A/N : Ceci est un OS écrit dans le cadre des Nuits du Fof, où nous avons une heure pour écrire à partir d'un mot, ici « ça ». Ahé fut donc la tueuse et la sauveuse de cet OS, puisque j'avais fait l'erreur (anachronique en plus) de confondre le diaphragme de Miss Fisher de l'épisode 7 de la S3 avec une coupe menstruelle.
.
Capes et diaphragmes
.
« Fisher ? »
Phryne se retourne pour regarder Marie qui vient de l'interpeller. L'infirmière la regarde un instant, et puis, résolument, lui tend un objet que la jeune femme saisit avec curiosité.
« Qu'est-ce que c'est que ça ?
-Cape cervicale, explique Marie. Tu pars en perm' pour la première fois, et je t'ai vu avec les soldats. C'est pas mes affaires ce que tu veux faire, mais c'est pas une raison pour que tu risques d'avoir un gosse au milieu de ce merdier. »
Phryne fit rouler entre ses doit l'objet de caoutchouc. Marie croise les bras, et elle a le ton qu'elle adopte pour expliquer aux blessés comment prendre soin de leurs blessures : factuel, sans émotion ni jugement pour limiter l'inconfort des parties en présence.
« Donc. Tu mets ça au fond du vagin, anneau vers le haut – bien au fond, d'accord ? Si tu le mouille avant, c'est plus simple. Et tu ne l'enlèves surtout pas tout de suite après, tu attends au moins une demi-journée avant de le faire. Compris ?
-Oui. Merci, Marie. »
L'infirmière hoche la tête un peu brusquement devant le sourire de Phryne.
« D'accord. Amuse-toi bien. »
La jeune femme hoche la tête en souriant. C'est étrange comme cette scène, ce cadeau, lui donne l'impression d'être un cap plus important que d'avoir été réglée.
.
« Qu'est-ce que c'est que ça… »
C'est un murmure. Phryne fait tourner le diaphragme entre ses doigts – plusieurs infirmières lui ont assuré que c'était encore plus sûr que la cape que Marie lui avait offerte – et oui, il y a bien un trou.
Elle n'arrive pas à être en colère. René est dans son atelier. Ses mains sont glacées.
Une erreur, se répète-t-elle encore et encore. Le caoutchouc vieillit, s'use, elle en est certaine. Juste… une erreur.
.
« Miss Fisher ? Qu'est-ce que c'est que ça ? »
La voix de Dot provient de sa salle de bain. Phryne passe la tête par la porte.
« Ça ? Oh, c'est une précaution. Mac en a reçu tout un colis, et je me suis dit que cela finirait par ta servir un jour.
-Mais… à quoi ?
-Empêcher une grossesse. »
Dot cligne des yeux avant de les détourner.
« C'est très gentil, Miss, mais mon curé…
-Oh, je sais très bien ce que dit ton curé, ma chérie. Tu n'es pas obligée de l'utiliser, évidement. L'important, c'est d'avoir le choix. J'ai mis le manuel au fond de la boîte, avec quelques précisions de ma main. »
.
« Ah, Miss Fisher. Vous serez ravie d'apprendre que votre… engin intime… ne fait plus partie des preuve. »
Jack ne peut pas retenir un demi-sourire en remarquant que Phryne n'a d'yeux que pour l'araignée, sagement enfermée dans un bocal en verre. Il songe une seconde à l'obliger à se rapprocher, puis écarte l'idée comme un peu trop cruel – même pour le plaisir de la voir, pour une fois, mal à l'aise. Il tendit le bras par-dessus le bureau et elle s'en saisit aussi rapidement de possible.
« Merci Jack. Très généreux de ta part. »
Un silence.
« Hé bien, quelles nouvelles de ton cocktail ? »
Et pendant qu'ils échangent sur l'enquête, il ne peut s'empêcher de regarder l'heure pour savoir à quel moment Phryne osera enfin dire : « Jack, enlève-moi ça de ton bureau. »
