Bonjour tout le monde !
Brève introduction pour vous dire qu'il s'agît de ma toute première fiction postée ici ! Après un peu plus d'un an d'écriture, je la sors enfin sous sa forme complète. J'essayerais de poster un chapitre par semaine si je trouve le temps ( et surtout si je m'en souviens ... ! ) L'histoire se passe après la saison 2 et ne suis pas la saison 3, pour vous situer. En espérant que cela vous plaise !

Bonne lecture !

Disclaimer : Bien entendu, tous les personnages, hormis celui d'Alexandre et quelques rares autres, ne m'appartiennent en rien et sont donc la propriété de Jeff Davis ainsi que ceux qui auront contribué à l'élaboration de ces personnages.


1 – Mauvais départ

« « L'enfant se réveilla en sursaut, comme sorti brusquement d'un mauvais rêve. Son cœur battait la chamade et ses mains étaient moites. Il se releva péniblement, arborant une expression de douleur, en plaçant sa main sur le côté droit de son abdomen. Les feuilles mortes autour de lui s'étaient collées à sa blessure qui saignait encore un peu. Il s'était apparemment évanoui au beau milieu de la forêt alors que la nuit finissait de déverser dans le ciel sa parure noire et inquiétante. Seule la lune éclairait le visage plaintif de ce gosse, blessé au milieu de la foret. Ce soir, elle était pleine.

Quel âge avait-il … Treize ans tout au plus ? Enrôlé dans ce genre d'histoires aussi jeune, ce n'était vraiment pas de la chance. Surtout quand on sait que la bête qui l'a attaqué s'est faite tuée par un groupe de chasseur dans les environs. Il semblait perdu. Il regarda pour la première fois la plaie béante sur son flanc droit et remarqua qu'elle avait fini de saigner et qu'elle cicatrisait déjà, à son plus grand étonnement. Il s'inquiétait, car il ne pouvait expliquer un tel miracle … Et il ne se doutait pas de ce qui l'attendait à quelques centaines de mètres plus loin.

Ce n'était donc pas un rêve ? Ce pauvre petit s'était donc fait mordre par un loup ? Il aurait aimé rester persuadé que tout ceci n'était qu'un cauchemar et qu'il allait se réveiller pour de bon dans quelques instants, mais il trébucha, s'effondrant sur la racine d'un arbre qui dépassait de la surface du sol et il se fit très mal. Il était définitivement réveillé. Il marcha pendant de longues minutes. Parfois il trottina, effrayé par certains bruits provenant des alentours. Il n'aimait pas trop cette forêt et ce depuis qu'il était bien plus jeune, elle lui rappelait certaines soirées passées ici avec ses parents et leurs amis, à manger autour d'un feu. Lui, ainsi que les autres enfants, s'égaraient dans la forêt, trouvant un petit refuge pour se raconter des histoires d'horreurs. Ce qui, bien entendu, avec du recul, ne pouvait plus l'effrayer aujourd'hui ! Mais tout de même. Il ne se sentait pas vraiment à son aise ici.

Soudain, il aperçu des rayons lumineux se baladant à quelques dizaines de mètres devant lui, formant de longs faisceaux à travers le brouillard. Il s'immobilisa, pétrifié par un mauvais pressentiment. Un très mauvais pressentiment. Les lumières passèrent plusieurs fois près de lui, jusqu'à ce qu'une s'immobilise sur sa figure, puis deux et enfin trois. Il entendit alors du monde courir vers lui, ou était-ce autre chose ? Sans perdre de temps, il se mit donc à s'échapper aussi vite que possible.

Il manqua plus d'une fois de s'étaler à cause du sol irrégulier et ce qui le poursuivait semblait le devancer rapidement. Voyant que sa cause était perdue, il estima bon de se cacher derrière l'un de ces gros arbres, laissant la menace passer de part et d'autre de celui ci, sans qu'ils puissent l'apercevoir, lui laissant le loisir de partir dans l'autre direction une fois éloignés de lui. Ce qu'il fit. Il s'arrêta derrière le premier arbre venu, presque trop gros pour être naturel et tomba dans une sorte de trou, entouré des racines de ce qui semblait être une sorte de pin centenaire, ou autre. Il n'était pas spécialiste en sylviculture, alors, à quoi bon essayer de donner une quelconque identité à cet arbre ! Il tomba donc de quelques centimètres à peine, mais d'assez pour ne pas être repéré.

La troupe qui le suivait semblait constituée d'hommes d'une quarantaine d'années. Au lieu de continuer leur course effrénée, il les vit s'arrêter devant lui, se retournant lentement vers le jeune garçon, en boule dans son terrier. Le chef d'entre eux, du moins il en avait tout l'air, s'approcha lentement du trou, puis s'accroupit, pointant sa lampe torche sur son visage.

Le petit, aveuglé et paniqué cherchait désespérément à reprendre son souffle, mais sa position ne lui conférait pas les meilleurs conditions pour respirer. Contre toutes attentes, l'homme lui faisant face lui proposa sa main pour l'aider à se relever, afin qu'il puisse se sentir plus à l'aise. L'enfant balança son regard entre le bras tendu et ce qu'il arrivait à deviner de la tête de l'homme. Il hésita bien quelques secondes avant d'accepter l'aide lui étant portée. Après tout, ces hommes étaient seulement là pour lui porter secours et peut être qu'ils le porterait vers un hôpital pour guérir d'une façon ou d'une autre de cette affreuse blessure sur son ventre. C'était sans compter sur le fait que, lorsqu'il essaya de retirer sa main de celle du chef, il ne pu la dégager et il remarqua avec un haut le cœur qu'ils étaient tous armés de sortes d'arbalètes, de flingues exagérément surdimensionnés et autres armes meurtrières. En même temps, quelle arme ne l'était pas … ?

