CHAPITRE 1
POV CASTLE
Je venais d'apprendre que ma femme m'avait menti. Assis devant cet écran totalement noir désormais après l'attaque de Vikram, je restais silencieux en tentant de comprendre ce dernier mois. Kate m'avait quitté et demandé de l'espace… elle avait besoin de se retrouver. Je n'arrivais pas à me faire à l'idée de perdre la femme de ma vie, alors que depuis maintenant plus de quatre semaines, je m'affairais à tenter de la récupérer par de multiples moyens, des regards, des touchers, des attentions, des plaintes,…son café. Je lui avais même suggéré une thérapie de couple mais elle m'avait affirmé avoir besoin de temps. De temps pourquoi ? M'indignais-je devant cet écran noir à côté d'Haley. Elle avait fait voler en éclat notre mariage, ma confiance en elle, pourquoi ? pour une vendetta ? pourquoi vouloir du temps?
-Du temps pourquoi ? M'indignais-je devant cet écran noir à côté d'Haley.
- Je pense que tout ceci a un lien avec le meurtre d'Alyson Hyde, me dit-elle alors que je ne m'étais pas entendu parler
- Hum, marmonnais-je toujours la tête baissée.
Kate enquêtait sur ce meurtre, elle m'avait écarté de cette affaire pour retourner à ses vieux démons, une nouvelle fois. Elle m'avait promis plus de secrets, plus de mensonges et pourtant elle m'avait regardé droit dans les yeux et m'avait de nouveau menti. Faisant cavalier seul pour une affaire qui ne la concernait même pas… non pas cavalier seul, pensais-je, elle était avec Vikram et cette pensée me brisa encore plus le cœur. Je ne savais plus quel sentiment prédominait en moi : la tristesse? Le désarroi? La colère ? La rage ? Je me sentais tellement stupide de ne m'être aperçu de rien, de lui avoir fait confiance aveuglément. J'aurais dû le savoir, ce n'est pas comme si je n'avais jamais été marié et trahi, mais cette fois-ci… Kate m'avait trahi et nous avait trahis par la même occasion. Alors que je tentais de la reconquérir, elle menait son enquête comme si de rien n'était, se moquant éperdument de la peine qu'elle m'infligeait. Elle m'avait laissé la courtiser, la charmer pendant des semaines, même pour notre anniversaire de mariage qui avait désormais un goût amer en bouche.
- Castle, tu vas bien ? me demandait Hayley inquiète face à mon mutisme.
Bien ? Est-ce que j'allais bien ?… non, j'étais dévasté, submergé par un tsunami nommé Katherine Beckett. J'avais tellement mal que je n'arrivais plus à penser, à respirer… Elle m'avait menti… encore. Face à ce constat, je me relevais brusquement pour sortir de ce bureau.
- Castle, où vas-tu ?
- Je vais parler à ma femme, déclarais-je colérique, le manteau en main en quittant Hayley.
Dans le taxi qui m'emmenait au commissariat, je tentais vainement de comprendre ses choix, ses raisons qui l'avaient poussée à me mentir… à me quitter. Elle avait peut-être une raison pour tout ça après tout, pensais-je pendant une fraction de seconde alors que les paroles que j'avais dites à Kévin me revenaient comme un boomerang : « Aucune relation ne peut survivre aux secrets et aux mensonges »
Comment pourrais-je de nouveau lui faire confiance, alors qu'elle avait mis sur pause notre mariage sans remord, sans regret? Kate m'avait laissé de côté pour monter sa petite vendetta sans se préoccuper de la souffrance qu'elle pouvait me causer. Les images de la nuit dernière à ses côtés me revinrent, et je ne savais plus quoi penser. Quand le taxi se stoppa devant le 12ème district, j'en sortis en regardant cette façade qui m'avait tellement apporté en sept années : de la joie, des amis, de l'amour, ma femme…
Payant le chauffeur, j'entrais dans ce hall les épaules affaissées comme si j'avais pris dix années dans la figure, saluant de la tête les officiers, j'entrais dans l'ascenseur avec une boule énorme d'amertume dans le ventre.
