Bonjour la Compagnie !

Je reviens avec une traduction, la toute première de ma vie d'écrivain de fanfic !

Houra ! Réjouissez-vous parce que ce n'est pas une sinécure (c'est un boulot de dingo !).

Donc cette fiction est une traduction de drwastonnn (en anglais donc), nommée The March of Time. Et franchement pour ceux d'entre vous qui n'ont pas peur de l'anglais, faites y vite un tour c'est magique elle est juste sublime les textes sont parfaits et les personnages et leur histoire m'ont tellement touchés qu'il fallait que je la partage avec vous mes petits hobbits d'amour !

Toutefois ne soyez pas surpris si l'histoire que vous lirez diffère un peu de celle que vous aurez ici, l'auteure a entrepris une réécriture de la totalité des chapitres.

Note à part :

Alors, pour ceux qui me connaissent depuis Nestad : je suis teeeellement désolée de ne pas avoir pu suivre cette fic qui commençait super bien et puis je m'en suis détachée et maintenant je n'arrive plus à m'y remettre. Si j'y arrive tant mieux, sinon, beh…je demanderais à un volontaire de reprendre le relais ou elle restera incomplète forever and ever and ever. Ce serait dommage je le confirme.

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Chapitre 1 :

« De Dragons, de quêtes et de Héros »

Lors d'une journée particulièrement froide de fin Septembre, sur la Grand Route de l'Est, vous pouviez observer un cavalier solitaire, bâton en main et arborant un grand chapeau pointu sur sa tête grisonnante. Sa monture clopinait avec peine, épuisé d'avoir porté son fardeau dans une chevauchée éprouvante toute l'après-midi, alors que le soleil diminuait lentement vers l'horizon.

L'homme chevauchant l'animal fredonnait gaiement sur sa route. Son regard bleu perçant examinait les alentours. Ses yeux brillaient d'une étincelle qui a soulevé de nombreux questionnements sur sa sagesse (ou sa folie).

Mais Gandalf Le Gris n'était pas homme à qui l'on pouvait attribuer une quelconque folie. Ses manières pouvaient en effet, parfois paraître mystérieuses, mais folles ? Jamais. Bien que d'aucun divergerait de cet avis si son projet de quête venait à se faire savoir, une idée qui lui fût venu à l'esprit lorsque la carte et la clé qu'il portait avec lui en ce moment même, tombèrent en sa possession, alors qu'il suivait les mêmes murmures d'une rumeur qui le conduisaient ce soir-là dans le village de Bree.

Le Magicien et son cheval avancèrent pendant quelques instants, jusqu'à ce que le soleil ne soit plus qu'un orbe rouge pâle, illuminant la campagne. Gandalf estima alors qu'il était nécessaire de s'arrêter et de prendre quelque repos. Il entendit le doux gargouillis d'un cours d'eau non loin, et dirigea sa monture vers la source. La bête trottina à la perspective d'une eau fraîche, ce qui fit glousser Gandalf.

« Un repos bien mérité, je le crois, dit-il en flattant affectueusement l'encolure du canasson. Tu as admirablement porté ton maître ces derniers jours. »

Gandalf descendit de selle, prit un peu d'eau pour lui-même, avant de se poser à l'ombre d'un chêne et de sortir sa pipe. Il jouit un instant du plaisir de fumer dans la nuit tombante, contemplant le petit bois paisible alentour. En éternel amoureux de toute chose naturelle et belle de la création de Yavanna, il s'assit simplement, sa tête baignant dans la fumée alors que le soleil s'abîmait enfin derrière les arbres.

La sérénité des lieux fût anéantie lorsqu'une lumière vive écarlate noya les arbres, les derniers rayons du soleil mourant transformant le cours d'eau en rivière de sang, et les arbres en flambeaux. Le cheval de Gandalf se cabra, hennissant de terreur, et le Magicien se releva prestement, observant le spectacle qui se déroulait devant ses yeux. Sa sidération vint d'un arbre sur la rive opposée. Un frêne1, seul au milieu de ses chênes voisins, ses branches nues, et son tronc noir et carbonisé, brûlé récemment. La lumière du soleil couchant derrière l'arbre donnait au Magicien l'illusion de flammes, et lui permit d'interpréter ce signe. Un sentiment d'effroi l'envahit lorsqu'il prit la mesure du message.

