Titre : Je t'avais choisi.

Résumé : UA slash hpdm ! Il réussissait tout ce qu'il faisait, chaque jour de ma vie était un échec. On le trouvait brillant et populaire, j'étais considéré comme le pire des voyous. Il était toujours entouré d'amis, moi je n'aimais que lui...

Note : C'est ma première fic, soyez indulgent hein... lol

Ah et c'est un UA, on peut considérer que ça se passe dans la vie banale de n'importe quel moldu lol

Voilà, j'espère que ça vous plaira... Bonne lecture !


- Monsieur Potter.

Tiens. Ce n'est pas la douce voix de ma mère, ça...

- Monsieur Potter.

Quand est-ce que je me suis endormi ?

- Harry Potter !

J'ouvre les yeux, encore un peu vaseux. La vieille MacGo est penchée, juste au dessus de moi, me dévisageant plus sévèrement que jamais. Je me souviens pas avoir eu un réveil aussi horrible...

- Je vous prierais de ne plus vous assoupir en cours, Mr Potter, ou ce sera deux heures de retenue.

Tu m'en as déjà donné quatre hier, vieille pie...

- Comme vous voulez, professeur.

Elle prend un air à mi-chemin entre le scandale et la colère. Mais, qu'est ce que j'ai encore fais ?

- Je n'en attendais pas moins de vous.

Je ne rétorque pas. De toute façon, elle s'énerve toujours pour rien, alors j'ai arrêté de chercher... Elle me dévisage un instant, cherchant le moindre signe d'émotion sur mon visage, mais je reste de marbre et elle finit par s'éloigner.

Je la suis du regard jusqu'à ce qu'elle ait regagné son bureau. Elle me lance un dernier regard sévère puis reprend son cours là où elle l'avait laissé.

Quelques-uns de mes camarades me lancent des coups d'oeil qui se veulent discrets, mais qui ne le sont absolument pas. Je les ignore et laisse mon front se coller contre la fenêtre.

C'est un des avantages - et même le seul, je pense - à être moi : je peux choisir ma place sans que personne ne vienne s'en plaindre.

Toujours le même bureau, près de la même fenêtre, éloigné de tous les autres. Toujours le même ciel que j'observe pendant des heures, aussi silencieux que si j'étais absent.

Et les autres finissent toujours pas oublier ma présence...

°0Oo.oO0°

- Eh, Potter ! Y'a Zabini, du lycée à coté de la Tamise, il te cherche depuis ce matin.

Génial...

Je jette un coup d'oeil à Weasley, un rouquin qui est dans ma classe. Il me fixe un instant puis hausse les épaules.

- C'est toi qui vois si tu t'en fous, mais il veut te latter.

- Je m'en fous, justement

- Je voulais juste te prévenir, même si je sais que tu peux l'éclater facilement, fait le roux en sortant, me laissant seul.

Bon débarras.

Je me retrouve seul dans les toilettes. Je Détourne mon regard de la porte qui se referme et finis de me laver les mains. Tout en les essuyant, je relève les yeux et croise mon reflet.

Une ecchymose s'est formée sous mon oeil droit et ma lèvre inférieure est enflée à cause de cette foutue coupure... Un pansement couvre la commissure de ma bouche, dissimulant un autre bleu.

Je soupire.

Le directeur de mon lycée m'a fait convoqué dans son bureau à cause de la bagarre d'hier, il m'attend. J'ai décidé de passer aux toilettes avant, histoire de voir les dégâts, et maintenant que je les vois, je sais que ça ne jouera pas en ma faveur...

Je m'écarte du lavabo, passe une main distraite dans mes cheveux emmêlés et attrape une des mèches noires. Mes cheveux ont encore poussés, ils m'arrivent en bas de la nuque, et ils sont tellement ébouriffés qu'il m'arrive de penser que je devrais les coiffer de temps en temps...

Je jette un dernier coup d'oeil à la glace. J'ai vraiment un look de délinquant, avec ma chemise sortie de mon uniforme et ma cravate défaite. Mais peut importe, même si je m'habillais mieux, on continuerait à venir me faire des embrouilles. Ça fait longtemps que j'ai laissé tomber.

Je m'éloigne du miroir et sors des toilettes, me dirigeant lentement et avec nonchalance vers le bureau de Dumbledore. Les autres élèves s'écartent inconsciemment sur mon chemin, me laissant passer plus facilement. Je me demande quand tout ça a commencé...

Au début, tout était normal pourtant. Les choses se sont compliquées quand je suis entré au collège. A partir de cette époque, les ennuis n'ont fait que se suivre l'un après l'autre. Je dois avoir un mauvais karma...

