La grande aventure !

chap. 1 : Camille et Pierre-André : Un bateau pour la liberté !

L'histoire se passe avant que Luffy ne fasse régner l'ordre à Shell Town en boxant le colonel Morgan. J'ai essayé de rendre les parents de Pierre-André complexes et difficiles à saisir. C'est réussi ?

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Dans un village à Shell Town :

« -Hum ! Fit Camille en s'étirant, quelle bonne journée pour aller se balader ! »

Elle bondit hors de son lit et s'habilla en vitesse.

Elle prit dans l'armoire les vêtements qu'elle affectionnait le plus : Un petit haut blanc au col bordé de noir et un pantalon marron plutôt souple. Elle enfila ses bottes car elle avait déjà prévu de rejoindre Pierre-André à son bateau, et elle savait que pour cela elle devait traverser un bout de forêt. Quoi d'autre ? Elle épingla ses boucles d'oreilles dorées, bien que seule celle de gauche soit visible à cause de ses cheveux qui tombaient de l'autre côté et pris un chapeau en passant. C'était le chapeau qu'elle aimait bien, brun avec des rayures jaunes. En plus, il empêchait ses cheveux de trop revenir vers l'avant. Ce n'est pas qu'ils ne lui plaisaient pas, au contraire, elle aimait bien sa grande chevelure brune bouclée, mais ils revenaient sans cesse en avant et c'était énervant. Avant de sortir, elle vérifia aussi si son collier était bien mis. C'était un cadeau qu'elle affectionnait particulièrement. Ses parents lui avait ramené cette bague avec "pirate" écrit dessus et elle l'avait tout de suite adorée. Pour ne pas la perdre, elle l'avait attachée comme un pendentif autour de son cou. Elle cria un "A plus tard ! " énergique à ses parents et s'élança dans la bise fraîche de la matinée.

Normalement, elle n'était pas lève-tôt, mais cette fois, elle étonnerait Pierre-André par son arrivée matinale. Pierre-André était son ami d'enfance. Ils étaient né et avaient vécu sur la même île. Très vite amis, ils se sont partagés leur rêve d'aventure et de vie de pirate, bien que Pierre-André préféra mieux construire des navires plutôt que de se battre. Son rêve à lui était de construire le bateau le plus résistant au monde. Un bateau prodigieux qui pourrait subir l'eau et le feu sans craindre quelque dommage. Doué en mécanique depuis toujours, il avait commencé à construire ce merveilleux navire depuis longtemps dans une petite crique cachée du village entourée par la forêt. Seul eux deux connaissaient l'existence du bateau et de cette crique. Ils s'y rendaient régulièrement quand ils avaient le temps. Pierre-André était un blond sympathique aux yeux Bleu-vert cachés derrière des lunettes carrées. Habituellement, il portait un haut blanc qu'il utilisait aussi pour bricoler, et qui était donc constamment taché, et un pantalon et des chaussures marron. A la taille, sur le coté gauche, il a une sorte de sacoche qui lui permettait d'avoir tout ses outils à portée de main.

Se mettant à courir, elle heurta un marine. Celui-ci l'apostropha, mais elle ne le prit pas en compte. Elle se créait régulièrement des problèmes avec la marine, qui avait pourtant un QG sur l'île, alors une bousculade de plus... Elle l'entendit juste s'égosiller à crier :

« -Revenez ! Je vais le dire à mon père ! »

Ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'elle avait heurté Hermep, le fils du Colonel Morgan qui dirigeait la base, durant une de ses nombreuses promenades avec son loup de compagnie. Mais nous verrons cela plus tard. Galopant a travers les arbres, elle esquiva les branches sur son chemin, connaissant parfaitement la route pour l'avoir empruntée un nombre infini de fois. Finalement, elle arriva près du grand bateau à la proue en forme de dragon que Pierre-André avait commencé à construire. Elle se rappela ses paroles :

"Je l'ai presque fini. En tout cas, il peut flotter. Mais je n'ai pas encore ajouté ce qui fera de lui un bateau de légende."

Elle n'entendait pas le bruit habituel de la construction du bateau. Elle explora en peu le navire en appelant son ami dans l'espoir de le trouver occupé à une quelconque tache insonore, mais ce fut vain.

« -ça alors ! Je suis arrivée tellement tôt qu'il n'est pas encore là ! Bon... qu'est ce que je peux faire en attendant ? C'est pas marrant d'être toute seule ici... Je sais ! Je vais m'entraîner au combat pendant qu'il arrive ! »

Elle prit un grand bâton à peu près souple qui traînait là.

