Plusieurs semaines étaient passées depuis que Poudlard avait découvert que le Survivant : Harry Potter était un Fourchelangue. Un sorcier capable de parler aux serpents. Après cela, plus personne n'avait voulu approcher le garçon. Même ses amis Ron et Hermione ne semblaient plus très à l'aise près de lui. Cependant, Harry pensait que leur comportement avait un rapport avec l'hostilité de l'ensemble des autres élèves et non avec son don.

Harry avait quitté la grande salle assez tôt pour ne pas subir les regards dégoûtés et apeurés de ses camarades. Ron lui était resté pour pouvoir continuer à manger, ce qui n'avait pas surprit le brun. Hermione était déjà partie pour la bibliothèque, elle avait dit vouloir enquêter sur l'héritier et sur Salazar Serpentard. Sans doute la seule façon qu'elle avait trouvée pour oublier sa peur d'être la prochaine victime. Après l'attaque dont avait été victime Colin Crivey, il était logique que tous les élèves aient peur. Sauf les Serpentard qui se pavanaient dans le château. Il était évident que l'héritier du fondateur de la maison des serpents n'allait pas s'en prendre aux élèves portant ces couleurs.

Le jeune sorcier marchait dans les couloirs en tentant de faire abstraction des réactions qu'avaient les quelques élèves qu'il croisait. Comme s'était le week-end, Harry avait décidé d'aller s'installer dans une salle de classe vide pour ne plus entendre les remarques et les murmures autour de lui.

Il finit par choisir une salle de classe vite et poussiéreuse au troisième étage. Il n'avait pas la motivation nécessaire pour monter plus haut dans les étages. Il s'installa dans un coin, à même le sol, il sortit un livre de son sac, seul chose qu'il avait trouvé pour s'occuper. Depuis qu'il était laissé seul par tous ses camarades, même ses amis Ron et Hermione, l'adolescent avait découvert qu'il était plutôt doué en potion. Il ne serait jamais un maître dans le domaine, mais à présent il était tout à fait capable de faire une potion correcte. Ce qui avait choqué Rogue ainsi que tout le Gryffondor au dernier cours de potion.

Alors que l'adolescent était plongé dans son livre, il n'entendit pas la porte de la pièce s'ouvrir. Il n'entendit pas non pus que l'on s'approchait de lui. Raison pour laquelle il sursauta quand une main arracha le livre de potion de ses mains. Il leva les yeux pour tomber sur le visage de Ron. Cependant, le visage du roux n'était pas souriant ou gêné comme depuis quelque temps. À cet instant, le rouquin observait le survivant comme on regarde un insecte, de la même façon qu'il regardait Drago Malefoy et les autres Serpentard. Ce regard le fit frémir. Mais ce qui lui fit vraiment peur, ce fut les autres personnes présentes. Le brun n'eut pas le temps de les compter, il fut traîné violemment au milieu de la pièce. Les élèves avaient poussé les tables et les chaises, libérant un grand espace.

_ Ron ?! s'exclama Harry. Qu'est ce qui se passe ?!

_ La ferme traître ! s'exclama le roux.

_ Traître ?! De quoi tu parles ! Je n'ai trahi personne !

Ignorant les cris effrayés d'Harry, Ron lui donna un grand coup de pied dans le ventre. Le brun se courba sous la douleur. Il ne comprenait plus rien. Pourquoi son ami le frappait-il ? Pourquoi les Gryffondor le battaient-ils si durement ? Qu'avait-il fait pour mériter ce genre de traitement ? Terrifié, l'adolescent réagit alors par instinct. Son esprit se referma sur lui-même pour échapper à la douleur tant physique que morale. Sa conscience se recroquevilla dans un coin sombre, comme elle le faisait toujours durant son enfance quand son oncle le battait suite à une mauvaise journée. Les Gryffondor et les quelques Poufsouffle qui constituaient le groupe s'arrêtèrent une seconde surprit par l'attitude d'Harry. Mais finirent par choisir d'en faire abstraction. Ils recommencèrent à le frapper et à l'insulter abondamment.

Drago Malefoy se promenait dans les couloirs de l'école. Contrairement aux élèves des autres maisons il ne risquait pas d'être attaqué par l'héritier de Serpentard. Déjà parce qu'il appartenait à cette maison, mais également parce qu'il était un sang pur. Il était de notoriété publique que Salazar Serpentard avait laissé une chambre secrète où il avait caché un monstre dans le but de purifier la population de l'école en éliminant les élèves ayant du sang moldu dans les veines.

