Ceux qui connaissent mes fics savent que la musique joue un rôle très important dans mon processus d'écriture. Alors je vais vous expliquer vite fait pourquoi celle-ci porte le nom d'un tube des années 90.
1er janvier 2019, vers 3h du matin. Je joue à FFXV avec mon compagnon. Entre deux tunings de l'enfer, frappée d'une illumination, je m'exclame : « J'ai une 'super' idée de fanfic ! »
1er janvier 2019, vers 13h. Je me réveille avec une vieille chanson des années 80 dans la tête. En la cherchant, Youtube nous recommande d'écouter un truc plus tardif : Masterboy, Feel the Heat of the Night. Je retombe en enfance, ce morceau figurait sur une veille compil de dance, et je me rends compte qu'en fait c'était cool et rigolo, cette musique. Et je me dis : « Mais c'est la bande originale parfaite pour mon idée à la con ! » Et puis les idées se multiplient, des idées qui me mettaient beaucoup trop en joie pour ne pas les écrire. Et voilà, cette fic était née, sous le signe de la dance des années 90, dont la joie et l'énergie m'ont donné l'inspiration. Ne me jugez pas :D
Et puis zut, je me suis dit que ça ne me ferait pas de mal d'écrire un truc léger sur FFXV, pour changer. Et peut-être qu'à vous non plus, chers lecteurs :) Voyez ça comme un conte de fées olé-olé qui n'a qu'un seul but : vous enjailler !
Alors mettez vos baskets clignotantes, montez le volume de votre radio-K7, et enjoy !
PS : OUI, je sais, j'ai 36 000 fics en cours. Mais celle-ci sera brève :) (je sais, je pensais la même chose pour celle sur Bleach. Mais cette fois, je suis sûre de moi ;)
PS2 : pour aller au bout de ma connerie, tous les titres de chapitre sont ceux de vieux tubes de dance que je kiffe honteusement. Et je vous laisse sur des paroles de sagesse d'un grand philosophe appelé Ice MC.
Yes the bad times in life is like a telephone
You never know when its gonna ring
But when it ring
Just pick it up upon receive
When you finish
Put down the receiver and carry on
'Cause the sun will always shine
Feel the Heat of the Night
CHAPITRE UN : Mr. Vain*
*Culture Beat
I
Les fiançailles avaient été annoncées quelques jours plus tôt, et Noctis se préparait pour rendre visite à sa future épouse dans le pays voisin de Tenebrae. Il se trouvait dans un état d'esprit plutôt mitigé quant à ce mariage. En fait, il était un cas désespéré et il le savait. Tout le monde le savait. Enfin, par 'tout le monde', il fallait entendre Gladio, Ignis et Prompto. Les Six soient loués, ils étaient les seuls à savoir pour sa petite obsession.
Noctis avait quatorze ans quand c'était arrivé. Les vacances d'été à Tenebrae, le coup de foudre. Alors, Ignis avait dû se charger de la conversation sur les choses de la vie. Un souvenir traumatisant pour le jeune prince. Aujourd'hui, Noctis avait dix-neuf ans, il n'était pas beaucoup plus informé sur les choses de la vie, et son coup de foudre s'était transformé en passion languissante et totalement à sens unique.
Il allait se marier avec la princesse Lunafreya Nox Fleuret, mais il était fou amoureux de son frère. Et il en était au point où il n'arrivait même plus à détester l'idée de ce mariage, parce qu'il se disait qu'au moins, ça le rapprocherait de Ravus. Le prince et lui n'étaient même pas amis. Ravus le remarquait à peine, et croyait-il, ne l'aimait pas beaucoup. L'espoir d'utiliser ce mariage pour être plus proche de lui, c'était lâche et vraiment minable vis-à-vis de Luna, mais Noctis était terriblement timide et il n'imaginait pas même dans ses pires cauchemars avouer la vérité. Et puis, c'était ridicule. Ravus n'était pas du tout quelqu'un pour lui. D'abord, s'il fallait rappeler l'évidence, c'était un homme. Plus vieux que lui. Plus intelligent. Plus beau. Moins... célibataire ? Tout en fourrant des t-shirts dans sa valise, Noctis fut parcouru d'un frisson. Par Bahamut, faites qu'il soit célibataire... Ensuite, il se traita du pire idiot du monde, parce que d'une, étant donné qu'il était lui-même fiancé, il allait falloir qu'il se mette dans le crâne qu'il n'était plus célibataire. De deux, parce que... À quoi est-ce qu'il pensait en fixant stupidement cette boîte de préservatifs ?! Ce n'était certainement pas avec Luna qu'il comptait s'en servir, donc...