Maintenant, les autres lycéens de mon bahut ont tendance à ne pas oser m'approcher. Je leur fais peur, peut-être. Mais je pense surtout qu'ils me prennent pour quelqu'un que je ne suis pas.

Bizarrement, il semblerait que je sois devenu une sorte de mascotte du lycée. Ils me regardent tous, quand ils pensent que je ne les vois pas... C'est trop bizarre comme atmosphère...

Si j'avais été dans un lycée privé, les choses auraient peut-être étés différentes, mais mon père est un ami de Dumbledore, alors il a tenu à ce que j'étudie ici. Après tout, c'est un des meilleurs lycées publics de Londres. Je devrais m'estimer chanceux...

Sauf que chanceux, je le suis pas. Et je dirais même que je suis l'ennemi n°1 de la chance. A croire qu'elle m'en veut personnellement...

Comme ce qui semblerait être les trois quarts des jeunes de Londres.

Je plaisante pas. J'ai le don pour attirer les embrouilles et les bagarres. Certains délinquants veulent me racketter, d'autres veulent seulement se battre contre moi pour essayer de péter la gueule du célèbre Harry Potter, d'autres veulent me faire rentrer dans leur gang et prennent mal mes refus. Je me fais toujours emmerder par quelqu'un, pour toutes sortes de raisons débiles.

Alors, au final, j'ai des embrouilles environs tous les deux ou trois jours. C'est merveilleux. Mais bon, à force je me suis habitué à tout ça, j'ai appris à vivre avec. Et puis, je suis devenu une sorte de légende urbaine, ou un truc du genre.

Je suis devenu différent, je ne suis plus comme eux. Je n'arrive plus à m'intégrer. Je suis seul.

C'est cette solitude qui m'a fait devenir indifférent et silencieux. C'est un peu comme si je faisais le mort pour ne pas me faire remarquer, mais ça marche pas des masses... Quoi qu'il en soit, j'ai décidé de toujours rester calme et de ne pas montrer mes sentiments devant tous ses requins qui guettent le moindre signe de faiblesse...

Ce qui n'empêche pas les gens de venir me chercher des emmerdes, je l'accorde...

Enfin, peu importe, me voilà devant le bureau de Dumbledore.

J'espère que ce ne sera pas trop long...

Je frappe deux coups à la porte et attend qu'on me dise d'entrer. La voix du directeur ne se fait pas attendre et j'entre. Ce bureau, je le connais par coeur, j'y viens en moyenne une fois par semaine...

Dumbledore est assis derrière son bureau, souriant comme toujours, et m'invite à m'asseoir d'un geste amical. Je m'exécute, croisant les bras sur mon torse d'un air indifférent.

- Bonjour Harry.

- Professeur, salue-je en guise de réponse.

- Alors, entrons tout de suite dans le vif du sujet...

C'est pour ça que je l'aime bien, ce vieux...

- Tu as encore eu des ennuis hier. Le propriétaire du restaurant a appelé en reconnaissant l'uniforme du lycée, et il dit t'avoir reconnu. A en voir les marques sur ton visage, je suppose que tu étais effectivement dans ce restaurant hier, n'est-ce pas ?

- J'y étais, mais c'est pas moi qui aie cherché l'embrouille. C'sont ces mecs qu'ont commencé à m'agresser, alors que j'leur avais rien fait.

J'ai la fâcheuse tendance à manger mes mots quand je suis énervé... Mais Dumbledore ne s'en préoccupe pas plus que ça.

- Oui, le propriétaire m'a dit que tu n'étais pas tenu pour responsable. Mais comme tu as répliqué, les trois lycéens que tu as envoyés à l'hôpital t'accusent de l'être. Évidemment, vu tous les témoins présents, tu as été innocenté. Je tenais juste à te mettre au courant.

Je dois avouer que je suis soulagé.

Il ne manquerait plus que je sois accusé à la place de ces connards...

Un moment de silence s'installe, durant lequel le directeur et moi nous fixons l'un l'autre. Enfin pour ma part, je fixe sa barbe, j'ai toujours été fasciné de voir comment elle était longue.

Il doit se faire drôlement chier à l'entretenir...

- Harry, j'ai remarqué que tu avais moins d'ennuis ces derniers temps, continue finalement Dumbledore avec un sourire.

- J'évite de traîner. Mais il faut bien que j'aille faire les courses et que j'aille en cours...

- Bien sûr. En tout cas, je trouve ça encourageant. Les gens finiront par te laisser tranquille, j'en suis sûr.

Ben pas moi, mais on va éviter de le contredire, et puis j'ai besoin d'espoir moi aussi. Par contre, comme je suis vraiment sur les nerfs en ce moment, j'ai la main facile, alors il vaut mieux que personne ne m'approche...

