Hey hey hey !
A l'origine je devais écrire un OS, mais je me suis laissée embarquer dans une nouvelle fiction. Comme l'a dit une grande personne, je fais partie du club des gens dont les drabbles se changent en OS, les OS en fics et les fics... en romans !
J'ai beaucoup de personnes à remercier pour la publication de cette histoire, des personnes sans qui j'aurai sans doute mit beaucoup plus de temps à publier. Déjà la mafia, pour les sessions d'écriture et tous ses encouragement et compliments qui motive pour l'écriture.
Un grand merci à Hatsukoi-san pour sa correction et à Pacificat pour leur lecture et leurs encouragement à publier. Énorme merci à AhriallSann et OursondEtoiles parce qu'ils le méritent.
Oh et surtout : JOYEUX ANNIVERSAIRE DOUDOU ! Je te dédie cette fanfiction, même si je sais que tu vas râler parce que je vais encore mettre des mois entre chaque chapitre :3
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Bonne lecture ~
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Chapitre 1
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« N'écoute pas ce que disent les autres. »
Un genoux à terre, la jeune femme réajusta le col de veste de l'enfant, profitant d'être à sa hauteur pour le regarder directement dans les yeux et prononcer cette phrase, qui ressemblait plus à un ordre qu'à un conseil. Elle sourit à son fils avant de se redresser et de dépoussiérer ses habits. Mais son sourire, comme le ton de sa voix n'avait rien de vraiment rassurant et, s'il avait pu lire ses pensées à ce moment là, Hitoshi était persuadé de n'y voir que de la tristesse et de la résignation.
« Laisse les parler s'ils veulent, mais ne t'empêche pas de vivre. »
Elle replaça une mèche de cheveux violines derrière l'oreille de son fils, profitant que le quai de la gare soit désert, le train n'étant même pas encore arrivé, pour se permettre des gestes plus tendres que ce qu'elle s'autorisait d'habitude en publique.
Sa main quittait à peine la joue de son fils pour une brève caresse éphémère, lorsque deux personnes franchirent le passage qui les séparaient du reste de la gare. Elle recula, instaurant une distance qui se voulait plus raisonnable et Hitoshi sut qu'il n'aurait plus droit à un seul signe d'affection.
Qu'importe, il y était habitué depuis le temps, sa famille n'était pas réputée pour sa gentillesse ou son amour incommensurable.
Les deux nouveaux arrivants, des élèves plus âgés sans doute au vu de leur taille plus grande que celle d'Hitoshi mais dont les visages gardaient néanmoins des traits d'adolescents, s'arrêtèrent subitement dans leur discussion en les apercevant. Ils passèrent devant eux sans tenter de dissimuler les regards qu'ils lançaient dans leur direction.
Hitoshi n'y fit pas attention. Sa mère avait de nouveau son port de tête digne et fière, son allure altière qu'elle revêtait dés qu'elle se retrouvait en public. Hitoshi ne la trouvait jamais aussi forte que lorsqu'elle faisait face aux autres, à leurs regards méprisants, leurs pensées cruelles et leurs fausses paroles compatissantes qui se révélaient souvent plus tranchantes que des lames. Lui préférait faire le dos rond, attendre que les insultes roulent sur sa peau, faire la sourde oreille et baisser les yeux en essayant d'oublier ce que les autres pensaient de lui, de son nom et de sa famille.
« Le train arrive. »
Il releva la tête qu'il n'avait même pas eu conscience d'avoir baissée, effectivement, le train arrivait en gare, surgissant dans un nuage de fumée grisâtre que la faible brise parvenait à peine à dissiper. La locomotive sombre, massive, tirait en tout et pour tout une demi-douzaine de wagons à l'allure austères, d'un rouge qui rendait bordeaux dans la pénombre de la gare. Cette dernière était accentuée par l'absence du soleil, caché derrière la grisaille qui s'abattait sur Londre depuis le début du mois, comme pour signifier à tout le monde que l'été était terminé et qu'il fallait maintenant aller en cours.
Comme de concert avec l'arrivée du train en gare, le nombre de voyageur sur le quai enfla subitement, et de quatre personnes passa à une vingtaine en quelques minutes, comme s'ils avaient prévu précisément à quelle heure arrivait le convoi. Ce qui était peu probable puisque celui-ci n'obéissait qu'à ses propres horaires et arrivait seulement à l'heure qui lui convenait. Dans ce monde, lui avait dit sa mère, chaque chose, chaque être, était libre de choisir les règles auxquels il souhaitait obéir, ou désobéir.