« Ainsi le temps est venu, murmura-t-il pour lui-même. Un Ashburne a été choisi et reviendra sur ces terres. »

Il tourna son regard vers l'Ouest et le ciel obscurcit au-delà, juste là où le jour succombait doucement à la nuit, s'abandonnant à l'ombre.

« J'ai le sentiment que c'est un projet audacieux que vous nous réservez cette fois, mes amis. »

Il n'y eut aucune réponse, mais Gandalf pouvait deviner un changement dans l'air autour de lui, comme si le monde retenait son souffle.

« Un pari très dangereux, continua-t-il pour lui-même. Mais peut-être est-ce ce dont nous avons désespérément besoin. »

Il se tourna vers son cheval. La créature le regarda de ses yeux noirs intelligents, dans lesquels luisait une note de résignation. Gandalf sourit.

« Je te demande pardon, mon ami. » dit-il en remontant en selle. Il jeta un regard au frêne par-dessus son épaule, bien que ce ne soit plus qu'une enveloppe carbonisé. « Mais nous devons nous hâter de rejoindre Bree si nous voulons mener à bien l'aventure qui nous attend. »

Sur ces mots, il claqua les rênes et plongea dans la nuit.

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C'était à pas lourds et avec un cœur plus lourd encore que Thorin Ecu de Chêne franchit la porte du Poney Fringant, cette nuit-là. L'eau du déluge qui s'abattait sur le village en dehors des murs de l'auberge, ruisselait de ses vêtements et gouttait sur le sol de pierre.

Il pénétra dans la salle commune, et prit place à l'unique table disponible au milieu de la pièce. Il s'assit, méfiant et mal à l'aise, se sentant vulnérable avec son dos exposés à ces inconnus. Mais à son soulagement, jusqu'ici, personne ne sembla faire attention à lui.

Attendant sa commande, il commença à faire tourner une de ses bagues d'argent entre ses doigts, un tic qu'il se surprenait à produire lorsqu'il se perdait dans ses pensées, ou que simplement il s'ennuyait à mourir lors des réunions du conseil. Mais dernièrement, son esprit n'était pas accaparé de dilemmes exaspérants de missives et de contrats, mais plutôt de pensées de son père, Thraïn. La colère et la déception déferlèrent en lui à la seule pensée que ce vain voyage ce soit encore montré infructueux.

L'arrivée de son repas fut une distraction bienvenue à sa mauvaise humeur, et Thorin commença à dévorer son plat de ragoût et de pain qu'on lui avait donné, affamé après un si long voyage. Il avalait tout juste une gorgée de bière lorsqu'une silhouette s'assit en face de lui. Thorin soupira en reconnaissant le visage familier.

« Puis-je me joindre à vous ? demanda Gandalf Le Gris, souriant avec bienveillance.

Ils sorti une pipe et un coffret de Vieux Toby de ses robes grises, sans attendre de réponse.

-Cela changerait-il quelque chose si je vous disais que non ? répondit Thorin d'un ton narquois, ce qui fit glousser le Magicien.

-Il semblerait qu'au lieu de l'émousser, le temps n'ai fait au contraire qu'aiguiser votre langue, Thorin Ecu de Chêne.

Thorin émit un rictus dans sa chope. Il avala sa gorgée et fit tourner le contenu de sa chope pensivement.

- Il ne s'agit pas d'un rencontre fortuite, n'est-ce pas Gandalf ? dit-il. Vous m'avez cherché.

- Bien sûr que je vous ai cherché, acquiesça promptement le Magicien. L'ombre d'une pensée a pesé sur mon esprit ces derniers temps, Thorin, et je suis venu vous l'exposer.