Sept années à ses côtés, à l'écouter,la soutenir ,l'aimer et elle avait balayé tout ça en une fraction de seconde.J'étais anéanti. Arrivé à destination, mon regard balaya les bureaux pour tomber sur les yeux de Kate. Pendant quelques secondes , nous nous jaugions du regard, j'avais l'impression de ne plus connaître ma femme. Elle savait désormais que j'étais au courant de son manège avec Vikram et elle me sondait du regard pendant que moi, je la scrutais avec colère . Me rapprochant d'elle, je lui déclarais :
- Kate, il faut qu'on parle
Face à ma réplique, je la vis déglutir avant de hocher la tête et de m'entraîner dans la salle d'interrogatoire. La senteur de son shampoing à la cerise m'arriva aux narines au moment où je fermais la porte derrière nous, me donnant à nouveau un goût amer. Posant mon front contre la porte comme pour reprendre contenance et courage, je l'entendis murmurer incertaine derrière moi :
- Castle ?
Soupirant, je me retournai puis partis baisser les stores pour garder cette discussion dans le domaine du privé:
- Quand je me suis lancé en tant que détective privé, je savais que j'aurais à surveiller quelques épouses. Mais je n'aurais jamais pensé qu'il y aurait la mienne.
- Castle, pourquoi ne pouvais-tu pas simplement me faire confiance ? me demanda-t-elle alors que la colère que je tentais de réprimer monta d'un seul coup
- Comment peux-tu me demander ça? J'ai vu le message que Vikram t'a envoyé. Je pensais que tu avais des problèmes et en fait, j'ai réalisé que tu me mentais….
- J'essayais de te protéger, tenta Kate alors que la panique faisait rage dans ses yeux
- Du meurtrier d'Allyson Hyde ?
- Rick..
-Oui, c'était facile de comprendre une fois que j'ai réalisé que tu ne voulais pas que du temps avec moi, la coupais-je amèrement en repensant à notre anniversaire de mariage et aux quatre dernières semaines.
- Loksat pense que sa couverture marche, m'avoua Kate. C'est pour ça que nous sommes en vie et s'il apprend que je suis sur sa trace, il me tuera et tous ceux qui me sont proches. C'est pour ça que je devais te tenir à distance.
La réponse de Kate aurait dû m'apaiser mais elle eut l'effet inverse. Loksat ? Elle avait fait tout ça pour cette enquête alors ? Une part de moi espérait que je me trompais, que ma femme ne m'avait pas quitté pour cette raison, que notre mariage, nos sept années , ne pouvaient pas voler en éclats à ses yeux pour une affaire qui ne la concernait même pas. La regardant en face de moi, je n'éprouvais plus que rage et déception à son égard, la dévisageant, je lui assénais :
- Le fait que tu penses ça me brise. Je marcherais au cœur d'une tornade pour toi Kate!
- Et je mourrais si je te perdais, me coupait-elle
- Tu plaisantes là! rétorquais-je blessé. Tu m'as quitté!
- Castle, je …
- Tu m'as quitté pour… une enquête… pour ce Loksat!
- Tout à un lien avec Bracken et…
- Et alors quoi Kate ? TU m'as menti, TU as disparu, TU m'as ensuite dit plus de mensonges et TU m'as quitté et maintenant ? TU comptes faire quoi ? demandais-je, excédé
- Castle, cette enquête a un lien avec Bracken et je souhaitais juste te protéger
- En me quittant. Tu as perdu foi en moi.
- Non
- Si, tu préfères faire équipe avec ce Vikram plutôt qu'avec ton propre partenaire, tu préfères dormir hors de chez toi plutôt qu'avec ton propre mari. On aurait pu faire ça ensemble , Kate. On aurait pu rompre comme tu l'as fait, mais seulement comme une couverture, et ensemble, en cachette, on aurait pu le faire tomber. Mais cette idée ne t'est jamais venue à l'esprit , parce qu'au fond de toi, tu aimes être brisée, et tu as besoin de cette obsession. Bracken avait raison, tu ne seras jamais heureuse en étant seulement ma femme, constatais-je d'un seul coup comme si la réalité de mes mots me frappait de vérité.
