Eh oui, je suis de retour après une absence interminable et avec une petite fiction complètement différente de ce dont je vous avais habitués jusqu'à maintenant. Je suis une fan finie d'Harry Potter et je suis justement en train de relire tous les livres puisque j'ai un peu de temps libre avant de commencer l'Université dans le programme de sexologie (oui oui ! je viens de déménager à Montréal pour mes études). Donc je me suis enfin décidée à écrire un peu sur l'univers de J.K. Rowling et sur l'un des couples que j'ai toujours apprécié (dans les livres, je tiens à le préciser). J'espère que vous allez me lire tout de même malgré ce changement de direction, alors bonne lecture !
Chapitre 1
Cela faisait maintenant un an, jour pour jour, que le Bien avait combattu le Mal lors de la bataille de Poudlard. Harry Potter s'en rappelait non pas comme un lointain souvenir, mais comme si le tout s'était déroulé il y avait tout juste une semaine. Il avait encore des cauchemars de son vieil ennemi, Voldemort, mais également de ses amis perdus et de tous ceux qui avait péris sans qu'il n'ait eu la chance de les connaître. Tellement de personnes avaient été tuées au cours de ce long affrontement et il s'en voulait à chaque jour de sa vie qu'ils soient tous morts à cause de lui. Même après tout ce temps, Harry n'arrêtait pas de se dire qu'il aurait pu faire les choses différemment, que s'il avait découvert l'existence des Horcruxes plus tôt, il aurait pu commencer à les chercher bien avant et ainsi sauver la vie de centaines de gens. Alors, ceux-ci ne viendraient plus le hanter dans ses rêves comme pour le narguer de ne pas avoir été à la hauteur.
Ron tentaient sans cesse de lui faire comprendre qu'il avait donné le meilleur de lui-même et que lui seul avait été en mesure de combattre et d'achever le mage noir le plus puissant de l'histoire des sorciers. Ça avait été lui, l'élu, après tout. De toute façon, comme le lui rappelait Hermione dans ses lettres en provenance de Poudlard, le passé restait le passé et parfois, il était bien mieux de l'accepter comme il était au lieu d'espérer maladivement pouvoir changer les choses. Harry savait qu'elle était la mieux placée pour lui donner ce conseil, elle qui avait fait de nombreux voyages dans le temps lors de sa troisième année, mais il avait encore de la difficulté à accepter le sort tragique qui avait été réservé à certains.
Ginny était probablement la seule personne sur cette terre capable de le rassurer, mais elle aussi était retournée à Poudlard pour finir sa dernière année d'étude en compagnie d'Hermione et son absence se faisait ressentir à chaque jour. Il s'ennuyait horriblement d'elle et leur échange régulier de courrier n'améliorait en rien son manque, car cela ne faisait que lui rappeler qu'elle résidait à des milliers de kilomètres de l'endroit où il se trouvait. Ron et lui passait donc la majeure partie de leur temps libre ensemble afin d'oublier l'absence de leur copine respective, mais aussi afin de se supporter mentalement après tous les efforts qu'ils avaient mis pour sauver le monde des sorciers.
Bien évidemment, Harry avait reçu plusieurs offres d'emplois pour devenir Auror après la fin de la bataille de Poudlard, sans même qu'il ait besoin de faire la longue formation de trois ans. Il avait fini par accepter à contrecœur malgré le fait qu'il n'avait pas réellement envie de recommencer à se battre contre les forces du mal aussi rapidement, il n'avait pas encore la santé mentale pour le faire. Par contre, il savait pertinemment que le Bureau des Aurors avait besoin de son aide afin de venir à bout des derniers partisans de Voldemort et qui de mieux que la personne qui avait combattu de mainte fois et achevé Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom pour le faire. Il avait toutes les qualifications requises. C'était donc de son devoir d'en terminer avec ce qu'il avait commencé ces dernières années. D'une certaine façon, le travail lui permettait de s'échapper, pendant un moment, de ses problèmes personnels. Cependant, quand il retournait chez lui au Square Grimmaurd avec comme unique compagnie, son elfe de maison Kreattur, la réalité lui semblait encore plus misérable que le jour d'avant. Seuls ses accomplissements au sein du ministère l'empêchaient de sombrer dans ses idées noires et ses mauvais souvenirs. De plus, le fait que son nom était affiché partout en le déclarant comme le grand sauveur du monde des sorciers n'améliorait en rien son moral. Il n'avait rien d'un sauveur. Il avait simplement été élevé pour se sacrifier pour la cause, c'était dans sa destinée et il avait simplement répondu à son devoir. Jamais il n'avait voulu se mettre en avant plan uniquement pour la gloire ou pour être admiré de tous.