- Je trouve que tu sembles sous pression ces derniers temps. Ne craque pas, d'accord ?

Il lit dans mes pensées ou quoi ?

J'acquiesce sans dire un mot et me lève lorsque le directeur me fait signe que je peux partir. Je le salue une dernière fois et quitte la pièce. Je lance un regard autour de moi et jette mon sac sur mon épaule, ignorant les chuchotis que je sème sur mon chemin.

Les cours sont finis depuis une demie heure, mais j'ai une retenue de deux heures dans dix minutes... Trop chiant... Après un court moment de réflexion, je décide de ne pas y aller et de rentrer directement chez moi.

Longeant rapidement les couloirs, je m'avance vers les escaliers pour sortir du bâtiment. Dévalant les marches, je manque de heurter trois filles qui arrivent en sens inverse. Je dévie sur ma droite pour les éviter.

- Désolé, lance-je sans m'arrêter.

- Potter, attend !

Je m'arrête, surpris, et me retourne. Celle qui m'a interpellé est une fille de ma classe, Hermione Granger. C'est la petite intello de service mais je l'aime bien, elle me fout la paix.

- Je voulais te remercier pour la semaine dernière.

- Ah...

Je l'avais trouvée au milieu de la rue en train de se faire racketter avec une amie par deux crétins qui avaient déjà essayé de me faire le coup plusieurs fois. Comme je pouvais pas passer à coté sans rien dire, je m'étais interposé pour les aider. Ça s'est mal fini pour moi, évidemment.

- De rien, répond-je finalement.

Après tout, c'est pas la première fois que ça arrive. Je suis déjà allé aider plusieurs personnes du lycée. Ça a contribué à faire de moi leur mascotte, je crois. La rumeur s'est vite répandue que si quelqu'un attaquait un élève du même lycée que moi, je lui défoncerais la gueule... Je m'en fous qu'on se serve de moi pour décourager les racketteurs, du moment qu'on me foute la paix...

- Ginny te remercie aussi, ajoute Granger.

Ginny, ça doit être sa copine.

Je la connais pas, alors je m'en fous un peu mais j'acquiesce sans répondre au sourire de Granger et je me retourne pour continuer mon chemin.

Je contourne le bâtiment et sort pas la grille de derrière, histoire d'éviter les éventuels chieurs qui peuvent m'attendre à la grille principale.

Au bout de dix minutes de marches, je vois apparaître Hogwarts, le lycée privé de riches par excellence. Je passe devant tous les jours, pour rentrer chez moi.

Personne de ce bahut ne vient m'emmerder, ils sont trop bien élevés pour ça, mais je sais qu'ils ont tous une trouille de tous les diables en me voyant. Ils me prennent pour un gosse de riches qui a mal tourné et qui aime se battre. S'ils savaient...

Mon meilleur ami y est élève. Draco Malefoy. Il habite dans la même rue que moi, on se connaît depuis qu'on est gosses et il vient souvent chez moi.

Mais malgré notre amitié, les choses ne sont pas aussi simples. Draco est le lycéen le plus coté d'Hogwarts, autrement dit c'est le plus populaire de son bahut. Alors, pour ne pas ruiner sa réputation, vu qu'il a toujours prêté une grande attention à ne décevoir personne, il m'ignore.

Ouais, quand il est avec ses amis, il fait comme s'il me connaissait pas, il ne m'adresse pas la parole et ne me fait aucun signe. Au début, je lui en voulais, c'était un peu comme une humiliation. Je suis pas assez bien pour être vu avec lui... Mais, comme pour tout le reste, je m'y suis habitué.

Alors que je passe près du portail, je le repère qui sort du lycée. Seuls quelques mètres nous séparent, mais je sais que je dois faire comme si de rien était. Sa réputation avant notre amitié, hein.

Les amis de Draco me regardent passer d'un air méfiant mais je capte le petit sourire discret que Draco me lance.

Ce sourire me laisse un petit pincement au coeur, comme à chaque fois. Je m'éloigne en faisant comme si de rien n'était, le coeur battant à cent à l'heure. Foutu coeur.

Ça aussi, je me demande depuis quand ça à changé. Depuis quand mes sentiments pour Draco ont dépassés ceux de l'amitié ? Depuis combien de temps est-ce que j'enrage à le voir m'ignorer devant ses potes ? Depuis combien de temps je désespère à le voir recevoir des déclarations passionnées trois fois par jour ? Depuis combien de temps la solitude me pèse-t-elle quand il n'est pas là ? Je vire mélo, là...

