Titre : D'un rêve ou d'un sourire
Auteur : Alounet
Rating : T (pour le moment…)
Catégorie : UA / Romance - Yaoi
Couple : Viktor Krum / Cedric Diggory
Avertissements : Tout d'abord, l'histoire se situe dans le vrai monde, donc pas de sorciers, etc… Ensuite, comme vous l'aurez compris, l'histoire développera une relation amoureuse entre deux garçons… Donc si cela vous dérange, passez votre chemin.
Disclaimer : Les personnages appartiennent à J.K. Rowling, même si je me permet de les transposer dans un univers plus réel.
Notes : Cette histoire m'a était inspirée alors que je suis en train de relire tous les Harry Potter. Je viens de terminer le Tome 4 et comment ne pas craquer devant des personnages comme Viktor ou Cédric ? Aussi, j'ai eu l'envie d'écrire une fiction sur ce couple. Mais comme la mort du personnage de Cédric laisse peu de champ d'action dans l'univers des sorciers, je me suis dit que je les transposerais dans un monde un peu plus réel. J'essayerais de respecter au mieux la personnalité de chaque personnage, ainsi que les caractéristiques.
Bonne lecture et n'hésitez pas à reviewer, (c'est ce qui me rend plus productif !)
Chapitre 1 - « Je n'ai pas de pyjama. »
Viktor détestait les soirées d'après match. A 18 ans, il était l'un des plus jeunes joueurs de football et il faisait la fierté de son pays, la Bulgarie. Fils unique, élevé par des parents bien trop souvent absent, ce jeune adolescent plutôt solitaire avait trouvé un certain réconfort dans la pratique du sport. Il se changeait les idées, pensait à tout, sauf à ce qui le tourmentait. Il extériorisait la colère qu'il pouvait éprouver, tentait de faire ce dont il était le plus doué. Et il y parvenait, sur tous les points.
Après quelques années passées au sain de l'équipe de son école, il fut rapidement convoité par l'équipe nationale du pays. Un joueur comme Viktor Krum, il n'en apparaissait qu'une fois tous les dix ans d'après son nouvel entraîneur, Igor Karkaroff.
Le coach Karkaroff l'avait approché près d'une année plus tôt, à la fin de son année scolaire. Il venait juste d'apprendre qu'il devrait replongé une année supplémentaire dans les études, n'ayant pas obtenu son Bac. Karkaroff était impressionné par la maîtrise du grand brun sur le terrain, et de l'agilité déconcertante dont il pouvait faire preuve malgré son physique imposant.
Viktor était imposant, pour son âge du moins. Il mesurait près d'1m90 et représentait plus 85 kg de muscle, en somme, une véritable armoire à glace. Son visage, souvent renfrogné et froid, rajoutait ce qu'il manquait à son physique pour faire de lui un jeune homme à l'image plutôt dur.
Quoi qu'il en soit, Kararoff lui avait alors fait une proposition des plus alléchantes : celle de rejoindre son équipe nationale avec, en parallèle, la possibilité de repasser son diplôme en candidat libre. Viktor n'eut même pas le besoin d'en parler avec ses parents, il accepta presque aussitôt cette offre tombée du ciel. Non seulement il allait pouvoir exercer sa passion continuellement, mais cela lui permettrait également de gagner suffisamment d'argent pour prendre son indépendance.
Seulement, il y a une chose à laquelle il ne s'attendait pas : devenir une star. Car depuis ses premiers pas sur le terrain de la Bulgarie, il était devenu la coqueluche des Européens. Enchaînant victoire sur victoire, but après but, il était souvent invité sur des plateaux télévisés ou courtisé afin de répondre à différentes interviews, principalement dans des magazines sportifs.
Principalement car, depuis quelques semaines, la nouvelle idole des jeunes adolescentes passionnait aussi la presse people. Beaucoup voulaient savoir si le cœur du bel apollon bulgare était pris, ou si le brun était tout aussi solitaire qu'il paraissait l'être. Mais professionnel et désirant être le plus discret possible, Viktor n'abordait jamais sa vie privée avec qui que ce soit. Pas même avec ses co-équipiers.