Bien que Ron avait lui aussi reçu des propositions pour devenir Auror, il avait préféré aider quelque temps George à sa boutique de farces et attrapes, qui faisait de plus en plus fureur depuis la fin de la guerre des sorciers. Les gens avaient extrêmement besoin de rire et de s'amuser après les années précédentes, qui avaient été sombres et difficiles. George allait un peu mieux, néanmoins, il était évident qu'il s'ennuyait horriblement de son jumeau et que son absence le faisait souffrir à chaque minute de sa vie. Bien entendu, il allait toujours ressentir un vide intérieur après la perte de Fred, mais il savait que son frère n'aurait pas voulu qu'il abandonne, mais bien qu'il continue à se battre en espérant un jour retrouver un semblant de bonheur. Il faisait donc tous les efforts possibles pour améliorer son état, car il vivait maintenant pour eux deux. C'était la principale raison qui le poussait à s'abandonner entièrement à sa boutique et à passer beaucoup de son temps libre avec Angelina Johnson, une de ses anciennes coéquipières de Quidditch pour laquelle il avait toujours eu un faible.
En ce 2 mai 1999, tous s'étaient retrouvés au Terrier afin de célébrer la première année sans Voldemort et sa campagne de peur, cette journée étant devenu un jour férié pour commémorer la fin de la grande noirceur. En transplanant sur les lieux, Harry supposa qu'il était le dernier arrivé au lieu de rendez-vous en se fiant aux balais et autres moyens de transport présents tout autour de la demeure en plus du brouhaha qui se faisait entendre de l'intérieur. Il était sans doute resté trop longtemps allongé dans son lit à fixer le plafond de sa chambre au 12, Square Grimmaurd, sans aucune motivation et sans conscience du temps. Avec l'aide de Kreattur, dont il s'était rapproché de plus en plus depuis les deux dernières années, il avait nettoyé et mis l'espace davantage à son goût. Le lieu était donc propre et bien moins sinistre sans les dernières traces de la famille Black. Il avait même ajouté des photos de ses proches et modifié la décoration sombre de la maison en la remplaçant pour quelque chose d'un rouge et or chaleureux, qui lui rappelaient les couleurs de Gryffondor et qui le faisaient plus sentir chez lui.
Il aurait presque préféré rester en compagnie de son elfe de maison, qui était que très peu bavard, plutôt que de se rendre dans une petite fête où il allait probablement se faire accueillir en héros, comme il en avait l'habitude. Pourtant, il ne se sentait pas comme tel et ne s'était jamais senti comme tel.
Avant d'entrer au Terrier, il tenta maladroitement de replacer les fleurs du bouquet qu'il tenait dans ses mains, car celles-ci avaient subi tout un choc après avoir transplané avec lui jusque-là. Il prit une grande inspiration, puis entra dans le lieu bruyant qui devint immédiatement silencieux lorsque les invités se rendirent compte de sa présence.
- Harry !, s'exclama aussitôt Ginny, qui vint le serrer fortement dans ses bras en ignorant tous les yeux posés sur leur corps enlacés.
- Ginny ? J'ignorais que tu avais le droit de quitter Poudlard, sinon j'aurais fait un effort pour arriver plus tôt, répondit-il, soudainement gêné par son retard.
- C'est très gentil pour nous Harry, on se sent tellement apprécié en ce moment, répliqua George avec un demi-sourire en provoquant des rires dans la pièce.
- Je voulais te faire une surprise, Hermione aussi est là !