Personnellement Drago ne voyait pas l'intérêt d'éliminer tous les enfants nés de moldus et les sangs mêlés. Plus logique que son père visiblement, le blond se demandait qui allait occuper les postes ingrats et indignes d'eux quand il ne resterait plus aucun né moldu ou sang mêlé. À ses yeux, le mieux était d'éduquer ces personnes pour qu'elles prennent enfin conscience de la valeur des sangs purs. Mais malheureusement, la seule fois où il avait proposé cela, son père l'avait violemment battu.

Alors qui évoluait dans un couloir, le blond marcha soudain sur quelque chose qui émit un craquement sec. Surprit, le Serpentard baissa les yeux et fut surprit par ce qu'il trouva au sol. Il s'agissait d'une paire de lunette rondes, qui étaient de toute évidence en mauvais état avant qu'il ne marque dessus. Mais ce qui choqua plus le bond, ce fut qu'il reconnut immédiatement l'objet comme appartenant à son rival : Harry Potter. Beaucoup pensaient que Drago haïssait le survivant. Mais ce n'était pas le cas. Drago était même plutôt ravi d'avoir enfin quelqu'un qui osait s'opposer à lui. À lui offrir enfin un « débat » bien qu'un peu violent par moment. Mais le blond était certains que s'il était devenu ami avec Potter l'année précédente, les choses auraient été encore plus intéressantes.

Revenant au présent, Drago se demanda ce que les lunettes pouvaient faire là, jusqu'à ce qu'il remarque une porte grande ouverte. Il s'agissait de l'accès d'une des nombreuses salles de classes inutilisées. Curieux, le blond s'approcha pour voir. Il s'attendait à beaucoup de choses, mais certainement pas à ce qu'il trouva.

Harry Potter était allongé au milieu de la salle, dans une mare de sang. Ses vêtements étaient en lambeaux, son bras gauche et sa jambe droite arboraient des angles anormaux et inquiétants. Son épaule droite était de toute évidence déboîtée. Le dos du garçon avait été lacéré, mais Drago était incapable de dire si cela avait été fait par magie ou avec une arme blanche. Les doigts de la main droite du survivant avaient de toute évidence été piétinés. Le visage de celui-ci était tuméfié à cause des coups qu'il avait reçus, et ce n'était certainement pas tout. Mais Drago n'était pas médecin. Il pouvait cependant comprendre à quel point tout cela était mauvais.

Harry avait mal partout, il n'y avait pas un seul de ses membres qui ne le faisait pas souffrir. Cependant, ce n'était pas une situation qui lui était étrangère. Il repoussa la douleur et se redressa, examinant l'endroit où il se trouvait. Ou du moins essayé, car sans ses lunettes le garçon ne voyait absolument rien. Il entendit quelqu'un approcher à sa droite, et vit une silhouette colorer approcher.

_ Monsieur Potter vous êtes réveillé ?! s'exclama la voix de madame Pomfresh. Restez allongé vous devez encore vous reposer.

Harry remarqua immédiatement qu'elle lui mettait ses lunettes, car sa vue s'éclaircit immédiatement. Il put alors reconnaître le décor de l'infirmerie du collège.

_ Je vais aller chercher le professeur McGonagall, lui dit l'infirmière. Elle tient à savoir ce qui vous est arrivé.

Harry soupira, il se doutait que quelque chose comme cela allait arriver. Il se recoucha, se doutant qu'il ne serait pas autorisé à quitter le lit avant un moment. Mais le survivant devait avouer qu'il s'en fichait un peu. Il ne voulait pas voir Ron tout de suite. Il voulait savoir pourquoi le roux avait fait cela, pourquoi il avait mené une telle attaque contre lui. Mais il avait également peur de la réponse, peur de découvrir que Drago Malefoy avait raison quand il lui avait dit que Ron n'était pas fait pour être son ami.

Il fallut plusieurs jours pour que le survivant soit enfin autorisé à quitter l'infirmerie. Il n'avait reçu de la visite que de la part de Fred et de George, les jumeaux adoraient le garçon et le considéraient comme leur petit-frère. Harry s'était senti mal de leur offrir le même mensonge que celui qu'il avait donné à McGonagall, à savoir qu'il ne se rappelait absolument pas de ce qui s'était produit. Les jumeaux contrairement au professeur de métamorphose avaient semblé se douter de quelque chose, mais ils n'avaient pas insisté.

