Auteur : Lyly[u]

Fandom : Merlin

Bêta-lectrice : Ariani Lee

Dislaimer : Not mine. BBC's. And really, that's a shame…

Note de l'auteur : Ma version de la fin de l'épisode 201 - La malédiction de Sigan. La dernière scène, lorsqu'Arthur vient reprendre Merlin à son service, ne se passe donc pas.


Une question de confiance


Merlin livrait, comme chaque jour, les potions de Gaius à ses patients, lorsqu'on l'appela. L'appel provenait de derrière lui, c'était une voix qu'il connaissait parfaitement bien car il l'entendait tous les jours. Il s'arrêta et ferma les yeux. Ce n'était pas comme ça, qu'il le voulait – et il n'était même pas sûr de le vouloir tout court. Il se retourna néanmoins, lentement et s'inclina légèrement en fixant le sol.

« Prince Arthur…

- Merlin.

- Que puis-je faire pour vous, Sire ? demanda-t-il respectueusement en se redressant.

C'était la première fois qu'ils se faisaient face depuis les évènements de Sigan, seuls qui plus était. Il éprouvait une sensation étrange de danger et de confinement. Il n'y avait pourtant personne d'autre qu'eux, et ç'en était peut-être bien là la raison…

Un bandage blanc ceignait toute la poitrine d'Arthur sous sa chemise rouge, son visage portait des traces de coups et une vilaine ecchymose rouge au-dessus de l'œil droit semblait sur le point de saigner à tout moment. Il se tenait droit et altier, comme toujours, mais Merlin devinait la douleur camouflée sous la stature rigide.

« Mon armure a besoin d'être nettoyée pour le bal de ce soir.

- Trouvez quelqu'un d'autre pour le faire, répliqua Merlin sans baisser les yeux. Sire.

- Tu es mon serviteur Merlin, c'est à toi que reviens cette tâche.

- Votre serviteur ? Il me semblait pourtant, lorsque vous m'avez jeté aux cachots, que c'était Cédric. Ou aurais-je mal interprété votre geste ? Peut-être était-ce une marque d'affection ou de confiance que je n'aurais pas bien comprise.

Arthur fit la grimace. Il était habitué à l'insolence de Merlin, mais il ne lui avait encore jamais entendu ce ton acide.

« Je dois admettre qu'il y avait du vrai dans tes accusations envers Cédric, dit-il sans regarder le brun dans les yeux.

Admettre s'être trompé ou avoir fait une erreur était toujours aussi difficile pour lui.

« Je sais, répondit Merlin avec hauteur. Je le savais aussi quand je vous l'ai dit, mais vous ne m'avez pas écouté.

- Cédric avait l'air tout à fait convenable et c'était un excellent serviteur ! Il n'y avait pas lieu de croire que…

- Sauf votre serviteur qui vous le dit. Et que vous enfermez.

- Ces accusations n'étaient pas objectives Merlin ! Vous vous êtes opposés dès que vous vous êtes vus ! Je pouvais raisonnablement croire qu'un tel antagonisme…

- Vous le connaissiez depuis deux jours, siffla Merlin avec venin en s'approchant d'Arthur. Deux jours. Moi ? Je suis à votre service depuis un an. Pourtant c'est lui que vous avez cru, et c'est moi qui me suis retrouvé aux cachots ! Et des dizaines de gens sont morts, ou ont été blessés, ajouta-t-il en sachant le mal que cela ferait à Arthur.

L'homme était peut-être buté et arrogant, mais c'était un bon prince, soucieux du sort de ses gens. Il se délecta de la douleur qu'il vit dans les yeux bleus du blond avant qu'il ne baisse les yeux, satisfait que pour une fois ce soit à lui de blesser et non pas l'inverse.

« Parce que j'avais raison, et que comme d'habitude, vous ne m'avez pas écouté, ajouta-t-il.

Arthur soupira et secoua la tête, le regardant de nouveau.

