Rachel Cuddy arrive dans l'hôpital pile à l'heure, comme tous les matins. Sa silhouette élancée passe d'abord aux urgences pour voir s'il y a un cas intéressant à prendre. Elle regarde rapidement les dossiers et en voit un intéressant. Elle le prend et monte à son bureau, celui du Service Diagnostiques. Elle donne des copies du dossier à son équipe.
« -Allez ! » dit-elle.
Ceux-ci proposent des hypothèses qu'elle rejette directement, avec quelques sarcasmes dont elle a le secret. D'ailleurs, ceux qui ont connu sa mère et son House disent que, sur ce point là notamment, elle tient de lui. Elle ordonne à ses subordonnés de faire des tests tandis qu'elle se plonge dans la paperasse de son service. Son prédécesseur, le Dr Robert Chase, lui avait dit quand il avait dû succéder à House, il avait mis trois mois à tout remettre à jour. Elle n'avait pas été surprise, sa mère lui ayant parlé du chantier administratif que représentait House. Sur ce point, elle était tout l'inverse de House, tout était scrupuleusement noté et rendu en temps et en heure à la directrice de l'hôpital : le Dr Masters.
Quelques heures passent, le temps que tous les tests soient faits. Durant ce temps, elle lit des ouvrages de médecine notamment. Une fois les résultats revenus, elle va voir le Dr Masters. Pour ceux qui connaissent les moments où le Dr Rachel Cuddy va voir le Dr Martha Masters, ce sont toujours des moments intéressants et amusants, notamment parce que le ton monte rapidement, ce qui, pour les plus anciens, ne manque pas de leur rappeler les célèbres disputes entre un fameux diagnosticien et une fameuse directrice à une certaine époque. Rachel entre dans le bureau.
« -Dr Masters, il me faut vôtre accord.
-Pour quel test ou traitement ? »
Elle lui tend directement le dossier, par flemme de tout lui expliquer. Il faut dire que le Dr Masters est un sacré cas : trop morale, trop éthique, trop dans le respect des règles. Cela dit, il est possible de la faire céder avec de bons arguments ou un regard glacial. Ca ne marche pas toujours bien évidemment, mais parfois oui.
« -Non, vous ne lui ouvrirez pas le crâne. » déclare le Dr Masters en lui rendant le dossier.
Rachel soupire avant de répliquer :
« -Si vous connaissez un moyen plus efficace de voir ce qu'il se passe dans sa tête, allez-y.
-Voyons voir... Une IRM du cerveau par exemple ?
-Pas aussi précis.
-Mais moins dangereux !
-Ecoutez Dr Masters, quel est vôtre but ? Soigner les patients ou les laisser mourir juste pour rester dans les règles ? Tout ça pour ne pas entacher vôtre conscience ?
-Mon but est de sauver les patients sans les mettre en danger de mort ! C'est non.
-Bon..., s'incline Rachel, si vous voulez... Je vais trouver autre chose. »
Elle retourne à son bureau et ordonne une IRM cérébrale. Si elle a baissé pavillon aussi vite, c'est pour ne pas entacher sa bonne humeur car son petit ami revient aujourd'hui. Son petit ami est un major dans l'US Air Force, un pilote d'élite qu'elle a rencontré quand celui-ci est arrivé dans l'hôpital car un de ses amis avait une maladie rare. La première fois qu'elle l'a vu, elle fut frappée par...un petit quelque chose qu'il était le seul, qu'elle connaissait, à dégager. Un mélange d'autorité, de charisme mais également de douceur. La première fois qu'elle lui a parlé fut à la cafétéria. Il avait ri quand elle lui avait parlé des embrouilles avec le Dr Masters.
De fil en aiguille, à mesure des jours, ils ont commencé à discuter puis à se rapprocher, en se rencontrant lorsque celui-ci revenait de mission. Tout d'abord dans un café puis ensuite chez elle, tout s'est passé plutôt vite mais cela s'était passé comme un coup de foudre, quelque chose d'inexplicable.
La journée passe, le cas avance bien, le diagnostic a rapidement été posé. Cependant, elle a encore du travail. Elle laisse ses subordonnés partir vers 19h tandis qu'elle reste à lire des livres et à remplir des rapports. Plus la soirée passe, plus elle sent ses yeux se fermer.
« -Hey, meine kleine Kartoffeln ! »
Elle ouvre les yeux tout doucement et voit son petit ami, le major Hans Friedrich, devant elle, un sourire aux lèvres et un chocolat chaud à la main. Elle lui prend délicatement en l'embrassant avant de boire. Une fois le verre vide, elle serre son petit-ami dans ses bras.
« -Alors ? lui demande t-elle d'une voix fatiguée.
-Compliqué, fatiguant,... mais toujours cette passion. Enfin comme d'habitude quoi. Et toi ?
-Compliqué, fatiguant,... mais toujours cette passion. Enfin comme d'habitude quoi. »
Ils rigolent tous les deux. Ah ce qu'elle aime son Hans. Ah oui, c'est SON Hans à elle, toute femme essayant de s'approcher d'un peu trop près de lui prenait le risque de se prendre, au mieux, un regard meurtrier, au pire... Elle n'ose même pas imaginer. Elle range ses affaires et prend Hans par la main pour repartir en voiture.
« -Je conduis, lui dit-il, tu es trop fatiguée.
-Si tu veux... » lui répond t-elle en bâillant.
Dans la voiture, elle pose son regard sur son petit-ami, qui a le regard concentré sur la route, ses magnifiques yeux émeraude, ses cheveux très courts mais qui lui vont si bien, ses mains si douces, ses lèvres si délicieuses,... Et puis outre son physique, il y a aussi son esprit : intelligence, vivacité, calme, sang-froid, discipline,... Il semble toujours si paisible, même si elle sait qu'il doit être fatigué, il ne transparaît rien. Elle a toujours estimé, et elle estime toujours, que le fait qu'il parte souvent ne rendait leurs retrouvailles que plus délicieuses. Le paysage défile mais elle ne voit que lui. Lui. Lui et lui et rien que lui.
Lorsqu'ils rentrent tous deux dans la maison, ils fêtent leurs retrouvailles de la même manière que d'habitude : en se redécouvrant...