Et il avait le droit d'en faire de même.
Le train s'immobilisa dans un sifflement strident qui en fit grimacer plus d'un. Hitoshi attrapa sa malle avant même que les portes ne s'ouvrent. Le sortilège d'allègement que sa mère avait lancé sur la valise faisait encore effet et il pouvait sans problème la tenir d'une seule main.
« Bien, il est temps Hitoshi. » Annonça la jeune femme avec son ton strict qui avait perdu toute trace de l'affection qu'elle exprimait un peu avant. « Nous nous reverront pour Noël. »
Hitoshi hocha simplement la tête, sa gorge était beaucoup trop nouée pour lui assurer de parler sans trembler. Resserrant sa prise sur la poignée de la valise, il s'avança vers le wagon le plus proche, ignorant les regards qui se posaient déjà sur lui, il imita l'allure fière de sa mère, qui se tenait toujours droite dans son dos, mais ne put s'empêcher de presser le pas vers la fin.
« Et n'oublie pas que tu connais la vérité. »Asséna la voix de sa mère juste avant d'être engloutie par le murmure encoléré de la foule.
Hitoshi monta dans le Poudlard Express.
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Arriver aussi en avance lui permettait de choisir librement son compartiment sans avoir à affronter d'autres personnes. Il choisit celui le plus éloigné des différentes portes d'accès, celui qui serait le moins prit d'assaut lorsque le flot d'élèves s'intensifierait. Refermant la porte derrière lui, il profita du sortilège d'allégement pour hisser sa malle sur le porte bagage au-dessus de son siège, espérant que le maigre filet qui retenait ses affaires ne cèderai pas au cours du voyage.
Il tira les stores, plongeant le compartiment dans une semi- obscurité et s'installa près de la fenêtre sans prendre la peine de chercher sa mère dans la masse de la foule qui ne faisait qu'amplifier de minute en minute. Ce n'était pas la peine, elle était déjà partie.
Agrippant sa sacoche pour la tirer sur ses genoux, il en sortit un petit livre à la couverture sombre d'un gris délavé tirant vers le vert. Le titre, écrit d'un blanc presque effacé, et les coins cornés, témoignait de la vieillesse de l'ouvrage. Hitoshi l'ouvrit, prenant soin de ne pas trop plier la tranche déjà abîmée. Malgré la pénombre, il n'avait presque pas besoin de forcer sur ses yeux pour parvenir à déchiffrer l'écriture en patte de mouches, il en connaissait le moindre mot pratiquement par cœur.
Il ne sut pas trop combien de temps il passa à lire, quelques minutes, plus ? Mais lorsqu'il releva la tête, tiré brusquement de sa lecture par la porte du compartiment qui s'ouvrit sans délicatesse, le quai était maintenant noir de monde et les contrôleurs soufflaient dans leur sifflé un son strident pour annoncer le départ du train. Hitoshi prit le temps de refermer rapidement son livre et de le glisser derrière sa jambe gauche, à l'abri du regard du nouvel arrivant, avant d'adresser un regard à ce dernier.
« D-désolé ! » Souffla celui-ci, avec un sourire maladroit et peu confiant. « Je ne savais pas qu'il y avait quelqu'un. »
« Si la porte est fermée, c'est que le compartiment est occupé. »
« Oh d'accord... »
Hitoshi observa un instant le visage juvénile dévoré par de grands yeux verts que des milliers d'émotions semblaient traverser en à peine quelques secondes. Il laissa glisser son regard sur les vêtements du garçon, un pull à capuche trop grand pour lui et un pantalon d'une matière bleu qui avait l'air rigide et plutôt inconfortable.
Un moldu, devina t-il, enfin plutôt un né-moldu s'il se trouvait dans ce train.
Ça expliquait qu'il n'ait pas encore fuit le compartiment en le voyant. Il devait être une des très rare personne à bord de ce train à ne pas connaître la réputation maudite de la famille Shinsou.
Il le vit hésiter, ses yeux faisant des allés retour entre la banquette libre et le couloir, ses doigts tapotant nerveusement contre la porte du compartiment qu'il avait entrouverte avant de se figer en apercevant Hitoshi. Finalement, il sembla prendre une décision et braqua son regard sur Hitoshi.
« Les autres cabines sont occupées... Est-ce que je peux... ? »
Il laissa sa phrase en suspens, attendant que l'autre réagisse. Hitoshi se contenta de hausser vaguement les épaules puis tourna la tête vers la fenêtre, observant les embrassades de dernières minutes avant que les élèves retardataires ne montent précipitamment à bord du train.