Thorin leva un regard intrigué sur le mage, et Gandalf baissa la voix :

- La Montagne Solitaire. Je suis inquiet, Thorin. Le dragon s'y complaît depuis bien trop longtemps, et je crains que cette montagne n'attire l'intérêt d'êtres plus sombres, si ce n'est déjà fait. Smaug n'a pas été revu depuis près de soixante ans, et Erebor représente désormais une passerelle vers l'Est. Je vous recommande vivement de reprendre votre Royaume, comme je l'ai autrefois conseillé à votre père.

Thorin fronça les sourcils à la mention de son père.

- Vos conseils ont été la cause de sa perte, gronda-t-il. Thraïn nous a été arraché à cause de vos idées délirantes qu'Erebor pouvait être reprise.

« Délirantes ? répondit Gandalf en écarquillant les yeux. Croyez-moi si je vous dis que ce ne sont point de simples fantasmes, Thorin Ecu de Chêne. Vous êtes l'héritier du trône de Durin. Reprendre Erebor est votre droit le plus légitime, tout comme Thraïn savait qu'il était le sien.

Thorin serra la mâchoire.

- Les clans n'entreront pas en guerre si un dragon vit toujours dans cette montagne. Leur réponse ne changera pas, qu'ils soient sollicités par mon père ou par moi-même. Seule l'Arkenstone serait en mesure de les convaincre, et elle est à l'autre bout du monde, sous les pattes d'un dragon cracheur de feu.

- Alors oubliez les clans, dit Gandalf en crapotant sa pipe. Une armée de nains seule ne serait pas en mesure de reprendre la montagne. Smaug exècre les nains, et il vous tuera avant que vous n'ayez atteint cent milles de son domaine. Non, une armée ne ferait pas l'affaire. Mais peut-être qu'autre chose le pourrait.

-Que voulez-vous dire ?

Thorin conserva un visage impassible alors qu'il regardait le Magicien, mais il pouvait sentir son cœur s'alléger à la pensée d'Erebor, un espoir qu'il n'avait osé s'autoriser grandit en lui.

-Une petite compagnie, pas plus que quinze membres, vous comprit. dit Gandalf. Ne prenez que les plus loyaux, et ceux que je choisirais pour vous accompagner.

Thorin plissa les yeux.

- Erebor doit souvent traverser vos pensées, Gandalf, si vous avez déjà choisi les membres de la compagnie.

Le Magicien haussa les épaules. Des filets de fumée s'échappèrent de sa bouche lorsqu'il dit :

- Je vous avais confié qu'Erebor revenait souvent dans mes pensées. Quant au choix des membres, je n'en ai que deux en tête.

- Ah ?

Thorin bût une longue gorgée de sa chope, comprenant qu'il en aurait besoin pour suivre le reste de la conversation.

- Et qui cela pourrait-être ?

- L'un d'entre eux est un hobbit de la Comté, dit Gandalf, durcissant sont regard sur Thorin alors que ce dernier s'étranglait avec sa bière. Et avant que vous ne commenciez vos moqueries, Thorin Ecu de Chêne, utilisez donc votre tête dure pour réfléchir. La mémoire de Smaug est ancienne, et son odorat, sans pareil. Mais les hobbits lui sont inconnus. Je recommande un cambrioleur, un hobbit du nom de Bilbon Sacquet.

Thorin fronça les sourcils.

- Un nom curieux.

Il tourna un regard interrogateur vers Gandalf.

-En quoi aurions-nous besoin d'un cambrioleur ?

- Bien entendu, quinze personnes ne seraient pas plus en mesure de tuer un dragon qu'une armée, souligna Gandalf. Je reconnais cependant que l'Arkenstone est d'une importance vitale, et qu'elle devrait être récupérée afin de rappeler les clans à leur serment.

-Vous venez de dire qu'une armée ne peut battre un dragon ! éclata Thorin. Sa frustration grandissait à mesure que la conversation avançait. L'Arkenstone doit unifier les clans en une armée…

-L'Arkenstone unifie les clans en une armée si celui qui la brandi le choisit, l'interrompit Gandalf en levant la main. Mais les clans doivent tout de même être réunis dans les jours à venir. C'est pourquoi il nous faut un cambrioleur pour obtenir l'Arkenstone.

