Bonjour à tous! Je me lance dans une fanfiction sur mon personnage préféré, Jacob. J'ai déjà toute l'histoire en tête, mais les chapitres ne seront écrits qu'au fur et à mesure. C'est pourquoi je vous demande d'ores et déjà votre indulgence quant à l'éventuelle attente qu'il y aura entre chacun de mes posts. Surtout, n'hésitez pas à faire des reviews, c'est là mon vrai bonheur. J'espère que mon histoire vous plaira.

Bien sûr, la plupart des personnages appartiennent à Stephenie Meyer.


LIBRE ARBITRE

Il n'y a qu'une chose presque absolue, c'est le libre arbitre.

(Francis Picabia)

Comment concilier libre arbitre et prédestination?

Chapitre 1

POV Iris

Le taxi me conduisit de l'aéroport de Port Angeles jusqu'à la petite bourgade de Forks, plus précisément jusqu'au perron d'une charmante maisonnette aux briques rouges, avenue Maple. Je payai le conducteur, récupérai mes bagages dans le coffre et me postai devant la porte d'entrée de mon futur chez moi. Je devrais plutôt dire «chez nous». En effet, j'allais partager le salon et la cuisine (entre autres) de cette jolie demeure avec sa propriétaire, Madame Bellefleur. Celle-ci avait souhaité louer une de ses chambres afin de s'éviter une solitude trop pesante. Ses enfants et petits-enfants ne venaient lui rendre visite que rarement depuis qu'ils avaient enfin quitté cette ville trop grise et trop petite. Lors de nos différents contacts téléphoniques, Madame Bellefleur avait maintes fois manifesté son étonnement quant à mon souhait de m'installer dans cette partie pluvieuse de l'Etat de Washington. Elle savait que je venais du continent européen et s'imaginait qu'une jeune fille de mon âge voulait «voir du pays». Or, Forks, qui pourtant regorgeait de trésors paysagers, ne pouvait pas offrir grand-chose à une jeunesse assoiffée d'indépendance et d'aventure. Ce que Madame Bellefleur ignorait, c'est que je n'appartenais plus à cette catégorie de personnes. Les divers événements qui avaient récemment jalonné mon existence avaient chamboulé mon échelle des valeurs. Un retour à la simplicité m'était donc apparu judicieux. Pour être tout à fait honnête, le choix de Forks s'était fait à l'aveugle. J'avais planté la mine de mon crayon dans l'Etat de Washington sur le globe de mon bureau. Puis, j'avais sélectionné, tout aussi par hasard, la lettre F. Enfin, Forks était apparue dans ma recherche Google et les photos verdoyantes de cette contrée avaient fini de me décider. A quoi ça tient, un nouveau départ…

Je pris une profonde inspiration et appuyai sur la sonnette. Une petite dame âgée d'une soixantaine d'années vint m'ouvrir, les sourcils froncés:

Qui êtes-vous? demanda-t-elle sur un ton peu amène.

Je suis Iris Cristole, votre nouvelle locataire, me présentai-je.

Oh, pardonne-moi, Iris. Vois-tu, je reçois si peu de visites que je suis toujours sur mes gardes. Entre, voyons.

Elle s'effaça pour me laisser entrer, dévoilant derrière elle un couloir étroit, dont les murs bordeaux étaient couverts de cadres photos. J'imaginai aisément qu'il devait s'agir de ses enfants et petits-enfants.

Ma propriétaire avait finalement accepté ma «candidature» lorsque je lui avais fourni une copie de mon contrat de travail à l'hôpital de Forks. Infirmière de formation, je jouissais déjà d'une certaine expérience et ma connaissance de la langue française avait fini de convaincre le directeur de l'établissement à m'embaucher. Je l'ignorais lorsque j'avais postulé, mais ce charmant bonhomme, robuste et souriant, nourrissait une véritable passion pour la France et sa si belle culture. Il ignorait par contre tout de la Belgique, mon pays d'origine, mais ce détail ne semblait pas le perturber. Pour lui, ces deux pays étant voisins, je pouvais tout aussi bien faire l'affaire qu'une vraie Frenchie.

Madame Bellefleur, ravie de mon arrivée, me fit visiter les lieux avec un enthousiasme communicatif. Je découvris avec joie que je disposerais de ma propre salle de bain. En réalité, il s'agissait d'une pièce minuscule, encombrée d'une douche, d'un évier et d'une armoire avec miroir. Mais c'était déjà bien plus que je ne l'avais espéré. Discrète et courtoise, ma nouvelle propriétaire me laissa seule dans mes «appartements» pour que je puisse m'y installer à mon aise.

