Et me voilà de retour avec une toute nouvelle fic en ce "presque" hiatus. Première chose et comme toujours, je tiens à préciser qu'il s'agit certes d'une fic CS mais vous me connaissez (et si c'est pas le cas vous savez pas ce que vous ratez hahaha bref), il y aura bien plus de monde que ça. Deuxième point, je sais que le lieu choisi pour cet AU va en surprendre plus d'un...mais on dira que ça vient du coeur hein. En vrai (attention, secret de tournage), je voulais quelque chose d'hyper réaliste et j'avais pas envie de chercher des infos sur des lieux que je ne connaissais pas et sur lesquels je n'aurai d'ailleurs eu aucun ressenti et aucune anecdote...Et puis ça a été validé par la mate Kufi, c'est limite l'approbation des dieux quoi! Allez trêve de blabla et je vous laisse donc avec le premier chapitre!
Chapitre 1 : Réflexions carpiennes
- Patient de sexe masculin, 33 ans, motard, traumatisme cranio-cérébral suite à un accident de la route, section du poignet gauche au niveau de l'articulation radio-carpienne, possible fissure splénique, présence d'une nécrose hémorragique avec…
- Mary Margaret, arrêtez de parler comme dans une putain de série télé je vous prie, grogna le docteur Whale en observant avec attention la fiche que les pompiers venaient de lui remettre.
- Bien docteur…autrement dit, il va surement crever! souffla l'infirmière en levant les yeux au ciel.
Il était près de 2h du matin et le docteur Whale enchaînait sa troisième nuit de garde au service des urgences de l'hôpital Purpan à Toulouse. Il était épuisé et il ne lui restait que quelques heures avant d'enfin monter dans un train et retrouver sa femme dans leur charmant mas campagnard des Cévennes. Le patient était en route pour le bloc, aucun chirurgien ne l'avait encore vu et c'était bien évidemment sur lui que les réjouissances allaient tomber. Il compulsa frénétiquement les fiches remplies par les secouristes, la gorge serrée.
- Motard vous dites ? 33 ans ? Merde, merde, merde…Son nom, Mary Margaret, son nom ! s'impatienta Victor Whale, envahit par un mauvais pressentiment.
- Je ne sais pas docteur, je ne sais pas…, bégaya l'infirmière qui commençait à trouver ces nuits de garde de plus en plus longues.
Elle avait depuis peu dépassé la cinquantaine et aspirait à une retraite bien méritée. Son mari, de cinq ans son aîné, avait pu obtenir son départ anticipé et avait quitté son poste de commissaire à la brigade anti criminelle avec un pincement au cœur mais des projets d'avenir plein la tête. Mary Margaret rêvait de passer ses journées avec lui, à rénover leur maison en briques rouges du centre ville, à lire pendant des heures dans la cour adjacente, à jouer avec son petit fils. Son petit fils…L'infirmière sourit en repensant à toutes les difficultés qu'il avait du affronter ces dernières années. Mais désormais il allait bien, enfin. Il avait vaincu la maladie et allait pouvoir vivre comme tous les petits garçons de son âge. Elle fut rapidement tirée de ses pensées par la voix de Whale qui s'impatientait.
- C'était où ? Ce putain d'accident ? C'était où ?
- Hum…en centre ville, sur le boulevard Lazare Carnot, une histoire de priorité…oh attendez j'ai son nom ! s'exclama la petite brune. Il s'appelle Kil…
- Killian Jones, souffla le chirurgien en serrant les mâchoires.
- Oui c'est exact…, releva l'infirmière en tournant des yeux intrigués vers le docteur Whale.
L'homme était partagé entre le chagrin et la colère. Combien de fois avait-il dit à Jones que la route n'était pas un foutu terrain de jeu ? Entre la vitesse et l'alcool, ce type était un vrai danger public quand il le voulait. Il avait fallu qu'il se plante en moto dans sa propre rue, surement en rentrant chez lui après une soirée copieusement arrosée. Il n'avait pas peur de mourir, il l'avait souvent répété à Victor. « Demain est un autre jour, Whale… ». Cette phrase prononcée par le brun ne cessait de tourner dans sa tête alors que le chirurgien réfléchissait à la meilleure attitude à adopter. S'il avouait connaître le patient, il ne pourrait pas l'opérer, ses confrères l'en empêcheraient. Il voulait sauver la vie de son ami, il le devait.
- Docteur, si vous connaissez cet homme, vous ne pouvez pas…., commença Mary Margaret face à l'inquiétude de Whale.