- Et vous pensez que ce cambrioleur doit être ce Bilbon Socquet, dit Thorin, commençant à comprendre la pensée du Magicien. Et comment comptez-vous tuer le dragon, s'il n'y a pas d'armée ?

Gandalf mâchonna sa pipe, semblant peser le pour et le contre, avant d'expirer une volute de fumée dans un soupire.

-Dites-moi, Thorin, est-ce que les histoires des Héros Ashburne vous sont familières ?

Thorin cligna des yeux, surpris par la tournure inattendue que venait de prendre la conversation.

- J'en ai entendu parler, oui, mais elles ne sont pas beaucoup racontées parmi les nains. Leurs histoires sont bien plus connues parmi les elfes et les Hommes.

- Mais vous savez qui ils sont et ce qu'ils font ?

Le regard que Gandalf lança à Thorin était si intense que le nain commença à remuer nerveusement sur sa chaise.

-Ils sont d'une ancienne lignée d'Hommes, reconnus pour leurs prouesses de guerre et en tant que grands guerriers, dit-il en essayant de se rappeler ce qu'il savait. Dans les moments où le besoin s'en faisait sentir, un Héro Ashburne était appelé à l'aide…d'un autre monde au-delà de celui-ci.

Thorin secoua la tête.

- Ce ne sont que des histoires, Gandalf. Rien de plus que des contes pour des enfants pleins d'imagination. Que voulez-vous que je fasse de cette information ?

- Rien, pour le moment. »

Il se reposa sur le dossier de sa chaise et tapota la tête de sa pipe sur le coin de la table, répandant les cendres froides sur le sol. Thorin porta une cuillerée de ragoût à sa bouche, le bouillon et la viande, froids de les avoir oubliés durant sa conversation avec le Magicien, glissèrent sur sa langue. Gandalf le regarda de nouveau attentivement après avoir rangé sa pipe, ses sourcils broussailleux assombrissant son regard vif, tels des nuages de pluie.

« Si les choses se déroulent tels que je le prévois dans les mois à venir, j'aurais alors une meilleure réponse à vous offrir. Cependant pour l'instant, j'ai besoin de votre réponse, Thorin Ecu de Chêne.

Thorin marqua une pause, sa cuillère à mi-chemin de sa bouche.

-Une réponse à quoi ?

Le Magicien le regarda gravement.

- Êtes-vous prêt à mener une quête pour regagner votre royaume ? Voulez-vous reprendre ce qui est vôtre et a appartenu à vos aïeux depuis des générations ? Allez-vous tuer le dragon et prendre le trône d'Erebor ? »

Thorin savait déjà quelle serait sa réponse, avant que le magicien n'ait finit de formuler ses questions. Une part de lui avait toujours sût quelle serait sa réponse, et s'il en croyait l'expression sur le visage de Gandalf, lui aussi savait.

Et c'est ainsi que furent posées les premières fondations de la Quête d'Erebor.

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Alison griffonna un nouvel exercice de math sur son cahier, son crayon courant sur le papier, alors qu'elle tentait de trouver x. Cela se passait plutôt bien selon elle, jusqu'à ce qu'elle compare sa réponse à celle de son manuel, et grogna à haute voix.

« Je suis un cas désespéré ! » gémit-elle en agrippant ses cheveux d'angoisse. « Comment j'ai pu obtenir moins huit, alors que la bonne réponse était trente-deux ? »

Kyle rit, jetant un œil par-dessus son épaule pour voir son travail, alors qu'elle fixait sur lui un regard abattu.

- Bon sang, Al ! C'est de l'algèbre, pas de l'astrophysique.

Elle eut un ricanement désabusé et claqua son livre, le faisant résonner dans la bibliothèque silencieuse.

-Les maths me détestent, Kyle, tu le sais. C'est pour ça que j'ai choisi une filière littéraire pour l'année prochaine. Je me contenterais de mes livres et n'aurais plus jamais affaire aux maths.

-Dites, vous pouvez la mettre en veilleuse ? dit Lexi, forcée de détourner la tête de son devoir de biologie en levant les deux sourcils. Nos examens finaux sont la semaine prochaine. Je dois avoir mémorisé le cycle cellulaire d'ici là !

