, pleurant et reniflant.

- Carter ?

- Je suis désolée mon Colonel c'était une mauvaise idée. Dit Sam alors qu'elle se levait.

- Chhhhut.

Jack avait fait rassoir la jeune femme auprès de lui et l'avait prise dans ses bras. Il la berçait alors qu'elle s'accrochait à lui. Aucun mot n'avait à être prononcé, il avait vu dans ses yeux une tristesse sans nom, il ne pouvait la laisser seule.

Au bout de cinq minutes, Sam s'éloigna légèrement de Jack.

- Je sens un tel vide en moi. Expliqua-t-elle.

- Je suis désolé pour Martouf, c'était un type bien.

- Oui, c'était un type bien. Je sais que vous ne pouvez pas comprendre, mais ce que Jolinar a laissé en moi, ce sont bien plus que des protéines. C'est sa tristesse à elle que je ressens, c'est sa perte.

- Et la votre ?

- Moi l'homme que j'aime s'en est sortit. Dit-elle en le regardant dans les yeux, après avoir hésité avant d'avouer cette vérité.

- Sam…

- Je sais ! Je sais que c'est mal, que ça ne peut mener à rien, mais être près de vous me calme. Je reprends le dessus sur Jolinar grâce à vous.

- D'accord, vous pouvez dormir ici si vous voulez, juste pour ce soir.

- Merci.

Sam retira donc ses chaussures et son pantalon et se glissa dans le lit auprès de Jack. Il la prit immédiatement contre lui. Sa joue appuyée contre le torse de son ami, la jeune femme s'endormit bien vite.

Le lendemain matin, très tôt, Sam se réveilla et leva la tête pour regarder le visage de l'homme sur qui elle reposait. Dans la nuit elle avait prit ses aises. Sa jambe était placée entre celles de Jack, et elle s'était affalée un peu plus sur lui. Pourtant elle savait que cette position était une limite, qu'il ne pourrait jamais rien y avoir de plus érotique, de plus affectif que cela.

Il était son supérieur, elle l'aimait pourtant. Elle pourrait mourir pour lui, elle pouvait bien l'avouer maintenant, à elle-même en tout cas. Il l'aimait aussi, et préférait mourir plutôt que de la perdre. Mettre de côté cela allait être difficile. Jamais elle n'avait aimé quelqu'un autant que lui. Elle se demandait même maintenant si elle avait réellement aimé un jour.

Dès le début il l'avait charmée, attirée. En apprenant à le connaitre elle avait eu beaucoup d'estime pour lui, de l'amitié, de l'admiration. Puis elle était tombée amoureuse, au bout d'environ un an, le temps de voir les facettes les plus belles, mais aussi les plus noires chez lui. Elle ne s'en était pourtant rendue compte qu'au bout de trois ans, quand elle avait ressenti la jalousie la tourmenter sur Edora. Elle avait malgré tout réussi à canaliser ses sentiments, ne sentant pas que ceux-ci augmentaient de jour en jour, débordant par moments, comme lorsqu'ils s'étaient retrouvés chacun d'un côté d'un champ de force.

Hier, elle avait pu sentir en elle quelque chose d'encore plus fort : l'amour que Jolinar éprouvait pour Martouf. Un amour qui avait traversé les âges, les guerres. Désormais elle ne pourrait plus prendre l'amour pour quelque chose de futile. Et elle savait au plus profond d'elle que Jack pourrait être cette personne qui serait toujours là, encré en elle, l'homme de sa vie. Et cela, ça l'effrayait incroyablement. Dépendre de quelqu'un à ce point là, elle n'était pas certaine de le vouloir.

Elle se redressa, réveillant l'homme endormi.

- Ca va Carter ?

- Ca va aller. Merci d'avoir été là.

- Je serai toujours là Carter.

Samantha quitta en silence les quartiers dans lesquels elle avait passé la nuit. Elle s'éloigna, résignée.