- J'ai juste lu son nom sur le foutu dossier, Mary Margaret ! la coupa le chirurgien, lui jetant un regard noir. Emmenez Blur, ou Blush, ou je ne sais pas comment elle s'appelle avec vous ! On se retrouve au bloc 4 !
Mary Margaret leva les yeux au ciel devant le mensonge du docteur Whale. Elle avait très bien comprit que lui et ce fameux Killian Jones se connaissaient. Le directeur de l'hôpital, Mr Gold interdisait formellement au personnel, et particulièrement aux chirurgiens, d'opérer leurs proches. Il avait lui-même, dans sa carrière de cardiologue, commit l'irréparable. Sa main avait tremblé, et le cœur de Bae, son propre fils, avait cessé de battre entre ses mains. Pour toujours. Alors que Mary Margaret venait de partir, Whale sorti son téléphone de sa poche et composa un sms rapide à l'adresse de sa femme.
« Killian au bloc. Fais tout mon possible. Te tiens au courant. Je t'aime ».
Il aurait du l'appeler. Il aurait du lui dire à quel point l'état de Killian était sérieux, combien il pensait ne pas arriver à le sauver. Mais Victor ne s'en sentait pas la force. Jones était un de ses proches certes, mais il était surtout le meilleur ami de sa femme, Ruby. Ils ne s'étaient plus lâchés depuis leur première rencontre dans le quartier populaire du Mirail où ils vivaient tous les deux adolescents. Le collège d'abord puis le lycée et même la fac, ils s'étaient suivis depuis ce jour où Killian Jones, l'orphelin Irlandais, était arrivé en France. Jusqu'à ce que Ruby doive quitter Toulouse pour le Gard où elle venait enfin de décrocher un poste de directrice d'une salle de théâtre locale. Désormais, Victor faisait des allers retours pour la rejoindre dès qu'il le pouvait et elle lui rendait visite le plus souvent possible dans la ville rose, en profitant pour passer un maximum de temps avec ses amis d'enfance. Avec Killian. Victor se mordit la lèvre de rage quand il sentit son téléphone vibrer dans la poche de sa blouse, annonçant l'arrivée d'un sms, venant probablement de sa femme. Il posa le mobile sur la tablette au dessus du lavabo, à l'entrée du bloc, sans même y jeter un œil. Victor Whale se vida la tête, fini de désinfecter ses bras et inspira un grand coup en poussant la porte de la salle d'opération et se concentrant sur ce qu'il savait faire de mieux : sauver des vies.
…
- Vous avez eu de la chance, Mr Jones, babilla l'infirmière qui vérifiait le niveau de la perfusion en souriant.
Killian peinait à garder les yeux ouverts. Il observa la petite brune à ses côtés. Elle devait approcher la cinquantaine. Elle était plutôt jolie dans son genre, des cheveux coupés courts, à la garçonne, une vivacité qui semblait sans limite, un visage d'ange. « Un visage d'ange… » se répéta Killian, persuadé que c'était la réponse à la douleur qui se réveillait dans chacun de ses membres.
- Un visage d'ange…, continua-t-il à voix haute.
- Merci, répondit l'infirmière en rougissant. Je m'appelle Mary Margaret, continua-t-elle en observant son patient avec douceur.
Ce n'était pas tous les jours qu'elle avait le plaisir de s'occuper d'un malade aussi…charmant. Malgré les nombreux bleus et coupures qui barraient son visage, Killian Jones était exceptionnellement beau. « Beau pour un patient qui vient de passer à deux doigts de la mort, bien évidemment ! » se reprit l'infirmière en secouant la tête. Killian ne la lâchait pas des yeux. Elle avait l'impression d'être transpercée par son regard bleu océan. Les cheveux noir de jais de l'homme allongé dans le lit étaient totalement décoiffés, il serrait les mâchoires pour atténuer la douleur que les drogues ne parvenaient pas à calmer et elle le trouvait quand même diablement beau. Et ce petit accent qu'elle présumait anglophone n'avait rien pour lui déplaire « Idiote, ça pourrait être ton fils ! Et tu es mariée je te rappelle, à un homme parfait » se rabroua intérieurement Mary Margaret en s'apprêtant à quitter la pièce.
- J'suis au paradis ? J'suis au paradis et vous êtes un ange, articula Jones en se passant la langue sur les lèvres.
- Oh…j'ai du forcer sur la morphine, rit Mary Margaret en rebroussant chemin et se rapprochant du lit pour vérifier de nouveau la perfusion.