« Il s'est passé quelque chose plutôt dans la journée, n'est-ce pas mon enfant ? »

Cette voix était celle d'un vieillard qu'il n'avait encore jamais entendu. Le petit, prit d'une crise de panique se mit à bafouiller quelques mots incompréhensibles, jusqu'à ce que le vieux lui déchire ce qui lui restait de son tee-shirt rougit par le sang, révélant sa plaie presque intégralement cicatrisée.

« Quand t'es-tu fais ça, mon grand ? » demanda le vieux, presque protecteur.

« Eh bien … Je … Je ne m'en souviens pas très bien, monsieur. »

« Oh, si. Je suis à peu près sur que tu t'en souviens avec exactitude. Même de la façon dont tu t'es fais ça. »

« Non … Non je vous assure, monsieur ! »

Le garçon se mit à pleurer, à bout de force. Le vieillard, dont il n'arrivait toujours pas à apercevoir le visage, l'accablait de ce genre de questions, insistait, jusqu'à ce que le petit craque.

« Nous sommes donc d'accord. Tu t'es fait attaquer par une grosse bête il y a quelques heures et tu ne peux pas expliquer comment tu as pu guérir de cette façon, c'est bien cela ? »

« … Oui … Oui, monsieur. »

« Très bien. »

« Père, est-ce nécessaire ? Il ne doit avoir que douze ou onze ans ! » protesta une autre voix.

« Peut m'importe l'âge, Christopher. Il n'a même pas conscience de ce qu'il est, alors ma sentence est irrévocable. »

Le vieux marqua une pause, recula de quelques pas, éteignit sa lampe et la rangea dans sa poche. Il prit enfin une épée qui était rangée dans un tissu fin, puis la brandit de ses deux mains.

« Je veux qu'ils meurent tous. »

Le petit était immobilisé par la peur. Elle l'empêchait d'effectuer le moindre mouvement. Le chef se rapprocha à nouveau de lui, puis, alors que l'enfant fermait les yeux en versant une larme, il lui trancha littéralement le corps en deux, au niveau de l'abdomen, sans éprouver la moindre pitié pour l'acte qu'il venait de faire. » »

Un cri retentit dans la maison Argent. Dans la chambre d'Allison plus précisément. Ce n'était pas un cri de douleur, ni d'effroi, mais plutôt un cri de surprise. Rien d'alarmant en soi, si ce n'est que ce n'était pas elle qui cria. Elle sortit de la salle de bain rapidement pour découvrir son cousin assis sur son matelas, par terre, transpirant et ayant la respiration haletante. Elle souffla, rassurée que rien de grave n'était arrivé.

« Encore un de ces mauvais rêves Alexandre ? » lui demanda-t-elle d'une voix réconfortante.

Il s'était réveillé en sursaut après cet horrible rêve qui venait à la suite d'une série beaucoup trop longue à son goût depuis qu'il habitait chez son oncle, Christopher. Il avait le regard perdu dans le vide, cherchant à remettre vite de l'ordre dans sa tête pour répondre à sa cousine.

« Oui … Oui, pardon. Désolé de t'avoir fait peur, je ne pensais pas me réveiller ainsi. Je m'excuse. »

« Eh, c'est rien d'accord ? C'est normal d'avoir des cauchemars ! » dit-elle d'un ton rassurant en se renfermant dans sa salle de bain pour finir de se préparer.

Alexandre vivait ici depuis maintenant trois semaines, sa mère, la sœur de Chris, étant morte d'un accident de voiture. Cette partie de la famille était la seule qui lui restait, il est venu y vivre avec l'accord de son oncle. Sa mère ne s'étant jamais mariée et son père étant mort dans des circonstances pour le moins étranges, il n'avait, de toutes façons, qu'ici où aller. Christopher ouvrit la porte et regarda le jeune homme sur le sol.

« Bonjour tonton. »

« Bonjour Alex. C'est … Toi qui a crié ? »

« Oui, je suis désolé, ce n'était pas vraiment volontaire et moyennement maîtrisé ! »

« Ce n'est pas grave, ne te fait pas de soucis. On part à huit heures moins le quart, n'oublie pas ! » rigola Chris.

« Oui, oui bien sur ! Je serais prêt ! »

« Bien. Je pense que ce serait mieux que tu prenne la salle de bain qui est dans ma chambre. Avec Allison dans la sienne, ça risque de prendre du temps, tu sais c'que c'est une fille à cet âge ! »

« J'ai entendu ! » cria-t-elle derrière la porte.

« Aller, je te laisse te préparer ! »

Une fois la prote fermée, Alexandre poussa un long soupir. Qu'est-ce qui lui prenait de faire des rêves pareils ? En même temps, il fallait avouer que l'air de la région était propice à faire ce genre de cauchemars. D'abord à cause du meurtre de sa tante, tuée par ce qui semblait être une bête dans la forêt. Ou dans un accident de voiture … Il ne la connaissait pas de trop, du fait qu'elle ne s'entendait pas trop avec sa mère, mais du peu qu'il la connaissait, il l'avait toujours trouvée un peu bizarre. Ensuite, Victoria, la mère d'Allison, qui s'est « suicidée » … Il n'y croyait que moyennement. Et toutes ces attaques animales ainsi que plein d'autres choses qu'il ne pouvait expliquer. Non, franchement, cette ville était définitivement empreinte d'un quelque chose de très étrange sur lequel il ne pouvait pas mettre le doigt.

