Disclaimer: Evidemment, les personnages ne sont pas à moi (enfin, à part certains) et le monde magique non plus. Tout cela est à J.K. Rowling. Je ne fais que l'emprunter, et je ne gagne pas un centime avec.

Notes: J'écris ces fics pour le "championnat" de la communauté Live Journal "Dieux du Stade". Je reprends des personnages originaux imaginés pour une longue fic en anglais que je publie sur Live Journal aussi, mais il est tout à fait inutile de les connaître déjà pour suivre ici
Le prénom "Akari" a été choisi en l'honneur de l'auteur italienne dont j'ai traduit toutes les fics Harry Potter, et elle n'est pas non plus étrangère à mon choix des nom et prénom "Hiro Maxwell" (variante: "Heero Maxwell") puisque c'est sa fic Gundam Wing qui me les a mis en tête.


Leçons de Quidditch (thème "Le Quidditch pour les nuls")

Cedric Diggory avait huit ans quand il rencontra son futur meilleur ami, qui en avait neuf. En réalité, comme ils fréquentaient le même établissement scolaire, ils se connaissaient déjà, mais de vue seulement. Il fallut un évènement très particulier pour qu'ils se découvrent un important point commun.


Hiroshi Maxwell et sa soeur Akari faisaient partie des assez rares élèves qui ne mangeaient jamais à l'école: leur mère passait invariablement les chercher à la fin des cours du matin pour les ramener à peine cinq minutes avant le début de ceux de l'après-midi. D'autres mères ne se privaient d'ailleurs pas de faire remarquer que c'était ridicule, car ils habitaient relativement loin, mais elles finissaient toujours par hausser les épaules en concluant "C'est une Japonaise" sur le ton qu'elles auraient employé pour dire " C'est une originale".

Mrs Maxwell se doutait de cela mais n'en laissait rien paraître. Si son mari n'avait pas insisté pour envoyer les enfants à l'école, elle se serait chargée elle-même de leur enseigner toutes les matières étudiées en primaire. Car elle craignait par dessus tout que l'un ou l'autre trahisse un jour le secret de leur famille par quelque acte de magie accidentelle un peu trop spectaculaire.

- Ne t'inquiète donc pas tant ! s'écriait son mari chaque fois qu'elle abordait le sujet. Ils savent qu'ils doivent se taire et être très prudents.

Mais c'était un Moldu; il n'y comprenait rien. Et Hiro lui ressemblait trop – atrocement insouciant. Ils ne se rendaient pas compte. Quant à Akari... Elle allait à peine avoir six ans. Pouvait-on se fier à une enfant de cet âge ?

Il s'avéra que la maman inquiète avait plutôt raison de l'être. En effet, ce jour-là, alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir la barrière pour faire rentrer ses enfants dans la cour de l'école, un ballon lancé avec trop d'énergie passa à côté d'elle pour rebondir ensuite sur le trottoir, plongeant vers la rue... et la petite Akari s'élança à sa poursuite avant que sa mère ou son frère ait le temps de la rattraper.

Un cri d'angoisse collectif retentit quand une voiture tourna au coin de la rue, et la pauvre femme, paniquée, hésita un long instant entre brandir sa baguette magique sans se soucier des témoins ou se jeter au devant du véhicule dans l'espoir insensé de le stopper à mains nues. Mais elle ne fit ni l'un ni l'autre, car la réaction de son fils fut aussi rapide qu'involontaire: de toute la force de sa magie déclenchée par la peur, Hiro inversa la trajectoire du ballon, qui repoussa même la petite fille hors de la zone dangereuse.

De l'autre côté de la barrière, élèves et professeurs restèrent figés de stupeur pendant plusieurs secondes, puis manifestèrent bruyamment leur incompréhension et (dans un second temps) leur soulagement de voir Akari saine et sauve.

Cedric ne disait rien. Il regardait Hiro, que sa mère serrait contre elle en même temps que la petite fille. Il aurait juré que c'était lui qui avait sauvé sa soeur. Ce ballon n'avait pas pu repartir en arrière tout seul et, contrairement aux Moldus qui l'entouraient, Cedric n'avait pas l'habitude de chercher à tout prix une explication rationnelle à ce genre de phénomène. D'ailleurs, c'était tellement semblable à ce que lui-même avait fait un jour, sans trop savoir comment, pour empêcher son Souaffle de traverser le toit de la serre...


