Bonjour ! Avant de commencer, je sais que quelques personnes attendaient beaucoup la suite de cette histoire que j'avais déjà commencé avec un autre titre. Cependant, j'ai du la recommencer (pour des problèmes de complexités). Je conserve la même intrigue, aucun doute là-dessus. J'ai juste retiré les intrigues secondaires qui sont inutiles à la principale.

Je ne possède pas de tortue chez moi. Alors des tortues ninja, vous imaginez ! Les TMNT ne sont donc pas à moi.

Bonne lecture !


Raphael se tenait sur la branche épineuse d'un pin haut de quelques mètres, à l'extrémité d'un bois de conifères. Cette place en hauteur était inconfortable, mais lui assurait une bonne vue sur la demeure en contre-bas, entourée d'un espace vert qui lui rappelait les jardins japonais souvent évoqués par Splinter. Le terrain était divisé en deux rectangles de terre entourés de cours d'eau. Au milieu des plates formes se trouvaient des chemins, longés par des rangées de fleurs colorées. Les plans d'herbe dressaient différents arbres fruitiers, comme des pommiers et d'autres variétés de nombreuses choses. Raphael n'était pas vraiment le meilleur en reconnaissance des plantes. Il laissait cette capacité jugée inutile à l'un de ses frères. Dans les cours d'eau, il pouvait percevoir des petites formes mouvantes, de couleurs grise et orange, en harmonie avec le reste du jardin. Cette fois ci, il en connaissait le nom, Donatello appelait cela des perches. Il avait eut l'occasion d'en retrouver certaines dans les conduits des égouts, à la surface des eaux usées, flottant à l'envers. Ici, la même faune respirait la vitalité.

La propriété présentait une atmosphère calme et paisible. Les bruits des ruisseaux semblaient camoufler ceux de la ville.

C'est le genre d'endroit que Léo adorerait.

La tortue n'affectionnait pas les lieux paisibles et calmes. Elle préférait les ambiances plus mouvementées, celles qui lui rappelaient qu'il était vivant, qu'il existait. Un souvenir lointain lui revenait, celui des entraînements quotidiens à la méditation. Splinter demandait (ou plutôt sollicitait à l'aide de menaces parentales) le silence de chacun pour pouvoir assurer ses cours. Bien entendu, l'aîné était le meilleur dans ce domaine, suivis étrangement de Michelangelo. Donatello présentait beaucoup de difficultés, mais ne ratait jamais une séance. Sa famille voyait même en lui quelques progrès en matière de concentration. Enfin, Raphael était lamentable. Son maître avait cru tout d'abord avoir commencé son apprentissage trop tôt, mais au fil des années, il comprenait qu'il n'avait commis aucune erreur, mise à part celle d'avoir pensé que tous ses fils avaient des prédispositions dans l'art de méditer, si la tortue pouvait appeler cela un art.

Raphael sortit de sa rêverie et descendit de son perchoir pour se dissimuler dans la végétation abondante, mais entretenue, du jardin. Il pouvait mieux observer la maison assaillie par le feuillage. Plus près d'elle, il discernait les longs tissus mis à sécher, venant sûrement d'un autre pays, mais il ne savait pas d'où. Certains avaient des airs qui lui rappelaient une nouvelle fois le Japon, de par leurs motifs et leurs couleurs. Peut être venaient-ils d'un pays oriental, comme l'Inde. Il s'imaginait des indiennes enrouler ce genre de choses autour d'elles et traverser les rues avec.

Après quelques minutes, Raphael se mit en alerte, un homme venait de sortir de la demeure.

Aucun élément chez lui ne démontrait son appartenance à un pays étranger. Il était brun, de peau assez claire, peut être des yeux marrons. Il aurait très bien pu passer inaperçu au milieu de la foule américaine, sans doute avec des vêtements plus locaux. Cependant, il portait une longue robe marron, ce qui fit sourire la tortue ; on n'avait pas l'habitude de voir ce genre de choses à New York. Raphael conclut que l'homme était un moine, ou quelque chose dans le genre. Il devait du moins faire partie d'une communauté religieuse, ce qui ajoutait de la monotonie à la propriété.

Revenons à ce pourquoi Raphael se trouvait dans un endroit suscitant si peu son intérêt...