En tout cas, c'est pas plus mal qu'il m'ignore. J'évite de le voir depuis quelques semaines, mes sentiments me rendent malades... Ca a été vraiment très difficile d'accepter mon homosexualité, mais je me suis fait à l'idée. Que mes sentiments soient dirigés vers mon meilleur ami, ça je n'ai pas réussi...

Ma mère s'en est aperçu la première. En fait, c'est même elle qui me l'a fait comprendre... Elle ne l'a pas mal pris, que je sois gay je veux dire. De nous deux c'est plutôt moi que ça a choqué - trop logique. Heureusement qu'elle est là, il n'y a qu'avec elle que je peux en parler...

Une fois rentré, je la retrouve dans le salon, discutant avec mon père. Lorsque je pénètre dans le salon, tous les deux tournent la tête vers moi et me sourient.

- Bonjour mon chéri, fait ma mère en se levant.

Elle s'approche de moi et m'embrasse sur la joue. D'une oreille distraite, je l'entend me dire qu'il reste quelques gâteaux dans les placards et que je peux les prendre pour le goûter.

J'acquiesce mais au lieu de partir vers la cuisine, je monte directement dans ma chambre. Après avoir refermé la porte derrière moi, je pose mon sac sur mon bureau et change de vêtement. Une fois débarrassé de mon uniforme, je redescend au rez-de-chaussée.

Une fois dans la cuisine, je trouve ma mère en train de griffonner sur une feuille. Je m'approche d'elle et me penche pour lire par dessus son épaule. Ce n'est que la liste des courses à faire. Je recule d'un pas, prêt à sortir de la pièce mais ma mère me retiens par le bras.

- Harry, je suis vraiment fatiguée. Viens avec moi faire les courses, s'il te plait.

Je pose mon regard sur son visage. C'est vrai qu'elle a une petite mine. Elle a beaucoup travaillé cette semaine...

Je lui souris doucement et lui prend la liste des mains.

- Je vais y aller tout seul, reste là.

Elle me sourit et se lève pour m'embrasser sur la joue.

- Merci, tu es vraiment gentil.

- J'en ai pas pour longtemps, fais-je par dessus mon épaule tandis que je quitte la cuisine.

Je traverse le couloir, croisant mon père qui sort de la salle de bain, et arrive à l'entrée. Je chausse rapidement mes converses et enfile mon manteau. Je plie la liste des courses et la range dans la poche de mon jean's.

Une fois dehors, je sors rapidement du jardin et rejoins la rue. Il me faut près d'un quart d'heure pour rejoindre la supérette la plus proche et je décide d'accélérer le pas en sentant le froid traverser mes habits.

Alors que je tourne à l'angle d'une rue, je percute quelqu'un de plein fouet et perd l'équilibre. Je me retiens de justesse au mur à ma droite mais mon vis-à-vis n'a pas cette chance et tombe lourdement au sol.

- Eh !

Son ami se penche pour l'aider à se relever. Ils doivent avoir mon âge, ou peut-être un ou deux ans de plus. Celui que j'ai fais tombé m'attrape par le col, furieux.

- Tu peux pas regarder où tu vas, têtard ?

Je serre la mâchoire pour me forcer à rester calme, puis je prend un air indifférent.

- Désolé.

- J'm'en fous que tu sois désolé !

Je soupire, las. Il fallait que ça m'arrive encore. J'attrape sa main et lui fais lâcher prise sur mon tee-shirt ; puis je fais un pas de coté pour passer mais il m'attrape le poignet et me tire en arrière.

Son poing heurte violemment ma joue avant que je ne puisse l'esquiver. Je tombe au sol, sonné, et pose instinctivement ma main sur ma joue meurtrie. La coupure que j'avais au coin des lèvres s'est rouverte et saigne abondamment.

Je m'essuie silencieusement le visage, ignorant les ricanements des deux mecs. Je relève les yeux et leur jette un regard noir. Cette fois, j'en ai assez !

Je fais un pas en avant et attrape le premier venu par la nuque. Son rire s'arrête instantanément. Mon poing s'abat une première fois sur son visage, puis une deuxième fois. Il tombe au sol et crie, se tenant le nez des deux mains.

Le second me fixe un instant puis se penche vers son copain pour lui demander s'il va bien. Je m'approche de nouveau et donne un coup de pied à celui que je n'ai pas touché. Il tombe en arrière sous le choc et pousse un cri surpris.

Je leur jette un dernier regard puis m'éloigne rapidement. D'un pas furieux, je rentre dans le supermarché. Les gens me fixent tous et chuchotent en me voyant. Je les ignore et me contente de prendre les produits de la liste pour les jeter rageusement dans mon panier. Au bout d'une dizaine de minute, je me dirige vers la caisse.