Bien qu'il s'entendait bien avec la totalité de l'équipe, il n'était proche de personne, préférant rester seul et ne sortir que très rarement avec ses condisciples. Karkaroff appréciait l'attitude de son nouveau champion. Il savait que plus Viktor se montrerai mystérieux aux yeux du public, plus sa côte de popularité augmenterait.
Cependant, par moment, Viktor était contraint et poussé par son coach à se présenter en public, surtout après une victoire, voir même une défaite. C'était le cas, lors du match qui opposait l'équipe Bulgare à l'Irlande. Bien que les Irlandais furent meilleurs sur le terrain, il n'en restait pas moins que Viktor Krum avait étonné tous ses supporters par ses différentes techniques. Tous jugeaient que si la Bulgarie avait perdu, c'était à cause du niveau plutôt moyen des co-équipiers de Viktor, et beaucoup le plaignait de devoir jouer avec des gens bien inférieur à son niveau.
Krum n'était pas d'accord. Il jugeait son équipe très compétente et ce genre de commentaires l'agaçait profondément, même s'il ne laissait rien dévoiler.
Le match s'étant déroulé en Irlande, Viktor se retrouvait donc dans un grand pub de la région, non loin du terrain de football, en compagnie de ses équipiers, de différents organisateurs, des médias télés et papiers, ainsi que de plusieurs autres personnes en tout genre.
Alors qu'il se frayait un chemin jusqu'au bar, il ne cessait d'être mitraillé en photo, ou importuné par différentes personnes qui voulaient le saluer, l'encourager ou simplement un autographe. Viktor essayait d'être poli. Il répondait – souvent par des monosyllabes – et s'efforçait de faire plaisir, même s'il n'avait qu'une envie : être dans sa chambre d'hôtel.
De plus, dès qu'il ouvrait la bouche, plusieurs filles restèrent à glousser face à lui, totalement charmée par son accent bulgare et sa façon de rouler les R. Dans ces cas là, Viktor ne savait comment agir et prétexté souvent une envie d'aller aux toilettes.
La soirée s'éternisa de plus en plus. Ses camarades ne semblaient pas vouloir partir, bien trop ravit de profiter du champagne et du buffet. Son coach parlait encore avec différents journalistes. Viktor décida alors de partir, quitte à prendre un taxi, pour regagner son hôtel.
Il quitta la soirée discrètement, en passant par la porte de derrière, après avoir posé son verre sur une petite table. La soirée étant bien avancée, un léger brouillard masquait le bout de la rue. Viktor ferma son long manteau noir, mit un bonnet et une écharpe, avant de s'éloigner le plus possible du pub.
Heureusement pour lui, il maîtrisait l'anglais correctement. Ainsi, il pouvait se déplacer librement dans un pays anglophone. Et sa tenue d'hiver lui permettait d'être aussi discret qu'il le souhaitait.
Seulement, il n'apercevait aucun taxi aux alentours. Il continua à descendre la rue, ne sachant pas trop dans quelle direction il allait. Au bout d'une dizaine de minutes, il aperçut sur le même trottoir que le sien, un couple en train de se disputer.
Les deux jeunes gens devaient avoir son âge. La jeune fille était blonde, avec de long cheveux lisse lui arrivant au milieu du dos. Elle portait une belle robe de soirée sous un épais manteau. Elle était penchée sur son sac à main, qu'elle avait posé sur le capot de la voiture, visiblement à la recherche de quelque chose. Vu son attitude, elle avait l'air très agacée.
A ses côtés, posé contre un poteau, se tenait un jeune homme plus petit que lui, et beaucoup plus mince. Il avait un look assez bon chic bon genre, avec une écharpe en soie. Ses cheveux d'un blond foncé étaient coupés courts, mais en pagaille. Le jeune homme semblait fatigué d'entendre son amie se plaindre.