« - Ça fera l'affaire ! »

Avec toute sa force, elle empoigna le bâton a deux mains et le frappa contre un arbre.

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BAAAM.

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La table en trembla. Le poing du colonel se releva lentement.

« -Quoi ? Vraiment ? »

Hermep se tenait devant cet homme brutal à la force démesurée. Il se lamentait de "l'horrible désastre, le malheur qu'il avait du subir ce matin même". Il était blond avec une coiffure bizarre. Le colonel qu'il avait en face de lui n'était autre que son père Morgan dit "le bûcheron", à qui il avait l'habitude de se plaindre dès qu'on se conduisait d'une façon impolie envers lui. Morgan ne ressemblait en rien à son fils, sauf qu'il était blond lui aussi. Il était grand, costaud, avec une mâchoire en fer et une hache insérée dans son bras droit. En plus, il était très égocentrique. Il se mettait tout le temps en colère lorsque l'on abîmait la statue à son effigie qui était en construction. En fait, il passait son temps à crier sur tout le monde pour n'importe quoi. Mais il aimait l'ordre et la justice, et ne pouvait pas laisser passer une occasion pareille.

« -Tu dis que c'est Camille hein ? La fille des pirates. »

Il avait craché ce dernier mot. Hermep hocha vigoureusement la tête en bafouillant des choses comme "abominable infamie", "atroce déshonneur",... Morgan se fichait pas mal de rétablir l'honneur de son fils, ni le quoi que ce soit le concernant d'ailleurs, mais laissa échapper un ricanement. Bientôt, il pourrait enfin mettre ces pirates sous les verrous. Ou même mieux...

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La veille, à Shell Town :

Pierre-André avait enfin mit la voile sur son bateau. Il aurait voulut attendre Camille pour la mettre avec elle, mais elle avait eu un empêchement, et lui avait dit qu'il pouvait la monter sans lui. Sans résister à l'offre, il l'avait attachée et maintenant, elle flottait vigoureusement au vent. Il l'admirait, toute blanche, volant libre dans la brise du soir. Les parents de Camille avaient accepté de la coudre pour lui et bientôt, elle serait ornée d'un beau dessin de drapeau de pirate. Même si ils savaient qu'ils ne partiraient jamais voguer sur les océans en tant que tels, ils avaient décidés de ça pour s'amuser. Il la replia pour la nuit, car il devait déjà rentrer chez lui. Des orages étaient prévus pour le lendemain matin et si jamais elle s'abîmait, il s'en voudrait d'en demander une autre.

Il ramassa ses outils et les rangea dans la sacoche qu'il portait a la taille. Puis il regarda son haut. Il était encore constellé de taches d'huiles ! Comment avait-il fait ? Cette fois il avait bien fait attention a ne pas se salir pourtant ! Bon. Tant pis. Il verrait ça à la maison. Il remit une de ses mèches blondes en place et redressa ses lunettes. Il portait toujours les mêmes, des "~bidas~"à monture carrée.

Il prit la route de sa maison en marchant tranquillement. Il pensait à Camille. Il l'aimait depuis qu'il l'avait rencontrée, mais ne lui avait pas encore dit. Il se remémorait ses meilleurs moments avec elle. Il ne comptait plus les jours passés à s'occuper du bateau, Camille à ses côtés, faisant diverses choses pendant que lui continuait inlassablement la construction. Ses rêveries prirent fin lorsqu'il arriva chez lui. Il se résigna a passer la grille de son jardin. Il détestait retourner chez lui. S'il avait pu, il aurait vécu sur son bateau. Dès qu'il passa la porte, on commença à l'engueuler :

« -Ou t'étais ?

-A mon bateau... »

Eviter le regard. Aller dans sa chambre.

« -Reste là !

-veut pas...

-Pardon ?

-J'ai dit que... J'ai eu une journée difficile et je suis fatigué. Donc j'aimerais aller dans ma chambre me reposer.

-Non ! Tu es en retard. Et puis, j'en ai assez que tu sois sans arrêt à ton bateau. Tu n'iras plus là-bas !

-PARDON ?

-J'ai dit que tu ne retournerais plus à ton bateau !

-PAS QUESTION ! »

Il les fusilla du regard.