Il n'y a qu'une personne devant et je n'attend pas bien longtemps. Ma colère n'est toujours pas retombée mais une profonde lassitude commence à s'emparer de moi. Je les entend, tous autant qu'ils sont, pendant qu'ils parlent de moi. Je les entend dire que je suis blessé, que je suis sûrement un vaurien, que je l'ai sûrement cherché et que finalement, je le méritais sans aucun doute...

C'est dans ces moments là que je réalise à quel point je peux être seul...

Pendant que la caissière fait passer mes articles sur le tapis, elle me lance de petits coups d'oeil. Ses regards sont méfiants. J'ai l'habitude...

Je paie rapidement et sors en vitesse. Le chemin du retour ne se passe pas sans grognements et ruminations. Je me sens minable, tout le monde me considère comme un moins que rien...

Je commence vraiment à saturer de tout ça ! Le prochain qui m'accoste, je l'envoi à l'hosto... Heureusement pour tout le monde, j'arrive jusque chez moi sans encombres.

Lorsque je passe le pas de la porte de ma maison, je pose les courses puis me déchausse et jette mon manteau par terre avec mauvaise humeur.

Foutue journée. Foutue vie.

Ma mère sort de la cuisine, l'air surprise, et je sens qu'elle me fixe, bien que je lui tourne le dos.

- Harry ? Qu'est ce qu'il y a ?

Je me tourne vers elle un peu trop brusquement. Faut vraiment que je me calme... Elle a un hoquet en voyant ma lèvre sanglante et accourt vers moi, inquiète.

- On t'a encore fait des ennuis ? me demande-t-elle en me saisissant doucement le visage.

- Ouaip, mais je leur ai foutue une raclée, ils reviendront pas.

Maigre consolation, si vous voulez mon avis.

Elle me jette un regard mitigé, partagée entre la compassion et la désapprobation. Je sais qu'elle n'aime pas que je me batte, mais j'ai pas vraiment l'impression d'avoir le choix.

- Draco est là, il est monté dans ta chambre.

Je la fixe quelques secondes, le temps que l'information arrive à mon cerveau, puis tourne la tête vers l'escalier, m'attendant à voir débarquer Draco d'une seconde à l'autre.

J'avais vraiment pas besoin de ça.

Je remercie à ma mère puis monte lentement. Savoir que Draco est là, on peut dire que ça m'a définitivement calmé... Pourquoi je suis si faible et stupide ?

Je rentre silencieusement dans ma chambre. Draco est effectivement là. Allongé confortablement sur mon lit, il tient une manette entre ses mains et fixe l'écran de ma télé.

- Salut, me lance-t-il sans se détourner de son -mon- jeu.

- Salut, répond-je.

Je m'approche, jetant un coup d'oeil à la télé. Draco joue encore à mon jeu préféré.

Ah, le bâtard, il a quatre niveaux de plus que moi...

Sans un mot, il se décale pour me faire une place à coté de lui. Pas très utile, au vu du fait que mon un lit est si large qu'il y a la place pour trois. J'hésite un instant, puis m'installe à coté de lui. Ça lui paraîtrait bizarre si j'arrêtais de l'approcher du jour au lendemain...

- Tu t'en sors ? demande-je pour briser le silence.

- Non, quand je touche la stèle, y'a des zombis qui apparaissent. Mais je sais qu'il faut passer par là pourtant...

- Ah, oui, il faut que tu mettes l'Éclat de l'Aube sur le leader de to...

Ma mère choisit ce moment pour entrer, me coupant au milieu de ma phrase. Nous voyant cote à cote, elle me lance un regard plein de... compassion ? Le problème avec elle, c'est qu'elle a toujours l'air de savoir comment je me sens...

- Harry, mon chéri. Il faut désinfecter la plaie.

J'acquiesce et me redresse, m'asseyant au bord du lit. Draco met aussitôt 'pause' et se tourne vers moi, remarquant enfin la nouvelle plaie que j'arbore. Il prend un air dépité et lève la main vers ma joue. Je m'écarte brusquement.

Tu voulais faire quoi là ?!

- Tu m'as surpris, dis-je devant son air étonné.

Il acquiesce et sourit. C'est pas humain d'avoir un sourire pareil...

L'alcool à 90 degré que ma mère plaque violemment sur ma plaie me détourne de ma contemplation béate. Je suis en train de me faire torturer !

- Aïeuuuuuhh

- Fais pas l'enfant.

Ma mère est bien impitoyable... Bon, j'exagère peut-être un peu. Finalement, ça ne dure pas aussi longtemps que je l'avais crains et je me retrouve vite avec un nouveau pansement collé au visage.