Il sursauta une seconde fois en s'apercevant qu'il venait de perdre une dizaine de minutes à retourner en long, en large et en travers ce rêve dans sa tête pour comprendre son origine. Il ne fallait surtout pas qu'il soit en retard pour la rentrée ! Pas pour son premier jour. Alors il sauta de ce qui lui servait de lit pour atterrir dans un pantalon, qu'il s'empressa de vite fermer puisque la porte de la salle de bain de sa cousine s'ouvrit. Elle le regarda en souriant et sortit sans lui adresser un mot. Il aimait bien Allison. Elle était toujours discrète, souriante et protectrice envers sa famille. Tout ce qu'il avait à lui reprocher, c'était qu'elle gardait tout pour elle. Pas matériellement parlant, mais par rapport à ce qu'elle pensait. Il n'arrivait pas à « lire en elle » et trouvait cela perturbant. Soit, ils ne s'étaient jamais vus plus d'une semaine à la suite pendant les rares vacances qu'ils partageaient … Mais c'était tout de même son cousin et pourtant elle ne s'était pas confiée à lui durant trois semaines, n'importe quel sujet confondu.

Il sortit de la salle de bain, prêt pour partir. Il avait un pantalon noir taille haute, suspendu à des bretelles, recouvrant une petite chemise blanche à manche courte. Il ne tenait pas à faire impression pour son premier jour, car en réalité, Alexandre ne s'habillait pas quotidiennement de la sorte. Certes, ça lui faisait plaisir de se vêtir ainsi, mais il avait plus l'habitude de porter des habits un peu trop … Tape à l'œil pour quelqu'un qui ne le connaissait pas. Il en usera avec parcimonie plus tard, le temps qu'il s'adapte à son environnement et que celui-ci l'adopte en retour.

« Tu … N'as même pas déjeuné ! » nota Chris.

« Bof … Pas trop faim. Je me suis réveillé trop brusquement ! »

« Avec ton réveil ça aurait été pareil, non ? »

« Peut-être ! » rigola-t-il avant d'ajouter doucement « Si j'avais fais un meilleur rêve … Peut-être. »

Son oncle démarra et emmena les deux ados au lycée de Beacon Hills pour leur entrée respective en Terminale. Sa cousine semblait terriblement stressée, alors que lui arborait une tête plutôt sereine. Le trajet ne fut pas trop long et ce n'est qu'une fois la voiture stoppée qu'il sentit un coup de stress lui accélérer le rythme cardiaque, brièvement. Les deux passagers avant se firent la bise pendant qu'Alexandre sorti en saluant Chris. Une fois dehors, Allison lui sourit et lui demanda de la suivre : elle voulait le présenter à certaines personnes. Ces soit disant « certaines personnes » s'avérèrent-être au final qu'une seule, une certaine Lydia Martin. Une fille plutôt pas mal aux yeux du jeune homme, mais dont le charme énigmatique captivait à peine son attention. En effet, pendant qu'elles parlaient, du peu qu'il comprenait, de l'ex petit ami de la blonde vénitienne, l'esprit d'Alexandre vagabondait ailleurs.

Il ressentait le même sentiment d'angoisse que pendant la nuit, oppressant et très inquiétant. Il jeta quelques regards brefs à son environnement, mais rien de cette matinée ensoleillée de Septembre semblait être de mauvaise augure … Pas même les grands murs en briques rouges du lycée dans lequel il pénétra après avoir écouté quelques derniers babillages entre sa cousine et Lydia. Une fois à l'intérieur, son pouls se mit à battre normalement de nouveau. Il ne pouvait expliquer pourquoi un tel sentiment …

« Salut les filles ! »

« Ah ! Stiles, je suis heureuse de te revoir ! »

Un gars avait littéralement sauté sur Lydia, comme un chien ravi de retrouver sa maîtresse après une longue absence. C'était un garçon plutôt mignon mais qui semblait un peu … Immature sur les bords … Ou peut être un peu trop hyperactif pour Alexandre ? Il n'était pas du genre à vivre à deux de tension constamment, mais dans l'immédiat, son réveil brusqué le matin même l'avait énormément fatigué et venir affronter la foule aujourd'hui était déjà un véritable miracle de sa part. En bref, trop d'agitation n'était pas vraiment ce dont il raffolait dans l'instant !

« Encore désolé pour l'autre soir ! On était pas sensés vous croiser, mais je crois qu'au final, ce n'était peut être pas si mal que ... » commença le jeune homme.

Il s'interrompit, puis une fois l'attention d'Alexandre déporté des longues rangées de casiers qui s'étendaient à perte de vue, il réalisa qu'il le regardait un sourcil levé.

« Oh, pardon, j'avais oublié les formalités. Stiles, voici mon cousin, Alexandre Argent. Il vit chez moi en ce moment et pour encore … Un bon bout de temps, s'empressa Allison. »

« Aaahh, d'accord. Et, lui aussi il ... »

Il mima approximativement un archer décochant une flèche vers un ado qui rentrait par la porte et Allison ouvrit des grands yeux.

« Oh, non ! Non, non, non ! Il … Ne joue pas à l'arc ! » bafouilla-t-elle en ne le quittant pas du regard.