Au même moment, Hermione s'approcha pour le serrer chaleureusement à son tour. Bien qu'elle était visiblement heureuse de le voir, elle semblait inquiète pour lui, ce qui n'était pas vraiment étonnant puisqu'elle le connaissait maintenant par cœur après huit ans d'amitié. Il était vrai qu'Harry avait de grosses cernes sous ses yeux, preuve de son manque de sommeil, notamment dû à ses nombreux cauchemars. Au moins, la présence de Ginny lui remontait réellement le moral. Il ne l'avait pas vu depuis les vacances de Noël et il ne pouvait s'empêcher de l'admirer dans sa belle robe émeraude qui faisait ressortir à merveille le roux flamboyant de ses longs cheveux. Il n'avait qu'une envie : s'éloigner de la foule avec elle et l'embrasser jusqu'à en avoir mal aux lèvres.
- Tu vas bien ? Tu as l'air fatigué…, constata Hermione en fronçant les sourcils comme elle savait si bien le faire, le ramenant aussitôt à la réalité.
- Je travaille beaucoup d'heures au Bureau des Aurors et tu sais ce que cette journée représente... Au moins vous êtes tous présents ! J'espère ne pas avoir trop cassé l'ambiance de fête.
- Pas du tout, nous avions tous hâte que tu arrives, répliqua immédiatement Ginny, tout sourire, en le prenant par le bras.
- Pas moi, il vole toujours la vedette, ironisa Ron la bouche pleine de nourriture.
- Oh la ferme Ronald, s'exclamèrent en synchronisation Ginny et Hermione.
- Vous savez où est Molly ?, demanda alors Harry. J'ai ce bouquet à lui donner.
- Parce qu'il n'est pas pour moi ?, dit Ginny d'un air offusqué en mettant une main sur la hanche.
- Euh… Eh bien…
- Je blague Harry, elle est dans la cuisine, le coupa-t-elle en rigolant.
Il lui sourit, puis lui donna un léger baiser sur les lèvres, question de retenir ses ardeurs devant les invités, avant de se diriger vers la cuisine avec quelque peu de difficulté vu l'étroitesse de l'espace. Au passage, il salua les Weasley avec l'impression d'enfin se sentir à la maison. Même Charlie, Bill et Fleur étaient présents, venant tous les trois de loin. Depuis que Ron et les jumeaux avait fait évader Harry du 4, Privet Drive avant le début de sa deuxième année à Poudlard, il avait toujours été accueilli à bras grands ouverts par les Weasley et il ne pouvait pas leur en être plus reconnaissant. Grâce à eux, il avait l'impression de faire partie de la famille, ce qui était encore plus le cas depuis que Ginny et lui sortait de nouveau ensemble. Alors qu'Harry était à quelques pas de la cuisine, Molly y sortit avec un plateau de ce qui lui semblait être des brownies aux noix.
- Il me semble que c'est bien silencieux tout à coup… Ah ! Harry tu es enfin là ! Je me faisais du souci tu sais, j'espère que tu n'as pas eu de problèmes en te rendant ici, lui demanda rapidement Molly, soucieuse.
- Non, je n'ai seulement pas vu les heures passer je le crains. Désolé pour mon retard, avoua-t-il sincèrement en lui tendant le bouquet de fleur comme pour se faire pardonner.
- Quel gentleman ce Harry… Tu peux prendre des notes Arthur !
- Il est beaucoup trop jeune pour toi maman, blagua une nouvelle fois George, qui semblait être plutôt de bonne humeur entouré des membres de sa famille.
- Et en plus il est à moi, ajouta Ginny en faisant un clin d'œil à Harry.
- Voyons, les enfants !, répliqua Mrs Weasley en levant les yeux au ciel, quoique les joues légèrement roses.