Frustré, il jeta la boîte à travers sa ch ambre d'un geste rageur.
« Et merde ! explosa-t-il. Je suis un con !
— Quel scoop ! »
Noctis redressa brusquement la tête et sursauta en voyant Prompto adossé à l'encadrement de la porte, bras croisés, sourire moqueur aux lèvres. Puis, le blond entra dans la chambre et regarda le contenu de la valise d'un air critique.
« T'as pensé à prendre des costumes, au moins ? C'est quand même ta fiancée que tu vas voir... »
Noctis leva les yeux au ciel.
« Tu sais très bien que ça me va pas... J'ai l'air d'être déguisé quand j'en mets un...
— Roh, mais non ! Je suis sûre qu'elle te trouvera très mignon. Et lui aussi. »
Comme à chaque fois, ça ne loupa pas : Noctis passa au rouge pivoine. Puis, il se renfrogna presque aussitôt.
« C'pas drôle, Prompto... » Il émit le soupir du siècle. « Mais qu'est-ce que je vais faire ?!... se lamenta-t-il.
— Hum, je sais pas ? Dire la vérité ?
— Genre c'est possible ! Même si dans un monde idéal il me kiffait aussi, j'peux pas l'épouser !
— Pourquoi ?
— Euh... Parce que les princes ne se marient pas entre eux ?
— Pourquoi pas ?
— Parce que... Ça se fait pas ? Et puis la lignée et tout...
— Tu voulais pas d'enfants de toute façon, si ?
— C'pas la question...
— Ben si, un peu...
— T'es chiant, Prompto ! »
Le blond se contenta de rigoler, mais reprit vite son sérieux.
« Noct, tout ce que je dis, c'est que ça me paraît pas l'idée du siècle d'épouser Luna alors que tu aimes son frère. Tu crois vraiment que ni l'un ni l'autre ne finiront pas par s'en apercevoir ?
— J'en sais rien ! »
Noctis termina rageusement de jeter des vêtements dans sa valise, força pour réussir à la fermer, la prit et sortit de la pièce en bougonnant comme son père le faisait quand il croyait que personne ne lui prêtait attention. Prompto le suivit en rigolant.
II
Gladio et Ignis les attendaient devant la Regalia. En le voyant, Ignis lui rappela cordialement l'importance de la ponctualité et Gladio lui donna une grosse tape dans le dos en lui disant quelque chose d'humiliant du genre « C'est émouvant, Noct, tu es en train de devenir un homme ! » Noctis les gratifia tous les deux d'un regard noir, jeta sa valise dans le coffre, et s'installa sur la banquette arrière en boudant. Ignis démarra, et le ronronnement du moteur apaisa presque aussitôt le prince revêche. Il adorait ce bruit-là. C'était le son de la liberté, du voyage, des vacances. Alors, et même si ses sentiments vis-à-vis de ces vacances-là étaient pour le moins ambivalents, il s'autorisa un sourire.
Le voyage dura deux jours et se déroula sans incident notable. Quand ils arrivèrent, il faisait un temps magnifique et la capitale toute entière semblait scintiller contre l'azur profond du ciel. Noctis se serait cru dans un conte de fées... ou presque. Cela faisait un an qu'il n'avait pas vu Luna et Ravus, et maintenant il suait à grosses gouttes, son estomac pesait une tonne, son cœur cognait à un rythme effréné dans sa poitrine. Il était terrifié ! Impatient, aussi. Fou de joie ! Frustré... Et merde, il ne savait plus !
Il descendit de voiture, essuya ses mains moites sur son pantalon et leva la tête vers le palais qui les dominait, écrasant de splendeur... Et remarqua la silhouette qui venait à leur rencontre. Putain ! C'était Ravus ! Pourquoi lui ?! Où était Luna ?
Est-ce qu'il était correctement coiffé ? Où devait-il mettre ses mains ? Est-ce qu'il devait aller à sa rencontre ? Attendre qu'il arrive à sa hauteur ?
Au secours !
Noctis se tourna vers ses compagnons, qui ne lui prêtèrent pas la moindre attention, en mode « démerde-toi, Noct ».
Merci les copains...