« -Je vous déteste. »

D'un coup, il courut vers sa chambre, agrippa sa couverture, puis repartit aussi vite qu'il pu. Il courut dans les rues, sans rien penser. Mécaniquement il se retrouva sur la route de la crique, vers son bateau. Seul endroit de sécurité. Il traversa la forêt sans prendre compte des branches qui lui arrivait en pleine figure. Il les chassât de sa main libre. Il grimpa sur le bateau et se coucha sur le bois du pont, sa couverture sur lui. Fixant les étoiles il se calma. Après tout, ses parents ne faisaient que s'inquiéter pour lui, non ? "Tu ne retournerais plus à ton bateau !". Non. Après tout, s'il l'aimait, ils ne le priveraient pas de ce qu'il aime faire. Il se mit à pleuvoir. Pfff... Evidement... Pierre-André traîna sa couverture dans la réserve et s'installa entre deux tonneaux. Déjà trempé par la pluie.

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Le matin :

Pierre-André entendit vaguement quelqu'un crier son nom, mais se rendormit aussitôt. Plus loin, Camille choisissait sa nouvelle arme de combat et s'entraînait à donner des coups avec toute sa force sur un arbre. Elle aimait bien s'entraîner et voir les progrès qu'elle faisait. Surtout coté force.

« -C'est à ça que l'on reconnaît les bons pirates ! S'écria-elle soudain. Par l'énergie qu'ils mettent dans leur entraînement ! »

Elle sourit bêtement pendant une seconde. Puis bailla.

« -Mais je suis fatiguée là... »

Elle se retourna et s'appuya contre l'arbre écorché par ses coups. C'est là qu'elle vit qu'il y avait de la fumée au-dessus du village. Immédiatement, elle s'élança en priant pour que ce ne soit pas ce qu'elle croit. Elle courut de plus en plus vite pour arriver rapidement dans le secteur ou elle avait vu les nuages. Elle déboula dans le village et se dépêcha d'aller à l'endroit du feu. Les villageois s'étaient rassemblés autour de la flambée. Elle se fraya un chemin et quand elle arriva, ce qu'elle vu la cloua sur place. Sa maison. Sa maison toute entière était en train de brûler. Tout les spectateurs de ce triste attentat se retournèrent vers elle, la regardant avec un mélange de tristesse et de compassion. Camille était effondrée sur place. Elle serra le bâton encore dans sa main. Un des villageois fit un pas vers elle :

« -Camille... tes parents... »

"... -Tu veux être une pirate ?

-Oui! Même que je serais plus forte que vous ! Et je vivrais autant de combats héroïques et d'aventures fantastiques que vous !

-On te fait confiance Camille... Tu seras la plus redoutable des pirates.

Deux paires de bras entourèrent la petite fille..."

« -Tes parents... »

Un homme à forte musculature envoya valser dans la foule celui qui avait pris la parole avant qu'il ne finisse sa phrase. Camille se tourna vers celui qui avait fait ça.

« -Morgan...

-C'est colonel Morgan pour toi. »

Derrière lui, une mince silhouette tremblotait. Camille lui lança à lui aussi un regard hargneux.

« -C'était vous tout à l'heure.

-Ne me parlez pas sur ce ton ! Je suis Hermep, le fils du colonel. Vous voyez ce qu'il en coûte de m'offenser ?

-Tais-toi. L'interrompit ce dernier. »

La mâchoire d'acier tourna la tête en direction du feu et sembla sourire.

« -C'est bien. Ça fait un bon feu de joie. »

Camille sera encore plus le bâton dans sa main.

« -Pourquoi ? »

Le colonel la fixa avec dédain.

« -Tu n'es pas sans savoir que tes parents sont d'anciens pirates. Ils se sont installés sur cette île il y a maintenant longtemps. Mais un pirate reste un pirate. Même s'ils ont arrêté la piraterie et qu'ils se sont consacrés à un métier légal, je suis sur qu'ils auraient recommencé un jour. »

"-Camille, il faut que tu arrête de te créer des problèmes avec la marine. Tu sais très bien qu'ils ont un quartier général sur l'île !

-Mais oui mais maman j'y peux rien moi c'est eux qui m'ont regardé de travers !

-Tu es encore trop jeune pour devenir pirate, tu vas finir par t'apporter plus que des ennuis.

-C'est pas grave ! C'est que des égratignures !

-Hum..."

« -Ils n'ont rien fait ! Ils n'ont rien fait de mal depuis qu'on est arrivés !

-Mais ils avaient déjà une prime sur leur tête. C'est un crime suffisant. Maintenant, ils ne pourront plus rien faire. »

Satisfait, il se retourna vers le feu.

« -Non. Vous n'avez pas... »

Morgan ne répondit rien, et se contenta de sourire. Camille tourna vivement la tête vers sa maison. Déjà, il ne restait plus que des ruines en flammes.

« -Non... »