L'histoire, les personnages et l'univers de Harry Potter appartiennent à J. K. Rowling. Bien que celle-ci n'ait jamais écrit l'histoire de la nouvelle génération de Harry Potter, je tiens à préciser que certains aspects des personnages, tels que l'âge, l'aspect physique, la personnalité et autres détails ne seront pas respecté tel qu'elle les imaginait (dixit ses interviews) par exemple : Lucius Malefoy n'a pas échappé à Azkaban ; Drago Malefoy n'a pas eu un mais deux fils ; Astoria Greengrass-Malefoy est décédée peu de temps après la naissance de ses fils ; Luna a eu ses enfants à peu près en même temps que les autres ; et certains personnages ne seront que pure invention de ma part. N'ayant pas non plus vu les derniers films sortis au cinéma, les descriptions physiques des personnages ne seront pas faites en fonction des acteurs, mais tel que je les ai imaginé en lisant le livre, et à vous de les imaginer comme bon vous semble. Cette fiction qui fait suite à l'Epilogue du Tome 7 de "Harry Potter et les Reliques de la Mort" est à but non-lucratif et n'a pour autre but et prétention que d'être un passe-temps personnel d'écriture.
Chapitre 1 : Entre sel et eau.
Fin d'après-midi du 1er Juillet 2018.
Cette été là le vent avait amené une brise légère qui faisait écho à la chaleur sèche renvoyé par le soleil brûlant du mois de Juillet, se répercutant contre les feuilles d'un vert vif, presque brûlé, des ifs du jardin, faisant s'entrechoquer leurs fruits et craquer leurs branches. Le mois de Juin avait été rude, l'astre solaire y avait fait chauffer les cœurs et frapper les peaux fines, faisant suer sel et eaux le corps de l'enfant qui toute l'année durant avait parcouru le jardin verdoyant. D'abord avec amertume en donnant des coups de pied dans les bogues jonchant la pelouse jaunis, et collectionnant les feuilles mourantes de l'été passé, puis avec ennui en faisant crisser ses bottes sur la neige farineuse, le nez plongé dans une écharpe tricotée main pour l'y cacher du vent glacé de l'hiver, puis avec intérêt en plongeant ses doigts curieux dans le petit étangs sous le saule pleureur, pour y attraper des grenouilles et des têtards ; et bien sûr avec passion en éclaboussant de boue son short en blue jeans dans les massifs de rosiers renaissant, à coup d'arrosoir, les genoux couvert de sueur et de bleus. Et enfin avec impatience en s'accrochant aux barreaux du haut portail en fer forgé délimitant l'entrée et la sortie du jardin, selon de quel côté on s'y trouvait. Cette journée avait été la plus longue de toute sa courte existence, et le garçon n'avait cessé de faire des allers-retours du manoir jusqu'au portail, s'arrêtant à chaque fois en milieu de route pour lancer un petit caillou au fond de la fontaine, au risque de se faire gronder. Et trouvant le temps long, il avait fini par partir bouder derrière un canapé du salon où il avait d'abord simulé des sanglots et des larmes, mais devant le silence désinvolte et austère du manoir, l'enfant avait fini par somnolait d'ennui, oubliant les raisons de son agitation, et plusieurs heures avaient passées.
Dans une des chambres du manoir, un autre enfant s'était mis à pleurer, d'abord silencieusement, frottant ses yeux rouges de sel et de larmes, puis les sanglots mal contenu avaient fini par lui transpercer la gorge en produisant des sons étouffés. Le jeune garçon avait passé le haut portail du jardin et franchi les portes du manoir quelques minutes plus tôt, dans un silence le plus complet. Il avait passé son nez à travers quelques portes, en vain, et de dépit, était monté dans sa chambre pour y déposer sa valise chargée, et toute la pression retenue durant la dure année qu'il avait passé avait brusquement afflué dans sa poitrine avant de s'insinuer dans sa gorge, et il s'était mis à pleurer avec libération en s'affaissant sur le lit.
Un bruit sourd avait brusquement réveillé l'enfant dans le salon qui s'était relevé en bondissant de derrière le canapé, comme monté sur un ressort, et s'était précipité vers la grande fenêtre du salon, cherchant du regard une ombre ou une silhouette du côté du portail. Mais les bruits venaient de l'intérieur du manoir, au-dessus de sa tête. Le garçon leva les yeux vers le lustre, un fil de soi pendouilla entre deux branches garnies de cristal. L'enfant couru à travers la maison jusque dans l'escalier, et s'arrêta net en entendant les sanglots de son frère dans le couloir. Il s'approcha timidement de la porte de la chambre de son aîné et l'ouvrit du bout des doigts.
Le garçon larmoyant releva la tête lorsqu'il entendit le léger grincement de porte. "Ah... Tu es là... Je t'ai cherché partout, tu étais où ?
-Caché. Pourquoi tu pleures ?"
Le garçon sentit de nouveau de gros sanglot cogner contre sa trachée et il se remit à pleurer en se frottant frénétiquement les yeux. Le plus jeune s'avança dans la pièce et s'assit sur le lit tout près de son frère, croisant les mains sur ses genoux, il fixa son aîné avec compassion.