- Il faut encore que j'en rachète une boite, fait pensivement ma mère en se relevant. Bon les garçons, le dîner sera prêt d'ici une heure. Tu restes manger avec nous Draco ?

- Avec plaisir, Lily.

Oui, il appelle mes parents par leur prénom. C'est dire à quel point il vient squatter souvent chez moi ...

- Des frites feront l'affaire ?

- Bien sûr !

C'est vraiment pas humain d'avoir un sourire pareil...

°0Oo.oO0°

Le repas s'est déroulé dans la bonne humeur. Quand mon père m'a vu arriver, il a froncé les sourcils en voyant mon nouveau pansements mais n'a rien dit. Ma mère et Draco ont parlé de quelque chose concernant une piscine mais, honnêtement, j'étais trop occupé à dévisager discrètement Draco pour écouter...

Une fois le dîner finit, mes parents débarrassent et s'en vont dans la cuisine en riant. Draco se tourne vers moi et demande s'il peut emprunter la ligne pour prévenir ses parents qu'il ne rentre pas tout de suite. J'acquiesce silencieusement et remonte dans ma chambre.

Je m'affale sur mon lit, et fixe le plafond. Je ferme les yeux et soupir, sentant que je vais pas tarder à déprimer si je laisse mes pensées continuer à dériver... Au bout d'un moment, je sens un poids tomber à coté de moi et je devine que Draco a fini de passer son coup de fil.

Je garde les yeux fermés. Draco ne bouge plus non plus. Quelques minutes s'écoulent avant que mon ami ne se décide à bouger. Je le sens se redresser et se mettre en position assise.

- Harry, m'appelle-t-il.

- Quoi ? répond-je au bout de quelques secondes de silence.

- Tu me le dirais si tu n'allais pas bien, hein ?

- Oui, bien sûr.

- Tant mieux, fait-il en se laissant retomber à coté de moi.

Oui, bien sûr...

Les minutes passent sans qu'aucun de nous ne parle. Je rouvre les yeux et tourne légèrement la tête vers Draco. Il a fermé les yeux.

Je le fixe longuement, admirant son profil. Il est beau quand il dort, peut-être même plus que lorsqu'il est réveillé... Son visage s'adoucit de façon adorable. Je n'avais jamais remarqué que ses cils étaient si longs...

Mon regard dérive de ses yeux à son nez, puis tombe sur ses lèvres. Je les fixe un long moment. Sa bouche est légèrement entrouverte, sa respiration douce. Je me penche lentement vers lui, prenant appui sur mes coudes. Le matelas bouge un peu mais Draco n'ouvre pas les yeux.

Lorsque mon visage se retrouve au dessus du siens, je le dévisage de nouveau. Mon regard retombe sur ses lèvres. Je mordille nerveusement ma lèvre inférieure, essayant de réfréner mon envie de l'embrasser.

Malgré moi, mon visage s'abaisse de quelques centimètres et son souffle vient carresser ma joue. Je m'abaisse encore un peu et mes lèvres frôlent les siennes.

Une décharge électrique parcourt mon corps et je m'éloigne brusquement. Je saute hors du lit, le visage écarlate. Draco grogne doucement et se redresse, l'air encore endormi. Je lui tourne le dos et m'empare de la télécommande avant d'allumer la télé.

- Il est quelle heure ? demande-t-il en baillant.

- Presque dix heure et demi, répond-je d'une voix mal assurée, bien décidé à ne plus jamais le regarder en face.

- Je vais devoir y aller, fait-il en se relevant.

- D'accord.

- Bonne nuit, Harry.

- Bonne nuit.

°0Oo.oO0°

Ce matin, je n'ai pas eu le courage d'aller en cours. Mes parents sont partis tôt, personne ne sait que je sèche les cours. Personne ne s'en rendra vraiment compte, de toute façon.

Allongé sur mon lit, je fixe mon plafond depuis des heures. Je me sens vidé. Tous ces changements récents dans ma vie semblent m'avoir rattrapé pendant la nuit et je n'ai pas pu fermer l'oeil.

A chaque fois que je ferme les yeux, je pense à lui. J'ai fini par ne plus les fermer. Je crois que je n'arriverais plus jamais à le regarder dans les yeux... Je ne veux pas penser à lui, je veux qu'il sorte de ma tête...

Sans que je m'en aperçoive vraiment, je finis par m'assoupir. La sonnerie de mon portable me réveille dans un sursaut. Faut vraiment que je le mette en silencieux... Tendant piteusement la main, j'attrapa le téléphone et décroche.

- Allô ?

"Salut, c'est Draco."

- Ah. Salut.