Un grand sourire se dessina sur les lèvres de Stiles puis il tendit les bras vers Alexandre pour lui faire la bise, comme s'ils se connaissaient depuis qu'ils étaient gosses. Allison ria face au comportement de son ami envers son cousin, puis reprit un air grave et embêté.

« Est-ce que tu sais si on est … »

« Oui, dans la même classe, quelle question ! » rigola Stiles.

Il s'interrompit, notant le malaise que cela avait laissé parmi ses camarades, puis il enchaîna.

« Ah … Oui, c'est vrai. Bon eh bien, sache que, de son côté, il était ravi de l'apprendre. Soulagé même ! Enfin, ça, tu dois t'en douter ! On avance ? »

Alexandre le regardait, un peu intrigué, puis ses yeux se tournèrent vers sa cousine qui semblait mi-heureuse, mi-dépitée. Ils avançaient en ligne dans le lycée, Stiles à côté de Lydia – qui semblait compatissante envers son amie –, et Allison à côté d'Alexandre, qui ne comprenait rien à ces non-dits. Il regretta amèrement de ne pas avoir insisté chez elle afin d'avoir des informations sur son ex petit copain – puisqu'il était sûr qu'ils parlaient de ça – car il se trouvait totalement largué, comme débutant un livre in medias res, sans connaître quoi que ce soit de la situation. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il s'appelait Scott, que son oncle ne l'aimait pas tellement et qu'Allison avait mal vécu la séparation … Alors que c'était elle qui avait rompu !

Ils se dirigeaient vers le tableau d'affichage des classes pour voir où était Alexandre et il se trouvait qu'il était dans la même que le petit groupe. Ils tentèrent tant bien que mal de ressortir de ce troupeau bruyant et mouvementé d'élèves qui s'agglutinaient à en être collés aux grands panneaux ou étaient agrafées les compositions de classe quant ils tombèrent nez à nez face à un élève. Les trois autres s'arrêtèrent net et on senti de nouveau un malaise éclore entre les un mètre trente qui nous séparaient.

« Allison … »

« Scott … »

« … Content de te revoir ! »

Il laissa échapper un sourire à en mourir et Allison le lui rendit. Mais Lydia sembla blasée de ces retrouvailles tacites et traîna tout le monde du bras vers leur salle de classe qui se trouvait dans une autre aile du lycée. Le trajet se déroula dans le silence le plus absolu et le plus gênant qu'il soit. Alors afin de briser cela, Stiles se racla la gorge en regardant Allison. Celle-ci ne comprit pas le message malgré le regard insistant qu'il portait sur Alexandre, alors il souffla et l'introduit de lui même. Scott avait à peine remarqué la présence d'Alexandre, mais lorsqu'il le regarda enfin pour la première fois, il resta un peu bête et interrogea son ex du regard sans même adresser un mot au nouveau.

« Non, c'est bon. Il ne … Non. Pas d'inquiétude. »

Scott sourit enfin et serra alors chaleureusement la main d'Alexandre, puis il se remit en place dans le groupe. Allison se retourna vers son cousin qui était à présent un peu en retrait des autres, puis prit la parole.

« Euh … En fait ils avaient peur que tu … Fasses du tir à l'arc ! »

« Du … Tir à l'arc ? » S'exprima-t-il pour la première fois devant l'assemblée.

Stiles tourna sa tête vers Alexandre lorsqu'il ouvrit enfin la bouche, comme si on venait de lui mettre une baffe. Mais à peine eut-il le temps de comprendre que cette voix émanait de lui, il reprit sa tête haute et agitée qu'il semblait arborer constamment.

« Oui … Euh … Garde ça pour toi, d'accord ? Mais tu sais que je tire à l'arc et il se trouve qu'un jour … Et bien … J'ai faillis … Les planter, littéralement. Pas volontairement, hein ! » rigola-t-elle en regardant les autres, qui mirent un petit temps à sourire également. « Et ils devaient avoir peur que … Ma maladresse soit de famille ! »

Leurs rires semblaient tellement poussifs et extirpés du fin fond de leurs entrailles que cela sentait le faux … Ça empestait le mensonge à vrai dire ! Alexandre n'était ni stupide ni dupe pour voir qu'on tentait de lui cacher quelque chose, ou que tout du moins on ne voulait pas lui en parler. Son hypothèse se confirma lorsqu'il les entendit murmurer alors qu'il se trouvait juste derrière eux.

Ils entrèrent dans la salle de cours, puis Allison tira Alexandre par la main et le plaça juste devant elle, ne lui demandant pas son avis, en faisant en sorte d'avoir Lydia dans sa diagonale et Stiles à sa gauche. Son cousin fut très étonné et ne comprit pas pourquoi elle plaçait tout le monde de façon à ne pas avoir son copain près d'elle … Tout cela le dépassait. Il avait toujours été pour le célibat et ne comprenait pas pourquoi tant de mise en scène alors qu'il savait qu'elle mourrait d'envie de se mettre de nouveau avec lui. Il avait beau ne pas vouloir se mettre en couple, il connaissait bien les agissements des adolescents de son âge.

Arriva Scott, en dernier, qui prit donc le siège en diagonale arrière gauche de celui de son amie. Depuis sa table, Alexandre pouvait sentir le regard qu'il posait sur sa cousine juste derrière lui. Il se sentait comme surveillé, mal à l'aise. La première professeur se présenta, une certaine Mme. Black ou quelque chose qui y ressemblait en tout cas … Mais il n'écoutait pas vraiment les présentations de l'adulte, repensant encore au rêve qu'il avait eut cette nuit.

