Hello hello :)

Alors que ce cher Scorpius me donne quelque fils à retordre, je me suis rendue compte que je n'avais pas publié sur ce site le début de ma fanfic sur ses parents ! Ainsi, voici le premier chapitre de ma fanfiction Love's Divine qui raconte l'histoire de Draco et Astoria. Ce sont des personnages que j'aime beaucoup, avec lesquels j'ai parfois du mal à écrire parce que leur histoire et surtout celle de Draco est sombre.

Bref, je vous laisse découvrir tout ça :) Bonne lecture !

Disclaimer : Harry Potter appartient à la talentueuse JK Rowling et Love's Divine est une chanson de Seal.


DRACO

Then the rainstorm came over me
And I felt my spirit break
I had lost all of my belief you see
And realize my mistake
But time through a prayer to me
And all around me became still

Love's Divine - Seal

La pluie qui tombait averse l'empêchait de discerner distinctement les visages des quelques personnes présentent autour du caveau, le trou béant qui serait bientôt rempli par le cercueil de son père. Ce père dont le visage froid et distant hantait son esprit, dont les gestes brusques et violents le faisaient encore tressaillir et dont les attentes exigeantes et infinies étaient ancrées au plus profond de son être. Avant même d'être né, sa vie avait déjà été tracée. Il était l'héritier, et en tant que tel, il avait des devoirs. Il n'avait pas eu la chance qu'ont les nouveaux nés, celle de pouvoir construire sa vie en saisissant les possibilités qui s'offrent à eux. Il n'avait eu qu'une possibilité, celle de suivre le chemin que son père avait tracé pour lui. Bien sûr, certains diront qu'on est toujours libre de faire ses propres choix et de choisir sa destiné. Mais ajoutez à cela une éducation stricte et un encadrement continu dont le leitmotiv était la supériorité de sa famille et de son sang une mère aimante mais qui ne savait pas l'aimer justement, cédant à ses caprices et alimentant ainsi son égoïsme et sa prétention et enfin une société où tout n'est qu'affaire de paraître et où chaque action est le fruit d'une réflexion complexe dans le but de gagner un jeu qui les dépasse tous, et son destin s'étendait déjà à ses pieds avant même qu'il ne sache marcher.

Il avait grandit avec pour modèle un homme prêt à tout pour parvenir à ses fins. Il avait appris toutes les ruses et les manipulations. Il était devenu fier de qui il était. Sa répartition dans la maison de Serpentard ne pouvait alors étonner personne. Il pensait avoir le contrôle de ses actions et de sa vie, mais il n'était qu'un pion, conditionné pour devenir ce qu'il était, comme tous les autres assis à sa table. Il était devenu au fil des ans une brute convaincue de sa légitimité à martyriser les autres, ces êtres inférieurs qui ne méritaient pas de déambuler dans les couloirs de Poudlard.

Cependant, à seize ans, d'un coup, on lui avait demandé de grandir. Sa famille était en disgrâce et c'était à lui de prouver leur valeur. Pour la première fois de sa vie, il voyait les choses clairement : son père, cette figure qu'il avait idéalisée et crainte, lui apparaissait comme un simple homme, un homme paralysé par cet être qui se tenait devant lui. Alors qu'il recevait la marque des ténèbres, il comprit que ce qui assurait à Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom des fidèles était la crainte, une crainte paralysante et étouffante mêlée de fascination, mais pas le respect que tout chef légitime fait naître. La tâche qu'on lui avait demandé d'accomplir était un fardeau trop lourd à porter pour un jeune homme de seize ans. Malgré la fascination que le vieille homme semblait porter aux moldus et son attitude trop optimiste, Albus Dumbledore était un homme pour qui il avait du respect. Mais il craignait pour sa mère, c'est pourquoi il s'était retrouvé en haut de la tour d'Astronomie, décidé à tuer l'un des mages les plus puissants que le monde de la magie est connu. Le ridicule de la situation l'effleura un instant avant que le doute et la lâcheté n'envahissent son esprit. Il était beaucoup de choses, mais pas un meurtrier, alors il était resté immobile regardant un autre accomplir la tâche qu'Il lui avait confié.