Plus tôt dans la journée, il avait croisé une bande des rues, nommée les Faucons, connue pour leur manque cruel de bon sens et leurs nombreux pillages dans les maisons de pauvres personnes seules. En quelques semaines, ils avaient réussi à faire parler d'eux et à se créer une réputation au sein d'autres gangs dangereux de la métropole. Le matin même, la tortue rouge s'étaient confrontée une première fois à eux, mais a perdu leur trace lorsqu'ils s'étaient enfuient dans leur voiture. Plusieurs informations l'avaient néanmoins atteint, lorsqu'il se contentait d'écouter leurs conversations. Ces gens avaient prévu de se rejoindre à cette adresse afin de profiter du lieu et continuer leurs affaires illégales. Malheureusement pour eux, Raphael était là. Ils allaient en baver.

Mais en attendant, il s'ennuyait.

En effet, il savait que ces voleurs allaient venir, mais précédemment, il les avait interpellés avant de connaître le moment durant lequel ils apparaîtraient. On lui avait appris à être plus assidu, que savoir "où" sans savoir "quand" pouvait s'avérer aussi désavantageux que de savoir "quand" sans savoir "où", et le voilà à attendre un combat qui pourrait survenir dans plusieurs heures. S'il les avait arrêtés tout de suite, il serait d'ors et déjà rentré au repaire à l'heure qu'il était. Il continuait donc d'observer l'homme en robe en soupirant. Il arrosait quelques plantes sur le rectangle de terre voisin. De toute façon, combat ou pas, vu le genre d'homme qu'il devait sauver, il n'avait aucune envie de rester à attendre. Il aurait voulu rentrer, et il serait parti si le groupe n'avait pas choisis ce moment pour passer à l'attaque.

Leur camionnette se gara, les cambrioleurs descendirent et escaladèrent le muret du jardin, en dirigeant leurs couteaux vers le pauvre homme. Il reconnut chacun de ceux qu'il avait vu dans le quartier, à l'exception d'un seul. Il y en avait aussi un autre qui manquait. Profitant de sa surprise, le groupe attrapa l'homme. Tous l'immobilisèrent ; il criait à l'aide. Raphael roula des yeux et sortit de sa cachette.

En quelques secondes, il bondît au milieu du groupe et les repoussa. Ce ne fut qu'à ce moment qu'il put compter le nombre d'ennemis qui s'approchaient de lui. À lui seul, il devait tenir tête à dix voleurs armés.

C'était plutôt maigre pour commencer la journée. Il trouverait peut-être mieux ailleurs plus tard.

Quatre l'harcelaient actuellement avec des couteaux. La tortue rouge non seulement esquivait les attaques, mais en plus en assénait, si bien que les quatre bandits finirent au sol en seulement quelques minutes. Raphael se tournait vers les six autres. Deux d'entre eux retenaient l'homme prisonnier par les bras. Les quatre encore libres se précipitaient vers lui, braquant armes à feu et taser en sa direction. La taille de deux mètres dix d'un des bandits le gênait un peu, il profita donc d'une occasion pour le mettre hors d'état de nuire. Son complice tentait de l'électriser. Il esquiva une nouvelle fois l'attaque, qui atteignit cette fois-ci le géant au ventre. Il s'écroula par terre, effondré par les convulsions.

Durant quelques secondes, le responsable de l'électrocution était bouche bée. La tortue utilisa ce moment de surprise pour le mettre à terre.

"Plus que quatre."

A cet instant, Raphael se retourna alors qu'un nouveau cri venait d'être poussé. Le quarantenaire qu'il devait sauver était encore sous l'emprise de deux de ses agresseurs. Il leur balança à chacun des shuriken entre les deux yeux. Les deux criminels s'enfuirent, au grand malheur de Raphael, qui grogne.

"Ohh ! Rectification : plus que deux."

Ses attaques étaient toutes frontales. Les ennemis avaient le temps de le voir avant de s'effondrer et de s'évanouir. Contrairement à Léonardo, Raphael ne voyait aucun avantage à rester caché des humains, d'une part car de toutes manière, les humains finissaient toujours par les trouver (par on ne sait quelle malchance), et d'autre part car c'était de cette manière qu'ils avaient rencontré Casey et April. Si ses frères et lui s'étaient dissimulés dans l'ombre, ils n'auraient jamais pu se rencontrer, et encore moins devenir amis.