Cet homme … Il l'avait déjà vu quelque part … Mais où ? A quelle occasion ? Pourquoi ? Et puis … pourquoi ce cauchemar débile qui l'a fait se réveiller en sursaut ? C'était bête, il n'avait plus cinq ans … Cela dit, la simple vue du sang provoquait chez Alexandre un mal-être complètement disproportionné et donc, même lorsqu'il s'agissait de fiction, le fait d'y être confronté lui donne de violents haut-le-cœur … Et ce gosse … Qu'avait-il bien fait pour mériter pareil châtiment ? C'était dingue … Il avait hâte qu'en cours de Philosophie ils abordent tout ce qui pouvait toucher de près ou de loin au rêve … Peut-être le conscient et l'inconscient ? Car là, même la tête à froid, il ne comprenait pas qu'est-ce qu'il avait pu faire la veille pour rêver d'une telle chose … Tout ce qu'il espérait à présent, en plus de sortir de ce bahut ennuyeux, c'était de ne plus faire de pareils cauchemars.

- ⁂ -

Le lendemain matin, lorsque le réveil de son portable sonna, Allison était déjà dans la salle de bain. Cette matinée se passa comme la précédente, si ce n'est qu'Alexandre était plus fatigué encore. Cette fatigue n'échappa pas à Chris, cernes sous ses yeux oblige et il ne put s'empêcher de s'inquiéter pour son neveu en lui posant des tas de questions sur ses nuits agitées.

Une fois les deux Argents arrivés au lycée pour leur première journée de cours, Alexandre se mit à parler avec sa cousine de choses et d'autres avant d'atteindre la porte d'entrée. Mais, de toute évidence, puisque manifestement elle cherchait ses amis de vue, elle n'y accorda pas une grande importance, se contentant seulement de répondre de façon vague, avec des phrases très courtes et « toutes faites ».

Ils avancèrent encore un moment, mais à la surprise d'Alexandre, puisqu'il se laissait guider par sa cousine, ils ne prirent pas la direction du hall d'entrée, mais ils longèrent le bâtiment par la gauche, jusqu'à tomber sur une aile du lycée devant laquelle un groupe d'élèves attendait qu'on leur ouvre la porte.

Pendant les quelques minutes qui précédèrent l'ouverture de l'aile, Allison était fixée sur son portable à envoyer des messages à Lydia, qu'ils retrouvèrent quelques instants après dans le bâtiment. Il ne trouvait pas sa cousine angoissée, mais presque. C'est fou l'effet que pouvait avoir le lycée sur elle.

Leurs deux premières heures de la journée étaient du sport avec un certain M. Finstock … Un professeur qui, à ce dont se souvenait Alexandre, était sensé être un professeur d'économie … C'était un personnage relativement grotesque, de par son attitude notamment, mais cela n'empêchait que ça le rendait plutôt drôle. Enfin, foi d'Alexandre, ça ne pouvait être pire que la vieille peau qu'il avait dans son lycée précédent.

Il entra dans le vestiaire pour garçons et ce fut le choc pour lui. Devant lui s'agitaient une trentaine de corps terriblement musclés, sculptés telles des statues grecques dans le marbre le plus poli qui soit. Ce n'était pas de l'exhibition, mais presque. Ils étaient tous genre « regarde moi, je suis plus beau, plus musclé et plus attirant que toi » …

Alexandre resta planté devant la porte, empêchant les autres élèves de rentrer. Qu'est-ce que diable foutait-il ici parmi ces mannequins ? Il ne ressentait aucune attirance sexuelle particulière pour ni les femmes, ni les hommes … Mais il devait admettre que là, ils lui en mettaient tous plein les yeux … Sa virilité venait d'en prendre un sacré coup, lui, Alexandre Argent, le petit gars tout sec, très efféminé et pas nécessairement attirant … Où allait-il bien pouvoir se mettre sans ressentir une profonde gêne à côté de ces types ?

Alors qu'il commençait sérieusement à paniquer et à devenir rouge de honte de rester figé devant tous ces mecs, il reconnut Stiles qui partait se changer dans un coin un peu plus reculé des vestiaires. Du peu qu'il avait pu le voir hier, ce jeune homme n'était pas particulièrement baraqué. A vrai dire, il pensait qu'il lui ressemblait un peu au niveau de la carrure. Alors d'instinct, il se mit à le suivre sans le quitter des yeux. Au moins, il s'imaginait qu'à côté de lui, il n'aurait rien à lui envier. Quant à Stiles, se sentant suivi, il commença à regarder discrètement derrière lui jusqu'à apercevoir la tignasse châtain clair d'Alexandre qui le collait littéralement.

« Tiens, Alexandre ! Comment ça-va ? » Il semblait déborder d'énergie dès le matin et était ravi de sa présence.

« Oh, euh … Bonjour Stiles ! Euh … Ça va plutôt bien, et toi ? » répondit-il timidement, ayant encore les joues un peu rouges.

« Bah écoute, la reprise, tout ça, tout ça … C'était toi qui était planté devant la porte tout à l'heure ? » rigola-t-il en fixant on vis-à-vis des yeux.

Alexandre redevint cramoisi tout en ayant le regard fuyant, ne voulant pas croiser celui de Stiles.

