Disclaimer: Albator, Toshiro, Clio, Kei, Maji, Eméraldas, Warius Zéro, Maetel, Tori-San et Mi-Kun, appartiennent à leur créateur, M. Leiji Matsumoto.
Les autres personnages sont à bibi.
1.
L'Arcadia et le Queen Eméraldas avaient retrouvé la station spatiale mobile construite par Toshiro et qui répondait au nom de l'Oasis.
Ils s'y trouvaient depuis une semaine, le refuge ayant repris son aspect extérieur de simple astéroïde dérivant, et donc totalement en sécurité
Les capitaines du cuirassé et du Dirigeable avaient pu se détendre – enfin, façon de parler.
- Toshiro, je peux savoir pourquoi tu as créé des trous de lapin dans ta reproduction de forêt ? J'ai dû creuser pour récupérer Alcéllya ! siffla Albator, les genoux et le haut du corps maculés de terre, tenant sous son bras une fillette de deux ans,
- Si tu crois que ce fut plus drôle pour moi, marmonna le petit ingénieur binoclard, Auryel a réussi à trottiner jusqu'aux jardins de rocaille pour s'en glisser dans tous les orifices !
- Glisser « quoi » ?
- Des éclats de galets, marmonna Eméraldas qui finissait de torcher les fesses de son fils de quatre ans.
- Toshy, tu n'avais pas prédit une escale de tout repos ? grinça encore le grand corsaire balafré… avant que dans des hurlements et une cavalcade, un garçonnet ne lui saute sur le dos lui bourrant les côtes de talonnades.
- Hue, dada !
- Non, papa, rectifia Albator qui sous « l'attaque » inattendue s'était retrouvé le nez dans l'herbe.
- C'est ça, le grand corsaire si redouté ? ironisa Salmanille, au demeurant toujours agenouillée près de la nappe du pique-nique.
- Je te signale que c'est toi la responsable de ces deux terreurs ambulantes ! protesta Albator en se redressant.
- Et qui a glissé une petite miche dans mon four ? rétorqua la jeune femme blonde avec un calme complet.
Eméraldas éclata d'un rire frais, remettant sa salopette à son fils.
- Voilà pourquoi Toshiro a érigé cette forteresse, pour que nous puissions nous laisser aller, et bien évidemment en famille en premier lieu ! Et nos enfants s'entendent effectivement pour nous faire tourner en bourrique !
Albator s'étant débarrassé de son cavalier, il avait lissé les pans de la chemise de satin noir par-dessus les pantalons de fin cuir couleur de suie.
- Ça nous change effectivement du quotidien, reconnut-il.
- Et nous adorons cela, depuis des années, sourit de toutes ses dents Toshiro, retirant de la rivière la bouteille de vin qui y était mise à rafraîchir pour en servir un verre à son ami borgne et balafré.
- Et comment, fit Albator, rasséréné, surveillant néanmoins du coin de l'œil sa progéniture.
Salmanille frappa dans ses mains.
- Venez, les enfants, il y a du poulet pané et de la sauce au lait.
- Toi aussi, Auryel, pria Eméraldas. Tu dois avoir soif.
- Oh oui, maman !
Et les quatre parents versèrent de grandes rasades de jus de fruits frais à leur progéniture qui se tenait calme, pour le moment.
Bien qu'en tenue décontractée, mais toujours en noir, Albator s'était rendu à la salle du Grand Ordinateur de l'Arcadia.
- Que disent les relevés radars des quarante-huit dernières heures ?
- L'espace est totalement dégagé autour de nous. Aucune menace. Vous pouvez tous profiter de l'escale, répondit le synthétiseur vocal.
- Des messages de la Flotte terrestre ?
- Non, capitaine. La Générale Nhoor vous laisse à nouveau entièrement la bride sur le cou. Elle doit savoir que vous ne donnez le meilleur de vous-même que si on ne vous donne pas d'objectifs et d'ordres !
- Cela me semble une évidence, sourit malgré lui le capitaine de l'Arcadia.
- Vous avez déjà établi un plan de vol, capitaine ?
- Oui, en bonne partie. En premier lieu, je renvoie mes enfants auprès de leur grand-père pour finir leurs congés scolaires. Quant à nous, j'ai un ami à retrouver afin de faire le point. Trop de tensions agitent ces univers, elles montent, lentement, et même si elles peuvent encore prendre des années – au lieu d'une invasion sauvage et rapide sur tous les fronts – c'est inquiétant au possible. Warius et moi devons établir le rapport de nos infimes forces face à ces femmes papillons éternelles et surpuissantes ! Je te transmettrai les coordonnées, plus tard.
- Je me doute que vous avez de plus importantes priorités !
- Et comment !
Ayant pivoté les talons, sur le seuil de la salle, Albator se retourna.
- Toshiro t'a amené à un point presque humain de dialogue. Ça me fait parfois peur, ça te rend trop humain…
- Et qui sait, vu toutes mes améliorations par ce Pr Oyama, je pourrai peut-être un jour atteindre une autre et totale dimension de conscience !
- Je ne veux pas le savoir ! glapit Albator en se braquant entièrement. Toshiro fera de toi une parfaite machine, mais il te manquera toujours son génie et son amitié ! Sans vouloir te vexer.
- Je suis effectivement une I.A., je ne puis donc me vexer, je suis programmé pour vous servir, vous répondre et le formuler avec un vocabulaire humain infini.
- Merci. Maintenant, tu peux te remettre en repos, tout en surveillant les environs et en finissant de faire procéder aux révisions et réparations par les unités de robots.
- Le spacewolf intergalactique de Toshiro ?
- Pourvu des dernières mises à jour. Il ramènera vos enfants en totale sécurité.
- Oui, leur grand-père les attend avec impatience. Repos, Grand Ordinateur !
- A vos ordres, capitaine.
De la tête, machinalement, Albator approuva, avant de se diriger vers les ascenseurs.
Son esprit avait déjà oublié les infos banales de son Grand Ordinateur, son cœur uniquement empli par sa femme et leurs deux enfants.