Harry avançait le plus lentement possible dans le couloir qui menait à la salle commune de Gryffondor. Il était terrifié à l'idée de faire face à ses agresseurs. Il avait revêtu sa cape d'invisibilité, poussé par la crainte. Il eut la chance que quelqu'un ouvre le portrait. Il n'eut donc pas à se découvrir pour entrer. Il se glissa entre les élèves sans se faire remarquer et monta jusqu'à la chambre qu'il partageait avec Ron, Dean, Seamus et Neville. La porte était entre-ouverte, et alors que le survivant allait la pousser pour entrer, il entendit des voix.

_ Pourquoi avoir attaqué Harry Ron ? Demandait la voix d'Hermione.

_ Parce qu'il est l'héritier Hermione ! s'exclama la voix du roux. Je te l'ai déjà dit.

_ Mais Ron ! Je n'arrive toujours pas à croire que Harry ait pu faire ça. Il est si gentil.

_ Non écoute-moi. Avec ce qu'il a vécu chez ses moldus ne va pas me faire croire qu'il les aime. Et il est fourchelangue.

_ Je sais bon Ron mais … Ça paraît tellement étrange.

_ Je n'ai pas voulu le croire aussi, expliqua Ron. Mais j'ai été obligé de me rendre à l'évidence. Ça ne peut être personne d'autre.

_ Oh ! Mon dieu, pleura Hermione. Comment Harry a-t-il put faire ça ? Comment avons-nous put ne pas le remarquer ?

Des larmes avaient commencé à couler sur les joues de l'adolescent. Comment Hermione pouvait-elle croire qu'il était l'héritier ? Comment pouvait-elle le trahir ainsi ? Ron avait déjà démontré qu'il était idiot et prompte à accuser tout le monde. Mais la jeune-fille elle n'avait jamais semblé ainsi. Elle avait semblé comprendre Harry, du moins un peu.

_ Je te protégerais Hermione, déclara Ron.

_ Je ne pense pas que tu pourras faire quoi que ce soit Ron, soupira la jeune-fille. Harry est puissant, et si en plus il a le monstre de son côté …

_ On va trouver une solution, tenta de la rassurer le roux.

_ Merci Ron.

Le survivant s'était enfui. Il n'y avait pas d'autre mots. Il avait regagné l'infirmerie et avait dit à madame Pomfresh que finalement il ne se sentait pas si bien que cela. La vieille femme n'avait pas hésité à le faire s'allonger et avait accepté de le laisser dormir là. Elle se doutait que le garçon, même s'il ne se souvenait de rien devait avoir été profondément secoué. Elle n'avait donc pas été surprise de le voir revenir. Elle était cependant inquiète pour lui, car il était rare que le garçon vienne la voir de son plein gré, elle l'avait appris l'année passée. Peut-être avait-elle fini par céder à la pression, se dit le brun. Pourtant Hermione ne semblait pas être du genre à se rendre si facilement. Elle qui avait tenu tête au roux et au survivant l'année dernière.

Plusieurs jours avaient passés, Harry faisait de son mieux pour éviter tous les élèves. Il revenait à la salle commune quand il n'y avait presque plus personne et s'installait près des portes pendant les cours pour fuir le plus vite possible loin des Gryffondor. En cours de potion il prenait le risque de s'installer au milieu des Serpentard ce qui les avait surpris. Les vert et argent le laissaient donc faire dans le but de résoudre le mystère de l'attitude étrange du survivant.

Drago était le seul à savoir que l'adolescent avait été sauvagement agressé dans une vielle salle de classe. Par respect, le blond n'avait rien dit, préservant la vie privée du brun. C'était d'ailleurs lui qui avait été cherché les secours, bien qu'il ait demandé à ce que son intervention soit gardée secrète. Les choses auraient été compliquées si cela était venu à se savoir.

Harry était assit dans une salle de classe abandonnée une nouvelle fois. Cependant, cette fois, il avait posé des sorts d'alarme qu'il avait trouvé dans un livre de sortilège de la bibliothèque. Le sortilège indiqua soudain à Harry que quelqu'un approchait. Il craignit une minute que cela soit encore un Gryffondor voir Ron qui venait en finir avec lui. Mais il fut surprit de découvrir la frêle silhouette d'une jeune élèves de Serdaigle à en juger par les couleurs de sa robe. Harry la reconnue sans mal. Il s'agissait de Luna Lovegood, une première année dont tout le monde se moquait, disant qu'elle était folle.