Noctis déglutit, essuya encore ses mains sur son pantalon, et finalement, avança vers le prince de Tenebrae. Lui aussi, il étincelait sous le soleil. Il était... Était-ce possible qu'il soit encore plus beau que la dernière fois ? Par contre, il n'avait pas l'air très content de le voir... Et puis Noctis se rappela soudain que Luna lui avait laissé entendre que son frère n'était pas exactement enchanté à l'idée de ce mariage, mais elle n'avait pas développé le sujet, alors il ignorait pour quelle raison. Ravus tendit la main, et elle resta suspendue un bon moment en l'air avant que Noctis ne percute ce qu'il attendait de lui. Ravus lui serra la main sèchement tout en le couvant d'un regard orageux. Quand il la lâcha, Noctis se retint de regarder bêtement sa main qui picotait de minuscules décharges électriques.
On respire.
« Salut... euh... Ça faisait longtemps, Ravus. »
Son seul et unique amour haussa un sourcil... amusé ? Noctis frissonna. Qu'est-ce que ça voulait dire ?
« Toujours aussi poli, à ce que je vois, Noctis...
— Euh... Désolé... Mais elle où, Luna ? »
Ravus soupira.
« En retard. Comme toujours. »
Le prince de Tenebrae jeta un coup d'œil au trio qui accompagnait Noctis, agita la main dans une vague forme de salut, et reporta son attention sur le jeune homme en face de lui.
« On a fait quelques changements au palais depuis la dernière fois, informa-t-il. Tes quartiers ne sont plus au même endroit. Je te montre ? »
Noctis hésita. Ravus était presque... gentil ? D'habitude, il se comportait plutôt comme un genre de cousin insupportable qui aime bien montrer la supériorité de son côté de la famille, et sautait toujours sur la moindre occasion pour l'humilier subtilement. Étaient-ce les fiançailles qui l'avaient fait changer d'attitude ? Dans ce cas, Noctis se félicitait de les avoir acceptées.
C'est ça. Tu acceptes un putain de mariage parce que ça rend Ravus plus gentil ? Mon pauvre Noct, t'as vraiment besoin d'aide.
Il hocha la tête pour acquiescer, parce que là tout de suite, il ne faisait pas confiance à sa voix qui risquait de se casser ou de vriller dans les aigus s'il s'aventurait à parler. Une nouvelle fois, il se tourna vers ses compagnons en une interrogation muette.
Vous venez ?
Ils lui sourirent et firent non de la tête, tandis que Gladio saluait avec un entrain exagéré Gentiana qui venait vers eux.
Je peux toujours compter sur vous, les gars...
Désespéré, à moitié mort de trouille, Noctis emboîta le pas à Ravus.
Quelques minutes plus tard, Noctis s'aperçut à ses dépends que ce qu'il avait pris pour de la gentillesse n'avait été qu'une stratégie pour l'isoler du groupe et passer à l'attaque. À peine se retrouvèrent-ils seuls dans un couloir que Ravus le plaqua contre le mur et... le prit littéralement par les couilles.
« Ok, alors écoute-moi bien, Noctis : tu fais du mal à ma sœur, je t'arrache ta toute petite virilité. Pigé ? »
Noctis aurait bien voulu répondre, mais un bug système venait de se produire dans son cerveau.
Raisonnement .exe a cessé de fonctionné. Cause possible : conflit entre plusieurs applications non compatibles. Désir .exe et peur .exe et ne devraient pas être utilisées conjointement. Veuillez fermer l'une des applications ou redémarrer.
Il ouvrit et ferma la bouche comme un poisson hors de l'eau. Ravus était penché vers lui, beaucoup trop près. Noctis regarda ses lèvres et la forme qu'elles prenaient avec sa petite moue rageuse, pris d'une furieuse envie de les embrasser. Et en même temps, son instinct le poussait à prendre ses jambes à son cou, et s'inquiétait sérieuseusement pour sa virilité – qui n'était pas minuscule, non mais oh !
« L-Lâche-moi... » souffla-t-il d'une petite voix pitoyable.
Ravus recula un peu, laissant Noctis respirer un peu mieux, mais ne desserra pas tout de suite son étreinte sur ses couilles, et s'il continuait à faire ça, le prince du Lucis allait avoir un sérieux problème – et pas de fertilité. Ravus contempla sa victime, et de nouveau, il eut cette curieuse expression amusée. Enfin, il le lâcha, et se remit à marcher comme s'il ne s'était absolument rien passé.
Noctis quant à lui resta un moment appuyé contre le mur pour reprendre ses esprits et maîtriser son tournis.
« Dépêche-toi, Noctis, j'ai pas toute la journée !
— Je... J'arrive ! »
Quel sens de la répartie, Noct.
Et le pauvre prince était loin de se douter qu'il n'en était qu'au début de ses épreuves.