-Mais tu n'es pas déjà acceptée à l'Université ? demanda Alison. Quelle différence ça ferait que tu connaisses le cycle cellulaire ou non ?

Lexi la fusilla du regard, et Alison leva les mains en signe de paix.

-Je dis ça, je ne dis rien.

Lexi secoua la tête, quelques mèches blondes tombant de son chignon désordonné.

- Je sais Al, mais mets-toi à ma place. Ce n'est pas parce que tu n'as pas… »

Elle s'interrompit soudainement, son visage prenant une teinte rosée quand elle réalisa ce qu'elle était sur le point de dire.

Alison baissa les yeux sur son cahier, ravalant sa douleur et son amertume, ramenés à la surface par les mots de Lexi. Son amie voulait dire « Ce n'est pas parce que tu n'as pas été acceptée à l'Université ». Comme si elle avait besoin qu'on le lui rappelle. Depuis qu'elle avait reçu les lettres de refus, sa mère était constamment sur son dos (quatre refus des quatre Universités qu'elle avait sollicité). Tous ses amis s'en iraient après le bac, commencer une nouvelle vie, et la laisseront derrière. La pauvre fille qui n'a pas été acceptée et qui restera dans le même petit patelin jusqu'à la fin de son existence.

« Je vais me trouver un autre livre, dit-elle en se levant, faisant un vague mouvement de la main vers le fond de la bibliothèque. Elle remonta son sac sur son épaule. Je euh…je reviens. »

Elle s'éloigna à grands pas sans attendre de réponse, le visage brûlant. Elle avait conscience que son amie ne voulait pas être cruelle, mais ses mots piquaient tout de même son orgueil déjà blessé. Ce n'était un secret pour personne que toute sa vie, l'école avait été difficile pour elle, particulièrement lorsqu'il s'agissait des maths et des sciences. Elle ne pouvait tout simplement pas saisir les concepts, alors elle s'abandonnait aux livres et à la poésie, elle concentrait son attention sur tout ce qu'elle maîtrisait : la littérature et l'Histoire.

Malheureusement, les bonnes notes obtenues dans ces matières n'ont pas suffi à sauver son contrôle continu, et sa moyenne, pas assez haute pour lui permettre de passer. Mais à quoi s'attendait-elle ? Elle était d'une petite ville rurale du Texas, un endroit où la population de vache excédait celle des Hommes, et il semblerait qu'elle était condamnée à y rester pour toujours. Le talent était la seule chose qui pouvait l'en sortir, mais elle semblait désespérément manquer de ressources dans ce domaine également.

Alison se promena pendant quelques instants entre les étagères, attendant de se calmer un peu avant de retourner à la table où ses amis étudiaient. La bibliothèque municipale n'était pas un très grand bâtiment, mais elle pouvait y trouver un peu d'intimité. Elle fit glisser ses doigts le long des couvertures de livres plastifiées dépassant des étagères. Elle s'arrêta finalement sur un en particulier, la couverture verte familière semblait mendier son attention. Elle le prit d'entre deux plus gros volumes, le tortillant jusqu'à le libérer, puis le tint entre ses mains.

Le Hobbit, épelé en lettre dorées. Elle le feuilleta paresseusement, laissant les souvenirs de son enfance remonter doucement à la surface. Cette histoire était l'une de celles que son père préférait. Il avait pour habitude de la lui lire avant de la border lorsqu'elle était enfant, puis à ses frères et sœurs, lorsqu'ils arrivèrent. Elle aussi avait aimé cette histoire : Bilbon avait toujours été son personnage préféré, et elle avait prié pour qu'un jour, un magicien vienne l'emporter dans une grande aventure, comme Gandalf l'avait fait avec Bilbon. Bien que cela faisait des années qu'elle ne l'avait pas lu. Après les funérailles de son père, elle l'avait glissé dans un des cartons qui devait finir au fond du garage. Son chagrin était encore trop grand pour prendre le risque de le revoir à la maison, là où il lui avait lu cette histoire pour la première fois.