Le jeune brun tenta de bouger pour trouver une position plus confortable. Chaque parcelle de sa peau lui criait pitié, il avait l'impression que tous ses os grinçaient les uns contre les autres. Et sa tête…Il en avait vécu des migraines, des lendemains de cuites, des moments où il se réveillait avec l'impression d'être passé sous un bulldozer. Mais cette fois-ci, c'était pire que ce qu'il avait pu connaître. Et sa main…sa main gauche le faisait terriblement souffrir. Elle lui brûlait atrocement. Mais que pouvait bien avoir cette foutue main pour ne lui laisser aucun répit ? Alors qu'il tentait de se redresser pour voir ce qui pouvait bien le faire souffrir à ce point, s'attendant à voir un épais bandage et peut être même un plâtre, Mary Margaret, qui se tenait maintenant tout près du lit, posa sa main sur son avant bras gauche.
- C'est toujours difficile au début..Vous allez la sentir, longtemps…mais il paraît que la douleur passe…, murmura l'infirmière en lui jetant un regard compatissant.
Est-ce que c'était une putain de blague ? Voilà, ça devait juste être un cauchemar et Killian serra ses paupières de toutes ses forces dans l'espoir de se réveiller dans son lit, bien au chaud, une sublime femme étendue à ses côtés. Au bout de quelques secondes et réalisant que rien ne se passait, il rouvrit les yeux et parvint à lever un peu son bras vers son visage. Il retint un sursaut d'horreur quand le spectacle de son avant bras s'offrit à lui. Un membre qui se terminait par un bandage, comme prévu. Mais une ligature qui laissait clairement apercevoir…le néant. Le vide. Un avant bras et un moignon bandé. Il réalisa qu'il n'avait plus de main gauche. « Heureusement que c'est pas celle avec laquelle je me branle » fut la seule et futile pensée qui lui vint à l'esprit avant que la morphine ne l'emporte de nouveau vers un monde de calme et de plénitude.
…
" With the lights out it's less dangerous, here we are now, entertain us, I feel..."
Killian frappa du point sur la table de nuit en espérant faire taire son foutu téléphone. Cela faisait plusieurs minutes qu'il ne cessait de sonner. Après ce qu'il compta comme le dixième appel entrant, le brun fini par empoigner le mobile dans sa main droite et le porta à son oreille.
- QUOI ? hurla-t-il presque dans le combiné.
- Ravie de constater que tu pètes la forme, mate ! lui répondit une voix féminine à l'autre bout du fil.
- Ruby, grogna Killian en s'adoucissant un peu.
- Tu n'as pas répondu à mon texto, je sais que ça ne fait que deux jours que tu t'es réveillé et que tu es sous la surveillance constante de Victor mais je…., commença la jeune femme, déversant un flot de paroles qu'elle retenait depuis l'annonce de l'accident.
- J'écris mes textos de la main gauche, lâcha Killian dans un sourire.
- Menteur !
- Touché, rit le jeune homme au bout du fil.
Il avait bien lu le sms de sa meilleure amie mais ne savait pas quoi lui répondre. Depuis qu'il avait apprit son « état » il ne savait plus bien comment il devait réagir. Il n'était pas sûr d'être heureux d'être en vie. Le traumatisme crânien qu'il avait subit n'avait rien endommagé et la plupart de ses fonctions vitales se portaient bien. Les gens normaux auraient béni le ciel ou la science pour ce miracle. Mais pas lui. Il n'avait plus de putain de main gauche. Pour un guitariste, c'était handicapant. Et jouer, c'était à peu près tout ce qu'il savait faire de sa vie. Il esquissa un sourire en pensant qu'au moins, il lui restait une main pour aller faire la manche rue Matabiau.
- J'arrive demain, j'nous prends à manger en route, j'suis sûre que t'as déjà perdu au moins 10 kilos avec la bouffe de merde qu'ils doivent te filer, continua son amie.
- De la gelée, Ruby, de la putain de gelée ! Tu savais que ça se mangeait toi ? Dans le doute, je l'ai fait goûter à Whale, renchérit Killian, retrouvant instantanément sa bonne humeur au contact de Ruby.
- Jooooooooones ! Pitié, ça rend impuissant ces choses là ! cria-t-elle, outrée.
- Tu t'inquiètes pour sa virilité et pas pour la mienne ?! fit mine de s'agacer Killian.
