Chapitre 1 : Un nouvel arrivant
Quelle honte pour lui ! Quelle déchéance !Lui, le grand, le puissant Joker se retrouvait dans un camion de police blindé en direction de l'asile psychiatrique d'Arkam. Il n'avait pas besoin d'être soigné ! Il se sentait déjà très bien comme il était ! Et puis... Il était un cas sérieusement incurable.
Les trois policiers assis avec lui à l'arrière du fourgon n'en menaient vraiment pas large. Dos au mur, il lui lançaient des regards apeurés comme s'il était un serpent prêt à cracher. Juste pour le plaisir de les voir se tasser les uns contre les autres, il leur lança un grand sourire sadique. Ce sourire eut l'effet voulu. Ils eurent tous les trois un mouvement de recul spectaculaire et l'un d'eux, une jeune recrue d'environ 19 ans, se mit même à trembler fé é par cette réaction, il se concentra sur son plan d'é plan devrait être généralissime, à tout prix. Il fallait en mettre plein la vue aux habitants de Gotham, et surtout à Batman !
Le Joker ferma les yeux. Il valait mieux ne pas penser à Batman. Il devait rester calme pour concevoir le meilleur plan possible. Il inspira profondément par le nez et expira longuement par la bouche.
Calmé, il rouvrit les yeux. Les policiers étaient toujours blottis dans un coin, on aurait dit qu'ils étaient enfermés dans la cage aux lions. Quels abrutis ! Ils le dégouttaient, comme tous les hommes, incapables de comprendre, de dépasser leurs stupides préjugés. Mais ce n'était pas grave... Ils allaient tous payer, une fois qu'il se serait échappé.
Il ferma une nouvelle fois les yeux. S'évader... Difficile... Vraiment difficile, puisque tous ses hommes étaient morts ou emprisonnés, à cause de Batman. Batman ! Ne pouvait il pas tout simplement le bannir de ses pensées et réfléchir froidement à son plan sans que sa haine à l'égard du justicier ne l'empêche de se concentrer ? Malheureusement, il semblait que non.
Le Joker ouvrit les yeux. Cela ne servait à rien de réfléchir, il ne trouverait aucun plan génial pour l'instant.
Il allait lancer un autre sourire terrifiant à son escorte lorsque la porte du fourgon s'ouvrit sur un homme en blouse blanche accompagné du commissaire Belton. Il sortit sous le regard des autres docteurs et sous les flashs des journalistes regroupés sur les bords de l'allée. Ce n'était pas tous les jours que le plus grand criminel de la ville débarquait ici. Il jeta un regard amusé à son escorte qui l'encadrait, tout en tentant pitoyablement de rester à bonne distance, et emboîta le pas de Belton et du docteur, remontant une allée de gravillons menant tout droit à l'asile d'Arkam, grande bâtisse inquiétante pour tous les saints d'esprit. Mais, lui, elle ne l'inquiétait pas : il n'était pas sain d'esprit. Au contraire, il pensait qu'il allait bien s'y amuser, avant de s'en évader.