« Ah, une merveilleuse histoire. » dit une voix dans son dos.

Alison sursauta, manquant de faire tomber le livre. Elle se tourna pour faire face à un vieil homme souriant tout près d'elle. Il désigna le livre dans ses mains d'un signe de la tête.

« Du moins c'est ce que l'on m'en a dit. Je ne l'ai moi-même jamais lu.

Alison fixa des yeux ronds sur cet homme, se demandant comment il avait bien pu arriver là. Elle ne l'avait pas entendu approcher, et l'allée avait été déserte quelques instants plus tôt. Il n'avait cependant pas l'air menaçant. Ce n'était qu'un homme d'un âge mûr au visage ridé, et aux cheveux du même gris que son costume.

-Oh…ouais…balbutia-t-elle, battant des paupières pour sortir de sa stupeur. C'est une belle histoire. Je ne l'ai pas lue depuis des années, mais elle a toujours été une de mes histoires préférées.

L'inconnu lui sourit gentiment, son regard pétillait lorsqu'il lui tendit la main.

-Pardonnez-moi de vous avoir surprise tout à l'heure. Mon nom est Mr Grey.

Ouais…, pensa-t-elle, je pense qu'on a compris.

Elle lui serra néanmoins la main, et dit :

- Alison. Enchantée de faire votre connaissance.

- Alison…murmura Mr Grey. Ne seriez-vous pas la fille de Mr Jones ? J'ai fait sa rencontre ce matin. Charmant jeune homme. Il a mentionné avoir une fille qui s'appelle Alison.

- Oh non, dit-elle poliment. C'est Allison Jones avec deux L. Je suis Alison Ashburne avec un seul L.

- Ashburne ? dit-il, une lueur étrange dans les yeux. C'est un nom intéressant.

-Ouais. C'est super vieux, dit-elle en chassant quelques mèches sombres de son visage. Mon père disait que ce nom remontait à des générations, mais je n'ai aucune idée de son origine. Je n'ai jamais vraiment cherché non plus.

Il se contenta d'acquiescer, la dévisageant intensément, comme s'il y cherchait quelque chose en particulier. Son examen la mettant soudainement mal à l'aise, elle se racla la gorge.

- Je dois retourner vers mes amis, dit-elle en désignant sa table du pouce par-dessus son épaule. Mais heu…prenez le livre. Je pense que vous l'aimerez.

Elle lui tendit le livre, lui donnant un sourire gêné avant de se dépêcher vers la table.

-Ce fut un plaisir, Alison Ashburne, dit-il et elle se retourna pour lui dit au revoir.

Mais il n'était plus là.

Le livre atterrit sur la moquette dans un bruit étouffé. Elle regarda béatement l'endroit où se tenait Mr Grey. Il n'y avait plus aucun signe du vieil homme, mais elle avait la certitude qu'il se tenait juste là. Elle l'avait touché, lui avait parlé. Il ne pouvait pas s'être volatilisé ! C'était impossible. Il était bien trop vieux pour bouger aussi vite.

Elle s'approcha prudemment du livre. Il s'était ouvert dans sa chute, et elle reconnut le premier chapitre lorsqu'elle se pencha pour le ramasser : Une réception inattendue.

Ses doigts de posèrent sur le papier, et soudain il y eut un étrange tremblement qu'elle ressenti jusque dans ses tripes, comme si un crochet invisible la tirait par le nombril. Elle hoqueta, mais n'émit aucun son, sa bouche grande ouverte dans un cri silencieux, alors qu'elle fût tirée vers l'obscurité. La dernière chose qu'elle vit fût le livre ouvert sur le sol, avant que les ténèbres l'engloutissent.

Puis, plus rien.

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That's all folks !

J'espère que vous avez aimé ce premier chapitre autant que moi. Encore une fois ne jugez pas par la couverture, j'ai bossé ma traduction autant que possible, pour rester fidèle à l'auteure.

Je vous revois pour le chapitre 2 !

1 En anglais : Ash Tree. Le nom du protagoniste, Ashburne (prononcé Ash-Brun) était symbolisé par un frêne brûlé, donnant ainsi corps à un nom.