-Babe, je.
- J'espère que ça en valait la peine, soupirais-je, excédé par cette facette d'elle,
- De quoi tu parles ?
- Cette obsession que tu as, ce truc qui te pousse à rester dans les ténèbres a eu raison de moi… et de notre mariage, cette fois-ci, j'abandonne, avouais-je
- Rick, attends !
- Non ! Pourquoi devrais-je encore attendre! Hurlais-je, ce qui la fit reculer. Je t'ai attendue pendant sept ans! On s'est mariés, i peine un an et tu as déjà oublié tes vœux de mariage !
-Je n'ai pas oublié mes vœux de mariage, je n'ai rien oublié mais..
-Un mois Kate! Je ne sais pas où tu dors, ce que tu fais, tu m'as quitté sans une explication, c'est ça le mariage pour toi! On… on commençait à parler d'enfant et tu… ma voix se brisa face à ma douleur et au constat qu'on arrivait au terme de cette histoire
- Castle, je t'aime, se mit-elle à pleurer. S'il-te-plaît écoute-moi, je t'aime.
- Oui mais tu aimes encore plus cette part de toi qui t'oblige à rester loin de moi
- Non, attends, je peux…, tenta-t-elle avant que je ne la coupe une nouvelle fois
- C'est le mariage le plus court que j'aurais vécu, lâchais-je alors qu'Esposito rentrait dans la salle après avoir frappé deux coups à la porte
- Hey, les officiers ont repéré le partenaire d'Acosta en train d'entrer dans cet immeuble. On va le dérouiller, dit-il en nous dévisageant.
J'étais complètement refermé sur moi-même tentant dur comme fer de ne pas craquer, de ne pas m'écrouler , regardant le sol comme si j'y avais découvert un trésor, mon regard s'attarda rapidement sur le visage blêmi et en pleurs de Kate.
- Mais on peut y aller sans toi, Beckett, reprit-il sentant qu'il venait d'interrompre quelque chose de grave.
Kate hocha la tête pour acquiescer alors qu'une nouvelle boule d'angoisse avait élu domicile dans tout mon être. N'y tenant plus, je lâchais :
- Non, en fait, j'étais sur le point de partir.
Ce qui fit relever la tête brusquement de Kate, c'était la première fois de ma vie que j'avais ce regard pour ma femme, en sept ans, il avait été tantôt séducteur, tantôt réconfortant, amical, joueur, rieur mais là, je la regardais comme une étrangère, elle qui m'avait piétiné le cœur avec tous ses mensonges.
- Attends, non, Castle, tenta-t-elle la voix brisée alors que j'amorçais mon départ loin de cette salle, loin du commissariat, loin d'elle.
Me retournant pour la regarder une dernière fois et je lui dis :
- Tu as du travail à faire Beckett. Et personne n'est meilleur. Fais ce que tu fais le mieux, le but de ta vie… rends justice, moi, j'en ai marre, c'est fini, crachais-je en quittant la pièce avant que ma tristesse ne me submerge.
Mes pieds n'arrivaient pas à avancer, j'avais l'impression de ne plus pouvoir respirer, plus pouvoir avancer sans elle. Alors que je rentrais dans l'ascenseur je fus bousculé par un agent :
Désolé, me dit-il alors que mes larmes commençaient à couler
Avant que les portes ne se referment, je vis Kate courir dans ma direction en m'appelant mais je n'amorçais aucun geste pour arrêter les portes. Je venais de quitter ma femme….
POV BECKETT
Je ne comprenais pas ce qui venait de se passer, Castle venait-il vraiment de me quitter? Avais-je vraiment fusillé la seule relation importante de toute ma vie. J'avais vu son regard sur moi, sa haine, sa tristesse, elle faisait écho avec la mienne. Comment avais-je pu être aussi crédule en pensant qu'il serait toujours là à mon retour. Il avait raison, je lui avais menti à lui….l'homme qui était sensé partager ma vie, mon mari.