Je serai dans le salon si tu as besoin de quoi que ce soit, m'informa-t-elle.

Je la remerciai chaleureusement, puis m'affalai sur le lit deux places qui trônait au centre de la chambre. Le plafond n'était pas de première fraîcheur, mais cela m'était égal. Le confort ne se trouvait pas en première position dans la liste de mes attentes. Non. J'aspirais avant tout à être en sécurité.

Une fois que j'eus intégré l'idée qu'enfin, j'avais atteint ma destination, je me décidai à installer mes affaires dans l'armoire mise à ma disposition. Elle était en chêne robuste et bien trop grande pour le peu de vêtements que j'avais emportés avec moi. Toutefois, je devais théoriquement recommencer une nouvelle vie ici; je finirais donc bien par aller faire du shopping pour renflouer ma garde-robe. Lorsque j'eus vidé ma valise, je la rangeai sous le lit et descendis rejoindre ma colocataire. Je sentais que ma présence la rendait heureuse. J'espérais pouvoir passer le plus de temps possible à ses côtés, afin qu'elle ne souffre pas de la solitude. Malgré tout, je ne me tracassais pas trop pour elle, car Madame Bellefleur était une femme dynamique. Elle participait régulièrement à toutes sortes d'activités proposées par la ville: cours d'informatique, promenades en groupe, visites culturelles… Tout l'intéressait et elle voulait profiter de sa retraite pour découvrir les merveilles de Forks, m'avait-elle expliqué. Alors que nous buvions une tasse de thé, elle m'informa sommairement sur les habitants de la région, du moins, sur ceux qu'elle connaissait. C'est ainsi que j'appris que notre voisin de gauche, Monsieur Swan avait une fille à peine plus jeune que moi, qui s'était installée à l'étranger quelques années auparavant, mais qui rendait régulièrement visite à son père.

Peut-être pourrez-vous faire connaissance à l'occasion, me suggéra-t-elle.

Oui, pourquoi pas. Il va effectivement falloir que je noue de nouvelles relations, admis-je.

Il n'y a pas beaucoup de jeunes dans la région, continua-t-elle, mais je suis sûre que tu rencontreras des gens intéressants sur ton lieu de travail. D'ailleurs, le père du beau-fils de Monsieur Swan travaille à l'hôpital. Il s'agit du Docteur Cullen.

Ah oui. J'ai entendu parler de lui. Je vais travailler dans son service, l'informai-je.

Un homme charmant! Mais, si tu veux mon avis, lui et sa femme abuse un peu de la chirurgie esthétique. C'est bien fait, je dois le reconnaître, mais tout de même, on dirait qu'ils ne vieillissent pas! s'exclama mon «indic».

Cette dernière remarque déclencha un frisson qui parcourut ma colonne vertébrale. J'avais connu, dans mon ancienne vie, trop de gens qui ne vieillissaient pas, mais pour d'autres raisons que de l'abus de chirurgie esthétique. Je tentai de masquer l'effet que provoquait ce souvenir en moi et offris un maigre sourire à mon interlocutrice. Celle-ci ne sembla pas remarquer mon changement d'attitude et poursuivit la conversation.

Il y a aussi les jeunes de la réserve Quileute. C'est une autre culture, mais ce sont des gens charmants. Beaucoup de personnes dans la région voyaient d'un mauvais œil l'installation de leur tribu ici. Mais ils sont toujours restés très discrets et n'ont causé aucun souci. Au contraire. J'ai pu observer qu'ils aidaient de temps à autre le chef Swan dans certaines de ses enquêtes.

Le chef Swan? m'étonnai-je.

Oui, j'ai oublié de te dire que notre voisin est le chef de la police. C'est rassurant, je trouve.

Oui, en effet, mentis-je alors que je savais pertinemment que n'importe quel chef de police ne pourrait rien contre le danger qui me menaçait.

Au fil de notre discussion, je m'étonnais de la diversité culturelle qu'offrait Forks. Moi qui pensais tomber dans le trou du cul du monde (pardonnez-moi l'expression), j'allais me retrouver entre un policier chevronné, des Indiens et des médecins adeptes de chirurgie plastique. Finalement, j'aurais pu choisir Vegas comme destination. Je ris intérieurement de ma comparaison, puis tentai de me concentrer sur le monologue de Madame Bellefleur. Elle poursuivit sa description des habitants de ma nouvelle terre d'accueil, jusqu'à ce que je tombe de fatigue. J'avais, malgré tout, plusieurs heures de décalage horaire dans les pattes. Je pris congé et montai me coucher. Toutefois, mon repos fut de courte durée. Autant je pouvais organiser ma fuite, autant les cauchemars resteraient mon lot pour longtemps, je le savais.