Note de l'auteur : Oui, je sais. J'ose me lancer dans l'écriture d'une nouvelle fic alors que je n'ai même pas terminé (et que je suis loin d'avoir terminé) la première, "Des vacances pas comme les autres", à vrai dire quelque peu laissé à l'abandon depuis le mois de... mai. Mon dieu. Vous avez le droit de me lancer des cailloux ou tout autre objet lourd et contendant pour me punir. Vous avez aussi le droit d'apprécier cette fic et de me le dire. A vrai dire, je souhaiterais plutôt que vous optiez pour la seconde option. Bonne lecture, quoi qu'il en soit, et au plaisir de lire vos reviews et avis, qu'ils soient bons ou mauvais.

Auteur : Asphodèle Snape

Disclaimer : "Etroite cohabitation" est une histoire tout droit sortie de mon esprit malade. Les personnages et l'univers d'Harry Potter quant à eux appartiennent exclusivement à notre déesse aimée et reconnue de tous, plus communément appelée JK Rowling. Je ne touche donc aucune rémunération d'aucune sorte (oui, c'est triste) pour l'écriture de cette fic, si ce ne sont vos reviews, qui sont donc hautement appréciées et attendues.

Rating : M pour slash à venir (j'ai dis à venir, bande d'impatients !)

Résumé : Voldemort vaincu, la vie pourrait être enfin simple pour Harry Potter. C'est sans compter sur la décision de Dumbledore d'en faire le nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal, au nez et à la barbe (surtout au nez) de Snape. Et si seulement il n'y avait que ça...Slash Harry Potter/Severus Snape à venir.


Chapitre I - Une annonce qui jette un froid

Harry appuya son front contre la vitre du train avec un soupire. Le Poudlard Express n'allait plus tarder à arriver à destination désormais, et la nuit descendait lentement sur les montagnes alentours.

Poudlard. Il n'avait jamais songé y revenir de sitôt, et certainement pas en tant que professeur. Mais comment aurait-il pu refuser l'offre de Dumbledore ? Un poste à Poudlard, sa maison, l'endroit qui l'avait vu grandir… C'était une chance inestimable, et Harry le savait, même s'il s'interrogeait sur ses capacités à enseigner. Après tout, il n'avait que 18 ans, n'avait jamais suivi d'études secondaires ni même envisagé de devenir professeur.

Mais qu'aurait-il aimé faire au juste ? Auror ? A quoi bon, à présent que Voldemort n'était plus qu'un souvenir… A vrai dire, s'il avait dû être sincère, Harry aurait reconnu qu'il n'avait jamais réellement pensé à son avenir jusqu'à la proposition de Dumbledore. Il pensait naïvement que combattre Voldemort était son unique avenir, mais la bataille finale avait éclaté plus tôt que ce à quoi il s'attendait. A cette pensée, Harry ferma les yeux et fut parcouru d'un frisson. Les souvenirs de cette terrible nuit lui revinrent à l'esprit, comme souvent. Trop souvent.

Harry secoua la tête et tenta de penser à autre chose. Un léger sourire éclaira ses lèvres lorsque ses pensées s'arrêtèrent sur Severus Snape. Ce n'était pas la première fois qu'il pensait à l'homme bien sûr, mais depuis l'annonce par Dumbledore de la nomination d'Harry au poste de professeur de Défense contre les Forces du Mal, les choses n'étaient plus pareilles. A vrai dire, elles semblaient plutôt être revenues à leur état d'origine, comme lorsque Harry était encore l'élève de Snape.

Pourtant, il y avait eu une trêve. Suite à la bataille finale, les deux hommes s'étaient quelque peu rapprochés. Oh, rien de significatif bien sur, juste assez pour qu'Harry soit convaincu de l'innocence de Snape, et frappé par sa détermination à combattre désormais les Mangemorts restants.

Après la mort de Voldemort (Harry réprima un frisson à cette pensée), le repos fut en effet de courte durée. Il y avait encore des Mangemorts en liberté, même si beaucoup avaient été capturés le soir de la défaite de Voldemort, et certains représentaient un danger. Bellatrix Lestrange était de ceux-ci.

Désireuse de venger le Mage Noir, elle avait été l'objet d'une traque sans répit par l'Ordre du Phénix, et Harry et Severus avaient été les plus actifs dans la réussite de sa capture, qui ne s'était pas soldée sans dommages pour l'Ordre. En effet, Severus avait été durement touché d'un sort lancé par Bellatrix, et c'était Harry qui, seul, avait eu raison d'elle. Il n'avait pas cherché à réfléchir ni à comprendre, les mots étaient sorti d'eux même de sa bouche, deux petits mots, si lourds de sens. Avada Kedavra. Puis une lumière verte, aussi aveuglante que dans ses pires souvenirs, avait frappé Bellatrix Lestrange en pleine poitrine.

Après, il avait fallu ramener Snape au quartier général de l'Ordre, où ses blessures avaient été jugées trop inquiétantes pour être laissées sans soins. C'est la raison pour laquelle le directeur des Serpentards avait passé plusieurs semaines à Sainte Mangouste, au service des blessures causées par des sortilèges inconnus. Le sort lancé par Bellatrix était aussi puissant que mystérieux, et pas un médecin ne réussit à trouver ce dont il s'agissait exactement. Ce qui était certain, c'est que Snape continuait de ressentir de vives douleurs passagères même après être sorti de l'hôpital, et si l'homme n'avait pas pour habitude de se plaindre, cela n'aidait en rien à améliorer son caractère déjà peu jovial.