Debout face à cet ascenseur qui venait de se refermer, je n'entendais que des chuchotements derrière mon dos. Mes mains tremblaient, non, tout mon corps tremblait,mon cœur battait la chamade et j'avais tellement mal au ventre que je n'arrivais plus à déglutir, à respirer tant la douleur m'irradiait. Rick venait-il vraiment de me quitter ? me redemandais-je face à cet ascenseur.
Beckett ?
C'était la voix d'Espo derrière mon dos, il avait assisté à notre dispute , pensais-je. Non, tout le poste avait dû y assister face aux décibels de la voix de Rick. Tentant de garder la tête froide et de ne pas succomber en plein poste, je me retournais pour découvrir tous les regards sur moi.
Je m'étais donné en spectacle devant tout mon commissariat et pourtant je n'en avais rien à faire. Castle venait de me quitter…".Il vient de me quitter ", me répétais-je sans cesse.
- Beckett ? tu vas bien? s'inquiéta Javier
- Hum, prends Ryan avec toi pour l'arrestation de notre suspect.
- Ok, mais tu as besoin de..
Non, le coupais-je en marchant droit devant en tentant de retrouver mon bureau.
Les chuchotements ne cessaient pas, ils s'accentuaient à chaque pas que je daignais faire. Comprenant qu'il fallait que je reprenne contenance, je m'arrêtai au milieu du poste pour déclarer :
Au boulot !
Je souhaitais ma voix autoritaire et ferme mais, elle n'était que murmure…Elle était comme moi brisée et anéantie.
Rentrant dans mon bureau où les décorations de notre anniversaire trônaient encore sur le sofa, je sentis toute ma tristesse me submerger et m'écroulai à même le sol. Rick m'avait quitté, il m'avait regardée comme une étrangère et m'avait quittée. Les sanglots se transformèrent en pleurs, mes tremblements en soubresauts, ma respiration en halètement. J'étais dévastée par mon chagrin. J'avais fait exploser mon mariage avec tous mes mensonges, j'avais bafoué la confiance de Castle, je me sentais tellement minable. Les mains sur le sol, la tête basse, j'avais l'impression d'étouffer sous le poids de mon chagrin.
Castle m'avait quittée. Mon mari m'avait quittée. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il avait raison. Je l'avais fait passer lui et notre mariage en seconde position, je l'avais pris pour acquis et pensais pouvoir revenir ensuite, comment avais-je pu être aussi égoïste ?
Mes mensonges et mon obsession avaient fait fuir mon mari….l'homme de ma vie. Fermant les yeux, je tentais vainement de reprendre mon souffle, ma poitrine était si douloureuse que respirer devenait pénible…..
Je ne sais pas combien de temps, je suis restée dans cette position, mais c'est la voix de Lanie qui me ramena sur terre :
- Honey, je suis là…
Je ne l'avais pas entendue entrer et je ne m'étais même pas aperçue qu'elle me serrait dans ses bras comme pour me protéger de cette fêlure qui grandissait en moi à chaque seconde passée sans lui.
- Il m'a quittée, sanglotais-je d'une voix à peine audible.
- Kate, calme-toi, chérie !
Les mains de Lanie me caressaient le dos et elle me berçait de son corps. Chérie ? je me souvenais de la dernière fois où Rick m'avait appelée ainsi. C'était….il y a plus d'un mois, la nuit qui avait précédé le début de mes mensonges, la nuit avant mon premier jour en tant que Capitaine. Je me souvenais très bien de son sourire, sa joie , de ses bras et de ses baisers et de son Chérie.
Comment avais-je pu le mettre à l'écart encore une fois ? comment avais-je pu être aussi égoïste ? Je me sentais tellement minable et anéantie que mes sanglots redoublèrent d'intensité.
- Kate….Calme-toi. Il va revenir, tentait Lanie dont l'inquiétude dans sa voix ne faisait aucun doute
- Non. Il…m'a….quittée.