III
Après lui avoir montré ses quartiers, Ravus le laissa seul sans lui proposer à boire ou quoi que ce soit d'autre, et Noctis se retrouva au beau milieu de l'appartement, sans sa valise, sans savoir où était Luna, désœuvré et déjà à moitié traumatisé par les premières minutes de son séjour.
Fort heureusement pour lui, sa fiancée ne tarda pas à faire son apparition. Elle se jeta dans ses bras et le serra contre elle avec enthousiasme.
« J'suis trop contente de te voir ! » s'exclama-t-elle en plantant un gros bisous sur sa joue.
Ils avaient beau être fiancés, techniquement, ils n'étaient jamais sortis ensemble, et Noctis était content qu'elle n'ait pas profité de la situation pour l'embrasser sur les lèvres.
Luna enchaîna aussitôt :
« Je suis vrrrrrraiment désolée, mais je peux pas être là ce soir... J'avais... euh... ce truc de prévu depuis longtemps et je peux pas annuler...
— C'est... C'est pas grave », balbutia Noctis, un peu surpris que Luna se dérobe dès le premier soir. Est-ce que par le plus grand des hasards, ce mariage n'était pas non plus dans sa liste de choses à faire avant de mourir ?
Ne t'emporte pas, Noct, tu ne vas pas te sortir du pétrin aussi facilement que ça.
Luna s'appliqua ensuite à l'assommer de questions sur sa vie à Insomnia, demandant des nouvelles de tout le monde en même temps, si bien qu'elle n'obtint que des réponses partielles, mais ne sembla même pas le remarquer. Elle lui parut étrangement joyeuse, et pourtant, il avait la nette sensation que ça n'avait pas grand-chose avec lui. Il n'eut pas le temps de la questionner, cela dit : elle se débrouilla pour monopoliser la parole jusqu'à temps que débarquent Ignis, Gladio et Prompto, fit d'eux la nouvelle cible de sa tempête de questions, puis s'éclipsa aussi vite qu'elle était arrivée en promettant de les voir pour le déjeuner le lendemain.
Elle fit une pause d'une micro-seconde sur le seuil pour s'écrier par-dessus son épaule :
« Et au fait les parents sont à l'étranger donc vous pouvez faire tout ce que vous voulez ! Sans casser le palais évidemment ! À plus les gars ! »
Les 'gars' se regardèrent, étourdis par son énergie.
« Bah dis donc elle pète la forme, Luna, s'étonna Prompto.
— C'est toi qui la réjouis autant, Noct ? demanda Ignis.
— J'crois pas... »
Ils décidèrent de creuser la question le lendemain, et en attendant, prirent le temps de s'installer tranquillement. Plus tard, Gentiana leur fit porter le dîner, et ils passèrent une soirée plus sereine que Noctis n'avait osé l'espérer.
Le lendemain, Noctis se réveilla dans son immense lit sous un flot de lumière. Il maudit le soleil et son étourderie pour ne pas avoir pensé à fermer les rideaux, et se mit en devoir de s'habiller en mode zombie. Il avait mal dormi, rongé par l'anxiété. Il n'avait pas la moindre idée de la façon dont son séjour allait se dérouler, et s'il n'avait rien contre un peu d'imprévu, en revanche, il n'appréciait guère d'être totalement plongé dans le noir. L'attitude de Luna la veille, les menaces de Ravus, ses sentiments contradictoires, la situation absurde dans laquelle il s'était fourré... Il ignorait comment il allait gérer tout ça.
Il y avait une chose qui le détendait, même de bon matin : se défouler à l'entraînement. Prêt à parier que Gladio avait eu la même idée, il quitta sa chambre pour se rendre dans la salle de sport du palais.
Mauvaise idée.
Ce fut sa première pensée en franchissant le seuil de la vaste pièce dotée de tout un tas de machines pour la musculation ou la cardio. Parce que Gladio était bien là, mais Ravus aussi. Et apparemment, ils s'y trouvaient depuis un petit bout de temps déjà, si on devait en juger par la sueur qui couvrait leurs torses nus. Noctis avait déjà vu son bouclier encore plus à poil que ça, alors même si comme toujours il apprécia l'esthétique de ses muscles soulignés par son tatoutage, il n'en fut pas plus troublé que ça. Ravus, par contre, c'était une autre histoire. Sa musculature était moins apparente que celle de Gladio et il avait les épaules moins large, mais il était plus grand, notamment grâce à ses jambes élancées, et son corps tout entier donnait une impression de puissance autant que de grâce. Là où Gladio avait la carrure d'un boxer, Ravus aurait plutôt celle d'un nageur. Hypnotisé, Noctis regarda une goutte de sueur rouler sur sa peau pâle jusqu'à aller se perdre dans le fin duvet sous son nombril.