"... Poudlard... c'est trop nul..." lâcha finalement le plus grand en reprenant difficilement sa respiration.
-Pourquoi ?" demanda le plus jeune.
-Parce que... ils sont tous méchants.
-Qui est méchant !?" s'écria le petit garçon, outré.
-Tout le monde !
-Je leurs jetterais des sorts !" hurla le petit, bondissant pour se mettre debout sur le lit, les poings serrés en position de combat.
L'aîné s'essuya les yeux, et tourna la tête vers son petit frère : "Tu sais pas jeter de sorts."
Le plus jeune se laissa retomber sur le lit. "Pas tout de suite. Plus tard.
-... Alors, t'étais où ?
-Caché.
-Mais où !?"
Le petit garçon le fixa longuement d'un air grave et ne répondit pas. Puis il desserra finalement les lèvres : "J'ai fait une cabane.
-Encore ?
-Ouais.
-Fais voir ?
-Elle est secrète. Tu la trouveras jamais.
-Elle est sous la table de la salle à manger ?
-Comment tu sais ?
-Tu fais toujours des cabanes sous la table de la salle à manger."
L'enfant reprit un air grave inapproprié à la situation, puis il marmonna en posant sa main sur celle de son frère : "Tu vas rester avec moi ?
-Oui. L'année scolaire est fini, c'est les vacances.
-Tant mieux ! J'en avais marre, moi, d'être que avec Winter.
-Tu n'aimes pas Winter ?
-Si, elle est gentille. Mais elle est pas drôle."
L'aîné gloussa, puis saisi la main de son petit frère. "De toute façon, l'année prochaine, tu vas être à l'école avec moi ! Tu vas voir, ça va être bien ! Et ceux qui sont méchants, je leurs jette des sorts.
-T'as pas l'droit !
-Mais j'suis obligé ! C'est pour qu'il me respecte. (L'aîné prit un air grave) Et comme ça, toi, ils oseront pas t'embêter. Ils ont trop peur de moi, maintenant !
-Pourquoi ils m'embêteraient ?
-Tu sais pourquoi..."
L'aîné cloua son regard dans les yeux de son petit frère et baissa la tête. Le petit garçon se tordit les lèvres et haussa une épaule avec fatalité. Son grand frère lui fit un sourire, releva la tête, et s'esclaffa : "On va être à Serpentard tous les deux ! On s'en fiche des autres !
-Et si je suis pas à Serpentard ? Chuchota le petit, inquiet.
-Ne dit pas n'importe quoi... (L'aîné secoua la tête) Toute la famille y a été ! Depuis des générations ! C'est obligé que tu ailles à Serpentard."
Il secoua la tête comme si ceci répondait à la question. Le petit ouvrit subitement de grand yeux, comme si à l'esprit lui été venu une question existentielle. "Mais, tu es rentré tout seul !?"
Les épaules de l'aîné s'affaissèrent et il répondit d'un ton blasé : "Mais non. Papa est venu me chercher à la gare et m'a fait transplaner jusque devant le portail, et puis il est repartit au Ministère de la Magie, travailler.
-Ah, d'accord. Mais c'est quand que je vais aller à Poudlard, moi, déjà ?
-Ce sera la rentrée quand j'aurais 12 ans.
-Pfffffouu... C'est trop long..."
L'aîné sourit : "C'est dans deux mois !
-C'est long deux mois."
Les deux frères se regardèrent en silence d'un même regard, soulignant leur ressemblance physique impressionnante. Malgré leur un an d'écart, la différence de taille entre les deux enfants était frappante. Le plus jeune était resté minuscule pour son âge, alors que l'aîné s'était tout à coup mis à pousser comme une plante. Seuls leurs yeux continuaient de bouger, sautant d'un œil à l'autre. L'un avait des yeux ternes et métalliques, et l'autre d'une pâle couleur chaude. De temps en temps, les fondations du vieux manoir craquaient dans un claquement sec. L'aîné redressa le dos : "Elle est où Winter ?
-Je sais pas, je l'ai perdu...
-Tu l'as perdu où ?"
Le petit garçon baissa la tête et grommela entre ses dents : "Si j'le savais, j'l'aurais pas perdu..."
L'aîné soupira, puis se leva de son lit et sortit de la chambre.
"Elle doit pas être bien loin... Winter !?"
Le garçon disparu dans le couloir en appelant la jeune Elfe de Maison, laissant son petit frère toujours dans sa chambre, sur son lit. Le petit garçon se sentit pleinement réconforté de savoir son frère revenu à la maison. Cette année sans son aîné avait été la plus longue de sa jeune vie. Les enfants n'avaient pas été habitués à être brutalement séparés de la sorte, sur une aussi longue durée, et ces dix mois avait été difficile autant pour l'un que pour l'autre. Et l'enfant ne pouvait pas se douter du réel calvaire qu'avait été cette première année au collège Poudlard pour son aîné. Et il avait hâte d'intégrer bientôt la célèbre école de sorcellerie.
Même si deux mois, c'était beaucoup trop long.