J'haletais sous le poids de mon chagrin, jamais une aussi grande tristesse ne s'était abattue sur mes épaules depuis la mort de ma mère et je pensais même que cette douleur dans mon cœur était encore plus grande. Les minutes avancèrent et je n'arrivais plus à me souvenir d'autre chose que de cette phrase qu'il avait prononcée comme dépité :
« C'est le mariage le plus court que j'aurais vécu »
- Honey
- Mon Dieu….je l'ai perdu, pleurais-je, inconsolable.
Rick avait raison en sortant du loft cette nuit-là, en choisissant Loksat plutôt que lui, plutôt que nous, j'avais bafoué nos vœux de mariage.
Après plus d'une heure à rester assise à même le sol, je séchai mes larmes pour me relever dans un mutisme et un silence de roi pour venir m'installer sur mon sofa en m'amusant à titiller mon alliance.
"Dès le moment où je t'ai rencontré ma vie est devenue extraordinaire, tu m'as appris à donner le meilleur de moi-même, à me lancer dans de nouvelles aventures….et quand j'étais vulnérable tu étais fort, je t'aime Richard Castle et je veux passer ma vie à me nourrir de tes sourires et de la force de tes étreintes. je te promets que je t'aimerai toujours, que je serai ton amie et ta partenaire contre le crime et dans la vie. Always »
- Girl, tu veux boire quelque chose ?
- ….
- Honey ?
"dès le moment où je t'ai rencontrée ma vie est devenue extraordinaire, tu m'as plus appris sur moi-même que je n'aurais pu imaginer. Tu es la joie de mon cœur. Tu es la dernière personne que je veux voir chaque soir avant de fermer les yeux. Je t'aime Katherine Beckett. Et ton mystère est vraiment le seul que je veux passer le reste de ma vie à explorer. Je te promets de t'aimer, d'être ton ami et ton partenaire dans le crime et dans la vie. De toujours veiller sur toi, jusqu'à la fin de notre vie. »
- Chérie, tu me fais peur.
- Ne m'appelle pas comme ça , dis-je d'une voix éraillée par la peine
- Kate, tu devrais boire quelque chose ou...
- Non.
- Que s'est-il passé ?
-…
- Kate?
- Je lui ai menti et il l'a découvert
- Menti à propos de quoi ?
- ….
- Tu l'as trompé ?
- Non! m'exclamai-je en me levant et en séchant mes larmes
- Que fais-tu ?
- Il faut que je lui parle, il faut que je le voie, qu'on s'explique, expliquai-je dans un murmure en prenant ma veste sur ma chaise derrière mon bureau.
J'avais l'impression que mon corps avait pris une vingtaine d'années, j'avais du mal à me déplacer , ma respiration était toujours laborieuse et mes larmes n'étaient pas loin de lâcher de nouveau leurs vannes.
- Je vais t'accompagner, me fit Lanie inquiète
- Je vais prendre un taxi.
- Kate, tu..
Deux petits coups à ma porte coupèrent Lanie dans sa lancée, après quelques secondes , je vis la tête hésitante de Javier apparaître à l'intérieur. Je m'étais vraiment donnée en spectacle devant tout le poste.
- Qu'y a-t-il Espo ?
- Notre suspect Longarzo est mort, j'ai dû faire feu sur lui car il nous menaçait Kévin et moi, m'annonça-t-il alors que la terre s'ouvrait une nouvelle fois sous mes pieds.
Tout ça pour ça ? pensai-je dans ma tête. J'avais fait exploser mon mariage, la chose la plus importante de ma vie à mes yeux pour ça ? Un mois d'investigation pour en arriver là….une nouvelle impasse.
- Kate, tu vas bien? me demanda Javier face à mon mutisme
- Non, tout s'écroule autour de moi et je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, rétorquai-je en quittant mon bureau.
- Kate, attends-moi, cria la voix de Lanie derrière moi ce qui alerta de nouveau tous mes officiers.
Au milieu d'eux, les yeux rougis et le mascara dégoulinant, j'étais loin de donner l'exemple même d'un bon capitaine. Tentant de garder la voix la plus neutre possible, je déclarai :
- Je pars seule Lanie. Quant à vous tous, le spectacle est terminé alors retournez bosser.
Sur cette phrase, je quittai le commissariat pour prendre un taxi et tenter de sauver mon mariage.