« Ha ha ha ! Je ne voulais pas te mettre dans l'embarras, hein ! Moi aussi je les trouve carrément sexy tous ces beau gosses là … Surtout lui là-bas ! » dit-il en désignant un élève au loin.

« … J'ai jamais dis que je les trouvais sexy ! » s'offusqua Alexandre derrière lui.

Stiles se retourna avec une moue et les sourcils levés, ne croyant pas du tout à ce que l'autre venait de lui affirmer.

« Aller, j't'en pris … Il n'y a pas de honte a trouver des mecs super bien battis ! Ce n'est pas notre cas, enfin je crois, alors pourquoi se priver de fantasmer sur ce que nous ne pourrons avoir ? Perso, j'ai beau aimer les filles, je n'en garde pas moins des yeux pour tous ces beaux gosses qui nous entourent ! Les vestiaires, c'est le meilleur endroit pour les mater. C'est pour ça que je fais aussi partie de l'équipe de crosse du lycée ! Je ne suis pas un gros nul, je me débrouille … Mais bon, ça me permet toujours de me rincer un peu l'œil deux fois par semaine avant un match ! »

Alexandre, toujours le sang coincé au niveau du visage, était impressionné par le débit de parole du jeune homme devant lui. Il ne s'arrêtait pas de parler, c'était incroyable … A croire qu'il avait des poumons surdimensionnés ! Le nouveau s'était senti un peu gêné par cette discussion … Après tout, il ne connaissait même pas ce gars et un tel discours pouvait être super bizarrement prit … Surtout qu'il l'avait débité devant tout un tas d'autres mecs qui les regardaient passer d'un air intrigué ou moqueur pour certains. Il se sentait à la fois très humilié, mais il n'en voulait pourtant aucunement à son interlocuteur.

Une fois installés devant leurs casiers, presque à l'abri des regards des « héros grecs », Stiles enleva son tee-shirt le premier. En effet, ce n'était pas un canon, mais ses muscles étaient tout de même un minimum dessinés. A vrai dire, Alexandre aimait beaucoup comment il était taillé. Pas super musclé, certes, juste comme il faut. Avec un peu d'entraînement, cela pourrait être plus esthétique même.

Stiles le surprit à la reluquer en se mettant à pouffer, ce qui sortit l'autre de sa rêverie. Il commençait à en avoir mare d'avoir cette impression que sa tête allait exploser sous cet afflux continu de sang qui stagnait derrière son visage.

Alors à son tour, voyant que le temps passait et qu'il risquait d'arriver en retard à son cours, il s'empressa de vite se changer sous le regard discret de Stiles qui faisait genre d'écrire un message sur son portable. Mais comme à son habitude, le jeune homme ne pouvait s'empêcher de combler le silence par des babillages, jusqu'à ce qu'il voit Alexandre juste en boxer. L'autre éclata encore une fois de rire.

« Qu'est-ce que tu leur envie mon gars … T'est franchement pas mal foutu ! Sérieusement. Tu es très mignon comme ça ! »

Stiles l'aurait sûrement mieux connu, il se serait certainement empressé d'ajouter d'autres qualificatifs, mais après tout, pourquoi se mettre à dos un nouvel ami juste parce qu'on a le tort de le trouver très attirant et que lorsque « l'amitié » est aussi neuve que celle-ci, il n'est pas franchement nécessaire – voir même déconseillé – d'exprimer ce genre d'idées, sous peine de refroidir l'autre personne.

Alexandre ne s'était jamais vraiment regardé dans le détail dans un miroir … Il avait seulement le souvenir d'être tout simplement fin, pas particulièrement musclé, avec des petites jambes etc … Alors la façon dont Stiles le qualifiait ne pu lui faire, de toute évidence, que plaisir, même s'il ne pensait pas que c'était particulièrement vrai … Il n'avait dit ça juste pour le rassurer. Mais ça semblait si sincère. Alors Alexandre interrogea l'autre du regard qui se mit à son tour à devenir rouge et à bafouiller qu'il fallait se dépêcher.

Alors qu'il finissait de se rhabiller, Scott arriva, essoufflé. Il salua rapidement les deux autres gars avant de vite se changer. Lorsqu'il se mit torse-nu, Alexandre et Stiles le regardaient tous les deux du coin de l'œil. Il était carrément bien monté, c'était même trop parfait pour être vrai. Il y avait quelque chose de pas naturel dans tout ça. Pas qu'il ait fait de la muscu ou quoi que ce soit, non, au contraire, ça semblait être inné chez lui. Mais c'était justement ça le problème, on ne peut pas naître avec un corps de rêve pareil. C'était étrangement très attirant. Puis il remit un débardeur par dessus, cachant ainsi ce spectacle. Les deux autres se regardèrent et Stiles, pour rire, le regarda en se mordant la lèvre inférieure, ce qui fit sourire Alexandre.

« Merde, Stiles, est-ce que ça t'arrive de lire tes messages parfois ? » arriva à articuler Scott malgré son manque d'air.

« Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe encore ? C'est à propos d'Allison, c'est ça ? »

Scott s'arrêta d'enfiler son short en lançant un regard noir à son ami. « Non, pourquoi ce serait à propos d'elle ? »

« Oh, je ne sais pas … C'est pas comme si plus de 70% des messages que tu m'envoies parlent d'elle. J'dis ça, j'dis rien ! » dit Stiles en levant les mains en l'air, comme pour s'innocenter.

« Non, abruti … J'ai découvert un truc horrible chez Derek. Sur sa porte. » dit-il en prenant un air grave.