« Ecoute, Merlin,

- Non, Sire, le coupa le sorcier, cette fois-ci c'est vous qui allez m'écouter. Votre conduite envers moi était tout simplement odieuse. Vous m'avez traité comme rien du tout, alors que j'essayais d'éviter des morts, et de vous protéger ! Exactement comme lorsque je vous ai prévenu pour les serpents magiques sur le bouclier du chevalier Valiant !

- Je t'ai écouté ce jour-là, et me suis ridiculisé devant la cour et mon père, parce tu n'as pas pu produire de témoin.

- Parce qu'il est mort ! articula Merlin avec insistance. Je ne peux rien contre cela ! Et le tournoi a prouvé que je disais vrai. J'avais raison et tout le monde l'a vu.

- Et je me suis… excusé par la suite, grinça Arthur entre ses dents serrées.

- Et pour le reste ? s'écria Merlin. Il n'y a pas une seule fois où je vous ai prévenu de quelque chose qui n'était pas, pas une fois ! Je n'ai rien fait pour mériter la manière dont vous me traitez.

Les yeux d'Arthur étincelèrent et il s'approcha. Il était un peu plus petit que Merlin, mais compensait avec sa carrure (et son arrogance…) plus développée.

« Dois-je te rappeler que tu m'as menti pour Lancelot ? Tu t'es servi de moi pour faire de ton ami un chevalier !

- Et vous avez voulu l'adouber de nouveau après qu'il ait tué le griffon, preuve que mon choix n'était pas si mauvais !

Voyant le prince ouvrir la bouche pour répondre, il enchaîna en haussant le ton :

« De plus, UN mensonge ne vous donne pas le droit de me repousser comme vous l'avez fait ! Je me décarcasse nuit et jour pour vous !

Il commença à frapper la poitrine d'Arthur de son index avec chaque vous et votre pour mettre l'emphase sur son discours.

« Tout ce que je fais est pour vous, avec votre seule personne en tête. La première chose à laquelle je pense en me levant est vous, et ma dernière pensée avant de me coucher vous est dédiée ! J'ai frôlé la mort cent fois à cause de vous, j'ai sauvé votre peau plus de fois que j'ai de doigts pour compter et vous ne me croyez toujours pas !

Le Prince se saisit de son poignet et immobilisa le bras du jeune sorcier.

« Que veux-tu que je te dise, Merlin ? Que je suis désolé, que tu avais raison ? C'est vrai, tu avais raison, et j'ai eu tort de ne pas écouter tes mises en garde. Voilà, satisfait ?

- Non, siffla Merlin.

Arthur roula des yeux et soupira lourdement.

« Quoi, alors ? Que veux-tu de plus ?

- Que vous cessiez de me prendre pour un idiot ! rugit le jeune homme en le fixant dans les yeux. Que vous ayez confiance en moi ! Que vous m'écoutiez quand je vous dis qu'un malheur va arriver ! Je fais tout mon possible pour vous, jour après jour, et vous ne vous attachez qu'à mes erreurs en me les rabâchant constamment. J'ai menti pour vous, j'ai été empoisonné pour vous ! Je donnerais ma vie pour vous, vous le savez et je l'ai prouvé ! Et ça ne mène à RIEN, si ce n'est à de l'indifférence et aux cachots !

Un superbe vase décoratif explosa soudainement, répandant eau et éclats sur le sol dallé du couloir. Merlin s'interrompit un moment, respirant vite et fort, espérant contre toute attente qu'Arthur n'avait ni entendu cela ni vu ses yeux virer au doré. Ce qui était fortement improbable.

Mais le prince, visiblement stupéfié de se faire hurler dessus par un serviteur, et par les paroles de son cadet, Arthur ne pipa mot et le regarda avec de grands yeux écarquillés. Lorsque Merlin reprit, sa rage semblait s'être apaisée et il paraissait juste las et très fatigué. Il regarda le sol entre leurs pieds plutôt que le blond.

« Je ne peux pas remplir mon rôle si vous n'avez pas confiance en moi, dit-il doucement. Dans ce cas, mieux vaut que je rentre à Ealdor. Je ne perdrais plus mon temps ici.

Les yeux du prince se durcirent, son visage se ferma.

« Tu m'as dit que tu serais ravi de pouvoir me servir jusqu'à ta mort, gronda-t-il.