Elle regarda alors autour d'elle pour savoir où déposer ses brownies tandis que Ron se dépêcha de lui venir en aide. Il prit le plateau dans ses mains et mit aussitôt un carré dans sa bouche alors que Molly prit fortement Harry dans ses bras en le remerciant à cœur joie de sa présence. Après ce surplus d'amour maternel, Harry alla s'installer aux côtés de Ginny, qui s'empressa de lui prendre discrètement la main. Il aurait bien voulu mettre un bras autour de ses fines épaules, mais il était encore légèrement intimidé de montrer son affection sous le regard de ses cinq frères aînés. Ces derniers avaient toujours été extrêmement protecteurs lorsqu'elle fréquentait un garçon, particulièrement Ron et les jumeaux. Même si Harry Potter était le survivant, l'élu et le sauveur, ils ne se gêneraient pas de le casser en mille morceaux si jamais il osait faire du mal à leur petite sœur, qui était toutefois amplement capable de se protéger elle-même.
Les discussions furent à la fois agréables et lourdes, passant de des sujets banals à des sujets d'une plus grande importance. Bien évidemment, Harry se fit vite questionner par rapport à la chasse aux derniers Mangemorts en liberté et il avoua que depuis la dernière année, ils avaient réussi à retrouver la majorité des partisans de Voldemort pour les enfermer à Azkaban malgré le fait qu'ils faisaient tous profil bas depuis leur défaite. Ginny l'écoutait parler en le regardant avec le même intérêt que lorsqu'elle était âgée de seulement 11 ans. Au fond, elle était toujours la gamine follement amoureuse de lui et elle se sentait extrêmement privilégiée d'avoir la chance d'enfin recevoir son amour en retour. Cependant, avec sa dernière année à Poudlard, il leur était bien difficile d'entretenir une relation amoureuse. De simples lettres n'étaient pas suffisantes et elle avait souvent désiré bien plus que quelques mots sur un bout de parchemin.
Ses baisers et ses caresses lui avaient tellement manqués, elle le réalisait encore plus à cet instant alors qu'elle l'avait enfin à ses côtés et qu'elle ne pouvait même pas lui montrer toute l'affection qu'elle ressentait à son égard à cause de la présence de sa famille. Harry avait toujours été gentleman et respectueux envers elle lorsqu'ils se voyaient enfin après quelques mois séparés l'un de l'autre. Mis à part de chastes avances et de quelques mains baladeuses par-dessus les vêtements, ils n'étaient jamais vraiment allés plus loin lorsqu'ils bénéficiaient de moments intimes. Cependant, elle savait qu'il avait vécu plusieurs tragédies au fil de sa vie et qu'il se refaisait tranquillement, mais sûrement une santé mentale. Elle ne voulait surtout pas lui mettre la moindre pression tandis qu'il devait supporter, encore à ce jour, toutes les attentes de ses pairs, ce qui était le cas depuis qu'il avait appris être le célèbre Harry Potter, le seul ayant survécu au sortilège de la mort. Malgré lui, le corps de Ginny la suppliait de se rapprocher de celui de son amoureux dès qu'il était dans les parages. Elle ignorait si c'était les hormones ou simplement le fait qu'elle était amoureuse de lui, mais il lui était complètement irrésistible. Elle fixait dorénavant leur main enlacée et elle ne pouvait s'empêcher de penser à tous les endroits où elle aimerait qu'il la touche. Elle se laissa alors emporter dans son imagination jusqu'à ce que quelqu'un la ramène à la réalité, à son plus grand regret.
- Ginny ? Qu'est-ce que tu en penses ?, lui demanda Ron après avoir remarqué avec grand malaise qu'elle ne participait plus à la conversation depuis plusieurs minutes à cause de sa fixation sur son ami.
Il ne s'était toujours pas complètement fait à l'idée que son meilleur ami fréquente sa petite sœur. Déjà qu'il n'avait jamais aimé voir les garçons s'intéresser à elle, il avait de la difficulté à concevoir que Ginny et Harry puisse avoir le moindre rapprochement en privé.
- À propos de quoi ?, le questionna-t-elle en rougissant comme une pivoine malgré son effort pour paraître naturelle.
- Qui gagnera la coupe de Quidditch cette année à ton avis ?
- Tu sais bien que l'équipe des Harpies de Holyhead est ma préférée, donc j'ai déjà un parti prix.