- Pour ce à quoi elle te sert ! rit Ruby à l'autre bout du fil.
- A demain, love, grogna le jeune homme en dissimulant son sourire.
Sourire qu'elle ne pouvait pas voir de toute façon. Il raccrocha et reposa le téléphone sur la table de nuit, sans oublier de le passer en mode silencieux cette fois-ci. Il éprouvait soudain l'intense besoin de dormir pendant des jours et de ne plus jamais se réveiller. « Bénie sois la morphine » songea-t-il en plongeant de nouveau dans les bras de Morphée.
…
- Ah, j'ai bien cru que t'étais mort, couina une voix à côté de lui.
Killian ouvrit un œil, puis le deuxième. Un puissant mal de tête venait de faire son apparition et il remonta une main à son front dans l'espoir de trouver la veine qui ne cessait de le harceler et d'y imprimer la plus forte pression possible. Quand il sentit le bandage toucher sa peau, il étouffa un soupir. « Echec Jones, focus sur ta main droite… » pensa-t-il en tournant la tête pour voir d'où provenait la voix qui l'avait tiré de son doux sommeil. Quel ne fut pas son étonnement quand il croisa le regard d'un gamin d'à peine 10 ans, un petit brun à l'air malicieux assis sur une chaise au bord du lit.
- Haha ouais, c'est pas la bonne main, babilla celui-ci en riant. Heureusement que t'en as une autre hein !
- Qu'est ce que tu fous ici ? l'apostropha Killian, agacé par l'impertinence dont le gosse faisait preuve.
- Oh j'ai entendu parler d'un miraculé, j'suis venu voir ! Et comme ça je ne suis pas le seul, on est un peu pareil toi et moi !
- Pareil ? Toi, t'as deux mains, souffla Killian en observant le garçon qui semblait avoir toute son intégrité physique.
- Oui mais je devais mourir et tu vois, j'suis toujours là ! Alors, c'est top d'être toujours en vie hein ?
Killian ne put s'empêcher de froncer les sourcils face à la maturité dont l'enfant faisait preuve. Lui qui se plaignait d'avoir perdu une main et le gamin de 10 ans qui parlait de la mort et du bonheur d'être en vie, c'était le monde à l'envers.
- Je suppose, oui…, marmonna Killian, espérant que l'enfant se lasserait de ce monologue et finirait par quitter sa chambre.
- Alors, j'en étais où ? Ah oui, le Prince charmant et Blanche neige ! continua le petit brun en sortant un énorme livre de sous sa chaise.
Killian marqua une pause en voyant le livre ouvert sur les genoux du garçon. Ce gosse lui lisait-il des histoires alors qu'il dormait ? Des contes de fée en plus. Effrayant, totalement flippant même.
- Hum, t'as pas une mère, ou un truc comme ça ? demanda Killian en haussant un sourcil.
- Oh si, mais je suis ici pour quelques jours, j'ai des examens à passer, ce sera tous les ans maintenant ! Et comme ma grand-mère travaille à l'hôpital, j'suis un peu chez moi ici, pas besoin de ma mère constamment dans les pattes, expliqua l'enfant en prenant un air supérieur et roulant des yeux, l'air de dire qu'il était bien trop grand pour traîner dans les jupes de sa mère.
Killian ne put s'empêcher de sourire face à la vivacité dont faisait preuve le gosse. Il lui faisait penser à lui, au même âge, aventurier, éveillé, déjà bien trop adulte. Le beau brun tendit sa main droite au garçon qui s'empressa de la serrer dans un geste solennel.
- Killian Jones, ou la merveille à une main, se présenta-t-il dans un rictus.
- Henry Swan, ou…la perfection à un rein! lui répondit le gamin sur le même ton, un grand sourire collé aux lèvres.
Voilà! Je suis ravie de me lancer dans cette nouvelle aventure avec vous! J'ai déjà quatre chapitre à mon actif et je publierai en fin de semaine à chaque fois (attention, bonnes résolutions inside hihihihi). Scoop : l'appart de Killian (et donc le lieu de son accident) c'est le dernier que j'ai eu sur Toulouse! KILLIAN CHEZ MOI! DANS MON LIT! Mdr. Cette fic devrait comporter une grosse vingtaine de chapitres, peut être un peu plus (je ne contrôle rien, mes persos ont prit le pouvoir, comme toujours). D'ailleurs en parlant d'eux, vous allez encore retrouver beaucoup, BEAUCOUP de monde dans cette histoire! J'attends vos avis avec impatience!