Les jours suivants, Cedric observa attentivement Hiro à chaque récréation. Il ne se passa plus rien d'extraordinaire mais, de toute façon, sa conviction était faite. Aussi ne chercha-t-il pas à mentir quand Hiro, ayant remarqué l'espèce de surveillance dont il était l'objet, se décida à lui réclamer une explication. Au lieu de répondre, Cedric répliqua par une autre question:

- Le ballon... C'est toi qui l'as fait revenir en arrière et pousser ta soeur, hein ?

Hiro resta interdit, trop surpris même pour se demander ce qu'il pourrait inventer comme excuse.

- Tu es sorcier, toi aussi ! insista Cedric.

- Aussi ? répéta Hiro, toujours incrédule.

- Oui, aussi. Mais peut-être que toi, tu le savais pas ? Tes parents sont des Moldus ?

Cette fois, aucun doute ne pouvait subsister. Hiro jeta un rapide coup d'oeil autour d'eux pour s'assurer que personne ne risquait de les entendre et répondit que si, il le savait, que sa mère était une sorcière, d'ailleurs, mais qu'elle avait si peur que les voisins l'apprennent qu'elle se servait rarement de sa baguette.

Cedric trouva cette situation bizarre et presque ridicule, mais il préféra éviter de le dire. A la place, il demanda:

- Et vous ne voyez jamais d'autres sorciers ?

- Non... sauf parfois ses parents et ses anciennes amies d'école, mais le Japon, c'est loin, alors on n'y va pas souvent.

N'ayant jamais quitté la Grande-Bretagne, Cedric avait du mal à imaginer qu'une famille puisse passer ses vacances alternativement au Japon et en Oregon (car le père de Hiro était américain, et le choix de s'installer en Angleterre avait été retenu par soucis d'équité, l'Europe se trouvant à peu près à égale distance des villes d'origine respectives de Mr et Mrs Maxwell). Il posa donc un grand nombre de questions à Hiro... et celui-ci en trouva plus encore à propos du quotidien d'une famille de sorciers. Aussi leur conversation fut-elle très animée. Mais, par chance, les autres élèves étaient trop occupés par leurs jeux ou leurs propres bavardages pour se demander ce qu'ils pouvaient bien se raconter.


La fin de la récréation était arrivée trop vite au goût des deux garçons, mais ils s'étaient remis à discuter le lendemain, le surlendemain et encore après. Hiro avait même fini par obtenir l'autorisation d'inviter son nouvel ami à la maison (après tout, puisque c'était un sorcier, Mrs Maxwell n'avait aucune raison de s'y opposer). Puis Cedric l'invita à son tour.

La chambre de Cedric (comme toute la maison des Diggory, en fait) était très différente de celle de Hiro: les jouets dont elle était remplie provenaient tous plus ou moins visiblement de boutiques du monde magique.

Emerveillé par tant d'objets intrigants, Hiro se fit expliquer le fonctionnement de plusieurs d'entre eux avant de porter son attention sur un balai rien moins qu'ordinaire qui n'était pas sans rappeler ceux des sorcières de contes pour enfants moldus.

- C'est un balai magique ? s'enquit-il, les yeux brillants.

- Oui, confirma Cedric avec une pointe de fierté mal dissimulée. Enfin, pas un comme ceux des grands, mais il vole assez haut pour jouer avec ces balles-ci...

Il prit une boîte sur une étagère et l'ouvrit devant Hiro, qui en examina le contenu d'un air perplexe.

- Tu n'as jamais vu de balles de Quidditch ?

Au ton de la voix de son ami, Hiro devina que c'était, à ses yeux, aussi incroyable (voire choquant) que de n'avoir jamais vu de ballon de football ou de balle de tennis.

- Euh... non, avoua-t-il, très gêné.

- Il faut que je t'apprenne à jouer ! s'écria alors Cedric, que l'idée semblait enthousiasmer grandement. Tu verras: le Quidditch, c'est le meilleur sport du monde !


- Commençons par le Souaffle, décida Cedric dès qu'ils furent dehors avec le matériel. C'est la balle rouge. Les vrais sont plus lourds... J'en voulais un, mais ma maman dit que je dois attendre d'être plus grand. Bon... Il faut viser les anneaux. Evidemment, ils sont plus hauts, normalement, mais là, comme tu n'as encore jamais volé...

A ce propos, Hiro était très inquiet. Ce n'était pas qu'il n'ait pas envie d'essayer – au contraire, l'idée de s'élever dans les airs comme un oiseau l'enchantait – mais...

- Je ne pourrais pas essayer sans le ballon d'abord ? demanda-t-il après quelques instants d'hésitation. Parce que sinon, avec... comment on fait pour tenir le balai ?

Cedric n'avait pas pensé à cette difficulté (il était, lui, tellement habitué à guider le balai d'une seule main que cela lui semblait très facile) mais il approuva sans se moquer – ce dont Hiro lui fut reconnaissant.