Ron se mit aussitôt à se moquer de sa prédiction, qui n'avait aucun sens puisque les Harpies n'avaient pas gagné la coupe depuis 1953. Ils s'obstinèrent pendant un long moment sur le sujet jusqu'à ce qu'Hermione en aille assez et les oblige à se taire. Ils l'écoutèrent sans broncher, elle qui avait toujours eu de l'autorité sur autrui, puis se renfoncèrent dans leur siège comme des enfants, une attitude digne du caractère têtu des Weasley. Harry admira alors les yeux marrons de sa compagne qui devenaient étincelants lorsqu'elle se mettait en colère. Par ailleurs, son visage encore dur était, à son avis, à la fois terrifiant et incroyablement magnifique. Malgré lui, un sourire apparut sur ses lèvres en constatant à quel point il l'aimait, elle et son caractère. Depuis le jour où elle avait surmonté sa timidité en sa compagnie et montré sa véritable personnalité, il ne put lui résister. Lorsque Ginny remarqua le regard plein de tendresse de son amoureux, elle retrouva rapidement sa bonne humeur, fière que sa forte personnalité lui plaise autant.
Quelques heures plus tard, il ne restait plus que Ron, Hermione, Harry et Ginny d'encore debout, les autres étant montés les uns après les autres à l'étage pour aller dormir, fatigués de la soirée pleine d'émotions qu'ils venaient de vivre. Bien sûr, ils avaient célébré leur précédente victoire, mais ils gardaient toujours en tête ce que celle-ci leur avait coûté, rendant l'ambiance à la fois festive et mélancolique. Les quatre amis avaient finalement décidé d'aller discuter à l'extérieur pour ne pas réveiller toute la maison. Ils combattaient la fatigue puisqu'ils savaient qu'ils allaient devoir attendre un long moment avant qu'ils ne puissent être réunis de nouveau. Par contre, Ginny avait de plus en plus envie d'être en tête à tête avec Harry, ce qui était d'ailleurs réciproque entre Ron et Hermione, donc elle finit par lui proposer d'aller prendre une marche juste tous les deux, ce qu'il accepta immédiatement avec plaisir. Bien que Ron doutait des intentions de sa sœur, il ne pouvait s'empêcher d'être heureux d'enfin avoir un moment seul avec sa petite-amie.
Alors que Ginny et Harry s'éloignaient de la maison pour se rendre vers le petit étang sur le terrain des Weasley, les deux amoureux gardèrent le silence pendant plusieurs minutes afin de simplement profiter de la présence de l'autre. Une fois à proximité d'un gros rocher, Ginny se dirigea vers celui-ci pour s'y assoir tout en invitant Harry à venir la rejoindre avec un sourire, ce qu'il fit aussitôt en lui prenant tendrement la main. Ils admirèrent un moment les étoiles ainsi que les reflets de la Lune dans chaque perturbation de l'eau avec, comme unique bruit de fond, le chant des criquets.
- Tu te rappelles l'année dernière le lendemain de la bataille de Poudlard ?, demanda soudainement Ginny en se retournant vers son compagnon. Tu étais venu dormir à la maison et ma mère nous avait permis de coucher dans le même lit, quoique c'était probablement le dernier de ses soucis à ce moment-là vu les circonstances… Nous n'avions pas réussi à nous endormir à cause des larmes de tristesse face à nos pertes, mais aussi de soulagement en réalisant que tout était enfin terminé et que nous avions la chance de toujours nous avoir l'un l'autre. On s'est serré dans nos bras comme si nos vies en dépendaient…
- Bien sûr que je m'en rappelle, comment l'oublierais-je… Je ne sais pas comment j'aurais fait pour survivre à cette première nuit sans toi. Tu as été parfaite, déclara-t-il en lui lançant un regard admiratif.
- C'est vraiment à ce moment-là que tu as réalisé que tu m'aimais ?, le questionna-t-elle, curieuse, en se rappelant que ce soir-là avait été la première fois qu'il le lui avait dit.