Le né-moldu dû prendre son absence de réponse pour un assentiment puisqu'il le remercia vivement avant d'entrer maladroitement dans le compartiment. Dans sa précipitation il cogna sa jambe contre la grosse valise qu'il essayait de faire passer devant lui et manqua de tomber à la renverse. Il se rattrapa à l'encadrement de la porte et réussi finalement à faire passer ses affaires à l'intérieur avant de refermer derrière lui.
Du coin de l'œil, Hitoshi l'observa monter sa valise sur la banquette avec une difficulté évidente, et le gamin n'essaya même pas de la mettre sur le porte bagage. Il s'assit en face de Hitoshi, sa malle monopolisant les deux autres places à elle toute seule. Hitoshi vit le regard vert s'arrêter sur lui pendant un instant avant qu'il ne tourne également la tête vers l'extérieur sans faire de commentaire sur les stores baissés.
Sur le quai, les gens s'étaient éloignés des wagons adressant de derniers signes de la main aux personnes qu'ils connaissaient. Le train avait fermé ses portes et un long sifflement de cheminé résonna dans la gare avant que le mécanisme de la locomotive ne se mette en marche, ébranlant le sol des voitures derrières elles. Il était onze heure, enfin, le Poudlard Express quittait la voix 9 ¾.
Le convoi s'engagea dans un Londres brumeux, prenant peu à peu de la vitesse. Hitoshi attendit que le train quitte la ville grise pour d'immenses prairies verdoyantes avant de remonter les stores. Le né-moldu ne fit aucun commentaire là-dessus, se contentant d'observer le paysage dans un silence rompu seulement par les tapotement nerveux de ses doigts contre ses genoux. De temps à autres, Hitoshi apercevait un éclair vert lorsque l'autre pensait l'observer discrètement.
Le garçon tient à peu près une dizaine de minutes après le départ du train avant de tenter de lui adresser la parole.
« T-Tu es un sorcier toi ? » Demanda t-il timidement, il sembla prendre un peu d'assurance lorsque Hitoshi tourna son regard vers lui.
Le né-moldu lui adressa un sourire maladroit avant se gratter l'arrière de la tête, visiblement embarrassé.
« J'ai encore du mal à croire en... Tout ça. » Il fit un grand geste des bras pour englober le dit tout ça. « Il y a encore deux mois je pensais que la magie n'existait que dans les livres ! »
Son enthousiasme soudain fit briller ses yeux tandis que Hitoshi fronçait les sourcils.
« Je ne savais pas que les Moldus avaient accès à des livres magiques. »
C'était plus une remarque faite à lui même, mais le garçon sembla ravis qu'il prenne la parole et lui adressa un grand sourire.
« Les Moldus ? » Releva -t-il, mais avant que Hitoshi puisse lui répondre, il avait enchaîné. « Ah oui ! C'est comme ça que vous appelez les gens sans pouvoir magique, je l'ai lu dans un des livres de cours qu'on m'a demandé d'acheter. C'était dans Histoire de la magie je crois. C'est bizarre comme mot, je me demande quel est son étymologie et si ça à un rapport avec ... »
Sa voix se transforma peu à peu en des marmonnements presque inaudibles et Hitoshi abandonna rapidement l'idée de comprendre de quoi il pouvait bien parler. Il en profita plutôt pour l'observer s'égarer dans ses pensées, le menton appuyé sur sa main, son coude lui même posé en équilibre contre sa jambe, ses yeux verts se plissant de plus en plus alors qu'il se perdait dans ses réflexions.
Hitoshi ne se rappelait même plus de la dernière fois qu'il s'était retrouvé aussi près d'un inconnu sans devoir lire la méfiance ou la haine derrière son regard. Dans tout le monde sorcier, la réputation de sa famille le précédait toujours, et il ne pouvait pas sortir sans se faire dévisager, attirant remarques, insultes et parfois des coups sans même pouvoir y faire face.
« Oh désolé ! J'ai encore recommencé à parler tout seul ! »
Le retour à la réalité du né-moldu fit presque sursauter Hitoshi qui avait fini par se perdre à son tour dans ses pensées. Il releva les yeux qu'il n'avait même pas eu conscience d'avoir baissés et avisa l'air gêné du garçon.
« Ça m'arrive souvent, Kacchan dit que je suis insupportable quand je fais ça... Enfin il me trouve tout le temps insupportable mais encore plus quand je me mets à marmonner et... Enfin désolé ! » S'excusa -t-il à nouveau.