Viktor pensa passer à côté d'eux comme si de rien n'était, mais la jeune femme l'aperçut et l'arrêta :
- Excusez-moi !
Viktor se retourna vers elle, espérant bien qu'elle ne l'avait pas reconnu. Ce qui le surprit le plus, c'était son accent, visiblement français. Maintenant qu'il la regardait de face, il pouvait confirmer qu'elle était d'une grande beauté, la peau parfaite, sans aucun défaut. Elle était attirante, il fallait le reconnaître.
Viktor attendit de savoir ce qu'elle lui voulait :
- Vous n'auriez pas de la monnaie ?
Le bulgare semblait soulagé d'entendre la jeune blonde lui demandait quelque chose qui n'était pas en rapport avec le football. Sans lui répondre, il sortit de la poche intérieur de son manteau un porte feuille qu'il examina. Outre ses deux cartes bancaires, il avait quelques billets mais aucune monnaie. Il songea sur le moment que cela risquait peut-être d'être fâcheux pour payer le taxi.
- Désolé, je ne peux pas vous aider, répondit-il de son accent bulgare.
La jeune femme sembla d'avantage énervée, et referma son sac à main avant de regarder de haut son ami qui était toujours accoudé sur le poteau.
- La prochaine fois que tu décide de me faire visiter le pays, accroche ton porte feuille à ta ceinture !
Le jeune blond leva les yeux au ciel en murmurant quelque chose d'inaudible à ses oreilles. Viktor était amusé. Bien qu'il soit célibataire, l'idée lui vint qu'être en couple ne devait sans doute pas être de tout repos.
- Fleur, si nous continuons de descendre la rue, nous tomberons sur un distributeur automatique.
- J'ai mal aux pieds, mes chaussures me font horriblement mal et je n'aime pas me promener la nuit dans une ville que je ne connais pas.
En écoutant le jeune homme parlait, Viktor réalisa que lui devait être britannique. Il parlait correctement, avec un léger accent qu'il avait toujours envié aux anglais. Il remarqua alors que le garçon était plutôt séduisant.
- De plus, tu t'en vas demander de la monnaie à quelqu'un sans avoir de billet à lui donner en échange.
- Je pensais lui faire un chèque, rétorqua la jeune blonde agacée par l'argument de son ami.
Viktor ne savait pas s'il devait reprendre sa route ou s'il devait rester là. Ils ne semblaient plus faire attention à lui.
- Les réservations ! cria soudainement la française. Elles étaient dans ton porte feuille !
Elle se prit sa tête dans les mains avant de se mettre à rire nerveusement.
- Mais de toute manière, ça ne change pas grand chose, vu que nous n'avons pas d'argent pour prendre un taxi et nous emmener à l'hôtel.
Le jeune homme ne faisait rien pour calmer son amie. Viktor se retrouva désolé pour les deux jeunes gens. Soudain, il vit les phares d'une voiture arriver au loin. Nul doute, il s'agissait d'un taxi. Le sportif se hâta de se diriger sur le bord de la route et de faire un signe à la voiture pour qu'elle s'arrête.
Viktor ouvrit la porte arrière de la voiture et regarda les deux jeunes gens qui le regardait avec envie.
- Vous montez ?
Le jeune homme blond se décolla de son poteau, et lui répondit tout en s'approchant :
- Mais nous n'avons pas d'argent liquide.
- Montez, ajouta simplement Viktor avant d'entrer dans la voiture.
La dénommée Fleur regarda son compagnon puis retrouva le sourire. Elle se précipita vers le taxi et poussa son ami à l'intérieur avant d'y entrer et de refermer la porte.
Le chauffeur demanda à quel endroit ils souhaitaient se rendre et Viktor lui donna le nom de son hôtel. Le chauffeur se mit à nouveau en route.
- Si ça peut vous aider, j'ai une suite qui m'attend. Elle dispose de deux chambrrrres.
Les deux jeunes gens se regardèrent intrigués, se demandant pour quelle raison cet inconnu venait à les aider. Fleur demanda :
- Vous n'êtes pas un pervers sadique qui va nous tuer ou me violer pas vrai ?