« Hein ? Genre quoi ? » s'inquiéta son interlocuteur.

« Il y avait un symbole de tracé, il l'avait recouvert de peinture, comme si j'étais assez débile pour ne pas voir qu'il n'avait peint qu'un seul côté ... » Il leva les yeux au ciel en même temps qu'il disait ça. « Il m'a dit que c'était le sig ... »

Stiles se racla bruyamment la gorge en ouvrant grand les yeux. Scott fronça les sourcils, ne comprenant pas … Alexandre, lui, semblait revivre la même scène que la veille alors que les amis de sa cousine chuchotaient dans son dos. L'hyperactif n'osait pas détourner son regard des yeux de son meilleur ami, alors il lança très discrètement sa tête en direction du nouveau pour lui faire comprendre qu'il risquait de dire quelque chose qu'il ne fallait pas . Scott détourna légèrement son regard vers Alexandre, qui ne le regardait pas, puis se mit la main devant la bouche.

Devant le mutisme de son ami, Stiles fit bouger ses lèvres caricaturalement pour lui dire « Improvise », ce qu'il fit avec beaucoup de maladresse.

« Le signe …. De … C'était un tag en fait … Un truc horriblement moche, pas du tout esthétique, avec trop de couleurs … » Alexandre leva les yeux vers lui, amusé, alors que Stiles enfouissait sa tête entre ses mains. « Vite, on va être en retard. »

Alors qu'ils repassaient à travers le vestiaire vide, il entendit les deux autres chuchoter.

« Tu ne pense pas que ce serait mieux de le mettre dans le coup ? Franchement ? »

« Hein ? T'es sérieux ? » répondit Stiles en frappant la derrière de la tête de Scott. « Tu veux ta mort ? »

« Non, au contraire, ça m'épargnerait la vie, tu ne crois pas ? »

« Non, pas vraiment non. Allison nous a affirmé que ce n'était pas un danger, ça ne sert à rien de le mêler à ça. Il est inoffensif. »

« Je sais pas, j'le sens mal … »

« C'est normal, c'est un Argent. Devant lequel d'entre-eux veux-tu te sentir en sécurité ? Et ne me répond pas, surtout pas, Allison. » Scott sourit. « Laisse-le en dehors de tout ça. Il apprendra bien tout de lui même tôt ou tard. »

Alexandre qui avait tout entendu leva les sourcils … Qu'est-ce que sa cousine avait bien pu faire avec son arc pour que l'on croit qu'il soit un véritable danger ? Et puis même … Tout cela sentait le double sens au nez de l'Argent. Il essayerait d'interroger sa cousine le soir même.

Une fois tout le monde sur le terrain, Stiles partit en direction d'Allison et Lydia pour leur parler de façon grave. Mais n'étant pas d'une nature très discrète, M. Finstock se mit à le siffler et à enguirlander le pauvre Stiles qu'il avait surprit à parler en même temps que lui. Il revint à sa place, prêt d'Alexandre et de Scott, à qui il fit un clin d'œil.

Une fois l'échauffement annoncé et après que tous les élèves se soient plaints de devoir faire quatre tours de terrain, les deux filles vinrent à la rencontre d'Alexandre. Ils se saluèrent avec Lydia et sa cousine lui proposa de faire les tours avec elles. Il remarqua que Stiles et Scott étaient déjà bien éloignés et parlaient avec gravité.

L'entraînement se déroula normalement, sans que les filles ne parlent à Alexandre, ni qu'il prenne la parole. Il se sentait seul, mais c'était peut-être mieux comme ça. Au final, il n'était pas vraiment du genre à traîner avec des ados ou même avec qui que ce soit. C'était plutôt un observateur, préférant regarder ce qui se passait autour de lui que de prendre la parole à tout va, pour ne brasser que du vent.

« Tu crois qu'il nous écoute encore » dit Allison en regardant son cousin du coin de l'œil.

« Je ne pense pas, non. Il m'a plutôt l'air du genre …. Tacite. Ça nous change de Stiles ! » rigola sarcastiquement l'autre. « Tu voulais parler de … »

« Ouais. Au fond, je trouve ça cool de le laisser dans l'ignorance... Mais en même temps, ça m'embête de le savoir en dehors du secret … J'veux dire, il fait parti de ma famille. Bon certes, on ne s'est jamais vraiment vu plus de quelques jours et je ne suis pas franchement sûre que ma tante ait une quelconque fois eu un rapport direct avec … enfin, tu vois c'que je veux dire. Ça me surprend quand même qu'il ne semble au courant de rien. »

« Et à ton avis, ça lui prendra combien de temps de s'inquiéter de voir que son oncle possède des centaines d'armes dans son garage … ? » balança Lydia en levant les yeux au ciel, puis en les reposant sur Allison.

« C'est pas faux … Mais tu vois, là, ça me dérangerait plus qu'il l'apprenne de cette façon. Pour le moment, il n'est jamais allé la-dedans. »

« Après tout, qu'est-ce que ça peut faire qu'il soit dans le coup ou non ? »

« C'est … Pour Scott que ça m'inquiète. » avoua Allison en baissant son regard.