- Je l'ai vraiment réalisé à ma sixième année à Poudlard, mais avec la peur constante de te perdre ou de moi-même y rester, je n'avais pas envie de t'avouer mon amour si c'était pour en souffrir l'un ou l'autre par la suite. Par contre, après avoir eu la garantie que tout était terminé pour de bon, il fallait que ça sorte et je peux te dire que ça m'a fait un bien fou, avoua Harry en rigolant, les joues légèrement rosées dû à sa déclaration.
- Et moi j'attendais que tu me l'avoues le premier pour que je puisse le faire à mon tour. J'avais bien trop de fierté pour me lancer avant toi, ajouta Ginny en souriant. J'ai tellement attendu longtemps après toi, Harry. Tu courrais après Cho alors que tu avais le meilleur parti juste à côté de toi, le taquina-t-elle en lui donnant un coup d'épaule.
- Je sais, je sais…, dit-il en riant. Je crois que mon expérience avec elle m'a seulement fait comprendre que c'est d'une fille comme toi dont j'ai besoin. Tu ne te prends pas trop au sérieux, tu es marrante, pleine de force et de détermination… Et comment résister à tes magnifiques cheveux roux ?
Elle pouffa alors qu'Harry jouait un peu n'importe comment dans sa crinière qui dansait gracieusement au vent en les faisant aller dans tous les sens alors qu'il riait comme un gamin. Quand il était avec Ginny, il se sentait à nouveau comme un jeune adolescent. C'était peut-être l'effet qu'elle faisait sur les gens de manière générale, puisqu'elle était un si bon vivant, ou peut-être ne faisait-elle cet effet que sur lui... En sa compagnie, il ne se compliquait jamais inutilement l'existence.
- Ça suffit, tu vas les mêler !, lui lança Ginny, hilare, malgré son absence de motivation à l'arrêter dans sa lancée.
Les yeux pétillants de Ginny croisèrent ceux d'Harry à travers les mèches rebelles qui cachaient partiellement son visage et celui-ci cessa aussitôt son action, comme obnubilé par l'intensité de son regard. Il lui murmura un désolé alors qu'il replaçait gentiment ses cheveux correctement sur sa tête. Ginny admira tendrement son amoureux tandis qu'il portait toute son attention sur sa tâche. Ses cheveux de jais, toujours en bataille, ses magnifiques prunelles vertes, son petit air un peu mystérieux et son sourire contagieux… Tout chez lui la faisait fondre, ça en était presqu'agaçant. Harry remarqua qu'elle le fixait profondément qu'après plusieurs secondes et il ne put s'empêcher de rougir légèrement.
- Quoi ? J'ai quelque chose sur le visage ?, demanda-t-il en se frottant le bout du nez, ce qui provoqua à nouveau le rire de sa compagne.
- Non idiot ! J'étais juste en train de penser que je suis totalement sous ton charme et je t'avoue que ça m'agace un peu. Regarde-toi, monsieur J'ai-un-air-mystérieux-qui-fait-craquer-toutes-les-filles !, dit-elle d'une voix niaise en roulant les yeux au ciel pour accentuer son sarcasme.
Il rougit davantage, timide devant le fait que Ginny le voit comme un garçon populaire envers la gente féminine alors qu'il n'avait jamais eu beaucoup de talent pour aborder les filles.
- J'ai autant de charme que votre goule, Gin ! Aucune à part toi ne s'est intéressée à moi pour les bonnes raisons. En plus, tu es la seule qui a toujours vu en moi ce garçon charmant et irrésistible, tu le sais bien. Et ce n'est pas comme si tu n'étais pas un aimant à garçons de ton côté !, déclara-t-il en se rappelant tous ceux qui lui tournaient autour à Poudlard avec une légère touche de jalousie.
- Pff, comme si un seul d'entre eux pouvait te faire de l'ombre !
- Alors dans ce cas on, a bien fait de se choisir l'un l'autre, tout le monde peut être jaloux de notre couple d'enfer, conclut Harry en haussant nonchalamment les épaules.
- Tu as raison, on est fait l'un pour l'autre, acheva Ginny en lui enfonçant un doigt dans l'un de ses pectoraux avec un sourire plaqué sur son visage.