Pourquoi ? Pourquoi les dieux m'infligent-ils de si cruelles punitions ?
« J'en suis à 99, annonça Gladio à Ravus en se hissant par la seule force des bras à la hauteur de la barre où il était suspendu.
— Cent quatre-vingt, répondit Ravus, légèrement essoufflé, en ramenant ses bras devant lui, assis sur une machine qui résistait à peine à sa force.
— Tu te la pètes, là.
— Pas du tout. Tu es lent, c'est tout. »
Ok, c'est le moment de battre en retraite. Si jamais ils me remarquent et veulent que je m'entraîne avec eux... Je vais juste mourir de honte.
Parce que Noctis, lui, n'avait pas une musculature à se faire pâmer les admirateurs. Il n'était pas non plus une crevette, enfin du moins, tant qu'il ne se comparait pas aux gravures de mode qu'il avait sous les yeux.
Il commença doucement à reculer, comme on le fait quand on rencontre par mégarde un animal sauvage qui ne vous a pas encore remarqué.
« Hey, Noct ! T'es tombé du lit ou quoi ?! »
Il se figea, comme si ça allait le rendre invisible.
« Viens t'entraîner un peu ! »
Gladio, je te hais. Si j'avais la moindre minuscule chance de pouvoir plaire un jour à Ravus, tu viens de réduire mes petits rêves naïfs à néant.
Comme il n'avait plus le choix, il s'avança lentement, la mort dans l'âme. Ravus se leva, attrapa une serviette et s'essuya le visage avant de le regarder de haut en bas d'un air critique. Puis, au grand désespoir de Noctis, il s'approcha, prit son bras et palpa ses biceps avant de carrément toucher ses pectoraux sous le tissu fin de son t-shirt.
« Mouais. Prends ma machine, tu manques un peu de muscles à cet endroit-là.
— Ahah, montre-lui tes abdos, Noct, s'amusa Gladio. Cette année t'as commencé à avoir une toute petite tablette de chocolat. »
Et Noctis qui pensait qu'il ne pouvait pas détester Gladio davantage... Maintenant, il était rouge comme une tomate, en train de se taper la honte de sa vie, et en plus, Ravus l'observait avec un drôle de sourire, comme s'il attendait de voir cette fameuse tablette de chocolat.
Alors là, j'aime autant mourir immédiatement de combustion spontanée.
À contrecœur, il s'assit là où se trouvait Ravus une minute plus tôt, constatant à son grand désespoir que le siège était encore mouillé de sueur – et oui, même ce genre de détail le troublait quand ça concernait l'objet de ses pensées. Il commença sa séance de muscu sous le regard attentif de Ravus, dont, malheureusement, le sourire alla en s'élargissant au fil des minutes.
« Gladio, tu es sûr que tu l'entraînes correctement ? Il est déjà essoufflé.
— Va te faire foutre, grogna Noctis en forçant pour ne pas perdre la face.
— Noctis est plus du genre souple que puissant, commenta Gladio lâchant sa barre de traction. Quand il se laisse aller, c'est un très bon danseur. »
C'était officiel : Gladio voulait sa mort. Même si en l'occurrence, il n'avait pas tort. Mais Noctis ne pensait pas que c'était le genre de détail à plaire à Ravus. Cependant, celui-ci hocha la tête et dit : « Intéressant », d'une manière que Noctis fut incapable d'interpréter, mais en tout cas, beaucoup moins moqueuse qu'il ne l'avait escompté.
« Cela dit, reprit Ravus, la danse comme n'importe quel sport requiert de bons muscles. »
Sur ce, il s'improvisa coach sportif, au grand amusement de Gladio qui s'assit sur un banc avec une bouteille d'eau pour mieux profiter du spectacle. Ravus lui fit faire le tour de presque toutes les machines de la salle, et Noctis, refusant de faiblir devant lui, termina la séance à moitié mort et bon pour les pires courbatures de sa vie.
Gladio approuva d'un air entendu, et Noctis savait à quoi cet enfoiré pensait : il croyait avoir trouvé la méthode idéale pour le forcer à dépasser ses limites, et il allait amplement en profiter pendant toute la durée du séjour.
« C'est pas trop mal, commenta finalement Ravus. Va prendre ta douche. »
Non mais c'est pas bientôt fini de me donner des ordres, ouais ?!
Et pourtant, que fit-il ? Il murmura « merci pour l'entraînement » et s'enfuit prendre sa douche.
Il était définitivement un cas désespéré.