Une remarque lui échappa toutefois:

- Ce n'est pas un ballon: c'est un Souaffle !


La semaine suivante, comme Hiro s'était montré très raisonnablement doué pour lancer le Souaffle à travers les anneaux tout en maintenant le balai en vol, Cedric estima qu'ils pouvaient passer à la phase deux.

- Mes Cognards ne sont pas vraiment dangereux, assura-t-il en ouvrant la boîte à balles, mais il faut quand même faire attention, d'accord ? On va en prendre juste un pour commencer. Tiens...

Il mit l'une des balles noires dans la main de Hiro, qui sursauta en constatant qu'elle cherchait à s'échapper.

- Ne le lâche pas, surtout ! Enfin, pas tout de suite... D'abord, il faut que je te montre comment le frapper quand il s'approche.

S'emparant d'une batte, Cedric donna alors un grand coup dans les airs pour illustrer ses propos.

- C'est comme au base-ball ! s'exclama Hiro, content de se retrouver en terrain connu. Sauf que... mon papa n'a sûrement jamais joué avec un Cogneur comme balle !

- Un Cognard ! rectifia Cedric d'un ton vaguement impatienté avant de demander: Le base-ball, c'est un sport de Moldus ?

- Oui. De Moldus américains, surtout. Les gens y jouent toujours dans les séries à la télé.

Cedric ne voyait pas très bien le rapport entre la télévision et le fait que le base-ball soit un sport typiquement américain, mais Hiro ne lui laissa pas le temps de réclamer un éclaircissement.

- Mon papa m'a un peu appris à jouer mais... est-ce qu'il faut taper dans tes balles en volant ?

L'air consterné de Cedric indiqua clairement que oui, évidemment, sinon ce ne serait plus du Quidditch. Mais sa réponse prouva qu'il avait beaucoup de patience pour un garçon de huit ans.

- Essaye sans le balai d'abord. Après, on verra.


Mrs Maxwell faillit interdire à Hiro de retourner chez Cedric quand elle l'entendit suggérer à son père de jouer au base-ball avec un Cognard. Mais il jura de ne jamais ramener une telle balle à la maison et elle finit par céder. La phase trois de l'apprentissage put donc avoir lieu.

Comme le Cognard, le Vif d'or vibra dans la main de Hiro dès que Cedric le lui passa.

- Elle fait quoi, celle-là ? demanda-t-il en contemplant avec étonnement les petites ailes qui battaient fébrilement de part et d'autre de la petite boule dorée.

- Il ! C'est un Vif d'or, précisa Cedric. Il vole. Il faut l'attraper.

- C'est tout ?

Dit ainsi, ça semblait tellement facile !

Cedric soupira. Comment était-il possible de ne pas saisir immédiatement toute la beauté du jeu ?

- C'est pas si simple ! répliqua-t-il aussi calmement qu'il le put. Celui-là est fait pour voler moins loin et moins vite que les vrais, mais il est quand même difficile à retrouver, parfois. Allez, lâche-le, tu vas voir !


Le Quidditch devint rapidement le sport préféré de Hiro, qui parvint même à se faire offrir un balai pour son dixième anniversaire. A la condition expresse qu'il le laisserait chez son ami, mais peu importait puisque, de toute façon, jouer seul aurait été beaucoup moins amusant.

Et quelques années plus tard...

- Bienvenue dans l'équipe ! s'exclama Cedric, ravi.

Il était fier de son ami. Bien sûr, certains l'accuseraient de favoritisme, mais ils seraient de mauvaise foi, et les autres se chargeraient de le leur faire remarquer. Objectivement, Hiroshi Maxwell avait été le meilleur de tous ceux qui s'étaient présentés ce jour-là pour le poste de Poursuiveur laissé vacant par la décision du nouveau Capitaine de jouer en tant qu'Attrapeur cette année. (Note)

- Merci, Capitaine, répondit Hiro en prenant une mine solennelle pour serrer la main de Cedric.

Puis il éclata de rire.

- T'aurais pas imaginé ça le jour où je t'ai dit que j'avais jamais vu de balles de Quidditch, hein ?


Note: (le poste de Poursuiveur laissé vacant par la décision du nouveau Capitaine de jouer en tant qu'Attrapeur cette année) C'est pour coller à cette phrase du tome 3: "They've got a new Captain and Seeker." (En fait, à la façon dont c'est écrit, on pourrait croire que Cedric n'était même pas dans l'équipe avant, mais ce serait débile – il ne peut pas être Capitaine s'il est nouveau ! Donc voilà comment j'ai résolu le problème. )