Viktor sourit. Cela lui arrivait très rarement, mais l'attitude de la jeune femme le faisait sourire. Elle était vive, franche et n'avait pas sa langue dans sa poche. Ce que Viktor considérait comme une qualité. Tout en enlevant son bonnet, son écharpe et en ouvrant légèrement son manteau, Viktor répondit :
- Je ne pense pas. Mais si vous souhaitez rrrefuser, c'est votrrrre drrrroit.
Le jeune homme dont Viktor ne conaissait toujours pas le nom sembla amusé de son accent et de la façon dont il roulait les r. Il prit à son tour la parole :
- On accepte. Moi c'est Cédric et la fille qui ne sait pas montrer sa reconnaissance, c'est Fleur.
Fleur le tapa du coude, affichant un sourire boudeur.
- Moi c'est Viktorrrr.
Fleur le regarda plus en détail maintenant qu'il était découvert. Elle ne le trouvait pas spécialement beau, loin de là, mais il l'intriguait. Vu sa carrure, il pouvait les attaquer à tout moment. Mais malgré son visage plutôt froid, il semblait dégager une certaine gentillesse. Et pour cela, elle se trompait très rarement.
Le dénommé Cédric, lui, souriait toujours. Fleur réalisa alors qu'on ne pouvait pas avoir plus différent que les deux garçons qui partageaient le siège arrière de ce taxi. Cédric était blond, plutôt mince et très enjoué, tandis que Viktor était brun, grand, costaud et au visage neutre.
- Tu es ici en vacances ? demanda Cédric soudainement.
- Non, pour le trrrrravail, répondit Viktor qui ne voulait pas trop engager la conversation sur le football.
- Tu travaille ? Tu paraît si jeune ! s'exclama Fleur.
- J'ai 18 ans.
Comme pour afficher une certaine fierté à l'idée d'être tout aussi majeur, Fleur renchérit :
- Moi aussi. Cédric, lui, n'a que 17 ans.
- Tu dis ça comme si c'était un crime d'être plus jeune que toi, s'amusa son ami.
Mais Fleur ne fit pas attention à lui et reporta son attention sur leur sauveur d'un soir, plus curieuse que jamais :
- De quel pays tu viens ?
- Bulgarrrrie.
- Tiens, nous étions censé voir un match de foot avec la Bulgarie opposée à l'Irlande, ajouta Cédric.
- Fort heureusement, nous étions coincé à la police pour déclarer le vol de son porte feuille. Mais pour éviter toutes ces galères, j'aurais volontiers passait deux heures à regarder des abrutis courir après un ballon.
- Elle n'aime pas le football, précisa Cédric à son voisin tout en souriant.
La voiture du taxi s'arrêta devant l'hôtel réservé par Karkaroff pour ses joueurs. Fleur ouvrit la porte, remercia le chauffeur et sortit. Viktor sortit son porte feuille et tendit un billet au conducteur en lui indiquant de garder la monnaie.
- On ne pourra vous rembourser que demain, voir après demain, lui dit Cédric, mal à l'aise d'avoir recourt à la gentillesse d'un étranger.
- Laissez, de toute manièrrrre je devais prrrrendre un taxi pourrrr venirrrr jusqu'ici.
Fleur resta ébahit devant l'hôtel. Il était immense et devait au moins comporter quatre étoiles. Soudain, elle regarda leur nouvel ami d'une manière différente. Elle et Cécric le suivaient alors qu'il montait les marches pour rejoindre le hall d'entrée. Elle murmura tout bas à l'attention de son ami :
- J'ai l'impression qu'il n'a pas de problème avec l'argent.
Cédric souffla et ne répondit pas à son amie. Il avait beau adorer la jeune fille, celle-ci était incorrigible et ne changerait pas. Elle adorait l'argent – et encore plus les hommes qui en avaient.
Viktor salua l'accueil après avoir précisé que deux personnes occuperaient sa chambre avec lui avant de monter jusqu'au deuxième étage. Dans les couloirs, Viktor leur demanda :
- Vous êtes en vacances ?