- J'avais tort, statua lourdement Merlin.

L'annonce fit plus de bruit que toute une troupe de chevaliers courant en armure, et laissa le couloir trop silencieux. Le regard songeur d'Arthur étudiait ce qu'il voyait du visage baissé du sorcier. Merlin avait cessé de se défendre, et son poignet reposait lâchement dans l'étreinte précautionneuse des doigts du guerrier.

« Je peux plus faire ça, murmura Merlin au bout d'un long moment sans quitter des yeux le sol dallé.

- Je… suis désolé, répondit lentement Arthur après un temps de silence. Excuse-moi.

Interdit, Merlin releva la tête vers lui. Arthur, s'excuser ? Le prince eut un demi-sourire embarrassé puis dirigea ses yeux vers le sol.

« Je… te fais confiance, continua-t-il sans le regarder. Vraiment. C'est juste que… Enfin, je vais faire des efforts. Alors… reste. D'accord ?

Merlin ne put que cligner des yeux stupidement en regardant son Prince. N'était-ce pas là une rougeur, sur sa pommette ? 0h… Un sourire étira ses lèvres.

« D'accord. J'attendrai la fin de la semaine, moqua-t-il.

Arthur ne fit qu'acquiescer, sans sembler comprendre la plaisanterie. Il y eut un moment de silence, alors qu'ils se tenaient toujours seuls dans le couloir désert menant aux quartiers privés.

Merlin se trouva un peu honteux de son éclat, c'était le Prince Couronné après tout… Il avait passé des jours au cachot pour moins que ça, par exemple lors de leur première rencontre…

Arthur, lui, songeait à tout ce que Merlin venait de dévoiler. Ça lui faisait beaucoup de choses sur lesquelles réfléchir. De toute évidence, il n'avait jamais donné à Merlin le crédit qu'il méritait.

Ce fut lui qui brisa, finalement, ce silence.

« Merlin ?

L'interpellé cilla et posa son regard sur lui. Arthur le regardait de nouveau.

« Hm ?

- Tu veux bien nettoyer mon armure ?

- Elle sera prête pour ce soir, assura le sorcier en souriant du coin des lèvres.

- Bien.

Sur ce, le prince le gracia d'un petit mouvement de tête et tourna les talons, laissant Merlin seul dans le couloir avec les potions de Gaius à livrer et ses précieux petits espoirs.


Voici donc mon premier texte Merlin !^^ *toute fière*

J'ai eu une réaction violente à cet épisode 201, lorsqu'Arthur se comporte en… prat (xD) envers Merlin. Je sais que le fait que Merlin s'énerve réellement est peut-être 00C… mais vu la tirade (formidable, d'ailleurs. 0n se demande s'il respire, cet homme-là…) qu'il sort à Gaius à l'épisode suivant, je pense que c'est tout de même compatible.

J'ai voulu écrire cette version de la fin car Arthur me semble affreusement culoté, et Merlin bien trop poire. Il est doux, bon, gentil et compréhensif, d'accord – mais tout de même, Arthur le traite comme pire qu'un chien, et il lui pardonne en recevant ses morceaux d'armure sur les bras ? Je ne suis pas d'accord. On sent de plus que le comportement d'Arthur le blesse énormément, par exemple à son regard trahi dans l'écurie et aux confessions qu'il fait à Gaius (le plus poignant étant pour moi le I'm not an idiot dit assez misérablement. Je hais des fois Arthur pour faire passer Merlin par tout ça… Il a le plus génial des sorciers à ses côtés et ne le traite que comme un chien la plupart du temps !) Je pense que, principalement pour cette raison, et aussi pour tout ce qu'il a été assez gentil et pliant au fil des épisodes, Merlin a le droit d'enfin péter une durite. Et joliment.

J'ai donc écrit cette scène à peu près telle que je la voyais, Merlin balançant tout ce qu'il a sur le cœur en reprenant un peu du 202 mélangé avec les thèmes de sa confessions à Gaius ; j'espère que cela vous aura plu ^-^

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Lyly[u]

Yaoistiquement vôtre

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