"Je te réveille ou quoi?"

- Non, ça va. Qu'est ce qu'il y a ?

"Ben rien, j'ai juste l'impression que..."

Il ne finit pas sa phrase. Je déteste quand il fait ça.

- L'impression que quoi ?

"Ben, que tu m'évites."

Bravo Sherlock. Il t'a fallu plus de deux semaines pour t'en rendre compte...

- Tu te fais des idées.

"Ok, tant mieux. Je peux venir ?"

Nooooooon !!

- Quoi ? Maintenant ?

"Ben, ouais."

Une excuse, vite. Trouve une excuse. Je jette un coup d'oeil autour de moi et mon regard tombe sur mon réveil.

- Mais il est déjà 20h...

Ah. Bravo, vive l'excuse.

"... Je suis déjà venu plus tard que ça..."

- On est mercredi, y'a cours demain.

"Ouais, et alors ? Harry, me dis pas que t'essaie pas de m'éviter là..."

Bon, autant être franc, j'ai jamais su mentir...

- Écoute, j'me sens pas bien en ce moment, j'ai besoin d'être seul.

" Raison de plus pour me pointer, si tu crois que je vais te laisser déprimer dans ton coin, tu te fourres le doigt dans l'oeil."

- Non, att...

Trop tard, il a raccroché... Pourquoi ça se retourne toujours contre moi ? Foutue chance, faudra que tu me rendes visite, un de ses jours. Avant mes quatre-vingt ans, de préférence...

Sans perdre une seconde, je me redresse et saute de mon lit. Je sors de ma chambre et dévale les escaliers. Arrivé devant la porte d'entrée, j'attrape rapidement mes chaussures et les enfile.

Si Draco arrive, alors je n'ai qu'à partir, c'est aussi simple que ça.

- Mais où tu vas ? s'exclame mon père en sortant du salon. Le dîner est presque prêt.

- Draco arrive, alors j'vais faire un tour.

- Oh, fait la voix de ma mère derrière moi.

Oui. Oh. Parfaitement.

- Tu ne pourras pas le fuir indéfiniment, mon chéri, me dit-elle d'un ton hésitant.

- Eh ben, ce sera au moins bon pour ce soir, réplique-je en sortant.

- Harry ! Prends au moins une veste, tu vas attraper froid !

J'ignore ma mère et m'élance hors de la maison. Je cours pendant plusieurs minutes, ne m'arrêtant que lorsque, hors d'haleine, j'arrive en face du parc pour enfant de mon quartier. Freinant progressivement ma course, je m'avance lentement vers une des balançoires.

Le parc est vide. Normal, il fait déjà nuit et il fait froid. On est en novembre après tout... Je ne sens pas trop le froid mais l'humidité de l'air me tombe dessus comme une masse.

Soudainement épuisé, je laisse ma tête se pencher en avant et ferme les yeux. Ma mère avait raison, je vais finir par prendre froid...

Je ne sais pas combien de temps s'écoule, mais je tombe dans un demi sommeil. Une pression sur mon épaule me réveille finalement. Quelqu'un a posé son manteau sur moi...

Je me tourne lentement, sachant déjà qui se trouve derrière moi pour avoir reconnu son manteau. Mon regard croise celui, inquiet, de Draco.

Je le dévisage un instant. Ses yeux bleus me fixent avec une hésitation mêlée d'inquiétude, sa peau pâle est un peu rougie par le froid. Il remet machinalement une des mèches blondes qui tombe sur son visage. Puis, je vois sa bouche s'ouvrir.

- Alors ? Déçu de ne pas avoir réussi à m'esquiver ?

Sa voix est teintée de rancune...

Je ne répond pas et me retourne, lui cachant mon visage. Peine perdue, il contourne la balançoire et vient s'agenouiller devant moi. Je profite de sa proximité en silence, honteux comme jamais de mon attirance pour lui.

- Harry, finit-il par soupirer.

Je reste silencieux mais dans ma tête, la même phrase revient en boucle. Va-t-en.

- Qu'est ce qu'il se passe ? J'ai fais quelque chose qui...

- Non, je le coupe. T'as rien fait, c'est moi qui déconne.

- Raconte.

- Non.

- Allez, Harry. Raconte. On est ami, non ? fait doucement Draco en baissant les yeux vers mes mains tremblantes.

Il m'énerve, il est trop prêt !

- J'en ai pas envie !

- Pourquoi ? On s'est toujours tout dit.

- Bien sûr que non.

Draco relève les yeux, surpris.

- Quoi ?

Je relève des yeux furieusement humides vers lui.

- Toi, tu m'as toujours tout raconté. Moi, je ne te dis jamais rien. Il y a pleins de choses que tu sais pas, parce que je te les dis pas !