Ce qui n'avait pas aidé non plus, c'était l'annonce que Dumbledore avait faite aux membres de l'Ordre du Phénix un matin d'août, quelques jours plus tôt. Il avait fait se rassembler ceux qui avaient pu répondre présent dans la cuisine de Molly Weasley, au Terrier. Et c'est sous le regard interrogateur de Lupin, Snape, Minerva, des Weasley mais aussi de Ron et Hermione, à qui Harry n'avait pas été autorisé à révéler quoi que ce soit, qu'Albus avait annoncé la nomination d'Harry au poste de Professeur de Défense contre les Forces du Mal.

Les réactions avaient été diverses, mais dans l'ensemble positives. Ron et Hermione avaient poussé des cris de joie et sauté au cou de Harry, Lupin lui avait décoché son plus beau sourire agrémenté d'un clin d'œil et Minerva s'était contentée d'hocher la tête, le regard brillant de ce qui semblait être de la fierté.

Une seule personne n'avait pas ressenti le besoin de participer à la joie collective, une personne aux cheveux mi-longs noirs et à l'appendice nasale plus que conséquent, une personne qui se tenait en retrait dans un coin de la pièce et assistait à la scène avec un air de dégout profond. Lorsque les yeux de Severus avaient croisé ceux de Harry, enfin libéré de l'étreinte de ses amis puis de celle de Molly Weasley, ce n'avait été que pour y rencontrer de la haine teintée de mépris. Le visage de Snape était tordu en une expression d'amertume et de rage difficilement contenue qui avait fait mal à Harry. Il n'avait jamais souhaité blesser son ancien professeur, ni même le rendre jaloux. Plus aujourd'hui, plus maintenant qu'il s'était débarrassé, pensait-il, de sa rancœur envers Snape. Mais déjà le Serpentard tournait les talons et bien vite la porte d'entrée claqua, signifiant son départ.

Il s'en était suivi un moment de silence glacial qui se serait bien vite répandu dans la pièce si Ron n'avait pas saisi son meilleur ami par l'épaule, lançant à la cantonade un « non mais quel espèce de vieux grincheux suiffeux alors ! » avant d'entrainer un Harry décontenancé à l'étage, là où se trouvait sa chambre. Dans le salon, Albus avait fait un sourire contrit à Minerva, et Molly, sentant qu'il y avait urgence, bien vite proposé que l'on dresse la table en l'honneur du nouveau professeur. Quelques minutes suffirent pour que les rires et les discussions reprennent leur cours normal, ignorant le départ précipité de Snape.

Fermant les yeux, Harry se plongea plus loin encore dans ses souvenirs et se remémora la discussion qu'il avait eue avec ses amis suite à l'annonce de Dumbledore.

- Alors c'était ça ! C'est pour ça que tu étais si… bizarre, ces derniers jours ! lança Ron à Harry à peine la porte de la chambre du rouquin refermée.

- Ouais… Dumbledore m'avait fait promettre de ne rien dire, tu comprends.

- Quand même ! Professeur de Défense à 18 ans, c'est du jamais vu Harry !

- Oui, surtout quand on n'a pas fait d'études…

- Hermione, je te remercie de me rappeler ce détail au cas où je l'aurais oublié, cingla Harry alors que son amie entrait dans la pièce et prenait nonchalamment place sur le lit de Ron qui ne protesta même pas.

- Je ne disais pas ça méchamment Harry, tu mérites ce poste ! Si, crois-moi, ajouta-t-elle face au regard suspicieux de son ami, Dumbledore ne l'aurait pas confié à n'importe qui. N'oublie pas qu'il avait Snape à disposition, prêt à accepter ce travail à n'importes quelles conditions ! S'il t'a choisi toi et pas lui, c'est qu'il y a une raison valable.

- Je me demande bien laquelle, marmonna Harry plus pour lui-même qu'en réponse à la remarque d'Hermione. Snape est tout de même bien plus qualifié que moi…

- Plus qualifié ?? Harry, tu es venu à bout des Horcruxes ! Tu as détruit V… Voldemort ! s'exclama Hermione en lui prenant la main. Qui mieux que toi, celui qui a vaincu Tom Jedusor, pourrait enseigner la Défense contre les Forces du Mal ?

Pour toute réponse, Harry s'était contenté d'hocher la tête. Hermione n'avait pas tort dans le fond, mais cela n'empêchait pas que le poste de professeur et les responsabilités qui l'accompagnaient effrayaient Harry. Et s'il n'était pas à la hauteur ? Et s'il décevait ? Et si…

- BON ! On va manger ou vous comptez prendre racine ? s'exclama Ron (qui d'autre ?) en se frottant l'estomac d'un air affamé.

Le reste de la soirée s'était déroulé dans une atmosphère agréable et chaleureuse, chacun profitant pleinement du repas délicieux concocté par Molly Weasley. En cette belle soirée d'août, personne n'aurait pu dire en voyant les membres de l'Ordre ainsi réunis qu'ils avaient perdu une partie des leurs quelques mois plus tôt. Une volonté commune semblait de mise, le désir de faire table rase du passé, au moins ce soir là, de faire comme s'il n'y avait jamais eu ni Mage Noir, ni Mangemorts, de faire comme si Tonks, Ginny, Bill, Luna, et tous les élèves et professeurs de Poudlard qui avaient trouvé la mort dans la bataille finale, étaient encore parmi eux.

Pourtant, un observateur attentif aurait peut être remarqué, au détour d'une phrase anodine ou d'un rire, une étincelle de douleur briller dans les yeux de chaque personne présente autour de la table ce soir là. Et particulièrement dans ceux du Survivant, qui sortit soudainement de la rêverie dans laquelle il avait plongé.

Le Poudlard Express arrivait en gare.


C'est toujours important pour continuer une fic d'avoir des avis sur le premier chapitre, alors à vos reviews ! J'espère que le début de cette histoire vous plait, si vous avez des remarques, des questions ou simplement envie de donner votre avis, n'hésitez pas ! Merci.