Il avait l'air tellement désespéré d'avoir pu occasionner un quelconque désagrément, les joues rouges de gêne, ses yeux tellement expressifs baissés vers le sol et ses doigts reprenant le même rythme nerveux sur ses jambes, que Hitoshi se sentit obligé d'intervenir avant qu'il ne se mette à s'enfoncer dans son siège dans l'espoir futile de disparaître.
« C'est rien. » Marmonna-t-il alors que le né-moldu commençait à se tordre les mains d'anxiété.
Ces deux seuls mots eurent un effet immédiat sur le garçon qui bondit presque de sa place et darda sur lui ses yeux beaucoup trop grands pour son visage gardant encore ses rondeurs d'enfances. Hitoshi détourna la tête, mal à l'aise devant son regard et ses orbes trop brillantes, il était au courant qu'on pouvait lire dans ses yeux toutes ses émotions comme dans un livre ouvert ?
« Oh vraiment ! » S'enthousiasma de nouveau le né-moldu avant de se calmer rapidement. « Enfin je veux dire... Cool, euh je... »
Il baissa les yeux une seconde légèrement gêné par sa démonstration un peu abusive de joie avant de reprendre un air joviale pour sourire à Hitoshi.
« Et du coup tes parents sont des sorciers aussi ? »
Hitoshi se crispa une seconde à la mention de sa famille, mais il se reprit rapidement. L'autre était un né-moldu il ne savait rien de son histoire et avait juste posé la question par pure curiosité. C'était d'ailleurs étrange de se retrouver au centre de la curiosité de quelqu'un qui n'avait aucune arrière pensée négative à son encontre.
Hitoshi hocha la tête comme simple réponse, mais cela sembla suffisant à l'autre qui sourit de plus bel.
« Oh tu dois être super fort en magie alors ! »
« Pratiquer la magie est interdit au mineur. » Répondit Hitoshi avant même de s'en rendre compte.
Il se surprit lui même, il n'avait pas l'habitude de parler ainsi avec un inconnu dont il ne connaissait même pas le nom. Mais avant qu'il n'ai pu penser à seulement lui demander, le né-moldu reprit :
« Ouf, j'avais peur de passer pour un nul devant tous les autres. Tu sais s'il y en a beaucoup qui sont comme moi ? »
« Des nés-moldus ? »
« Je suppose ? Enfin, ça dépend de ce que veut dire né-moldu ? »
« Oh.» Hitoshi réalisa que ce qui était évident pour lui, ne l'était pas forcement pour l'autre. « Ce sont les enfants nés de parents non sorcier mais qui développent de la magie. Comme toi. »
« D'accord. »
Hitoshi observa l'autre hocher la tête, visiblement pensif. Il hésita un instant à continuer mais reprit finalement, après tout, l'autre ne connaissait rien au monde sorcier, il lui faudrait très vite apprendre à se familiariser avec tous les termes s'il ne voulait pas être trop perdu.
« Il y a aussi les sangs purs, qui descendent de grandes lignées de sorciers, et les sangs mêlées qui comme leur nom l'indique sont issus de parents sorciers et moldus, que ce soit le père, la mère ou bien un arrière grand parent. » Expliqua doctement Hitoshi.
« Et toi tu es quoi ? »
« Je suis d'une famille de sang-pur. »
Le garçon hocha de nouveau lentement la tête, l'air pensif et Hitoshi vit ses sourcils se froncer légèrement,
« Mais... » Il fit une pause, semblant se perdre dans ses pensées et Hitoshi cru même qu'il n'allait plus reprendre la parole. « C'est pas un peu, une sorte de discrimination ? »
« Discrimination ? » Répéta Hitoshi, ne comprenant pas où il voulait en venir.
« De trier les sorciers en fonction de leur sang. »
Ce fut au tour d'Hitoshi de froncer les sourcils devant le raisonnement du né-moldu.
« On ne tri pas les gens en fonction de leur sang, c'est juste une appellation. »
« Oh d'accord, je vois ! »
L'autre retrouva son sourire et ses sourcils retrouvèrent leur place habituelle. Sans laisser le temps à Hitoshi de réfléchir sur le sujet, il enchaîna directement avec une nouvelle question :
« J'ai lu dans le livre L'Histoire de Poudlard, qu'il y avait quatre maisons, mais en fait c'est quoi exactement ? »
« Oh. Et bien, à l'école les élèves sont réparties en quatre groupes, que l'on appelle maisons, il y a Serpentard, Serdaigle, Poufsouffle et Gryf- »
La porte du compartiment s'ouvrit dans un claquement sec, faisant sursauter les deux garçons. D'un même mouvement ils se tournèrent vers le nouvel arrivant, un garçon aux cheveux blonds, dont les yeux sanguins balayèrent l'espace un instant avant de se figer sur le né-moldu et de s'écarquiller de stupeur.