- Alors dis-les !

Sa voix prend un ton agacé mais je vois dans ses yeux qu'il est de plus en plus nerveux.

- Pour que tu me déteste ? Non merci !

- Mais non... Dis-moi. De quoi tu parles ?

- T'as tellement honte de moi, tu m'ignores dès que t'es avec quelqu'un ! Qu'est ce que ça peut te faire, que j'aille mal ?! m'écris-je.

- Tu es mon meilleur ami ! s'exclame-t-il à son tour.

- Seulement quand ça t'arrange. J'en ai marre ! Même toi, t'en as rien à foutre de moi !

Je me relève et le pousse, reculant brutalement pour mettre de la distance entre nous. Il me regarde avec un air si incrédule que je sens les larmes me monter aux yeux.

Il va me détester...

- Harry...

- Oublie ça, je soupire avec lassitude.

Il garde le silence un instant puis fait un pas vers moi. Je lui lance un regard furibond et il s'immobilise.

- Alors c'était ça ? Tu es amoureux de moi ?

Je me sens pâlir brutalement et mon coeur semble s'arrêter pendant une longue seconde. Lorsqu'il se remet brutalement à battre, je suis presque pris d'un vertige.

- T'es amoureux de moi et t'osais pas me le dire.

Je baisse la tête, incapable de prononcer le moindre mot. J'ai l'impression que mon monde vient de s'écrouler comme un château de carte...

- Tu n'es qu'un crétin !

Quoi ?

Sa main passe trop rapidement derrière ma nuque pour que je réagisse et il m'attire à lui avant que je ne comprenne ce qu'il se passe. Je mets une seconde à percuter.

Ses lèvres ont capturés les miennes avec fougue. Je le vois fermer lentement les yeux tandis qu'il resserre sa prise sur moi.

Mes pensées deviennent incohérentes et tout ce dont je suis capable c'est de répondre au baiser. Ses lèvres n'ont de cesse de prendre les miennes, puis s'éloigner pour mieux s'en ressaisir. Je suis dans un état second, mais je sens que je m'agrippe à lui comme à une bouée de sauvetage.

Le baiser semble durer une éternité, le contact de ses lèvres ne me lasse pas, je voudrais que ce moment dure pour toujours. Mais Draco finit pourtant par reculer, haletant. Je suis dans le même état que lui.

Doucement, il reprend mon visage en coupe.

- Je m'en fous de toi ? Alors pourquoi est-ce que je continuerais à te voir alors que je ne me soucis que de mon image ? Alors que mes parents refusent que je te fréquente ?

Je reste silencieux, incrédule à mon tour. Alors, il...?

- J'aurais jamais cru que mes sentiments pourraient un jour être réciproque, dit-il en caressant le contour de mon visage avec son index, souriant comme s'il était le plus heureux du monde. Bon sang...

- C'est pas humain d'avoir un sourire pareil, je bougonne.

Il m'attire soudainement contre lui, passant ses bras autour de ma taille, se serrant comme si sa vie en dépendait. Je sens son visage se coller dans mon cou.

Lentement, je passe un bras autour de son cou, et le serre à mon tour contre moi, enfouissant mon visage dans ses cheveux. Il finit pourtant par reculer, saisissant à nouveau mon visage de ses deux mains, et approche ses lèvres des miennes.

Notre second baiser est plus doux. Draco pose ses deux mains sur chacune de mes joues et les caresse tendrement. Au bout d'un long moment, nous nous séparons de nouveau. Sa main vient chercher la mienne et s'en empare.

- Ça fait tellement longtemps que je t'aime, dit-il dans un murmure. Je n'en pouvais plus de t'attendre...

Je plonge mon regard dans le sien. Même ses yeux me montrent tout son amour. Je resserre ma prise sur lui et replonge mon nez dans son cou. Il ne dit rien mais sa main libre me caresse doucement le dos dans un geste tendre. Je ne me suis jamais sentis aussi bien, et sur le moment je me fiche qu'on nous voit, plus rien n'a d'importance que les bras qui m'entourent.

- Merci de m'avoir attendu...

- Je t'avais choisi depuis le début, de toute façon.

Sa voix est un brin amusée. Je lui sourit, heureux comme jamais. Je ne sais pas ce que demain me réserve en emmerdes et embrouilles, mais je sais que je ne suis plus seul maintenant.


Voilà, j'ai fini ! j'ai une suite en tête, il se peut que je l'écrive si j'en ai le courage... (Je suis pas très sûre de moi pour l'instant o.o' )

Désolée pour les fautes d'orthographe qui restent...

Merci d'avoir lu !