Lydia leva les mains au ciel en criant « Alléluia ! » puis reprit son air totalement dépité. « Pourquoi est-ce que ça ne me surprend même pas … Pourquoi est-ce qu'il tuerait ton petit ami ? »

« … Scott n'est plus mon p... »

« Stop. » l'arrêta Lydia. « Me crois-tu assez aveugle et naïve pour ne pas voir votre petit manège à tous les deux ? Aller quoi … On ouvre les yeux, je suis persuadé que de son côté Alexandre est convaincu que vous sortez toujours ensemble, ou même n'importe qui d'autre ! »

Son amie avait le regard fuyant, ne sachant plus trop quoi dire. Elle avait honte de l'admettre, mais elle l'aimait toujours passionnément, la preuve en est que chaque soir depuis maintenant trois mois, elle rêvait de lui, du bon temps. Elle se surprenait parfois même à prononcer son nom dans son sommeil et parfois même encore, lorsqu'elle se réveillait durant la nuit, elle croyait le voir assis au bord de son lit, la regardant. Que de beaux rêves …

Lydia lui claqua les doigts devant les yeux, la sortant de sa rêverie. « Hello, la belle au bois dormant ! On se réveille ! Donne-moi une bonne raison pour qu'Alexandre ait envie de tuer Scott ? »

« Ah … Eh bien … C'est à cause de … la mort de sa mère. »

Lydia leva un sourcil. « Tu veux dire que … ta tante a été tuée … »

Allison hocha la tête, arborant une tête inquiète. Lydia ouvrit la bouche en portant sa main à celle-ci . Elles se retournèrent lentement vers Alexandre qui feignait de ne pas écouter la conversation.

« En effet, mieux vaut pour lui de n'être au courant de rien. » conclu Lydia.

L'heure du repas arriva très rapidement, après une heure de littérature, précédée d'une heure de philosophie. Elle se faisait tarder, n'ayant pas déjeuné une fois de plus le matin même. Cependant, la nourriture de ce bahut était définitivement infecte et personne autour d'Alexandre semblait s'en soucier. Pourtant, lorsqu'on sert à des êtres humains capables de discerner ce qui est de la bonne nourriture de ce qui n'en est pas, des aliments à l'apparence douteuse et aux teintes très saturées … On ne pouvait pas avaler ça sans avoir conscience du fait que ce n'était tout simplement pas des mets comestibles et sans en tomber gravement malade. Toutefois, tous les élèves à sa table se goinfraient et semblaient prendre du plaisir à déguster leurs « haricots » et leur « steak » .

« Tu ne manges pas ? » s'inquiéta Stiles en levant ses deux sourcils.

« Pardon ? Oh … heu, non, je n'ai pas trop faim. » dit simplement Alexandre en repoussant légèrement son assiette du bout du doigt et en prenant une gorgée d'eau.

« Tu déconnes j'espère ? On a eu sport ce matin et tu arrives à ne pas avoir faim à cette heure là ? Et attend, des frites quoi … On ne nous en sert pas tous les jours ! Je sais qu'au lycée d'un de mes amis, ils en ont tout le temps … Et il fallait qu'à Beacon Hills, on nous propose des « menus équilibrés » avec seulement des petites entraves une fois toutes les deux semaines … Il n'y a pourtant rien de meilleur que ça, des bonnes frites avec un bon steak. Je crois même que c'est la meilleure bouffe qu'ils puissent nous servir ! » s'offusqua l'autre en manquant d'avaler de travers.

Alexandre, s'il avait pu ouvrir la bouche, aurait eut la mâchoire qui se serait décrochée. Il allait devoir se résigner à prendre à manger à emporter si ce que son camarade lui disait était vrai. Alors dans un geste de profonde charité – même si au final, c'était plus pour s'en débarrasser qu'autre chose – il prit son assiette en main et fit le tour de la table pour que tout le monde puisse prendre ses « frites ». Au moment d'arriver devant Stiles, ce dernier prit une expression las et quelque peu énervée en regardant Scott qui venait de vider la moitié de l'assiette d'Alexandre, sans laisser la moindre trace de nourriture pour son ami. Alors, avec une tête triste, il dût se résigner à lui en redonner un peu de son plat.

Cette petite discussion qu'avait tenté de lancer Stiles fut la seule du repas, le reste du temps s'étant déroulé dans un silence lourd, ponctué de regards qui, à eux seuls, formaient le seul moyen de communication entre les ados attablés. Comprenant que sa présence gênait le groupe pour discuter, sans qu'il ne sache pourquoi, Alexandre se décida de partir pour les laisser dialoguer. De toutes façons, qu'ils soient là ou non, ça ne lui faisait ni chaud ni froid, parce que quand bien même ils étaient avec lui, ils ne parlaient pas … Ou alors, Stiles comblait le vide en se mettant à divaguer sur les grandes banalités qui ponctuent sa vie. Il n'aurait pas été aussi observateur, il aurait finit par croire que sa cousine s'entourait d'amis dénués d'intérêts, complètement ennuyeux. Mais il avait compris qu'il posait problème, alors, il quitta le self sans grandes cérémonies, pour aller s'installer devant sa prochaine salle de cours.

En quittant la salle, il remarqua qu'ils s'étaient déjà tous remis à parler frénétiquement à voix basse. Au fond, ça lui faisait de la peine. Même s'il est vrai qu'il n'était pas vraiment du genre « sociable », avoir de « nouveaux amis » qui semblaient ne pas trop apprécier sa présence et qui parlaient dans son dos, ça ne pouvait quand même pas le laisser de marbre.


Voilà qui conclu ce chapitre. J'espère que cela vous a donné envie de lire la suite et que je vous retrouverais la semaine prochaine pour le second chapitre !

Hasta luego les amis !