« Deku ! »
« K-Kacchan ? » Fit le garçon aux yeux verts, visiblement tout aussi surprit que l'autre, ses joues se colorant des nuances écarlates de la gêne.
« Bordel ! Tu vas me suivre jusqu'ici aussi ? »
Le blond n'avait pas vraiment l'air ravis de se retrouver face à cette connaissance, et le garçon, si joyeux un peu plus tôt, baissa la tête, embarrassé.
« C'est que je savais pas que tu étais aussi un sorcier Kacchan tu me l'as jamais dit et ... » Marmonna le né-moldu sans prendre la peine de reprendre sa respiration une seule seconde, devenant de plus en plus rouge.
« La ferme ! »
L'agacement du blond coupa net le garçon dans son monologue. Le garçon, – Deku donc, se corrigea Hitoshi, quel nom étrange – malgré son regard fuyant et son air apeuré, semblait néanmoins plutôt heureux, un minuscule sourire venant tordre ses lèvres. C'était un mélange d'émotions opposées plutôt étrange, et Hitoshi se demanda quelle genre de relation avait ces deux là pour que le né-moldu réagisse ainsi.
« C'est quand même super qu'on se retrouver dans la même école, finalement on ne sera pas séparés. » Reprit timidement le garçon au yeux verts.
« Tch. »
Le dénommé Kacchan détourna la tête, imitant une moue agacée, mais Hitoshi voyait bien à ses yeux brillants qu'il était tout aussi heureux de retrouver l'autre garçon. Des amis d'enfances certainement.
Lorsque son regard se détourna de Deku pour poser ses yeux sur Hitoshi, son expression changea subitement. Le sang pur put le voir passer d'abord par une surprise similaire à celle qu'il avait eu en découvrant son ami dans le compartiment, ses sourcils se levant haut sur son front avant de se froncer brusquement. Ses traits se durcirent, et ses yeux se plissèrent. D'un geste sûrement inconscient, il se redressa, carrant ses épaules et levant le menton dans un geste de défiance avant de poser sur Hitoshi un regard que celui ci connaissait bien, celui de la haine.
Il ne faisait aucun doute que le garçon l'avait reconnu.
Par habitude, Hitoshi baissa les yeux. Soutenir un regard comme celui là ne lui apporterait que des problèmes et il n'avait pas envie de se faire un ennemi dès son premier jour d'école.
« Viens Deku, on va se trouver un compartiment plus acceptable. » Lança le blond.
Hitoshi sentait son regard lui brûler la nuque, alors qu'il s'efforçait de garder le sien vers le sol.
« Mais il y a de place ici, Kacchan, tu peux venir avec nous. »
Cela ne sembla pas plaire au blond qui fit un pas dans la cabine pour attraper le bras de son ami, soulevant la valise du né-moldu d'une seule main.
« Viens j'te dis, vaut mieux pas rester trop près de ce … genre de personne. » Cracha-t -il en tirant l'autre garçon jusqu'à la porte. « On sait jamais, s'il lui vient l'envie de nous lancer un sort dans le dos. »
Hitoshi serra les poings. Il ne devait pas répondre à ces provocations ridicules, l'autre ne savait même pas de quoi il parlait et répétait sans doute ce que lui avait dit ses parents. Mais... Mais même en sachant cela, il ne pouvait s'empêcher de se dire que l'autre pesait chacun de ses mots et qu'il en pensait même beaucoup plus.
Il entendit à peine les excuses du né-moldu alors que l'autre le traînait à l'extérieur du compartiment, la porte claqua contre son châssis et Hitoshi se retrouva de nouveau seul. Il lui fallut presque une minute avant de réussir à desserrer ses doigts crispés, il souffla doucement, laissant s'envoler sa tension loin de lui. Il ferma les yeux un instant, puis ressorti le livre à la couverture grise qui était resté caché sous ses jambes, à l'abri des regards indiscret. Il l'ouvrit à la page où il s'était arrêté et reprit sa lecture comme si rien ne c'était passé.
Qu'importe, il avait l'habitude de la solitude.