Harry vint alors caresser sa joue remplie de taches de rousseur alors que celle-ci ne put s'empêcher de rosir légèrement sous son toucher. Les sourcils quelque peu froncés d'Harry fit comprendre à sa compagne qu'il avait repris son sérieux et elle retint sa respiration en attendant qu'il parle à nouveau.
- Je voulais simplement que tu saches que le support qu'on s'est offert l'année dernière a seulement confirmé que tu étais la bonne et que je vais toujours t'être reconnaissant d'avoir patienter après moi. Jamais je ne me serais vu à ce moment précis à un autre endroit qu'à tes côtés. Surtout pas dans les bras de Cho, ajouta-t-il afin d'ajouter une petite touche humoristique à son aveu.
- Oh Harry, je t'aime tellement…
- Je t'aime aussi Gin, déclara Harry.
Après cet échange de mots d'amour, ils s'approchèrent l'un de l'autre afin de pouvoir lier leurs lèvres et ainsi échanger un baiser qui s'avéra de plus en plus passionné. Ils s'étaient retenus de s'embrasser toute la soirée et ils étaient heureux d'enfin pouvoir se montrer mutuellement à quel point ils s'étaient ennuyés de l'autre. Harry s'empressa d'enfouir ses deux mains dans sa crinière flamboyante en massant délicatement son crâne au passage alors qu'elle touchait avec avidité les muscles de son torse et de ses bras. Il avait assurément pris quelques livres de muscles grâce à son travail d'Auror et elle ne pouvait pas en être plus satisfaite. Il était encore plus séduisant que lorsqu'il était âgé de seulement 12 ans, c'était une évidence, et jamais elle n'aurait cru cela possible jadis. Il était devenu un homme, ce qu'elle avait parfois de la difficulté à assimiler puisqu'en sa présence, elle se sentait encore comme une gamine.
Soudain, Harry lâcha les lèvres rosées de Ginny alors que celle-ci fit un petit son de mécontentement, mais il n'en fit qu'à sa tête en se mettant à embrasser sa mâchoire, son cou, sa clavicule, puis la descente de son subtil décolleté. C'était plus fort que lui, ses instincts prenaient complètement le dessus. Ce fut au tour de Ginny d'enfouir les mains dans ses cheveux de jais en les mettant encore plus en bataille qu'auparavant sous le surplus d'émotion qu'il était en train de lui faire vivre. Enfin, le tout allait dans la direction qu'elle désirait depuis des mois, même des années, et elle espérait seulement que la nuit s'arrête soudain afin de profiter de l'instant sans avoir peur du temps qui passe.
- Bon sang Harry, gémit-elle en sentant les mains de son compagnon caresser avec avidité ses hanches et sa taille en se rapprochant dangereusement de sa poitrine dorénavant palpitante.
- On dirait que ta peau est luminescente à la lueur de la Lune, marmonna-t-il comme à lui-même en déposant de faibles baisers sur son épaule.
Il avait toujours eu un faible pour son magnifique teint pâle constellé de taches de son.
- Tu complimentes ma peau ? Ça c'est une première, rigola-t-elle en effleurant son dos sous son chandail, quoique touchée que même sa peau, qui l'avait parfois complexée dans le passé, l'attirait autant.
- Je pourrais passer une journée entière à compter la moindre tache de rousseur, dit-il d'un ton blagueur qui cachait une certaine vérité.
- Alors qu'est-ce que tu attends ?, chuchota-t-elle d'une voix enjôleuse en s'approchant de son oreille pour en laisser un doux baiser.
Alors qu'elle s'affairait ensuite à mordiller son lobe, Ginny descendit la fermeture éclair de sa robe en un rapide mouvement, nerveuse, mais surtout impatiente qu'il la découvre sous un nouveau jour. Quand elle cessa son petit manège sur son oreille, Harry reprit lentement ses esprits, qui étaient auparavant totalement perdus face à son excitation grandissante. Il ouvrit lentement les paupières en remarquant avec un soubresaut à l'estomac qu'elle était en train de retirer les bretelles de sa jolie robe. Il admira le début de la courbe de sa poitrine avec de grands yeux, sous le choc par sa soudaine audace, puis il fixa le visage de Ginny à la fois pour voir quelle expression elle avait, mais aussi pour comprendre ce qu'elle était en train de faire. Elle lui fit un sourire quelque peu timide, puis s'apprêta à descendre son bustier tandis qu'Harry déglutit avec peine, se sentant de plus en plus coincé dans son pantalon. Sous le coup de la panique, il retint les mains de Ginny par réflexe en l'empêchant de faire le moindre geste et d'ainsi se dénuder davantage.