Contrairement à Léonardo, Raphael ne se considérait pas comme une abomination. Il aimait réellement ce qu'il était et ce qu'il dégageait. Sa forme mi tortue mi humaine lui assurait une meilleure armure, une plus grande force, et étonnamment une vitesse hors du commun. Ils n'étaient pas des monstres, plutôt des sortes de surhommes. Pourquoi donc s'obstiner à cacher tout cela ?

Et enfin, contrairement à Léonardo, Raphael ne pouvait pas supporter de coutoyer les mêmes personnes vingt-quatre heures sur vingt-quatre pendant un temps long. Voilà pourquoi son frère au masque bleu était seul, borné et désagréable. De plus, la méditation ne l'arrangeait pas.

A l'heure actuelle, Léonardo aurait désapprouvé sa conduite envers le dernier voleur à terre, qu'il piétinait. Les bandits feraient de même s'ils avaient été à sa place. Pourquoi ne pas en profiter ?

L'autre homme, la victime qui n'en était plus une, restait là à regarder le sort du pauvre géant sous son pied. Celui-ci marmonnait des prières avant une éventuelle mort. Raphael ricanait.

"Tu sais qui est Dieu, toi ?"

Le bandit continuait ses prières. Raphael riait encore.

"Pourquoi vous devenez des saints toujours lorsque je vous arrache les yeux ?"

La tortue l'attrapa par ce que le hors-la-loi avait de cheveux, l'éleva à sa hauteur, pour enfin le frapper une dernière fois en plein visage. Il pouvait jurer qu'il avait vu une dent voler.

"Stop ! Arrêtez !"

La voix venait de l'homme en robe. Par surprise, la tortue se retourna, laissant au criminel la chance de filer. En voyant l'homme partir, Raphael râla. "ça sert à rien de courir ! Je te rattraperais !"

Enfin, il se retourna vers l'homme. "C'est quoi ton problème ?! Je suis censé être ton sauveur ! Tu m'as empêché de faire mon travail, là !"

"Je vous en suis éternellement reconnaissant...!" Ses dents claquent tellement qu'on croyait entendre des castagnettes. "...mais vous avez faillis le tuer !"

"Le tuer, le tuer... En fait c'était pas l'idée, je comptais juste lui arracher une jambe ou deux. Peut-être même les bras aussi. Il pourra pas voler sans."

Le moine en tremblait encore, mais afficha cette fois un visage de terreur.

"Allez, quoi ! Ce genre de personnes ont tendance à recommencer quand ils font du mal à des gens comme toi ! Comment tu veux que la leçon reste sans les marquer à vie ?"

"Mais vous êtes un monstre !"

"Nan, les monstres ce sont eux. Ils allaient t'attaquer. Moi, je t'ai sauvé. Sau-vé !"

"Vous ne pouvez pas vous permettre de tuer de simples voleurs !"

"T'aurais préféré que les flics s'en chargent, c'est ça ?"

"Parfaitement..."

"Laisse moi deviner la suite..." Il s'approche de lui avec un air menaçant. "Je suis...cruel ? Sans limite ? Un faible d'esprit violent, une brute ?! Un monstre dégueulasse à regarder ?! Un mutant !?"

L'homme, sans le savoir, afficha une expression qui confirma ce que venait de dire la tortue.

"Tu sais quoi ? Vas te faire foutre ! Celle là tu l'auras méritée !"

Sur un élan de colère, il s'apprêta à le frapper. L'homme recula par peur, mais s'étonna de ne pas ressentir de douleur. En rouvrant les yeux, il ne vit plus personne.

Raphael avait déjà sauté dans les arbres pour fuir. Il n'avait pas besoin d'un moralisateur, pas d'un autre. Il en avait déjà un de trop à la maison.

En s'éloignant, Raphael prît enfin compte que ce n'était qu'au moment où il avait parlé comme un criminel qu'il avait eu le droit au regard terrifié de l'homme, et pas avant.


Voilà ! C'est tout pour le premier chapitre ! J'espère que pour l'instant, ya pas de dégât. Si vous avez aimé, tant mieux, si vous n'avez pas aimé, je vous conseille de me laisser une longue review pour m'expliquer pourquoi.

;) Merci pour la lecture ! A bientôt pour le prochain chapitre !