L'année qui avait suivi n'était plus qu'un mirage dans son esprit, même la bataille finale lui apparaissait comme un rêve. Tout ce dont il se souvenait était la main que lui avait tendu Harry Potter pour le sauver, le respect et la considération qui en étaient alors nés, puis il se revoyait assis avec ses parents dans la Grande Salle parmi tous ces gens qui s'étaient battus du côté du bien parce que c'était bien le mal que Lord Voldemort avait répandu pour sa gloire personnelle. Là, au milieu des larmes et des pertes, il ne se sentait pas à sa place. Il regardait son père, apeuré à l'idée d'être arrêté et accusé, et se demandait comment cet homme avait pu être un jour son modèle. Une nouvelle fois, on leur avait tendu une main, une main qu'il était persuadé ne pas mériter, en les innocentant lors de leur procès, ils étaient libres, on leur permettait de poursuivre leur vie, mais ce monde auquel ils faisaient face était un monde inconnu, aux nouvelles valeurs, où le nom de leur famille n'avait plus de poids et était teinté de mépris. Alors ils s'étaient enfermés dans leur manoir qui semblait être le seul vestige de leur grandeur passée. Peut être qu'ils auraient du faire le premier pas à cet instant, affronter ce monde, prouver leur valeur, mais c'était la lâcheté qui l'avait emporté. Alors que tous les chemins leur étaient ouverts, ils s'étaient construits une nouvelle prison, avaient repris leurs habitudes parce que l'habitude est rassurante et familière. Cependant, il voyait bien que quelque chose avait changé, les bouteilles vides qu'il retrouvait près de son père était la marque d'un mal qui le rongeait et les pleurs et l'indifférence de sa mère envers son mari le signe distinctif du changement. Fidèle Narcissa qui malgré l'homme qu'était son mari l'avait toujours suivi et aimé, pour la première fois, lui donnait tord. La vie qu'il menait ne semblait tenir qu'à un fil, il était en équilibre précaire et sentait que bientôt elle prendrait un nouveau tournant. Il était terrifié mais aussi excité. Cependant rien ne l'avait préparé à ça.

C'était lui qui l'avait trouvé dans la bibliothèque, il tenait encore son verre de whisky dans la main. Ces yeux grands ouverts, injectés de sang, semblaient lui lancer un dernier défi. Peut être ne l'avait-il pas autant haï qu'à cet instant précis où même mort il semblait avoir encore le dessus sur lui. Sa mère était à la fois effondrée et soulagée, il était paralysé, son esprit incapable de former une pensée cohérente, seul le visage de son père lui apparaissait.

Encore aujourd'hui, lors de son enterrement, alors que la pluie et le froid engourdissaient son corps, il ne semblait pas s'être réveillé de cette léthargie. Il sentait sa mère agrippée à son bras et secouée de sanglot, discernait les formes des personnes présentent mais tout ce qu'il voyait était le visage de son père, mort, et ce trou qui semblaient le narguer. Toute sa vie, il le réalisait, il avait fait ce qu'on attendait de lui, décidé de choix qui n'en étaient pas vraiment, et tout cela pour la recherche continue de l'approbation de son père. Parce que malgré tout ce qu'il ressentait à son égard, la crainte, la haine, la déception, il existait toujours au fond de lui ce petit garçon qui rêvait de voir un jour son père approuver ses actions. Aujourd'hui était la conclusion de leur relation. Il n'aurait plus l'excuse de ce père exigeant, et s'il était honnête avec lui-même cela faisait déjà quelque temps qu'elle n'existait plus, il était enfin libre. C'était le chapitre d'une nouvelle vie qui s'ouvrait pour sa mère et lui.

« Draco, rentrons à la maison, entendit-il sa mère murmurer. L'enterrement était fini, il n'avait même pas vu le cercueil être inhumé.

- Oui Mère, j'arrive dans un instant. »

Elle partit et il était seul sous la pluie, face à cette tombe qui le narguait. « Lucius Malfoy, 1954-2001 », rien d'autre, aucun mot de regret ou d'amour, sa vie n'avait été qu'un jeu de ruse et de manipulation qu'il avait fini par perdre. Il jeta un dernier coup d'œil à la tombe avant de se retourner pour transplaner. Alors qu'il disparaissait, il revit une dernière fois le visage de son père, et ce qui le hantait depuis plusieurs nuits maintenant, ce dernier défi. Oui à présent il était libre, libre de faire ses propres choix, sa mère serait certainement d'un soutien indéfectible. Un océan de possibilités s'offrait à lui. Il aurait du être extatique à l'idée de ne plus avoir de contraintes mais en réalité il était effrayé et il était n'était pas certain d'être de taille.

Au milieu de ses incertitudes, seule une question demeurait : et maintenant ?


Alors ?

Personnellement, Draco est un personnage que je trouve très touchant, bien sûr il a des défauts et certainement beaucoup, mais je ne sais pas ce que j'aurais fait à sa place... Il est tellement pris dans son monde :(

À bientôt pour la suite :)