Il supposait déjà que la jeune femme était originaire de France, et le garçon sans doute d'Angleterre. Mais il était surpris de ne les voir qu'avec un sac à dos – que Cédric tenait d'une épaule – sans prendre compte du sac à main de Fleur.
- Nous venons de Londres. Je partage un appartement avec Cédric, répondit la jeune femme. Mais je viens de France, dit-elle fièrement, j'étudie le commerce international.
Contrairement à l'impression que Viktor avait eu au départ, il ne semblait pas que les deux soient en couple, sinon Fleur l'aurait précisé. Ils semblaient plutôt être des amis en colocation.
- Je suis arrivé à Londres au début de l'été, précisa t-elle. Cédric cherchait un colocataire pour l'appartement.
- Mes parents vivent dans un petit village, intervint Cédric. Ils ne pouvaient pas se permettre de me payer un loyer plein, donc la collocation s'est imposé à moi.
- Et pour fêter mes un mois de présence, mon charmant colocataire s'est proposé pour me faire visiter l'Irlande.
Viktor qui les écoutait toujours arriva devant la porte de sa chambre. A l'aide de sa carte magnétique, il ouvrit la porte et fit signe à Fleur et Cédric de le suivre.
Les deux colocataires n'en revenaient pas de la superficie de la chambre qui disposait d'un petit salon, d'une cuisine, une salle de bain ainsi que deux chambres.
- On dirait un petit appartement.
Viktor se débarrassa de son manteau, son écharpe et son bonnet qu'il déposa dans un fauteuil.
- Faites comme chez vous.
Fleur ne se fit pas prier et enleva son manteau et posa son sac à main sur la table de salon. Cédric, lui, semblait plus réservé à l'idée de profiter de la générosité d'un jeune homme qu'il connaissait à peine. Il concéda tout de même à poser son sac à dos – qui contenait leurs affaires de rechange – près du sac à main de son amie.
- Je vais prrrendrre une douche, précisa Viktor qui s'éloignait déjà vers la salle de bain. Installez-vous.
Viktor disparut dans la salle de bain laissant les deux colocataires dans la pièce principale.
- Il n'est pas charrrrrmant ? demanda Fleur à son ami en souriant.
- Ne te moque pas de son accent, je trouve qu'il le porte plutôt bien.
Fleur fit la moue boudeuse :
- Je plaisantais. Je sais que nous lui devons une fière chandelle. Sans lui, nous étions à la rue !
Cédric regarda sur la table de salon quelques cartes et plans du pays. Il se saisit de l'un d'eux et l'observa avant d'annoncer, très heureux :
- La gare se trouve à une dizaine de minutes d'ici. On pourra repartir demain midi.
- Je t'avoue que je n'en suis pas mécontente.
Fleur venait de se laisser tomber dans le fauteuil ou Viktor avait laissé ses affaires. Elle observa son manteau et se rapprocha pour le sentir.
- Qu'est-ce que tu fais ? paniqua le blond.
- Relaxe-toi, lui dit-elle en reposant le manteau, je trouvais qu'il sentait plutôt bon… Et c'est le cas.
Fleur se mit à sourire, d'un sourire que Cédric lui connaissait bien. Ca ne faisait qu'un mois qu'il vivait avec elle, mais il la cernait déjà beaucoup mieux qu'il l'aurait voulu. Il croisa les bras :
- Je ne pensais pas que c'était ton genre de mecs.
Fleur croisa les jambes en lui répondant :
- J'avoue, les grands baraqués, les étrangers, les regards mystérieux… C'est pas mon truc. Mais il est sympa, il sent bon et…
- Il a l'air d'avoir de l'argent, termina Cédric pour montrer qu'il la connaissait déjà très bien.
Dans la salle de bain, Viktor sortait de sa douche, l'eau ruisselante le long de son corps. Il prit une serviette et commença à se frotter le visage, les cheveux puis le torse. A travers le miroir, il pouvait se regarder.