_ Bonjour prince des ombres, sourit la jeune-fille.

_ Fils de …

Harry ne comprenait pas ce que la jeune-fille voulait dire.

_ Tu ne devrais pas rester près de moi, soupira Harry. Tu vas avoir des problèmes.

_ Pas plus qu'avant, répondit Luna. Ne t'en fais pas, personne ne fait attention à moi.

Harry n'était pas convaincu que si elle continuait à rester avec lui elle ne serait pas menacée. Mais trop heureux de trouver enfin quelqu'un qui ne fuyait pas devant lui, ou qui ne tentait pas de le frapper il ne dit rien de plus pour la faire partir. Ils restèrent une bonne partie de l'après-midi à discuter joyeusement dans la salle de classe. La jeune-fille prononçait parfois des phrases qui aux yeux d'Harry ne voulait absolument rien dire, mais il ne dit rien, choisissant de prendre les choses comme elles venaient.

Un mois après l'attaque, Harry avait réussi à trouver un équilibre précaire pour ne pas subir de nouveau une attaque. Il était souvent rejoint par Luna, qui n'avait pas peur d'être attaqué. Il n'y avait pas eu de nouvelle agression, mais cela n'empêchait pas les élèves de continuer à croire qu'Harry était l'héritier et qu'il allait bientôt frapper à nouveau. Mais personne n'osait l'attaquer, aller savoir pourquoi. Jusqu'à ce que Luna lui avoue qu'il s'agissait en faire d'un coup de Drago.

Flash-Back

Le cours de potion était terminé, Harry était déjà partit, ce qui avait frustré son ancien meilleur ami qui aurait voulu chercher la confrontation. Les Gryffondor parlaient entre eux, ne prêtant pas attention à la présence des Serpentard, comme d'habitude.

_ On devrait vraiment lui apprendre à ce maudit traître, grogna Ron.

_ Ouais, approuva Seamus. Il devrait déjà avoir quitté l'école.

Drago qui avait entendu frissonna, comprenant que ceux qui avaient attaqué le survivant étaient sans aucun doute ses propres camarades. Il n'avait eu aucune preuve, et n'en avait toujours pas, mais il ne voyait pas ce que cela pouvait vouloir dire d'autre. Il s'approcha des lions, peu heureux de ce qu'il avait comprit.

_ Vous êtes sûr qu'attaque quelqu'un qui contrôle possiblement un monstre laissé par l'un des plus grands sorciers que le monde ait connu soit une bonne idée ?

_ De quoi je me mêle Malefoy ! s'exclama Ron.

Le roux ne semblait pas avoir perdu son envie de se battre. Mais les autres semblaient pour leur part avoir comprit. Le blond, trouvant que Weasley n'était pas très bon pour se battre avec lui tourna les talons, ignorant le Gryffondor qui hurla après le Serpentard qui riait intérieurement.

Fin du Flash-Back

Luna avait entendu les Gryffondor en parler entre eux, et elle avait décidé de le rapporter à Harry. Les paroles du Serpentard blond avaient poussé les autres élèves ne pas l'attaquer. Car si jamais il était réellement l'héritier de Serpentard, alors le monstre se vengerait sur eux.

_ Mais je ne suis pas … ! s'exclama Harry.

_ Je sais bien, sourit Luna. Mais c'est bien s'ils ne viennent pas s'en prendre à toi non ?

Le brun devait reconnaître que la jeune-fille avait raison. Même si cela ne lui plaisait pas trop de jouer sur le fait qu'il était peut-être l'héritier de Serpentard. Il n'avait cependant pas le choix. Il se demandait cependant pourquoi Malefoy avait dit ce genre de chose à Ron. Le blond n'était pas ce qu'on pouvait appeler un ami.

_ Bientôt il brillera comme il aurait toujours dû, sourit Luna.

_ Quoi ? De quoi tu parles ?

_ Ne t'en fais pas, sourit la blonde. Je suis sûre que tout ira bien.

Harry ne comprenait absolument rien, mais il faisait confiance à la jeune-fille. Elle était la seule à ne pas l'avoir laissé, et elle semblait toujours savoir ce qu'il se passait. Et même des choses qu'elle n'était pas censée savoir. Peut-être pourrait-il aussi demander des explications à Malefoy. Il ne risquait pas grand-chose à le faire, à par déclencher une jouter verbale entre eux. Ce qui lui avait un peu manqué d'ailleurs.