- Harry, que fais-tu ?, le questionna-t-elle d'une toute petite voix.
- On pourrait nous voir, répondit-il alors que ce n'était pas ce qui le tracassait réellement.
- La maison n'est pratiquement pas percevable d'ici et ça fait une éternité qu'on n'a pas eu une telle occasion, dit-elle à toute vitesse d'une voix légèrement tremblante face à son rejet imminent.
- Tu sais que tes frères me tueraient si jamais ils nous apercevaient…
- Bien !, s'exclama Ginny en se levant brusquement et en se rhabillant à toute vitesse, le visage écarlate devant la honte qu'elle ressentait au plus profond d'elle-même.
À chaque fois qu'elle tentait la moindre approche, il se trouvait constamment des raisons pour tout arrêter et cette fois-ci était de trop. Au moins s'il lui expliquait réellement ce qui se tramait dans sa tête, elle ne lui en voudrait pas autant. Elle avait envie de se mettre dans un coin et de sangloter toute la nuit, mais malgré sa douleur, elle savait que ce genre de réaction n'aurait pas du tout été rationnel de sa part. Elle reprit donc une contenance en faisant croire à Harry qu'elle comprenait et qu'elle ne lui en voulait pas, alors que c'était complètement faux. Cela faisait un an qu'ils s'étaient remis ensemble et que rien ne s'était passé au niveau de leur intimité. Elle commençait sérieusement à se demander si son petit-ami ne la désirait pas autant qu'elle ne le désirait. Bien que Ginny avait des talents d'actrice, Harry perçu quand même sa déception, mais puisqu'il n'avait pas envie de s'expliquer davantage, il ne lui posa pas une seule question par rapport à son état. De plus, il était tout de même honteux de l'avoir repoussé de la sorte et d'avoir mis un froid à leur soirée.
Une quinzaine de minutes plus tard, cloîtrés dans un silence inconfortable, ils décidèrent de retourner voir Hermione et Ron en espérant qu'ils en auraient terminé avec leurs retrouvailles. Ils se croisèrent tous les quatre dans le chemin du retour alors que le couple revenait de la colline où Harry et les Weasley s'étaient entraînés à jouer au Quidditch pendant de nombreux étés. Ron fixa longuement sa sœur, comme pour s'assurer qu'elle n'avait pas fait quoi que ce soit avec Harry, ce qu'elle trouva extrêmement injuste puisqu'Hermione et lui avait sans aucun doute passé un très bon moment en constatant leur air encore béat. Ginny fit une légère mine de dégoût en imaginant son frère dans un tel contexte, mais c'était surtout la jalousie qui régnait sur son corps. Pourquoi Harry et elle ne pouvait pas être un couple normal ? « Parce qu'il est loin d'être un garçon comme les autres », se dit-elle alors.
Une fois l'heure venue, les deux couples s'échangèrent des dernières accolades avant que les filles repartent pour Poudlard. Elles recommençaient les cours tôt le lendemain matin et elles ne pouvaient pas se permettre de rester pour la nuit. Il était déjà très tard et elles allaient devoir mettre beaucoup d'efforts pour ne pas dormir en classe.
- Je voulais juste te dire que je suis désolé Gin… Je ne voulais pas te faire du mal, déclara sincèrement Harry à voix basse en la serrant dans ses bras.
- C'est trop tard pour ça, murmura-t-elle en enfouissant son visage dans son cou malgré sa rage, sachant qu'elle ne le reverrait pas avant deux longs mois.
- La prochaine fois, ce sera différent, je te le promets, dit-il en lui laissant un dernier baiser sur les lèvres.