Viktor était bien bâti, les muscles saillants, un léger duvet de poils noirs en bas du ventre et sur le torse, les jambes musclées et les pieds plats. Lui par contre, ne se trouvait pas particulièrement attirant.
Il enfila un boxer avant de réaliser qu'il n'avait pas de pyjama. Il n'aimait pas ça. Seulement, il n'était pas seul. Deux autres personnes l'attendaient dans le salon et il ne se voyait pas sortir en sous vêtement hors de la salle de bain. Il ne voulait pas passer pour un exhib, ni pour quelqu'un de fier de lui. Aussi, il prit une seconde serviette dans l'armoire de la salle de bain. La première tenait sur ses épaules, comme une couverture, la seconde était attachée autour de sa taille.
En sortant de la salle de bain, il vit Fleur, sur le canapé, discuter avec Cédric, qui était toujours debout. Bien qu'il avait fait le nécessaire pour cacher le maximum de sa peau, il vit au regard de Fleur – et à sa langue qui passait le long de ses lèvres – que ce n'était pas suffisant.
- La place est libre si vous le désirrrrez,
Il songea alors à un autre problème. Les chambres. La première disposait d'un grand lit double. La seconde d'un petit lit d'une personne. Il exposa alors la situation en expliquant que ça ne le dérangeait pas de devoir partager son lit en compagnie de Cédric, si Fleur voulait dormir seule. Il pouvait comprendre que si la jeune fille ne sortait pas avec Cédric, elle pouvait se trouver embêté de devoir partager le même lit.
- Moi ça ne me dérange pas de dormir avec toi, dit Fleur à l'attention de Viktor.
Ce dernier sembla surpris par l'audace de la jeune femme. Cependant, cela cadrait bien avec sa nature spontanée. Il essaya de ne pas montrer sa gêne, mais Cédric intervint presque aussitôt :
- Très mauvaise idée !
Il se tourna alors vers Viktor :
- Ecoute, c'est déjà super généreux de ta part de nous accueillir. On ne va pas en profiter d'avantage. Je dormirais avec Fleur.
- Certainement pas ! répondit-elle en se levant du canapé. Vous n'aurez qu'à dormir ensemble, en tant que jeune fille, je préfère l'intimité.
Elle prit le sac à dos dans lequel se trouvait ses affaires de rechange.
- Bien. Je vais prrréparrrer les lits, conclut Viktor en se dirigeant dans la première chambre.
Cédric s'approcha de sa colocataire qui se dirigeait dans la salle de bain. Chuchotant, il demanda :
- A quoi tu joues ?
- Tu as peur de céder sous son charme ? lui demanda t-elle en souriant malicieusement. Ne t'en fais pas, si c'est le cas, Cho n'en sera rien.
- N'importe quoi ! s'indigna le jeune homme en reprenant son attitude britannique.
Fleur entra dans la salle de bain qu'elle referma derrière elle. Cédric se tourna vers les chambres et vit Viktor en sortir. Il était torse nu et ne portait plus que la serviette autour de sa taille.
- Par contrrrre, je n'ai pas de pyjama, l'informa le sportif, quelques peu gêné.
Cédric regarda son hôte en souriant.
- Moi non plus.
Viktor lui rendit son sourire. Aussi étrange que cela pouvait paraître, Cédric se sentit extrêmement bien face à cet inconnu qu'il venait de rencontrer. Il n'avait pas l'air d'être le genre de personnes à sourire facilement, il prit donc le sourire qu'il venait de voir sur le visage de son interlocuteur comme une sorte de compliment.
Il ne voyait pas pourquoi Fleur avait insinué une chose pareille, c'était ridicule. Il n'avait jamais était attiré par aucun garçon, pourquoi en serait-il autrement maintenant ? S'il avait su, jamais il ne lui aurait raconté le rêve qu'il avait fait la nuit précédente, celui dans lequel il était en fâcheuse position avec un de ses camarades de classe. Un rêve, ça ne voulait rien dire.
